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REVUE DE PRESSE DU JEUDI 8 SEPTEMBRE 2011 – PARTI DE GAUCHE

Le Figaro, no. 20870
Le Figaro, jeudi 8 septembre 2011, p. 5
France Politique
Pour Mélenchon, Hollande est « un miracle sondagier »
Sophie de Ravinel
jean-luc mélenchon, hier, dans le studio du Figaro. bouchon/LE FIGARO
GAUCHE « Nicolas Sarkozy et François Fillon ont réussi à scotcher l’opposition sur leur terrain » de la
dette et de la rigueur, a regretté hier soir Jean-Luc Mélenchon lors du « Talk Orange-Le Figaro ». Et
pour le candidat du Front de gauche à la présidentielle, l’opposition socialiste « a été assez
maladroite et dégonflée pour être incapable de se positionner en contre ».
Selon lui, le refus du PS de voter la règle d’or est « totalement incompréhensible ». « Certains disent
qu’ils la voteraient et d’autres qu’ils l’appliqueraient après l’élection », a-t-il ajouté. Des «
gesticulations » d’autant plus inutiles qu’au niveau européen « les dirigeants socialistes pratiquent
déjà la règle d’or, comme en Espagne ou en Grèce, où il n’y a pas eu une minute de résistance ».
Pour Jean-Luc Mélenchon, « la règle d’or, c’est la soumission animale au coup d’État des financiers en
Europe ».
Convaincu que les socialistes « ne comprennent qu’une chose » dans leurs relations avec le Front de
gauche, « le rapport de force », cet ex-PS a ironisé sur François Hollande, « sorti par le miracle des
sondages du néant où il se trouvait ».
« À peine Dominique Strauss-Kahn était-il écarté de la scène que, touchés par je ne sais quelle grâce,
le même nombre de gens ont choisi, entre six candidats, François Hollande ! s’est-il exclamé. C’est un
miracle sondagier dont il ferait bien lui-même de se méfier. »
Pour autant, quand on demande à Mélenchon si, éliminé au premier tour, il pourrait passer un
accord avec Hollande, il répond : « Pourquoi pas ? Il pourrait très bien changer d’avis, rectifier son
point de vue, peut-être s’apercevoir que sa ligne politique ne mène nulle part. » « Strauss-Kahn, lui,
était irrémédiablement perdu » aux yeux de Mélenchon.

 

La Nouvelle République du Centre-Ouest? Centre presse
SOCIAL, jeudi 8 septembre 2011, p. 3
VIENNE Actualité
Fonderie Alu : Buffet et Mélenchon attendus lundi
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Les salariés ont manifesté hier devant l’hôtel de ville de Châtellerault. A cette occasion, ils ont
annoncé la venue de soutiens de poids, lundi à l’usine.
Al’instar de la lutte des Fabris, le combat des fondeurs d’Ingrandes est en train de prendre une
nouvelle dimension. La jurisprudence qui pourrait naître du projet de baisse des salaires avancé par
le groupe Montupet, a interpellé les grands médias et des responsables de partis de gauche.
Lors d’un barbecue géant, improvisé hier midi devant l’hôtel de ville de Châtellerault, les
représentants locaux de la CGT ont fièrement annoncé la présence de l’ancienne secrétaire nationale
du Parti communiste Marie-Georges Buffet et du leader du Parti de gauche Jean-Luc Mélenchon,
lundi prochain à 13 h sur le site de la fonderie, à Ingrandes. Les ouvriers feront également l’objet
d’un long reportage diffusé ce soir sur France 2, dans l’émission Envoyé spécial, dont une équipe
était encore présente à Châtellerault hier. Au total, près de 250 personnes ont répondu présent,
selon la CGT et la police. Parmi elles, des employés de Valéo et quelques agents municipaux. En fin
de manifestation, ils ont reçu la visite du maire Jean-Pierre Abelin (Nouveau Centre), qui a échangé
quelques mots avec les délégués syndicaux et a convié ces derniers à la prochaine réunion des viceprésidents
de la communauté d’agglomération. Ce matin, cinq cars complets sont partis pour un
autre site du groupe à Châteauroux. Les fondeurs vont tenter de convaincre leurs collègues de se
joindre à leur mouvement.
Eva Joly aussi
Après Ségolène Royal et Jean-Luc Mélenchon, Eva Joly est également annoncée aux Fonderies. La
candidate écologiste à la présidentielle devrait apporter son soutien aux salariés le vendredi 16
septembre. « C’est sûr à 99 % », affirment les militants locaux.

 

l’Humanité
Politique, jeudi 8 septembre 2011
Règle d’or : le chef de l’état reste de fer Hérault : soupçons sur la fédération PS Un QG de campagne
pour Jean-Luc Mélenchon
La « détermination » de Nicolas Sarkozy à faire adopter la règle d’or de retour à l’équilibre budgétaire
en France est « intacte », ont insisté l’Élysée et Valérie Pécresse, en réponse aux informations faisant
état d’un renoncement du chef de l’État. Toutefois, bien en peine d’être assuré d’une majorité des
trois cinquièmes au Congrès après les sénatoriales, la porte-parole du gouvernement a précisé que
« le gouvernement et le président (décideraient) au terme des consultations de formations
politiques de la meilleure manière de faire avancer la règle d’or ». Ce qui laisse ouverte l’éventualité
d’un référendum. Le PS a décidé par ailleurs en bureau national que les socialistes voteraient contre
cette règle d’or en cas de convocation du Congrès, tandis que plusieurs des candidats à la primaire
socialiste avaient repris à leur compte, avec variantes, la proposition.
L’ancien patron du PS de l’Hérault, Robert Navarro, visé par une plainte pour abus de confiance
depuis mars dernier, voit dans les nouveaux éléments dévoilés un « flingage politique », lui qui est
devenu mandataire de François Hollande dans l’Hérault. Lui seraient notamment reprochées de
faramineuses factures au profit d’un restaurateur local, réglées par la fédération.
Le candidat du Front de gauche est le premier postulant à l’Élysée à avoir trouvé son local de
campagne pour la présidentielle. Jean-Luc Mélenchon va s’installer dans un atelier désaffecté des
Lilas (Seine-Saint-Denis), de 700 m2. Emménagement prévu fin septembre, avant une inauguration
officielle courant octobre.

 

l’Humanité
Société, jeudi 8 septembre 2011
La justice jette l’éponge
Pierre-Henri Lab
La cour d’appel de Paris a clos l’enquête sur l’impact sanitaire en France de la catastrophe de
Tchernobyl. En colère, les parties civiles se pourvoient en cassation.
Circulez, il n’y a rien à voir ou plutôt plus rien à voir. La justice française vient de mettre fin à
l’enquête commencée en 2001 sur l’impact de la catastrophe de Tchernobyl en France. La cour
d’appel de Paris a en effet décidé de prononcer un non-lieu à l’encontre du professeur Pierre Pellerin.
Ancien directeur du service central de protection contre les rayons ionisants, cet homme âgé
aujourd’hui de quatre-vingt-sept ans avait été mis en examen en 2006 pour « tromperie aggravée ».
L’instruction avait estimé, à l’époque, que le scientifique avait sous-estimé les conséquences
sanitaires en France de l’explosion de la centrale ukrainienne.
En prononçant ce non-lieu, la cour d’appel de Paris a suivi les réquisitions du parquet, qui avait
également demandé la fin de l’enquête. Selon le ministère public, aucune étude ni avis scientifique
versés au dossier n’ont permis d’établir un lien de causalité entre le passage du nuage radioactif sur
le territoire national et d’éventuelles conséquences sanitaires sur la population. Les augmentations
importantes de pathologies de la thyroïde observées, après 1986, dans les régions les plus exposées
aux retombées radioactives, comme la Corse, seraient ainsi dues, selon une étude de l’Institut de
veille sanitaire datant de 2006, à une amélioration des pratiques diagnostiquées.
Sans surprise, la décision de justice suscite la colère des parties civiles qui ont annoncé qu’elles
allaient se pourvoir en cassation. « C’est une décision qui va laisser un goût amer du point de vue
des victimes. Elle va également laisser un goût amer chez tous ceux qui, dans la société civile, ont
attaché un intérêt à l’impact que peut avoir un nuage radioactif survolant un pays après une
catastrophe nucléaire », a déclaré Me Bernard Fau, avocat de l’Association française des malades de
la thyroïde (AFMT) et de la Commission de recherche et d’information indépendante sur la
radioactivité (Criirad), dont la plainte est à l’origine de l’enquête. Si le représentant des parties civiles
admet que des raisons pouvaient justifier l’arrêt de cette enquête, il estime qu’il aurait été plus «
satisfaisant » de voir la juge d’instruction décider de clore elle-même le dossier.
Sur le plan politique, Europe Écologie-les Verts (EELV) et le Parti de gauche ont dénoncé la décision
de justice. Le parti de Jean-Luc Mélenchon déclare qu’il s’agit d’« un véritable scandale » tandis que
Michèle Rivasi, députée européenne d’EELV, a estimé que « ce non-lieu est un non-sens ». Quant à
l’Assemblée de Corse, qui doit lancer une étude sur l’impact sanitaire de Tchernobyl dans l’île, elle a
confirmé sa détermination à « établir la vérité ».

 

Sud Ouest
Toutes éditions;
Jeudi 8 septembre 2011, p. Périgueux-C1_3
Le Fait du Jour
[Un non-lieu qui suscite de vives réactions…]
Un non-lieu qui suscite de vives réactions
« Déni de justice qui prouve la force du lobby nucléaire » pour Noël Mamère, le député maire de
Bègles, « véritable scandale » pour le Parti de gauche. Celui-ci soutient l’Association française des
malades de la thyroïde, qui a décidé de se pourvoir en cassation.

 

Le Point.fr
Le parti pris d’Hervé Gattegno, jeudi 8 septembre 2011
Garantissons la Grèce, mais pas sans garanties
Par Hervé Gattegno
Hervé Gattegno, rédacteur en chef au « Point », intervient sur les ondes de RMC du lundi au vendredi
à 8 h 20 pour sa chronique politique « Le parti pris ».
Les députés ont voté hier le deuxième plan d’aide à la Grèce, dont la part française représente 15
milliards d’euros. Mais rien ne dit que cette rallonge suffira à renflouer le pays. Dans ces conditions,
fallait-il vraiment l’accorder ? Votre parti pris : garantissons la Grèce, mais pas sans garanties !
Sortons d’abord du débat de spécialistes. Quand vous empruntez l’argent qui vous manque, votre
banquier examine votre solvabilité et exige de vous des garanties -, ce qu’il récupérera si vous ne
pouvez pas rembourser. C’est simple et c’est légitime. Seulement, ce n’est pas du tout ce qui se
passe avec la Grèce. Tout le monde sait qu’elle ne pourra pas rembourser sa dette astronomique.
Donc, la faillite grecque est assurée. Mais comme elle entraînerait en cascade tous les pays de la
zone euro, on veut à tout prix l’éviter. « À tout prix », parce qu’en échange de notre solidarité, on ne
demande rien aux Grecs. Sauf des promesses de rigueur et de vertu qu’ils ne peuvent pas tenir.
Alors que la France soit la première à adopter ce plan est sûrement une preuve de générosité, mais
personne n’a pris la peine de démontrer aux Français que c’est aussi un choix raisonnable.
Mais si les Grecs n’ont aucune garantie à offrir, est-ce qu’on doit les laisser tomber ?
C’est là qu’il faut mettre les points sur les i. La Grèce vit depuis longtemps sur un système où
l’économie parallèle pèse plus lourd que l’économie réelle. Les mesures d’austérité imposées par le
FMI n’ont servi à rien, parce qu’elles n’ont fait qu’augmenter les fraudes. L’essentiel de la
consommation se fait en argent liquide, sans taxe ni impôt. Donc, ce sont des garanties politiques
qu’il faut exiger – pas la vente de l’Acropole : il faut peut-être en arriver jusqu’à une forme de mise
sous tutelle du pays par la Commission européenne, avec des mesures autoritaires pour recouvrer
l’impôt. Ce débat a lieu en Allemagne, où une partie de la droite réclame le « fédéralisme
budgétaire » : un vrai gouvernement économique européen.
Pourquoi ce débat a-t-il lieu en Allemagne, mais pas en France ?
Pour une seule raison : l’élection présidentielle. En France, les sujets importants ne sont jamais
discutés dans la campagne présidentielle. Trop risqué. Ni Nicolas Sarkozy ni le PS n’oseront
prononcer le mot « fédéralisme » – ni même plaider pour plus d’Europe – face à la double menace Le
Pen-Mélenchon. L’UMP vote le plan; les socialistes s’abstiennent; les Verts et l’extrême gauche
votent contre. Mais ce débat-là n’a pas lieu. On nous endort avec la règle d’or. Et on nous plombe
avec une dette de plomb. Car, attention, suprême absurdité : les 15 milliards du plan d’aide ne
sortent pas de nos caisses – ils servent de garantie à des emprunts grecs… -, mais ils s’ajoutent tout
de suite à la dette française. Ce qui rappelle une célèbre légende grecque : le tonneau des Danaïdes…
Qu’est-ce qui peut arrêter cette spirale ?
Sûrement pas le repli ni la règle du chacun-pour-soi. Mais des décisions politiques que, pour
l’instant, personne n’a le courage de prendre. La faillite de la Grèce mettrait en péril les banques
françaises, car ce sont elles qui détiennent la plus grosse part de la dette du pays. Donc, il serait
logique que ces banques privées – et leurs actionnaires – contribuent de façon substantielle à l’effort
de solidarité. Quitte à ce que le Parlement le leur impose – on pourrait trouver des majorités pour
voter cela. Sinon, l’Europe est condamnée à avoir le choix entre une faillite et… une faillite. Ce qui
s’appelle, selon un autre fameux mythe grec : tomber de Charybde en Scylla.

 

l’Humanité
Cuisine, jeudi 8 septembre 2011
La gauche part à la conquête du Sénat
Max Staat
Sur fond de mécontentement vis-à-vis de la politique du gouvernement et du traitement infligé aux
collectivités, les grands électeurs que sont les élus locaux pourraient, le 25 septembre, sanctionner
le pouvoir et faire basculer, pour la première fois depuis 1958, la majorité sénatoriale à gauche.
Et si le Sénat basculait à gauche ? Pour la première fois depuis l’instauration de la Ve République en
1958, la droite pourrait, lors des élections sénatoriales du 25 septembre, perdre la majorité à la
Haute Assemblée. Un événement qui bousculerait la donne dans le pays à quelques mois de la
présidentielle de 2012. Ce basculement n’est pas une certitude mais une possibilité… bien réelle.
Celle-ci repose tout à la fois sur l’évolution du rapport des forces dans les collectivités territoriales
ces dernières années et sur une situation politique où les mécontentements vis-à-vis du pouvoir et
du président de la République sont forts et nombreux.
Le malaise des territoires
alimente les colères
Quelle est la réalité électorale ? Le Sénat compte aujourd’hui 343 sénateurs (et, après l’élection,
348). Actuellement, 182 sièges sont détenus par la droite, 153 par la gauche et 7 par des noninscrits.
Il se renouvelle, depuis la réforme de 2003, par moitié tous les trois ans. 170 sénateurs
remettront en jeu leur mandat et cela dans 44 départements. Ceux qui vont de l’Indre-et-Loire aux
Pyrénées-Orientales, tous ceux de l’Île-de-France, ceux d’outre-mer et six sur douze représentant les
Français de l’étranger.
Parmi ces 170 sièges à renouveler, 49 sont au PS (sur les 116 que compte ce groupe), 19 (sur 24) sont
détenus par le PCF et le Parti de gauche, 5 (sur 18) par le Rassemblement démocratique et social
européen (RDSE, comprenant les radicaux de gauche et de droite), 19 (sur 29) par l’Union centriste,
67 (sur 147) par l’UMP, 4 (sur 8) par des candidats divers droite. Il suffirait donc que la gauche gagne
23 sièges pour que le Sénat change de majorité. Ce sont les conseillers municipaux, les conseillers
généraux et régionaux, les députés… soit 71 890 « grands électeurs » au total qui votent, il faut donc
prendre en compte les évolutions politiques sur le terrain. Or, la gauche dirige 20 régions sur 22,
plus de 60 % des départements et 457 des 835 communes de plus de 3 500 habitants concernées
par le vote, 109 sur 194 villes de 10 000 à 50 000 habitants et 60 % de celles de plus de 50 000. Les
conseillers municipaux représentent 95 % des grands électeurs, c’est une réalité qui compte, même
si elle doit être tempérée par le fait que 40 % de ces « grands électeurs » ne revendiquent aucune
appartenance partisane.
Quant aux raisons de sanctionner ce gouvernement, elles sont nombreuses chez les élus. Une
réforme des collectivités territoriales subie et contestée, des regroupements de communes et
d’agglomérations à marche forcée, de moindres moyens financiers, des transferts de l’État sans
compensations financières équivalentes, un appauvrissement des services de l’État, des services
publics fragilisés… (voir ci-contre) Autant de réalités qui alimentent le malaise profond dans les
territoires.
Pour la gauche, le temps
de l’alternance est venu
C’est cette réalité, associée au mécontentement plus global généré par la politique de Sarkozy, qui
amène les forces de gauche à penser qu’un basculement est possible, comme l’affirment Nicole
Borvo-Cohen-Seat, pour le groupe communiste et citoyen (lire ci-contre), tout comme Christophe
Borgel, secrétaire national du PS aux élections. « Le temps de l’alternance est venu au Sénat »,
affirme-t-il, même s’il tempère aussitôt : « C’est une bataille qui sera serrée. »
À la veille du dépôt des listes (le 21 septembre au plus tard), le paysage à gauche est divers, avec
des listes d’union de la gauche dans la plupart des départements comprenant PS-Europe Écologie-les
Verts et dans certains cas le Front de gauche, et des listes autonomes de ce dernier dans 24
départements. En région parisienne, le débat se poursuit entre le PCF et le Parti de gauche. À droite,
des désaccords entraînent la division comme à Paris. D’où l’appel de Nicolas Sarkozy à « l’unité ». Car
si Gérard Larcher, président (UMP) du Sénat, veut croire à la possibilité de conserver une majorité de
plus cinq ou six sièges, il avoue qu’une « une défaite serait sismique ».
De fait, une victoire de la gauche fragiliserait la candidature de Nicolas Sarkozy et placerait
l’opposition actuelle, en cas de victoire en 2012, dans une situation inédite : celle de présider le Sénat
et l’Assemblée nationale. Mais si la droite sauve de justesse sa majorité, elle ne manquerait pas de
crier victoire.
l’Humanité
Social-Eco, jeudi 8 septembre 2011
Les salariés de Still à l’Assemblée nationale
Alexandra Chaignon
Avec quatre bus, ils sont venus de Montataire hier pour défendre leurs emplois et réclamer une loi
qui empêche les entreprises bénéficiaires de délocaliser.
«Tueurs d’emplois », « fabricants de misère »… Hier, devant l’Assemblée nationale, le groupe
allemand Kion, la tristement célèbre banque Goldman Sachs et le fonds d’investissement KKR,
principaux actionnaires de l’entreprise Still Saxby de Montataire (Oise) en ont pris pour leur grade.
Les 250 salariés de cette usine de fabrication de chariots élévateurs, condamnée à la fermeture d’ici
à juillet 2012 pour insuffisance de production, sont venus manifester à grand bruit, avant d’être
reçus par plusieurs élus de gauche. « Nous voulons réveiller la conscience de nos élus. Ils sont là
pour défendre nos emplois », clame Jean-Michel Mlynarczyk, secrétaire CGT du comité d’entreprise,
qui n’attend qu’une chose : l’adoption d’une loi pour empêcher les entreprises bénéficiaires de
délocaliser ; un projet sur lequel planchent d’ailleurs les députés du PCF et du PG.
Comme l’a souligné Marie-George Buffet, députée PCF, qui a reçu une délégation de salariés à cette
occasion, Still Saxby est en effet « loin d’être en difficulté » et « rien ne justifie cette fermeture » si
ce n’est les impératifs boursiers. « Les carnets de commandes sont pleins. À ce jour, on a 6 662
chariots en commande, ce qui nous assure du boulot au moins jusqu’en janvier », confirme un cadre
de l’entreprise. Quant au chiffre d’affaires du premier semestre 2011, il est « en hausse par rapport
à celui de 2010 », assure Jean-Marc Coache, délégué du personnel, vêtu de son bleu de travail.
D’ailleurs, « si on a touché de la participation en mai dernier, c’est bien qu’il y a des profits » ! La
pilule est d’autant plus difficile à avaler que les salariés ont accepté en octobre 2010 un accord sur la
flexibilité du temps de travail, avec un horaire moyen de 38,5 heures. « Travailler plus, on le fait
déjà. Et notre seule récompense, ce serait de sacrifier nos emplois ? Pas question », s’insurge Jean-
Marc Coache. Surtout après les affres traversées toutes ces années.
« Ça fait trente-deux ans que je travaille dans l’entreprise. Les suppressions d’emplois et les plans
sociaux, on en a subi depuis 1985. Mais depuis deux ans, on sentait bien qu’on partait à la dérive. De
là à croire que le projet a été préparé depuis quelque temps… », analyse Jean-Louis, le moral dans
les chaussettes. Amar Zeraibi, intérimaire depuis dix mois, lui, s’interroge : « La direction dit qu’elle
va nous embaucher. Moi, on me fait faire des formations. Mais à quoi bon si l’usine ferme. »
Aujourd’hui, la procédure se met en place. Pour l’instant, la direction propose des licenciements
indemnisés 1 500 euros par année d’ancienneté. Mais les Still Saxby n’en sont pas là. Ce qu’ils
veulent, c’est garder leur emploi. « Nous ne discuterons pas d’un plan social ou d’un plan de
revitalisation, l’entreprise n’est pas un canard boiteux. Nous exigeons que l’État s’engage au plus
haut niveau pour que l’usine ne ferme pas », insiste Jean-Pierre Bosino, ex-ouvrier Chausson et
maire PCF de Montataire. Marie-George Buffet et Martine Billard, députée du Parti de gauche, se
sont engagées à interpeller le ministre de l’Industrie pour qu’il reçoive les salariés de Still. « Il est
invraisemblable de laisser délocaliser une entreprise quand on ne parle que de relance de la
croissance », ont déploré les députées.
Charente Libre
Toutes
Actualités, jeudi 8 septembre 2011, p. 59
Le nuage s’est dissipé en non-lieu
L’enquête sur l’impact du nuage de Tchernobyl en France s’est achevée hier par un non-lieu, 10 ans
après son ouverture, la cour d’appel de Paris estimant que la catastrophe nucléaire de 1986 n’a pas
eu de conséquence sanitaire mesurable en France. La chambre de l’instruction de la cour d’appel a
en particulier mis hors de cause l’ancien patron du Service central de protection contre les rayons
ionisants (SCPRI), le Pr Pierre Pellerin, seul mis en examen, pour «tromperie aggravée», en 2006 dans
cette affaire.
«C’est un point final à ce dossier. L’association qui regroupe les victimes va se pourvoir en cassation
contre cet arrêt pour avoir épuisé toutes les voies de recours», a dit Me Bernard Fau, l’avocat des
parties civiles. «C’est une décision qui va laisser un goût amer du point de vue des victimes (…) et
chez tous ceux qui, dans la société civile, ont attaché un intérêt à l’impact que peut avoir un nuage
radioactif survolant un pays après une catastrophe nucléaire», a-t-il ajouté.
Une colère qui ne s’est pas fait attendre, notamment en Corse: «Avec ce non-lieu, on s’est moqué de
nous», a déclaré le Dr Denis Fauconnier, généraliste aujourd’hui retraité, qui avait le premier évoqué
des retombées sur la population insulaire. «Les dégâts provoqués étaient connus au plus haut niveau
de l’Etat», a-t-il ajouté, affirmant que «les preuves de la répercussion du passage du nuage radioactif
sur la Corse sont irréfutables».
Le Dr Fauconnier, alerté en mai 1986 par des patients revenant d’Italie où les consignes de nonconsommation
de produits frais étaient strictes, avait souligné que les analyses de lait de chèvre et
brebis faisaient apparaître «des taux souvent supérieurs à 10.000 becquerels d’iode 131 par litre de
lait et jusqu’à 100.000».
Une forte augmentation des troubles de la thyroïde a été observée en Corse, selon un rapport
d’experts cosigné par les professeurs Pierre-Marie Bras et Gilbert Mouthon. Ces experts ont observé
«une augmentation importante à très importante après 1986 dans l’espèce humaine de la
proportion des troubles thyroïdiens par rapport aux autres affections endocriniennes (ndlr: touchant
d’autres glandes), le pourcentage moyen étant de 44% et pouvant atteindre plus de 100%».
L’enquête avait été ouverte en 2001 après une plainte de l’Association française des malades de la
thyroïde et de la Commission de recherche et d’information indépendante sur la radioactivité.
La juge d’instruction Marie-Odile Bertella-Geffroy avait concentré ses investigations sur les
informations communiquées en termes de radioactivité sur l’Hexagone au moment du passage du
nuage, en particulier sur une minimisation des risques encourus.
Pour le ministère public les analyses scientifiques s’accordent pour établir que la catastrophe de
1986 n’a pas eu de conséquence sanitaire mesurable en France; en particulier, aucun lien n’a été fait
avec des maladies de la thyroïde.
«Dès l’audience (…), le climat était à vouloir arrêter ce dossier pour des raisons qui peuvent être
légitimes, qui tiennent à la difficulté d’établir un lien de causalité entre des maladies présentées par
certaines personnes et le passage du nuage», a dit Me Fau.
Dans la classe politique, Noël Mamère (Europe Ecologie-Les Verts) s’est élevé contre ce «déni de
justice qui prouve la force du lobby nucléaire dans notre pays». Eva Joly, candidate d’EELV à la
présidentielle, a dénoncé un Etat «au-dessus des lois». «A l’heure où le Japon affronte une
catastrophe nucléaire où l’accès à l’information des populations civiles n’est pas garanti, et même
bafoué, la garantie d’impunité que nous renvoyons est scandaleuse», a estimé la députée
européenne Corinne Lepage.
«Nous n’acceptons pas le mensonge d’Etat et notre enquête doit permettre à des victimes d’aller en
justice», a déclaré Josette Risterucci, présidente à l’Assemblée de Corse de la commission Tchernobyl.
La justice a «volé le procès aux malades de la thyroïde en France», a estimé dans un communiqué le
réseau «Sortir du nucléaire». Le Parti de gauche a dénoncé un «véritable scandale!». «Ce véritable
déni de justice confirme l’aveuglement de la justice face aux intérêts des lobbies économiques est
honteux. Ça suffit ! Ils ne nous feront pas taire», a écrit le PG dans un communiqué.
l’Humanité
Cuisine, jeudi 8 septembre 2011
[Entre la Fête de l’Humanité et Bernard Lavilliers…]
Entretien réalisé par Victor Hache
Entre la Fête de l’Humanité et Bernard Lavilliers, c’est une longue histoire d’amitié qui remonte à
1976, année de sa première prestation à La Courneuve. Le samedi 17 il sera sur la grande scène. Un
rendez-vous très attendu où il interprétera les chansons de son dernier album Causes perdues et
musiques tropicales.
On vous sent particulièrement en forme, habité d’une formidable énergie sur scène alors que vous
allez fêter vos soixante-cinq ans en octobre. Quel est votre secret ?
Bernard Lavilliers. En ce moment, j’ai très mal à la hanche parce que je suis tombé de moto je ne
sais combien de fois ces temps-ci ! (rires). Mais à part cela, je n’ai pas de problèmes physiques.
Surtout, j’aime la scène, je ne suis pas énervé, je possède l’affaire ! Je ne vais pas à fond la caisse
tout le temps. Quand j’étais plus jeune, j’y allais comme les chanteurs d’aujourd’hui, mais je
chantais aussi des trucs intimistes au milieu du spectacle comme Betty, mais je ne me faisais pas
jeter. Dans les festivals, ce n’est pas la peine d’essayer de jouer plus fort que celui d’avant. Je me
souviens être passé derrière Iggy Pop aux Vieilles Charrues, qu’est-ce que j’allais faire après cela ?
J’ai choisi de chanter On the Road Again seul, d’une façon extrêmement dépouillée. Et ça a très bien
fonctionné.
Vous avez fait la Fête de l’Huma en 1976, en 1979, en 1987, en 1992, en 1995, en 2005 et aujourd’hui
en 2011. C’est une véritable histoire !
Bernard Lavilliers. Oui, cela fait au moins sept fois, et je pense même que j’ai dû la faire avant, en
1975 pour une scène ouverte d’Ivry. Ensuite, je me souviens d’une scène importante qui s’appelait le
kiosque où il y avait 10 000 personnes. Puis j’ai fait la grande scène régulièrement. La Fête de l’Huma,
cela a été le premier festival musical, au fond, un festival qui ne coûtait vraiment pas cher, où on
pouvait voir The Who, Genesis, James Brown, des tas de groupes. En plus, il y a des expos, des
auteurs de bouquins ou de poésie qui viennent expliquer leur art, Aragon, que j’ai pu croiser là,
Garcia Marquez, plein de gens comme ça. Je me souviens d’une exposition dadaïste que j’ai vue il y a
quelques années. Il y a des débats politiques, les restaurants des régions, des stands montés par des
gars venus de toute la France. Une ambiance ouvrière, de fête syndicaliste, qu’on ne connaît nulle
part ailleurs.
On se souvient de beaux moments artistiques, à l’image de la venue de Léo Ferré que vous aviez
invité à vos côtés sur la grande scène…
Bernard Lavilliers. Ça, c’était en 1992. C’est le dernier concert qu’il a fait puisque Léo est mort en
1993. Un 14 juillet, il faut le faire ! J’avais souhaité faire cette surprise. Il y avait une foule immense,
il est arrivé avec un trac fou. Comme il était coquet, il ne voulait pas porter de lunettes, donc il
marchait très lentement pour ne pas tomber, on aurait dit un vieux monsieur. Mais dès qu’il a
commencé à chanter les Anarchistes et Est-ce ainsi que les hommes vivent, on s’est rendu compte
qu’il avait encore la pêche. C’était un grand moment, qui a vraiment touché le public. C’était sur le
site de La Courneuve à l’époque, il y avait vraiment beaucoup de monde. C’était très impressionnant !
Aujourd’hui, vous êtes un artiste reconnu, vous multipliez les concerts, ce qui n’a pas toujours été le
cas, notamment à vos débuts, où vous avez connu des périodes plus noires…
Bernard Lavilliers. J’ai commencé seul avec ma guitare, je me produisais dans des cabarets, des
petits lieux. J’avais trente ans, il me fallait un son électrique. J’ai commencé à faire pas mal de
concerts à partir de 1975-1976 quand j’ai formé mon groupe avec François Bréant (claviers), Pascal
Arroyo (basse), Hector Drand (guitariste), Manu Lacordaire (batterie), Dominique Mahut
(percussion). On faisait des petites salles, pour bouffer déjà, pour se faire connaître parce que la
radio, il ne fallait pas compter dessus. J’avais de bons musiciens qui apprenaient eux-mêmes à faire
de la scène. Une période où on créait notre univers musical.
À quel moment s’est produit le déclic avec le public ?
Bernard Lavilliers. C’est simple : les Barbares, 1976, Fête de l’Huma. Grâce à la Fête, j’ai commencé à
vendre pas mal de disques. Je ne passais toujours pas à la radio. Ensuite j’ai fait l’Olympia en octobre,
puis une autre fois avec 15e Round, et là, cela a vraiment commencé à décoller. Les gens, à l’époque,
étaient très curieux de découvrir de nouveaux chanteurs, moi, Catherine Ribeiro, plus tard Catherine
Ringer. C’était une autre époque. La curiosité était plus grande. Aujourd’hui, on préfère voir les
valeurs sûres.
Deux images reviennent à votre propos, celle de l’artiste né à Saint-Étienne, d’un milieu ouvrier, et
celle du chanteur aventurier. Laquelle vous est la plus familière ?
Bernard Lavilliers. Les deux. Le fait que je sorte de ce milieu que je connais très bien me permet
d’avoir des rapports avec le monde ouvrier dans le monde entier. Hormis la langue, la nourriture,
cela marche pareil, au fond. Un mec qui se fait exploiter, il est au courant ! Et la musique m’apporte
un truc en plus. En tant qu’artiste, ils connaissent mes convictions politiques. Je suis un mélange de
tout cela. Je voyage en tant qu’homme du peuple, non pas comme une star, ce qui change tout. Je
m’imprègne. Je ne me dis pas : il faut que j’écrive absolument. Je rôde, je me promène. Je finis par
trouver des gens qui me racontent l’histoire du pays, qui me mettent en relation, et finalement, je
trouve un thème et des musiciens.
Comment réagissez-vous lorsqu’on voit parfois en vous le héros d’histoires improbables que vous
n’auriez pas toujours vécues ?
Bernard Lavilliers. Cela me fait rire parce que personne ne sait vraiment ce que j’ai fait pendant dix
ans, même pas la Sécurité sociale. Je suis inconnu au bataillon ! (rires). J’en ai fait des conneries,
mais je ne peux pas les raconter. C’est un mélange. Je revenais du Brésil quand j’ai écrit Eldorado.
J’étais à la Brasserie du Nord, quand j’ai écrit cette chanson sur un coin de nappe tard dans la nuit.
On écrit à partir de ce que l’on croise, des gens, de leurs histoires, ce qu’ils te racontent. Moi, j’agis
comme cela.
Le Brésil reste votre pays de prédilection ?
Bernard Lavilliers. Oui, à cause de la langue que je possède parfaitement. Que tu sois rouge, blanc,
noir… c’est un pays où il suffit de parler la langue pour être intégré. Il y a un truc qu’il faut savoir,
c’est qu’il ne faut pas faire d’affaires avec les Brésiliens car on se fait rapidement rouler dans la
farine, mais ça ne les empêche pas d’être sympathiques ! (rires).
Est-ce que l’on garde toujours le goût des voyages, avec le temps ?
Bernard Lavilliers. Les premiers qu’on a faits sont essentiels. Quand on a vraiment coupé le cordon
ombilical, qu’on ne veut pas rentrer les mains vides ou ne pas rentrer du tout. Quand je suis parti, ce
n’était pas pour revenir. On se dit : je vais bien voir, je vais plus loin. Depuis sept ans, j’ai voyagé,
mais toujours dans le but d’aller enregistrer. Là, j’ai un peu envie de voyager pour moi. Je n’ai pas
arrêté, j’ai fait Carnets de bord, j’ai enchaîné avec Samedi soir à Beyrouth, puis avec Causes perdues
et musiques tropicales, plus les tournées qui vont avec. J’ai pu m’arracher une fois de temps en
temps assez loin, mais sans pouvoir rester un mois de plus.
Vous reconnaissez-vous dans la France d’aujourd’hui ?
Bernard Lavilliers. Dans une partie, oui. Une partie qui a l’intention de ne pas laisser passer. C’est ce
que je chante : « Portez-les vos idées, vos visages / Guerroyez les moulins, les nuages », etc. Il ne
faut pas oublier qu’on a arraché les quarante heures, les trente-cinq heures, les congés payés. Si on
se laisse faire, ils vont nous les reprendre. Je ne suis pas qu’indigné. Il faut proposer une alternative
politique, une grille de lecture. Je me sens proche d’une partie. Mais c’est toujours un peu le marais.
Les socialistes, je ne sais pas trop ce qu’ils font. La lutte des classes, contrairement à ce que pense le
bourgeois et ce que pensaient les gens dans les années 1990, c’est de nouveau à la mode, que je
sache. Là, maintenant, il n’est plus question d’augmenter les salaires, il n’y a même plus de
discussion.
« N’oubliez rien de vos rêves fous », chantez-vous. Des mots qui semblent
faire écho à cette période préélectorale…
Bernard Lavilliers. Le refrain, c’est une sorte de slogan. C’est un peu : « ne vous laissez pas endormir,
ne commencez pas à désespérer ». C’est une pure salsa, extrêmement entraînante, facile à retenir.
On va voir si les gens vont la reprendre. Ce sera intéressant de la chanter dans le cadre de la Fête.
Que vous inspire l’actualité politique ?
Bernard Lavilliers. Avec toutes ces salades politiques, l’affaire DSK et les suites hallucinantes, tout le
monde se lâche. Je ne sais pas, mais la stature d’homme politique je la vois un peu différente. Je
crois qu’il y a pas mal de gens qui sont d’accord avec moi. Là, ce que l’on a comme exemple, c’est les
« troisièmes couteaux ». Entre Dominique de Villepin qui se prend pour Rimbaud (rires), Nicolas
Sarkozy, malheureusement, qui va peut-être encore grignoter… Et même à gauche, je suis désolé,
mais j’ai connu de vrais présidents avec une stature. Il était comme il était, mais Mitterrand, il ne
parlait pas français comme une vache espagnole ! (rires). Aujourd’hui, les hommes politiques, ils font
une faute de français par phrase. C’est grave, ne serait-ce que pour le respect de la langue. Les «
troisièmes couteaux », en vérité, ils ne font rien, ils se laissent de plus en plus balader par les fonds
d’investissement, par les banquiers qui font ce qu’ils veulent finalement. C’est tellement visible. J’ai
l’impression que les gens le voient vraiment et se demandent comment changer, comment faire
pour les serrer, ces actionnaires multinationaux. Il faut être radical et ne pas désespérer.
Pour qui seriez-vous prêt à voter ?
Bernard Lavilliers. Je voterai pour Mélenchon, pour le PC. J’ai lu le programme de Mélenchon, les
revendications, c’est raide, mais si on veut vraiment… Il faut être appuyé sur une base sociale avec
de gros syndicats. Chaque fois qu’ils ont besoin de moi, je vais chanter pour eux, pour attirer
l’attention des gens. Il y a un manque de rapport de forces. Mon message, je vais le faire passer à
la Fête : « Serrez-vous les coudes et n’ayez pas peur de vos rêves fous ! » Ne commencez pas à être
raisonnables, c’est trop tard, parce que les autres ne l’ont pas été, raisonnables. Les causes
perdues ne sont jamais perdues. Elles ne sont pas très visibles, il faut les remettre en perspective.
Cette Fête de l’Huma, elle va avoir pas mal d’importance.
Il n’y a plus beaucoup de chanteurs, qui, comme vous, sont à l’origine de chansons « engagées »…
Bernard Lavilliers. C’est-à-dire que quand ils veulent s’occuper de chansons un peu « engagées », ils
n’ont pas la grille de lecture. Les hommes politiques ne m’intéressent plus du tout, mais l’analyse
politique m’intéresse toujours, la synthèse. Souvent, quand on essaie d’être politique, le danger
c’est d’être caricatural. Ce que je chante dans un texte comme les Mains d’or, c’est une réalité.
L’auditeur se sent à la place du mec que je décris : « J’ai cinquante ans, si je me fais virer, qu’est-ce
que je vais faire ? Comment je m’en sors dans mon être profond ? »
Quels sont vos projets ?
Bernard Lavilliers. En ce moment, avec un quatuor classique, je suis en train de mettre en musique
la Prose du Transsibérien, de Blaise Cendrars. Après la Fête, je vais monter un autre spectacle avec
un quartet et moi qui jouerai beaucoup plus de guitare. Un spectacle électroacoustique où je vais
raconter des histoires, chanter Night Bird, Eldorado, Voleur de feu, que je n’ai jamais fait sur scène.
Et puis, je vais produire le nouvel album de Balbino, qui sortira en septembre chez Naïve. C’est un
type qui a beaucoup de talent !
Bernard Lavilliers :
« N’ayez pas peur de vos rêves fous ! »

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REVUE DE PRESSE DU MERCREDI 7 SEPTEMBRE 2011 – PARTI DE GAUCHE

Libération
France, mercredi 7 septembre 2011, p. 11
L’histoire
le QG de mélenchon dans une ancienne usine de chaussures
Lilian Alemagna
Voilà qui va faire plaisir à ses alliés communistes : Jean-Luc Mélenchon s’apprête à installer son QG
de campagne dans une ancienne usine de chaussures ! Le candidat Front de gauche a trouvé un local
de 700 m2 aux Lilas (Seine-Saint-Denis). Le prix ? «Pour le même tarif, on aurait eu 300 m2 de moins
dans Paris», dit-on au Parti de gauche. L’emménagement est prévu à la fin du mois avant une
inauguration courant octobre. L.A.

 

Aujourd’hui en France? Le Parisien
/Rubriques/Politique, mercredi 7 septembre 2011
Jean-Luc Mélenchon
A.H.
candidat Front de gauche
1 « Je ne réfléchis pas en termes comptables. La dette n’est qu’un prétexte pour réaliser un coup
d’Etat financier », estime-t-il. Selon lui, une politique de rigueur n’a pas de sens « puisqu’elle va
ralentir l’activité, diminuer les recettes et nous plonger dans la récession ».
2Pour Mélenchon, il ne s’agit pas de parler d’économies. « Quand on supprime des niches fiscales,
on n’économise pas, on ne fait que réorganiser les dépenses, considère-t-il. La priorité, c’est de
financer les nouveaux besoins et d’abord l’éducation. »
3Mélenchon propose de taxer le capital comme on taxe le travail : « On pourrait ainsi récupérer 100
Mds€, deux fois les intérêts de la dette en 2011! » Il souhaite aussi que l’impôt sur le revenu passe
de 5 à 14 tranches, avec 100% d’imposition à partir de 330000 € annuels. Mais pas question
d’augmenter la TVA, « l’impôt le plus injuste », ni de créer une TVA sociale.
Aujourd’hui en France, le Parisien
/Rubriques/Politique, mercredi 7 septembre 2011
Hollande fait la course en tête
Éric Hacquemand et Henri Vernet
En pole position dans la course aux primaires socialistes, François Hollande sort aussi en tête des
intentions de vote pour le premier tour de la présidentielle, selon notre enquête Harris Interactive*.
Martine Aubry fait, elle, jeu égal avec Nicolas Sarkozy et ne décolle pas. Tandis que Ségolène Royal,
malgré sa détermination, reste distancée et serait même battue au premier tour par Marine Le Pen.
Hollande s’installe en position de leader. Parmi les trois « gros » candidats socialistes à la primaire,
le député de Corrèze est le seul à être pointé à la hausse. A priori, pourtant, ses deux rivales auraient
pu elles aussi « profiter » de la crise. « Si François Hollande fait la différence, c’est parce que depuis
le début, il a fait de la crise, et des solutions à lui apporter, son principal thème de campagne »,
estime Jean-Daniel Lévy, directeur de Harris Interactive. Hollande bénéficierait donc de son «
ancienneté » sur ce terrain d’autant que Dominique Strauss-Kahn n’est plus dans la course.
« Avant, les Français faisaient confiance à DSK. Aujourd’hui, c’est à François », décrypte Bernard
Poignant, l’un de ses fidèles. Mais hier midi, devant ses troupes, Hollande a fait preuve de prudence.
« Je sens grossir l’intérêt pour ma campagne », a-t-il reconnu avant de mettre immédiatement en
garde contre « toute suffisance et toute arrogance ».
Aubry s’enlise. A égalité avec Nicolas Sarkozy, Aubry ne rattrape pas son retard sur Hollande. Sa
présence très marquée à l’université d’été des socialistes à La Rochelle, fin août, son omniprésence
médiatique, son coup d’éclat à Marseille sur le terrain de la sécurité ne produisent, pour l’heure,
aucun effet. « Ben oui, la tendance est là et les écarts se creusent », est obligé de constater un de
ses soutiens. Mais pas question de changer de cap. « Il n’y a pas nécessité de rectifier notre
campagne. Hollande et Aubry sont tous les deux en mesure de battre Nicolas Sarkozy. Rien n’est
joué », estime François Lamy qui espère recueillir, dans la dernière ligne droite de la campagne des
primaires, les fruits d’une intense mobilisation. Hier soir, Aubry a dîné avec une centaine de
parlementaires à l’Assemblée. Ce soir, plus de 2 000 personnes sont attendues pour une
démonstration de force à l’occasion d’un meeting à Toulouse (Haute-Garonne).
La percée de Bayrou et Joly. Le leader du MoDem, talonné par Jean-Louis Borloo, et la candidate
écologiste sont les deux seuls autres candidats qui progressent dans notre sondage. Là encore,
l’explication tiendrait à la crise. « François Bayrou en a fait son axe de campagne dès 2008, tandis
qu’Eva Joly s’était fait remarquer pour sa lutte contre les paradis fiscaux, reprend Lévy. Et comme
Hollande, ils avancent des solutions semblant réalistes, qui n’entraîneraient pas en tout cas un
chamboulement du système. » Ce qui n’est pas le cas de Jean-Luc Mélenchon ni de Marine Le Pen,
dont les propositions radicales, faire payer les riches pour l’un, sortir de l’euro pour l’autre, ne
semblent pas avoir convaincu. Il apparaît même un certain décalage entre les sympathisants du
Front de gauche, qui ne nient pas la nécessité de prendre des mesures contre l’ampleur des déficits,
et le discours volontariste du candidat. Résultat, Mélenchon et Le Pen apparaissent en baisse dans
les intentions de vote par rapport à notre précédente enquête de juin.
* Enquête Harris Interactive réalisée en ligne du 31 août au 5 septembre 2011 auprès d’un
échantillon de 888 individus inscrits sur les listes électorales, représentatif de la population française
âgée de 18 ans et plus. Méthode des quotas.

 

Le Parisien
Mercredi 7 septembre 2011, p. 75_T_2
Déficits publics : où trouver l’argent?
JANNICK ALIMI ET MATTHIEU CROISSANDEAU
FINANCES. Alors que les députés se penchent sur le plan de rigueur de François Fillon, huit candidats
à la présidentielle nous livrent leurs priorités pour équilibrer les comptes.
Réduire les déficits publics sans casser la croissance ni rebiffer les électeurs à quelques mois d’un
rendez-vous électoral crucial : c’est l’exercice auquel se livrent depuis hier le gouvernement et les
députés appelés à se prononcer sur les mesures d’austérité présentées le 24 août par François Fillon.
« Le moteur de l’économie, c’est la consommation. Nous protégeons ce pilier », a assuré hier
François Baroin, le ministre de l’Economie sur Europe 1. L’objectif pour cette fin d’année peut
paraître aisé à atteindre : 1 Md€ à dégager, contre 11 Mds€ en 2012.
L’opposition juge la potion injuste et insuffisante
Et, pourtant, le Premier ministre a dû faire hier marche arrière, par exemple sur l’augmentation de la
TVA sur les parcs d’attractions ainsi que sur l’imposition des plus-values immobilières sur les
résidences secondaires. Des mesures, à entendre certains députés de la majorité, qui avaient du mal
à passer sur le terrain. Pour le reste, François Fillon a sauvé l’essentiel de son plan de rigueur (lire cidessous).
Toutefois, pour l’opposition, la potion se révèle injuste et insuffisante. Nous avons donc
demandé à huit personnalités dans la course pour 2012 quelles sont leurs priorités et leurs
recommandations pour équilibrer les comptes.
A l’exception notable de Jean-Luc Mélenchon, pour qui la rigueur ne peut entraîner que la
récession, tous ceux que nous avons interrogés promettent une cure d’austérité. Réforme fiscale,
mise à contribution des plus hauts revenus, taxation sur les transactions financières : un
consensus semble même se dessiner pour dégager de nouvelles recettes. Et, lorsqu’on leur
demande sur quelles dépenses publiques ils reviendraient, tous ou presque crient haro sur les
niches fiscales!
A huit mois de l’élection présidentielle, le retour à l’équilibre des finances publiques s’impose déjà
comme un des sujets majeurs de la campagne. Il reste pour les candidats à faire preuve
d’imagination pour ne pas seulement promettre à leurs électeurs de la sueur et des larmes.

 

l’Humanité
Social-Eco, mercredi 7 septembre 2011
Les Fralib veulent apprivoiser l’Éléphant
Cécile Rousseau
Les salariés de la société de fabrication de sachets de thé sont venus présenter hier au monde
politique à Paris leur projet alternatif pour conserver l’activité.
Journée marathon pour les salariés de Fralib. Une cinquantaine des 182 salariés de la société qui
produit les thés et la tisane de la marque Éléphant ont débarqué hier dans la capitale pour
présenter leur projet de reprise de l’entreprise. En septembre 2010, Unilever, propriétaire, décide
de fermer les portes du site de Gémenos (Bouches-du-Rhône), jugeant Fralib pas « assez compétitive
». En plus de lutter contre le plan social, les Fralib élaborent un plan alternatif pour conserver
l’activité, avec le soutien de la fédération CGT de l’agroalimentaire. Pour relancer la production,
Unilever devrait par exemple leur acheter puis leur revendre les bâtiments et leur fournir des
matières premières pendant un temps. Mais le géant de l’agroalimentaire fait la sourde oreille. Trop
occupé à attaquer les délégués CGT pour diffamation quand ceux-ci écrivent que le groupe « vole le
fisc et ses clients ». « Unilever nous attaque pour diffamation. Ça fait vingt-huit ans que je travaille
là-bas, je n’avais pas remarqué qu’ils avaient un honneur ! » ironise Olivier Leberquier, délégué du
personnel CGT.
Devant André Chassaigne et Daniel Paul, députés communistes du Puy-de-Dôme et du Havre, le
syndicaliste insiste : « On veut conserver la marque Éléphant, qui existe depuis cent dix-huit ans,
elle appartient plus aux salariés qu’au groupe. »
Hasard du calendrier, les députés communistes et d’autres formations politiques réfléchissent à un
projet de loi qui permette l’accession à la propriété des salariés avec un droit de préemption. Pour
André Chassaigne, cette solution coule de source. « Dans des cas comme celui-ci, les salariés
doivent pouvoir avoir la maîtrise de leur entreprise. » Même son de cloche devant le tribunal de
Nanterre (Hauts-de-Seine) où comparaissaient ensuite les syndicalistes. Pierre Laurent, secrétaire
national du PCF, et Jean-Luc Mélenchon, candidat du Front de gauche à la présidentielle, soutiennent
totalement le projet. « On a encore plein d’idées pour les aider. Le système Unilever est
symptomatique de tout ce que nous combattons », rappelle le candidat. Après une entrevue avec le
socialiste François Hollande, les Fralib ont fini leur journée au siège d’Unilever. Leur comité de
soutien national est lancé.
Le Monde
Dialogues, mercredi 7 septembre 2011, p. 19
Les primaires sont une fausse bonne idée
En ce moment, la période qui précède l’élection présidentielle de 2012 est presque habitée à
gauche par la primaire organisée par le Parti socialiste et à droite par la question de la candidature
ou non du président de la République sortant.
Nous voudrions nous interroger sur le sens de l’élection primaire – qui est aussi, en quelque sorte,
celui du processus engagé à droite autour de la question de la candidature du président sortant.
C’est que ces deux faits ont une première signification commune : l’un et l’autre engagent le
processus électoral en quelque sorte par anticipation. La désignation du candidat à droite et à
gauche, compte tenu de la situation particulière (impopularité inédite du président sortant,
processus inédit de désignation du candidat au PS), constitue, en quelque sorte, un processus
préélectoral, une sorte d’élection anticipée, voire de vaste répétition  » grandeur nature  » du
processus électoral proprement dit.
On notera d’abord que l' » élection primaire « , jusque dans les termes mêmes qui la désignent,
constitue une américanisation de plus des processus politiques et des logiques institutionnelles en
France. En engageant un processus semblable de désignation du candidat socialiste à la
présidentielle, le PS ou Europe Ecologie-Les Verts imitent des logiques politiques en usage aux Etats-
Unis, mais ceci sans s’être interrogé sur la validité et la légitimité de cette importation dans la vie
politique de notre pays.
Cette imitation – ou, si l’on préfère, cet  » emprunt  » – exprime deux manques. Le premier est une
insatisfaction devant les logiques politiques et institutionnelles de notre pays, une insatisfaction
du même ordre que celle qui est exprimée, par exemple, par le projet de refonte des institutions
formulé par Arnaud Montebourg ou par l’expression d’identités politiques nouvelles, comme le
Parti de gauche. Le second manque que manifeste, selon nous, l’organisation de la primaire est
l’absence de candidat légitime au PS ou à Europe Ecologie-Les Verts.
Quand François Mitterrand est candidat en 1974, puis en 1981, il l’est à la suite d’un affrontement
avec Michel Rocard, mais cet affrontement a lieu au sein du parti, ce qui fait qu’il n’est pas mis sur la
place publique, et, surtout, le choix du candidat à l’élection lui donne une autorité incontestable
dans l’espace politique. Aujourd’hui, s’il y a une primaire, c’est que personne, au PS ou ailleurs, ne
peut revendiquer une légitimité indiscutable pour représenter la gauche à l’élection présidentielle.
Par ailleurs, il convient d’observer que les élections primaires ont lieu, aux Etats-Unis, dans un
système politique différent du nôtre. Contrairement à ce pays, dont la vie politique est structurée
selon le bipartisme, la France connaît une pluralité de partis pour exprimer les identités politiques,
et l’élection primaire n’a pas lieu d’être organisée, puisque c’est entre les partis que s’expriment les
oppositions qui, aux Etats-Unis, s’expriment au cours du débat des élections primaires. En ce sens, la
primaire risque de faire apparaître une confusion dans le débat électoral, et les électeurs risquent de
ne pas comprendre le sens du processus électoral.
D’autre part, et cela est lié à cette forme de confusion, le fait que la primaire soit ouverte à
n’importe quel électeur adhérant à un projet de gauche risque d’entraîner une confusion et une
perte de signification des engagements politiques. Si l’élection primaire est ouverte à n’importe qui,
alors, finalement, à quoi servent les partis politiques ?
Or il se trouve que, dans notre pays, c’est dans les partis que se sont toujours élaborés les projets
politiques, et ce sont les partis qui, fondés sur l’engagement de leurs militants, humbles militants
pénétrés d’idéal, disait François Mitterrand, ont toujours constitué les acteurs majeurs des pouvoirs
et des confrontations politiques. La primaire risque de substituer l’antagonisme entre les personnes
à la formulation des projets politiques des partis. Cette absence de projet semble, d’ailleurs, se
manifester à droite.
Enfin, même si cela a été dit, écrivons ici de nouveau qu’un défaut majeur des élections primaires
est d’accentuer la personnalisation du fait politique. En ce sens, la primaire accentue, d’abord,
l’aspect de jeu, voire de feuilleton, de la vie politique. On suit le déroulement de la primaire de la
même façon que l’on suivrait une compétition. La compétition électorale, qui a, depuis
l’instauration, en 1962, de l’élection présidentielle au suffrage universel, un caractère personnalisé
accru avec le développement de l’importance de l’audiovisuel, va connaître une personnalisation
aggravée avec l’élection primaire qui va finir par remplacer le débat entre les projets par
l’antagonisme entre les personnes. C’est, d’ailleurs en ce sens que la mésaventure survenue aux
Etats-Unis au directeur général du FMI a pris une importance démesurée du fait de la
personnalisation de l’élection présidentielle et du fait de la primaire et de la  » feuilletonnisation  » à
laquelle elle conduit.
Mais cette accentuation de la personnalisation de la vie politique, en même temps que la perte de
visibilité de l’importance des projets des candidats, a encore un défaut majeur : elle nous fait courir
le risque de la dépolitisation des débats publics. On finit par oublier qu’il s’agit, dans l’élection, du
processus de désignation du candidat exprimant le mieux le projet d’un parti ou d’une identité
politique, qu’il s’agit, en définitive, de choisir celui qui, pendant cinq ans, sera le président de la
République, et, ainsi, représentera notre pays.
On finit par oublier que l’enjeu du choix du président est bien de savoir si les électeurs choisissent,
finalement, un projet politique de gauche ou un projet politique de droite. On finit par oublier qu’il
ne s’agit pas d’un jeu ou d’une série télévisée, mais qu’il s’agit d’un débat politique, projet contre
projet.
Le risque est grand, dans ces conditions, que, comme à une élection présidentielle encore récente
(c’était il y aura dix ans juste), la perte de signification de l’opposition politique entre la gauche et la
droite n’entraîne la réduction du débat et de la confrontation électorale à une confrontation entre
une droite et une droite plus extrême, plus dure. Le processus de la primaire risque de conduire à la
confusion des débats et des confrontations, à un véritable chaos des identités politiques, entraîné
par le fait que, dans le cours de la primaire, on ne sait plus ce qui caractérise et ce qui définit
l’identité socialiste.
Mais peut-être, finalement, le sens de la primaire est-il à chercher ailleurs, dans une forme de
dynamique inconsciente de la culture politique du PS. L’organisation de la primaire semble signifier
que ce parti se trouve plongé, aujourd’hui, dans une dynamique d’absence et de perte d’identité,
dans une dynamique de perte de visibilité et de clarté des engagements politiques. Le recours à la
primaire semble signifier que, pour le PS, aujourd’hui, le charisme des candidats, pour parler
comme le député européen socialiste Henri Weber, et la légitimité des engagements et des projets
manquent à ce point que le parti transfère aux électeurs le soin de choisir à sa place le candidat qui
représente son identité dans le débat politique.

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REVUE DE PRESSE DU MARDI 6 SEPTEMBRE 2011 – PARTI DE GAUCHE

l’Humanité
Politique, mardi 6 septembre 2011
Le PS d’accord pour un débat
La semaine dernière, Jean-Luc Mélenchon faisait une proposition de débat au PS et au NPA. Une
main tendue à laquelle le PS répondait dès le lendemain par la voix de Benoît Hamon : « Les ponts
n’ont jamais été coupés ni avec le Parti de gauche ni avec le Front de gauche », disait-il avant
d’assurer n’avoir jamais « douté » de la « volonté de rassemblement » du candidat Mélenchon. Si le
porte-parole du PS sait que le dialogue pourra se faire « fracassant », un contrat de gouvernement
exige, selon lui, « que nous nous retrouvions pour parler des conditions dans lesquelles le Parti de
gauche et les écologistes peuvent se retrouver sur la question sociale, énergétique ou économique ».

 

l’Humanité
Politique, mardi 6 septembre 2011
Dette : le Front de gauche veut dégonfler les « bobards »
Mina Kaci
Révéler ce qui est tenu secret est l’un des buts que l’alliance souhaite mettre en lumière dans le
cadre de son travail d’éducation populaire qu’elle va initier prochainement sur l’endettement public
et plus généralement sur la crise.
Rendre visibles ces réalités, ces chiffres, ces faits tenus secrets. C’est l’un des objectifs que s’assigne
le Front de gauche dans le cadre de son « travail de pédagogie et de révélations sur la crise »
financière, notait Olivier Dartigolles, ce week-end, lors du conseil national du PCF. Le dirigeant
communiste réaffirme ainsi que le rassemblement fondé par le PCF, le Parti de gauche (PG) et la
Gauche unitaire (GU), et élargi depuis le mois de juin à la Fédération pour une alternative sociale et
écologique (Fase), à Convergences et alternative (ex-NPA) et à République et socialisme, engage un
bras de fer avec « le capital financier ».
une campagne «grain de sable»
Six forces unies pour entamer un « travail d’éducation populaire » censé provoquer un débat «
exigeant et qui n’est pas que technique sur la dette publique », explique Clémentine Autain (Fase).
S’appuyant sur la campagne référendaire que le « non » de gauche avait initiée sur le traité
constitutionnel européen, en 2005, le Front de gauche souhaite modifier les termes du débat sur
l’endettement, devenu désormais « une question politique majeure ». Dans les semaines à venir, on
devrait s’attendre à une « campagne de très haut niveau faisant appel au bon sens, à la capacité de
jugement, d’analyse et de compréhension des citoyennes et des citoyens », souligne Olivier
Dartigolles, dont le parti a décidé d’impulser une série de réunions publiques dans tout le pays sur
les causes de la crise et les solutions pour en sortir.
Après avoir armé les participants sur la dette publique dans les universités d’été du PCF et du PG, le
Front de gauche entend profiter de la Fête de l’Humanité pour « mobiliser au-delà du peuple militant
», selon Martine Billard (PG). D’ores et déjà, un argumentaire mis au point par le PCF circule : qu’estce
que la soumission aux marchés financiers ? Quel lien entre Bourse et économie réelle ? Est-il
possible de libérer la dette publique des marchés financiers ? Autant de fiches qui devraient
répondre aux interrogations des néophytes en économie. Et les inciter, à leur tour, à renforcer le
Front de gauche dans le bras de fer qu’il engage avec les idéologues de la finance. « Notre
campagne repose sur un grand dénuement matériel et un grand dévouement militant », sourit
François Delapierre (PG). Une campagne consistant à dégonfler les « bobards », à être « le grain de
sable », à « résister ». Or, estime-t-il, « notre travail produira ses effets si la rencontre se fait avec la
mobilisation sociale. Et celle-ci n’aura pas lieu si les gens se laissent culpabiliser par le discours sur
l’austérité ».
bousculer les rapports de force à gauche
Le travail pédagogique vaut également pour la « règle d’or » budgétaire. Car, « dans la logique du
pacte pour l’euro plus », elle est une « arme de destruction massive » contre « les missions de l’État
et les biens communs publics », rappelle Olivier Dartigolles. Lequel alerte : « Nicolas Sarkozy a réussi
à entraîner une partie de la gauche dans une course à la rigueur. » Aucun leader du Front de gauche
ne s’en réjouit. « La dérive du PS n’est pas inéluctable, affirme Clémentine Autain. Nous n’allons pas,
nous, occuper le pré carré de la gauche radicale. Il faut bousculer les rapports de forces à l’intérieur
de la gauche et être suffisamment forts pour peser sur les débats internes du PS. » L’offre publique
de débat, lancée fin août par Jean-Luc Mélenchon, candidat du Front de gauche, ne semble pas
rejetée par le Parti socialiste, selon Benoît Hamon, son porte-parole (voir encadré). Sans doute que la
Fête de l’Humanité sera le lieu idéal pour cette nécessaire confrontation.

 

Le Monde.fr
Mardi 6 septembre 2011
Un nouveau sondage donne Hollande largement favori face à Sarkozy
À 190 jours du premier tour de l’élection présidentielle, François Hollande – déjà donné en tête des
intentions de vote pour la primaire socialiste – confirme sondage après sondage son avance sur ses
rivaux s’il était amené à représenter le PS en 2012.
Avec 29 % des intentions de vote au premier tour de la présidentielle, François Hollande ferait un
meilleur score que Martine Aubry (25 %) face à Nicolas Sarkozy qu’il devancerait de 5,5 points, selon
un sondage Ifop paru dans le Journal du Dimanche.
Si François Hollande était le candidat du PS, il remporterait le premier tour de la présidentielle avec
29 % des voix, devançant Nicolas Sarkozy (23,5 %) et Marine Le Pen (18,5 %).
SÉGOLÈNE ROYALE DERRIÈRE MARINE LE PEN
Si Martine Aubry était désignée candidate du PS, elle devancerait d’un point Nicolas Sarkozy (25 %
contre 24 %). Marine Le Pen serait inchangée avec 18,5 % des voix. En revanche avec 17 % des voix,
Ségolène Royal ne franchirait pas le premier tour, derrière le président sortant (25 %) et Marine Le
Pen (19 %).
Au second tour, François Hollande avec 59 %, l’emporterait plus nettement sur Nicolas Sarkozy que
Martine Aubry (54 %).
Les autres candidats à la primaire socialiste, Arnaud Montebourg, Manuel Valls et le PRG Jean-
Michel Baylet, n’ont pas été testés.
Jean-Luc Mélenchon (Front de gauche), Eva Joly (Europe Ecologie-Les Verts), François Bayrou
(MoDem) et Jean-Louis Borloo (Parti radical) seraient à égalité avec 6 % des voix. Viendraient ensuite
Dominique de Villepin (République solidaire) avec 2,5 %, puis à égalité avec 0,5 % Philippe Poutou
(NPA), Jean-Pierre-Chevènement (MRC), Frédéric Nihous (CPNT), Christine Boutin (Mouvement
démocrate-chrétien) et Nicolas Dupont-Aignan (Debout la République).
La Tribune (France), no. 4801
L’événement, mardi 6 septembre 2011, p. 3
Les petits partis tentent de faire entendre leurs différences
La présidente du FN est opposée au plan d’aide à la Grèce. EELV y est favorable au nom de la
solidarité. Le Parti de Gauche est contre car cela n’aidera pas Athènes.
 » Hier, le Premier ministre s’agitait pour trouver un peu d’argent, sans informer les Français que la
France s’est engagée auprès de la Grèce (au travers de ses deux plans), de l’Irlande et du Portugal,
pour un montant total de 60 milliards d’euros, dont 8,9 milliards ont été déboursés et sont déjà
venus creuser notre déficit cette année, dénonce Marine Le Pen qui entend faire entendre sa voix ce
mardi.  » François Fillon veut faire croire aux Français qu’il s’agit d’une simple caution, alors que les
plans d’austérité imposés en contrepartie à la Grèce la plongent dans une récession telle qu’elle ne
sera pas en mesure de nous rembourser. Ce que l’on ne dit pas, c’est qu’il ne s’agit pas d’aider la
Grèce mais de sauver l’euro et le système bancaire qui a joué avec la dette grecque et ses produits
dérivés (CDS). Cette fuite en avant, consistant à acheter du temps au prix fort sans l’accord des
peuples et sans poser le débat clairement au parlement, est une pente dangereuse, car après la
Grèce, il y aura le sauvetage de l’Espagne et de l’Italie, pour des montants d’autant plus énormes
que les pays aidés ne peuvent plus contribuer au renflouement. Il ne faut surtout pas voter ce plan
inutile, car après, il y en aura d’autres. Le voter serait nous engager dans une course folle.  »
Par la voix de son député François de Rugy, EELV se dit  » solidaire de la Grèce, car nous sommes coresponsables
de sa situation et parce que sa cessation de paiement nous retomberait dessus. Mais,
ajoute-t-il, si la Grèce doit restructurer sa dette, il faudra faire payer les créanciers privés.  »
Sa co-présidente, Martine Billard, affirme qu’  » il ne faut pas voter ce plan d’aide, car il enfonce plus
la Grèce qu’il ne l’aide. Ce faisant, c’est lui prêter à fonds perdus car elle ne pourra pas rembourser.
C’est à la BCE de prêter à la Grèce à des taux supportables pour son économie.  »
Propos recueillis par Valérie Segond

 

Le Parisien
Paris, mardi 6 septembre 2011, p. 75_E_1
COUAC
Un commissariat peut en cacher un autre
L’inauguration prévue ce matin du commissariat de la police ferroviaire au 32, rue de l’Evangile
(XVIIIe) par le ministre de l’Intérieur, Claude Guéant, fait déjà des vagues. « A quelques dizaines de
mètres de là se trouve le commissariat de proximité de la rue Raymond-Queneau, fermé par Nicolas
Sarkozy en 2006. Malgré les demandes répétées des habitants et des élus communistes, il n’a jamais
rouvert. Pendant ce temps-là, l’insécurité explose et l’ancien commissariat croule sous les ordures »,
proteste Ian Brossat, président du groupe communiste et élus du Parti de gauche au Conseil de Paris.
Il appelle à un rassemblement à 11h30 devant le commissariat de la rue Queneau.

 

Sud Ouest
Marmandais; Agenais Villeneuvois
Mardi 6 septembre 2011, p. Marmandais-C2_1
Une Lot-et-Garonne
La spirale infernale
JEAN-MARC LERNOULD
SAINT-PIERRE-DE-BUZET
La rentrée 2011, Arnaud s’en souviendra. Ce père de trois enfants, domicilié à Saint-Pierre-de-Buzet,
s’avouait hier matin « soulagé, mais encore tendu » après le bras de fer qui l’a opposé au Conseil
municipal de Calonges. Le maire du village avait dans un premier temps refusé d’accueillir à l’école
son fils de 4 ans, Mathis, arguant d’une dette de 458 euros (lire « Sud Ouest » d’hier et du vendredi
2 septembre). Désavouée par le sous-préfet et par l’Inspection de l’Éducation nationale, la mairie a
laissé rentrer normalement le bambin, « très bien accueilli par sa maîtresse », selon son père, qui
précise que « la cantine et la garderie sont payées jusqu’en décembre ». Pas le temps de souffler
pour autant.
D’autres échéances inquiètent en effet le père de famille, à savoir l’injonction faite aux agents
d’ERDF de lui couper le courant aujourd’hui. Arnaud, qui vit avec trois enfants à charge, reçoit 450
euros du Pôle emploi, et 509 de la CAF – trop juste pour régler dans les temps ses factures
d’électricité, et il cumule actuellement 2 300 euros de dettes. Paradoxalement, cet avis de coupure
précéderait de quelques jours le passage du dossier d’Arnaud devant la Commission nationale de
surendettement, prévu pour le 16 septembre, ainsi qu’une formation et des perspectives d’emploi.
Des perspectives d’emploi
Toujours à partir du 16 septembre, Arnaud doit débuter une formation de trois mois qui lui
permettra de conduire de gros engins de BTP. Ce qui tombe bien, car le chômeur a justement
constaté que le Pôle emploi proposait des offres dans ce domaine et qu’il est fort possible qu’il
trouve un travail à la mi-décembre, à l’issue de cette formation.
« Pourquoi, alors, le priver, lui et sa famille, d’électricité ? » demande François Gibert, membre du
Parti de gauche et de la CGT, qui soutient Arnaud dans ses démêlés. « Pourquoi couper le courant à
quinze jours de la réunion de la Commission nationale ? Et même si celle-ci répondait par la
négative, ce serait mettre cette famille en danger. »
Une analyse partagée par l’association aquitaine des Robins des bois et de l’un de ses responsables,
Jean-Michel Mespoulède. Celui-ci est venu hier de Gironde pour apposer des autocollants sur le
compteur d’Arnaud, « mettre ce compteur sous surveillance et prévenir les agents qui viendraient le
couper que si nous ne l’empêchons pas de tourner, nous signalons ainsi un acte de résistance et de
justice sociale ».
Une mesure qui se veut dissuasive « et, s’il y a coupure, nous viendrons remettre le courant ! »
« Nous voulons permettre la délivrance de l’énergie », explique Jean-Michel Mespoulède, qui tient
un fusible entre ses deux doigts : « Cette petite chose de 7 grammes est la dernière marche avant de
se voir jeté à la rue… C’est à ça que tient parfois la dignité humaine. »
« Précarité énergétique »
« Nous déplorons qu’il n’existe pas un cadre de loi pour des cas comme celui-là, alors qu’il ne s’agit
que de patienter durant trois mois, le temps que durera cette formation diplômante et rémunérée »,
appuie François Gibert, qui regrette que « la précarité énergétique ne soit pas définie ».
« Si on me coupe le courant, je vais devoir m’endetter pour racheter ce que je vais perdre dans le
congélateur », constate Arnaud, qui souhaiterait bien voir s’interrompre cette spirale infernale…

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REVUE DE PRESSE DU SAMEDI 3 AU LUNDI 5 SEPTEMBRE – PARTI DE GAUCHE

Samedi 3 septembre
Marianne, no. 750
Repères France, samedi 3 septembre 2011, p. 40
Attendez-vous à apprendre
Laurence Parisot. Comment exister dans la présidentielle
Par Hervé Nathan
Avant d’être la patronne des patrons, Laurence Parisot est d’abord la patronne de l’Ifop. La
communication politique, elle connaît. Ce n’est donc pas à elle qu’on apprendra la loi d’airain d’une
présidentielle, selon laquelle c’est avant l’élection qu’il faut se faire entendre pour être pris en
compte par les candidats. L’université d’été du Medef, la semaine dernière à Jouy-en-Josas
(Yvelines), a été l’occasion de rappeler les revendications des « entreprises », qu’on peut résumer en
trois points :
1) Effort fiscal : d’accord, mais l’Etat doit faire les deux tiers de l’effort en réduisant ses dépenses. 2)
Baisse des coûts salariaux : se débarrasser des cotisations d’assurance maladie, soit 33 milliards
d’euros par an. 3) Démantèlement du droit du travail.
En apparence, Laurence Parisot a peu de succès : la pétition des « seize riches » qui veulent payer plus
d’impôt s’est faite dans son dos et propose ce que le Medef voulait éviter : un prélèvement
supplémentaire de 3 % sur les très hauts revenus, alors que Laurence Parisot plaidait pour une
modération volontaire des salaires patronaux. Mais la campagne présidentielle du Medef s’inscrit
dans le long terme. Un petit livre de la députée du Parti de gauche Martine Billard* nous apprend
qu’en dix ans la droite a inscrit dans la législation la moitié des 44 mesures demandées en 2004 par
le patronat, dans son rapport Virville. Pas mal, non ? Pour l’avenir, le Medef espère engranger
d’autres engagements. Comme celui de François Hollande de « constitutionnaliser le dialogue social »,
ce qui placerait le droit du travail hors d’atteinte législative. De son côté, la droite réfléchit sur la
TVA sociale, qui accroîtrait la compétitivité relative des entreprises françaises. A quoi reconnaît-on
un lobbying intelligent ? A ce qu’il est gagnant dans tous les cas de figure électorale…
* Le Medef l’a imaginé, Sarkozy l’a fait, éditions Bruno Leprince.

 

Marianne, no. 750
L’éditorial, samedi 3 septembre 2011, p. 4
Etonnez-nous, François
Jacques Julliard
Les raisons pour lesquelles François Hollande est en tête des intentions de vote pour la primaire
socialiste, et le restera vraisemblablement jusqu’au bout, sont au nombre de trois.
La première, c’est qu’il a maigri. Non, je ne plaisante nullement. Ce n’est pas une affaire de look.
C’est une déclaration d’intention. Un homme qui aime la bonne chère et qui s’impose de tels
sacrifices entend envoyer un message. François Hollande a bien compris qu’au-delà de 40 ans un
homme est responsable de son physique ; l’ascèse matérielle n’étant rien d’autre que la condition
d’une maîtrise spirituelle. Il nous dit deux choses : j’ai changé ; c’est du sérieux. La transformation
physique qui en est résultée n’est que le reflet d’une mutation morale en profondeur.
Il s’est mis dans la peau d’un président de la République, irrévocablement. Les cinq autres ont
longuement hésité, lui non. On sent ces choses-là, et le public mieux que personne.
Ceux qui jugent l’éventuel président François Hollande à l’aune de l’ancien premier secrétaire
socialiste Hollande François se trompent. Ils n’ont qu’à relire Shakespeare. Le moment où, devenu
Henri V, le prince Hall, compagnon de fête de Falstaff, envoie promener ses beuveries, sa
fainéantise et ses blagues de cabaret, c’est celui où il a senti l’étreinte du pouvoir s’abattre sur lui.
Cela vous change un homme.
La deuxième raison ? Hollande a tous les caciques du PS contre lui. Non les notables régionaux, qui
lui sont souvent favorables, mais les figures de cire de la social-démocratie française. Un handicap ?
Vous voulez rire ! Un atout maître. Il y a cinq ans, c’est la quarantaine où l’avaient reléguée ses
« camarades » qui fit de Ségolène Royal la favorite de l’opinion. Pour ma part, je n’hésitai pas une
seconde : une femme qui avait contre elle Fabius et Rocard, Strauss-Kahn et Aubry, Hamon et
Emmanuelli, ne pouvait pas être complètement mauvaise. Il n’y a en effet qu’une attitude possible à
l’égard des bureaucraties et des appareils : être contre et cogner dessus. Si vous ne savez pas
pourquoi, eux le savent.
J’ai personnellement des sentiments positifs, parfois très positifs, à l’égard de ceux que je viens de
citer, pris individuellement. Sont-ils ensemble que je n’ai qu’une envie : m’enfuir à toutes jambes,
car je sens bien que leur concert m’exclut, comme il exclut tous les citoyens ordinaires. C’est ainsi
que l’appareil socialiste a fait à Hollande ce cadeau… royal : transformer un apparatchik en homme
indépendant, tandis que, depuis Reims, il a fait de Martine Aubry, pourtant connue pour son
indépendance, la porte-parole de la firme Solferino. Résultat : les sondages ont piqué du nez. Unité,
oui ; connivence, non.
La troisième raison de la popularité d’Hollande, c’est son humour. Il y a toujours eu deux sortes
d’hommes politiques : ceux qui manient l’ironie, ceux qui manient l’humour, c’est-à-dire l’ironie
étendue à soi-même. Les premiers sont légion. Les seconds, l’exception. En dehors d’Hollande, je
ne vois guère parmi ces derniers que Jean-François Copé, parfois, et Jean-Luc Mélenchon. Je ne
voterai probablement pas pour celui-ci ; il est devenu trop rétrococo à mon goût, mais je l’aime
bien et je lui souhaite bon vent. Sans l’humour, la démocratie est une chose fade, et dépourvue
d’imagination, de Gaulle le savait bien.
Est-ce là tout ? Quoi ! Pas un mot sur les programmes, les alliances, l’expérience ? Je réponds
rapidement. Le programme est en principe le même pour tous, puisqu’ils l’ont voté à l’unanimité.
Les ajustements relèvent du coefficient personnel de chacun. Les alliances ? Tout le monde est logé
à la même enseigne : il faudra, pour le second tour, capitaliser à gauche et ratisser au centre : c’est
le b.a.-ba du métier. Quant à l’expérience, c’est le concept le plus ringard et le plus réactionnaire que
je connaisse en politique. Les hommes qui ont changé quelque chose à la France, Mirabeau ou
Robespierre, Bonaparte ou Clemenceau, de Gaulle ou Mendès France, n’avaient, Dieu merci, aucune
expérience des affaires.
Tenez, puisque nous en sommes là. Votre tâche, maintenant, François Hollande, c’est de devenir
Mendès : un homme qui avait compris que la rigueur est plus à gauche que le laxisme, et que la
justice sociale n’est qu’un slogan creux si elle n’est pas fondée sur l’accroissement de la richesse
nationale. Cette rigueur de gauche, combinée à cette productivité de gauche, il me semble que c’est
l’impératif du moment, et que c’est votre créneau. Sinon la victoire de la gauche ne serait, comme
trop souvent, et quel que soit l’élu, qu’un déjeuner de soleil.
Mon sentiment, qui, naturellement, n’engage que moi, est que vous êtes aujourd’hui le seul à
gauche à pouvoir battre Nicolas Sarkozy. Voilà qui est à mes yeux le véritable enjeu du concours de
beauté auquel vous allez devoir vous livrer pendant cinq semaines. En admettant que vous en
sortiez vainqueur, il vous restera à devenir, comme dit le poète, tel qu’en vous-même enfin votre
destinée vous change. Etonnez-nous, François. En dehors de vous-même, n’écoutez que le peuple.
La situation est assez sérieuse pour qu’il n’aspire plus à des promesses et à des cadeaux, mais à une
direction, au double sens du terme. C’est-à-dire à la fois un timonier et un cap. Le drame avec
Sarkozy n’est pas qu’il aille toujours mal, mais que l’on ne sache jamais où il va. Lui non plus,
d’ailleurs. Alors, sautez sur l’occasion. Etonnez-nous par votre hardiesse. Mieux que cela, étonnezvous
vous-même.

 

Sud Ouest
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Samedi 3 septembre 2011, p. Périgueux-C1_6
France
MANIFESTATIONS Travailleurs et militants sociaux font la mêlée en faveur des plus pauvres
A la rue mais sans la rue
DOMINIQUE DE LAAGE
Les relais politiques sont rares. Même à gauche
Depuis deux mois, travailleurs et militants sociaux font bloc en défense des plus démunis. À savoir
les 700 000 personnes sans domicile personnel en France, dont plus de 100 000 à la rue. Ce collectif,
Urgence, un toit !, qui réunit syndicalistes et associatifs, organise aujourd’hui de nouvelles
manifestations un peu partout en France.
Benoist Apparu, secrétaire d’État au Logement, est l’artisan de cette convergence entre travailleurs
et militants sociaux. Deux mondes très proches l’un de l’autre qui avaient plutôt à coeur, jusqu’alors,
de ne pas mélanger les genres. Le déclic s’est produit au début de l’été, à cause de la coupe de 30 %
dans le budget consacré à l’hébergement d’urgence.
La démission d’Emmanuelli
« J’aime ce travail, mais aujourd’hui je me trouve confrontée à gérer la survie de personnes sans
pouvoir y répondre. C’est très dur », s’est exclamée cette semaine Nathalie Rouxel, travailleuse de
l’urgence sociale, à l’occasion d’un rassemblement square Boucicaut à Paris, non loin de Matignon.
Un square des beaux quartiers occupé depuis début juillet par 300 familles sans abri et autres soidisant
« bénéficiaires » de la fameuse loi Dalo (droit opposable au logement), qui reste un voeu
pieux pour les deux tiers d’entre eux.
Pour justifier cette économie de 20 millions d’euros sur le dos des plus pauvres, Benoist Apparu avait
expliqué que l’hébergement d’urgence, cela commençait à bien faire. Et qu’il convenait désormais
de loger les gens sur le long terme. Il avait promis que la réduction de ces 4 500 places
d’hébergement d’urgence (150 de moins à Bordeaux) serait compensée par la création de 4 500
places en logements pérennes d’ici à la fin de l’année (soit 1 500 logements).
Un argument auquel n’ont pas cru militants et travailleurs sociaux, au premier rang desquels Xavier
Emmanuelli, qui a démissionné du Samu social.
Comment pouvaient-ils croire que le secrétaire d’État allait créer 1 500 logements pérennes en un
trimestre, quand 1 300 l’ont été ces deux dernières années ? Sollicités hier pour savoir où en était ce
plan, les services de Benoist Apparu n’ont pas réagi.
Juste avant de partir en vacances, le secrétaire d’État avait également souligné, avec raison, combien
ces crédits d’urgence ont explosé ces dernières années. Mais ce n’est pas en faisant coucher les
pauvres dehors qu’on enraye le phénomène, à en juger par les dernières statistiques de l’Insee.
Des femmes et des enfants
« Alors, on fait quoi ? On prend pour acquis la fin de l’inconditionnalité de l’accueil d’urgence, au
mépris des engagements du candidat Sarkozy, selon qui plus personne ne devait dormir dehors ? »
interroge Jean-Baptiste Eyraud, le porte-parole de Droit au logement (DAL). En réalité, cela fait déjà
belle lurette que les personnes seules – les hommes en particulier – n’ont plus guère espoir d’accéder
à un abri par le 115, en dehors des périodes de grands froids.
Ce nouveau coup de rabot, qui préfigurait celui du gouvernement Fillon en cette rentrée, a
directement touché non plus des hommes seuls, mais des femmes et des familles, parfois avec de
très jeunes enfants. D’où le désespoir estival des travailleurs sociaux, et leur mêlée avec les militants.
En quête de soutiens
Tandis que la majeure partie du pays se passionnait pour le feuilleton DSK, d’autres signes «
inquiétants » ont été enregistrés cet été : multiplication des expulsions collectives, réduction de 15 à
20 % des budgets des centres d’hébergement et de réinsertion sociale (CHRS)… L’utilisation d’un
tramway de la RATP pour convoyer des Roms, cette semaine, a également marqué les esprits.
Pour l’heure, une trentaine d’associations, mouvements et organisations syndicales se sont joints au
collectif Urgence, un toit !
Mais seuls le Parti de gauche, Europe Écologie-Les Verts et Alternative libertaire ont officialisé leur
soutien. Pas trace du PS, du PC, du Front de gauche, ni même du NPA… « Je vais leur écrire. Ce
n’est pas normal », s’est engagé, square Boucicaut, Éric Coquerel, secrétaire national du Parti de
gauche, seul élu présent aux côtés de ce collectif cette semaine. « Personne ne bougera, même à
gauche, tant que nous ne mobiliserons pas davantage de Français », pensent les animateurs du
collectif. D’où les manifestations d’aujourd’hui.

 

Aujourd’hui en France
/Rubriques/Aujourd’hui, samedi 3 septembre 2011
La braderie de Lille, le plus grand déballage d’Europe
FRANCK ANTSON
Lille (Nord)
DE NOTRE CORRESPONDANT
Bibelots kitch, meubles rétro, bouquins en tout genre, mais aussi des vêtements à prix cassé… La
braderie de Lille, qui démarre ce samedi jusqu’à demain soir, reste le plus grand marché aux puces
d’Europe où les particuliers côtoient les professionnels pour vendre ou acheter l’objet improbable.
Deux à trois millions de visiteurs sont attendus ce week-end dans la capitale des Flandres pour cet
événement incontournable de la rentrée. Sur cent kilomètres de trottoirs, avec 10000 exposants, le
centre-ville est transformé en un vaste vide-greniers. La manifestation reste totalement gratuite,
mais chacun défend âprement son emplacement, notamment dans les secteurs où la règle du «
premier arrivé premier servi » prime.
Sur la façade de l’esplanade dans le Vieux-Lille, les plus acharnés ont pris position il y a deux
semaines. « On retrouve les copains, c’est l’occasion de terminer les vacances. Je ressors tout ce que
je n’ai pas vendu l’an dernier avec des vieilleries récupérées ici ou là », témoigne Jean-Michel, un «
bradeux » (vendeur), amateur nordiste, qui commençait déjà à faire quelques affaires hier.
Sur le pavé lillois, des dizaines de camionnettes et camping-cars sont stationnés en attendant le
grand déballage. « La météo est avec nous, cela va être une bonne braderie, avec toujours une
bonne ambiance. Tout se vend ici, on peut se faire un peu d’argent », se réjouit d’avance Joël, un
Lillois qui collectionne les outils anciens.
L’événement remonte au Moyen Age, mais s’est adapté au fil des ans. Pour les férus de nouvelles
technologies, la mairie a lancé pour cette édition une application smartphone qui permet de
retrouver tous les bons plans sur son téléphone portable. La manifestation, qui garde son côté « bon
enfant », reste néanmoins très encadrée au niveau sécurité. Deux mille fonctionnaires (policiers,
agents de la mairie, des douanes…) sont mobilisés durant ces deux jours pour faciliter notamment la
circulation. « C’est une manifestation énorme, mais qui se gère bien chaque année, une
organisation quasi militaire avec peu d’incidents. La braderie, qui attire toujours beaucoup
d’étrangers, permet de véhiculer une image de région accueillante et chaleureuse », souligne
Jacques Richir, adjoint au maire délégué à l’animation.
Dans l’agglomération lilloise, toutes les principales structures d’hébergement affichent complet. Il
reste encore des places dans des hôtels haut de gamme… ou à 30 km du centre-ville! Certains
particuliers lillois, profitant de la cohue, n’hésitent pas à proposer des chambres ou des
appartements en location sur l’Internet. « C’est vrai que les prix grimpent, tout est bon pour faire
des affaires », admet un responsable de l’office de tourisme.
Après le semi-marathon cet après-midi, Annick, une chineuse venue de l’Oise, espère dénicher un
service à thé ancien. Elle en trouvera certainement du côté de l’opéra où des « bradeux » anglais
proposent régulièrement de la belle marchandise.
La braderie reste également une vitrine pour de nombreuses associations, entreprises et… partis
politiques. En pleine campagne électorale, Martine Aubry profitera de ces deux jours pour
retrouver ses proches autour des stands. Plus novice sur ces terres, Jean-Luc Mélenchon, candidat
du Front de gauche, viendra également retrouver ses « camarades » et profiter d’une moules-frites.

 

Marianne, no. 750
Culture, samedi 3 septembre 2011, p. 72
Musique
Miossec revient en guerre
Mathieu Maire du Poset
A l’occasion de son nouvel album, « Chansons ordinaires », le chanteur finistérien se retourne sur un
parcours semé d’excès et livre ses inquiétudes sur la présidentielle. Rencontre.
La musique est un sport de combat. Tel un boxeur à la carrière qui s’étire, Christophe Miossec repart
au charbon, un nouvel album sous le bras. Le physique, fatigué des excès, commence à montrer ses
limites. Un corps victime d’une époque où il ne souhaitait « qu’être pété et faire le con sur scène », où
il avait « ce côté anar ». « Quand la quarantaine est atteinte, faut-il crier au feu les pompiers ? »
chantait-il dans son album 1964. En découvrant le chanteur appuyé sur sa canne, difficile de
l’imaginer prêt à se confronter à son adversaire préféré : le public. Pourtant, à l’automne, un nouvel
affrontement l’attend avec une tournée de petites salles. « Pour moi, un concert de rock, c’est un
concert de club. Physiquement, tu es obligé d’être dedans. Le fait qu’il n’y ait pas de distances, de
barrières, cela rend la chose charnelle. »
Fer de lance de la « nouvelle chanson française », Christophe Miossec n’y trouve plus son compte : « Je
trouve ça d’un ennui sans fond. Quand je suis arrivé, c’était un peu morne plaine. Actuellement, trop
de groupes essaient de faire des trucs qui accrochent l’oreille, mais la musique ne se tient plus. »
Effrayé par ces disques où « les productions sont bien meilleures que les chansons », l’artiste branche
les guitares, à la recherche de cette énergie simple qui le poussait à faire la tournée des bars de
Brest. « C’est un peu avoir le luxe de se payer une tranche d’adolescence : être en répétition, faire de
la musique toute une nuit ou toute une journée, se montrer les accords et partir en
improvisation… »
Pour la première fois, Christophe Miossec entre en studio avec juste quelques chansons dans sa
besace. « Je me suis retrouvé avec trois musiciens pendant trois jours. On a fait du live pendant tout
l’enregistrement. J’ai même écrit sur place, ce qui ne m’était jamais arrivé. » Se mettre en danger
quitte à se planter, au risque d’ajouter une nouvelle « casserole » à sa discographie comme son
troisième album, A prendre (« une véritable catastrophe »), ou Finistériens, sorti en 2009 et déjà
renié : « Je ne lui trouve plus que des défauts. Ne pas aimer ce que l’on a fait, c’est de la prétention,
c’est avoir l’orgueil de croire que l’on peut faire mieux. »
« Annus horribilis » en vue
Armé de cette spontanéité retrouvée, Christophe Miossec sonne moins « chanteur engagé » que sur
Finistériens, justement, mais il continue de dépeindre par touches impressionnistes l’environnement
qui l’entoure. « Intégrer le social dans une chanson, c’est super-casse-gueule. La démagogie n’est
jamais loin. Mais il ne faut pas chercher à éviter que ce soit politique. Même une partie de football
peut être politique. Avec des quotas, ça redevient politique », glisse-t-il avec malice, fustigeant « ces
joueurs qui ne sont pas allés au front sur les quotas parce qu’ils gagnent tellement par mois qu’ils ne
veulent pas prendre de risques ». La politique n’est jamais loin avec le chanteur, plus volontiers
militant dans la vie qu’en chanson. Très critique sur ces artistes qui défendent des causes « qui ne
mangent pas de pain », Miossec ne renie pas pour autant sa carte d’électeur, lui qui a été candidat
aux municipales de 2008.
Très vite, les critiques pleuvent sur « ces socialistes décrochés de la base » se désolant de voir « le
vote des ouvriers pour le FN ». Il dresse aussi un portrait façon puzzle de la gauche actuelle.
« Mélenchon, qui se découvre révolutionnaire, ou Manuel Valls, qui joue son petit jeu à la droite de
la gauche, ils cherchent des espaces pour exister médiatiquement. François Hollande, ce n’est pas
la peine. Aubry me paraît bien, mais le problème est qu’elle est tellement odieuse… même son
entourage le dit. Cette année s’annonce horrible », conclut-il, inquiet. Et l’on retrouve la fragilité
du champion face à un combat, politique cette fois, qu’il sent perdu d’avance. Une déception qu’il
exprime dans son titre Chanson protestataire : « Une chanson protestataire qui tend le poing en
l’air, c’est fatigant, pas nécessaire, et pour quoi dire et pour quoi faire ? »

 

La Montagne, Le Populaire du centre
Brive; Tulle
P2 Limousin, TULLE, samedi 3 septembre 2011, p. Brive-07
Ils seront cinq à Corrèze ! Cantonale partielle : quatre face à Bernadette Chirac
Surprise lors de la clôture des candidatures pour la cantonale partielle de Corrèze : un candidat Front
national sera en lice. La gauche y va en désordre, et Bernadette Chirac tentera de garder son canton.
Ils étaient trois en mars, ils seront cinq le 25 septembre prochain. Cinq à briguer le poste de
conseiller général du canton de Corrèze dont la détentrice, Bernadette Chirac, a été privée par
décision du tribunal administratif après des irrégularités dans les procès-verbaux.
Surprise hier, lors de la clôture des déclarations de candidatures : le Front national présente Zoran
Rioucourt (remplaçante, Yvette Balmisse). Le parti d’extrême droite n’avait présenté aucun candidat
sur le département, en mars dernier.
La veille, Corrèze Terre de gauche avait officialisé la candidature de Sylvain Roch, 34 ans, membre du
Parti communiste. Ce formateur géomètre demeurant à Chameyrat aura pour remplaçante Monique
Raux, 68 ans, affiliée au Parti de gauche, retraitée de l’enseignement demeurant à Bar.
La gauche, qui n’est pas passée loin de la mise en ballottage, voire de la victoire en mars dernier,
repart donc plus divisée encore. Murriel Padovani-Lorrioux, à nouveau candidate pour Europe
Écologie-Les Verts, avec Michel Le Roux pour remplaçant, n’a pas réussi à convaincre les socialistes
et le Parti de gauche de l’utilité d’une candidature unique de la gauche, quelle qu’elle soit. Le poids
des appareils, et l’importance symbolique de ce scrutin au niveau national ont sûrement joué dans
l’individualisme des forces de gauche.
Les socialistes ont désigné Rémy Runfola (remplaçante : Évelyne Jacquot). Ce nouveau venu dans ce
genre d’exercice est secrétaire de mairie à Saint-Priest de Gimel. Premier tour dimanche 25
septembre, deuxième tour éventuel dimanche 2 octobre.

 

Marianne, no. 750
Le journal des lecteurs, samedi 3 septembre 2011, p. 55
Nos dirigeants méritent le triple I
Incapacité, incompétence, irresponsabilité : la caste politique (toutes tendances confondues) cultive
l’échec avec entêtement.
En 2012, votez pour les agences de notation, puisque ce sont elles qui décident de la gouvernance
des Etats ! Notons les dirigeants politiques du triple I. I comme incapables d’assumer leurs fonctions
et de défendre les intérêts de la nation puisqu’ils vendent à des puissances étrangères les intérêts
français. I comme incompétents dans la crise ; où l’on entend et voit le président de la République se
coucher devant les financiers et devant l’Allemagne d’Angela Merkel. Cette servilité de Sarkozy pour
tout ce qui vient de l’étranger et son rejet des solutions hexagonales sont étonnants. Nous n’avons
pas besoin des modèles allemand et américain, mais il nous faut un modèle français. I comme
irresponsables ; quand la preuve est faite de l’incapacité et de l’incompétence avérée à gérer les
affaires de l’Etat, à droite comme à gauche, on se retire en silence et la tête basse, car le résultat est
l’échec. Echec sur tous les points et à tous les niveaux. Doit-on rappeler à cette classe politique
imbue d’elle-même que la vie de dizaines de millions de citoyens et l’avenir de leurs enfants sont
en jeu ? Naturellement, il ne s’agit pas de plonger dans une sorte de solution à la Mélenchon,
mais simplement de garder l’esprit ouvert, d’écarter l’esprit partisan qui, par essence, est sectaire ;
pour avancer dans l’intérêt collectif de la nation tout en gardant un libéralisme étroitement greffé
sur l’économie réelle. Jean Vidal, Marseille

 

Marianne, no. 750
Focus France, samedi 3 septembre 2011, p. 38
CE QUE LES MÉDIAS N’ONT PAS DIT SUR LA ROCHELLE
« Méluche » tire à boulets rouges
« Le PS du triple A », « les candidats de l’austérité »… Depuis son université d’été grenobloise, Jean-Luc
Mélenchon n’a pas épargné la realpolitik prônée par certains de ses ex-camarades socialistes en lice
pour la candidature à la candidature. Sa cible préférée : François Hollande, qu’il accuse d’avoir
« engagé une course à l’austérité avec Nicolas Sarkozy ».

 

Marianne, no. 750
Le journal des lecteurs, samedi 3 septembre 2011, p. 56
Le carcan du traité de Lisbonne
J’ai lu avec grand intérêt votre dossier consacré à la crise, ou plutôt aux répliques de la crise de 2008.
Il décrypte la manière dont les marchés et la finance sont en train de prendre en otages les Etats, la
démocratie et surtout les peuples, l’incapacité notoire et complice des gouvernements à mettre en
oeuvre les vraies décisions qui permettraient de sortir de l’impasse économique dans laquelle sont
plongés la plupart des pays, et le nôtre en particulier.
Je note, non sans une certaine délectation, que des économistes réputés vont dans le sens de Jean-
Luc Mélenchon et affirment que le traité de Lisbonne empêche l’Europe de faire face à la dictature
des marchés financiers. François-Xavier Ferrucci

 

AFP – Journal Internet
Samedi 3 septembre 2011 – 19:26:53 GMT
La grande braderie de Lille fait le bonheur de 2,5 millions de chineurs
Par Delphine PAYSANT
LILLE (AFP) – Les chineurs à la recherche de vieux trésors oubliés ou de bricoles à deux sous se
bousculaient samedi dans les rues de Lille, pour la traditionnelle braderie annuelle qui devrait
accueillir 2,5 millions de visiteurs d’ici dimanche soir.
Vendeurs de briques et bradeurs de brocs, professionnels ou non, répartis sur 100 km de trottoirs,
tentaient de charmer les chalands – amateurs de chic ou acheteurs de toc – prêts à battre le pavé
sous une chaleur de plomb à la recherche de la perle rare.
Même si la braderie ne démarrait officiellement qu’à 14h00, sur l’Esplanade – repaire des chineurs
avertis – les affaires allaient déjà bon train nettement plus tôt.
De la voiturette estampillée sixties vendue 1.500 euros à la collection d’anciennes bobines de
filature à 50 centimes, en passant par la vraie fausse lampe du Titanic ou un déferlement de
chaussures dépareillées, de poupons sans jambes et autres tiroirs orphelins, on y vend tout… et
parfois n’importe quoi.
Déjà, un premier embouteillage se forme. Cause de l’engorgement : l’Alien de Ridley Scott, ou plutôt
sa représentation en ferraille à taille réelle, trône sur la pelouse, attisant la curiosité des passants.
« Siège, plateau, bougeoir géant ? ». Les conjectures fusent quant à l’usage de la bestiole mais, selon
le vendeur, « ça ne sert à rien, c’est pour les collectionneurs ».
« La plupart des gens achètent en disant : +c’est pas utile, mais je le prends parce que c’est pas cher+,
s’amuse Laurent Quentin, 20 ans et déjà sept braderies au compteur.
Ses marchandises, il les trouve parmi les rebuts. « Le secret, c’est de ne surtout pas les nettoyer, ça
fait plus authentique », explique-t-il malicieusement, exhibant une baignoire en étain aux reflets
verdâtres.
Rue Jean-Baptiste Lebas, caverne d’Ali Baba pour professionnels, ça marchande sec autour d’un
stand de mains de mannequins en cire. « Vous me la faites à 4 euros ?  » demande Isabelle. « Non,
c’est 5 euros, y’a pas à discuter », rétorque le vendeur.
« Ce qu’on vendait 30 euros avant, il faut le faire à 10 sinon, ça ne part plus. Il y a moins de pouvoir
d’achat. Les gens regardent mais n’achètent plus », constate Sylvain, brocanteur normand, qui
participe à sa trentième braderie.
Quelques acheteurs, au contraire, déplorent la hausse des prix. « Moi, je collectionne les vieux livres
sur la guerre d’Indochine. Ici c’est pas donné », bougonne Philippe.
« Faut juste savoir fouiller et être organisé », rétorque son épouse, Marie-Andrée, rayant
méthodiquement sa liste d’achats. « Chaque année, je découvre des trésors qu’on ne trouve pas
ailleurs », glisse-t-elle, harnachant un miroir argenté sur son chariot à roulettes.
Les origines de la braderie remontent au XVe siècle, lorsque les domestiques ont été autorisés une
fois l’an à vendre pour leur profit les affaires usagées de leurs maîtres.
Depuis, la brocante intimiste est devenue le plus grand vide-grenier d’Europe, et prend parfois des
allures de foire, avec le débarquement en masse de vendeurs de kebabs et autres marchands de
bonnets péruviens.
Malgré ces dérives commerciales, la convivialité demeure, symbolisée par la célèbre trilogie
moules-frites-bière. « C’est pour ça qu’on revient tous les ans. Les gens sont heureux, on est entre
amis: la braderie, c’est avant tout un esprit de fête », déclare Sylvain, sourire aux lèvres.
Dans l’après-midi, la candidate aux primaires socialiste, Martine Aubry, également maire de Lille,
et Jean-Luc Mélenchon, candidat à la présidentielle pour le Front de Gauche, ont successivement
pris un bain de foule, allant à la rencontre des bradeurs et de leurs militants.
En raison d’une alerte aux orages, les ventes de la braderie devaient exceptionnellement
s’interrompre samedi entre 21h et 1h00 du matin, afin d’éviter tout risque.

 

AFP Infos Françaises
Samedi 3 septembre 2011 – 18:54:08 GMT
Présidentielle: Hollande (29%) réaliserait un meilleur score qu’Aubry (25%) face à Sarkozy (Ifop-JDD)
PARIS, 3 sept 2011 (AFP) – – Avec 29% des intentions de vote au premier tour de la présidentielle,
François Hollande ferait un meilleur score que Martine Aubry (25%) face à Nicolas Sarkozy qu’il
devancerait de 5,5 points, selon un sondage Ifop à paraître dans le Journal du Dimanche.
Si François Hollande était le candidat du PS, il remporterait le premier tour de la présidentielle avec
29% des voix, devançant Nicolas Sarkozy (23,5%) et Marine Le Pen (18,5%).
Jean-Luc Mélenchon (Front de gauche), Eva Joly (Europe Ecologie-Les Verts), François Bayrou
(MoDem) et Jean-Louis Borloo (Parti radical) seraient à égalité avec 6% des voix. Viendraient ensuite
Dominique de Villepin (République solidaire) avec 2,5%, puis à égalité avec 0,5% Philippe Poutou
(NPA), Jean-Pierre-Chevènement (MRC), Frédéric Nihous (CPNT), Christine Boutin (Mouvement
démocrate-chrétien) et Nicolas Dupont-Aignan (Debout la République).
Si Martine Aubry était désignée candidate du PS, elle devancerait d’un point Nicolas Sarkozy (25%
contre 24%). Marine Le Pen serait inchangée avec 18,5% des voix.
En revanche avec 17% des voix, Ségolène Royal ne franchirait pas le premier tour, derrière le
président sortant (25%) et Marine Le Pen (19%).
Les autres candidats à la primaire socialiste, Arnaud Montebourg, Manuel Valls et le PRG Jean-
Michel Baylet, n’ont pas été testés.
Au second tour, François Hollande avec 59%, l’emporterait plus nettement sur Nicolas Sarkozy que
Martine Aubry (54%).
Sondage réalisé en ligne du 30 août au 2 septembre auprès d’un échantillon représentatif de 1.918
personnes inscrites sur les listes électorales, extrait d’un échantillon de 2.036 personnes
représentatif de la population âgée de 18 ans et plus. Méthode des quotas.
Notice complète disponible à la commission des sondages.

 

Libération
France, samedi 3 septembre 2011, p. 12
Chiffre
6
C’est le nombre de listes dissidentes que le Parti de gauche (PG) de Jean-Luc Mélenchon va déposer
aux sénatoriales pour faire pression sur le PS et le PCF, qui n’offriraient au PG qu’une seule place en
position éligible, alors qu’il a deux sénateurs sortants. Le principal conflit porte sur l’Essonne.
Le Figaro, no. 20866
Le Figaro, samedi 3 septembre 2011, p. 4
France Politique
EN BREF
Le PG présente ses listes dissidentes pour le Sénat
Le Parti de gauche de Jean-Luc Mélenchon, qui juge être maltraité dans les négociations, a présenté
hier six listes dissidentes aux sénatoriales. « Pour le PG, il est exclu de disparaître du Sénat dans le
silence », a dit Éric Coquerel, secrétaire national du PG, qui veut retrouver son compte de deux élus.
Le PG espère « ne pas avoir à aller jusqu’au bout ». Sauf peut-être en Essonne et dans les Hauts-de-
Seine.
Le PS inquiet pour son temps de parole
Inquiet d’être pénalisé face à la droite à quelques mois de l’élection présidentielle, le Parti socialiste
rencontrera le CSA le 8 septembre afin de s’assurer qu’à l’exposition médiatique très forte lors de la
primaire ne succédera pas une période d’invisibilité de son candidat.
Ouest-France
Cholet
Cholet en bref, samedi 3 septembre 2011
Front de gauche : assemblée le 7 septembre
Dans le cadre des prochaines échéances électorales de 2012, présidentielles et législatives, un front
de gauche se structure à Cholet. A l’échelle locale, ce front est constitué du Parti communiste, du
Parti de gauche et de la Fédération pour une alternative socialiste et écologique. L’accord national du
Front de gauche pacté, autour de Jean-Luc Mélenchon, le mouvement politique invite les individus à
venir discuter. « Nous attendons que cette force s’inscrive dans le long terme à l’échelle locale,
insistent ses partisans. Nous souhaitons également que le maximum de gens s’empare de ce
mouvement et discute sur le fond, pour débattre projets contre projets lors des campagnes »,
poursuivent-ils en choeur. Questionnés sur le regroupement de partis au sein d’un même
mouvement, sur les possibles divisions et sur la viabilité du front, ils rappellent: « Le front permet
aux personnes qui ne sont pas dans un parti d’intégrer un mouvement politique. Chacun y fait ce
qu’il veut. Le front est ouvert.» Pour appeler ces forces nouvelles, une assemblée citoyenne est
organisée le mercredi 7septembre, à 20 h 30, à la salle Bruyère de Cholet. Un comité local se mettra
en place ultérieurement afin de préparer la campagne, constituer un projet et « imposer un débat ».

 

La Voix du Nord
Toutes éditions
Samedi 3 septembre 2011, p. UNE-TOUTES_5

Des « applis » Braderie http://smartphone.mairie-lille.fr/braderie : lancée par la ville, elle diffuse des
informations pratiques. À télécharger sur www.bradkit.com, elle oriente le public vers les objets
recherchés et leurs vendeurs. Des visites au goût de campagne Martine Aubry à domicile. La
traditionnelle promenade de la maire de Lille prendra un relief particulier à quelques semaines de la
désignation du candidat socialiste à l’élection présidentielle. Et il y a fort à parier qu’il y aura la
cohue, aujourd’hui, du côté de l’hôtel de ville, vers 15 h 30, pour le démarrage de cette balade
rituelle. Martine Aubry devrait notamment s’arrêter quelques instants au stand du Parti socialiste,
rue de Paris, non loin de la mairie. Jean-Luc Mélenchon. Le président du Parti de gauche, lui aussi
candidat à la présidentielle, s’invite également à cette Braderie. Son TGV arrive vers 17 h et il sera
accueilli par des représentants du Parti communiste, du Parti de gauche et de la Gauche unitaire. Au
programme ensuite : passage par les stands de la CGT (boulevard Victor-Hugo), Solidaires, FSU, LDH
et prise de parole sur le stand du PCF vers 20 h 15. « Lille aux trésors », à la gare Lille-Flandres La
gare Lille-Flandres, c’est un point de passage obligatoire pour de nombreux chineurs. La SNCF en
profite pour proposer un événement culturel en invitant les visiteurs à participer à une animation
vidéo, « Lille aux trésors ». Ils seront les coproducteurs d’une projection sur le plafond de la salle
des pas perdus, sur le thème « Qu’avez-vous trouvé lors de la Braderie ? ». Rendez-vous à la gare
Lille-Flandres de 17 h à minuit.

 

La République du Centre
Beauce; Loire Sologne; Métropole Orléans; Pithiviers Montargis Gien
Sports Loiret Ouverture, samedi 3 septembre 2011, p. Beauce-62
La bataille des sénatoriales
La formation de Jean-Luc Mélenchon accuse les autres forces de l’opposition de vouloir faire
disparaître le Parti de gauche du Sénat.
Le Parti de gauche (PG) de Jean-Luc Mélenchon a fait monter la pression pour obtenir des places
éligibles aux sénatoriales du 25 septembre sur les listes de gauche, en annonçant, vendredi, le
dépôt de six listes dissidentes à Paris et en région parisienne.
« Pour le PG, il est exclu de disparaître du Sénat dans le silence. Si les autres forces de gauche nient
sa représentativité, il présentera des listes là où il est en capacité de le faire efficacement », a
déclaré Éric Coquerel, secrétaire national du PG, lors d’une conférence de presse tenue dans les
locaux de l’Assemblée nationale.
Six listes sont annoncées : à Paris, en Seine-et-Marne, Essonne, Hauts-de-Seine, Val-de-Marne et
Val-d’Oise. Le PG possède deux sénateurs sortants rééligibles : Marie-Agnès Labarre, qui a remplacé,
en 2009, Jean-Luc Mélenchon, élu député européen, et François Autain, élu en 2004, en Loire-
Atlantique, et qui ne se représente pas.
Le parti veut donc retrouver le même nombre de sortants mais considère qu’avec les investitures
actuelles un seul siège est gagnable, dans le Puy-de-Dôme, avec la candidature de Tony Bernard,
tête d’une liste Front de gauche. Le PG revendique une place de 2e pour Agnès Labarre sur la liste
Union de la gauche de l’Essonne ou « toute autre solution ».
« Nous espérons ne pas avoir à aller jusqu’au bout et retirer nos listes, mais si rien ne nous est
proposé nous irons jusqu’au bout », a toutefois souligné Éric Coquerel, qualifiant sa démarche d’«
action de pression pédagogique ».
Il a précisé que le PS avait accepté de rouvrir les négociations et qu’il espérait une rencontre la
semaine prochaine. Des listes dissidentes PG risqueraient de mettre en difficulté, notamment, des
candidats du PCF, son partenaire au sein du Front de gauche.

 

Dimanche 4 septembre 2011
AFP, Le Point.fr, Le Figaro.fr
Elysée 2012, dimanche 4 septembre 2011
Marleix dans la tourmente après ses propos sur Placé
Source AFP
L’ancien secrétaire d’État UMP a qualifié le responsable d’Europe Écologie-Les Verts de « Coréen
national ».
La gauche a fustigé dimanche, comme la veille, l’ancien secrétaire d’État UMP Alain Marleix pour
avoir qualifié le responsable d’Europe Écologie-Les Verts (EELV) de « Coréen national ». Le porte-parole
d’EELV, Pascal Durand, a fait valoir, dans un communiqué : « Après les dérapages des ministres de
l’Intérieur, Brice Hortefeux et Claude Guéant, puis des allusions sur la binationalité d’Eva Joly, les
nouveaux propos d’Alain Marleix stigmatisant les origines coréennes de Jean-Vincent Placé
démontrent qu’il n’existe plus aucun tabou au sein de la droite à l’égard du racisme et de la
xénophobie. »
Jugeant que la majorité aura « une avance assez nette » au Sénat, M. Marleix avait évoqué sur Public
Sénat les divisions à gauche, notamment « dans l’Essonne, où notre Coréen national, Jean-Vincent
Placé, va avoir chaud aux plumes ». Pour EELV, « cette volonté explicite de délégitimation de
citoyennes et de citoyens français nés à l’étranger constitue une véritable insulte non seulement
aux dizaines de milliers de Françaises et de Français adoptés, élevés et éduqués en France, mais
également à leurs parents adoptifs et à leurs familles ».
C’est aussi, pour le parti écologiste qui a réitéré ses demandes de sanctions de M. Marleix de la part
de l’UMP, « une injure à la République française et à ses valeurs ». Samedi soir, devant la bronca de
l’opposition, le secrétaire général de l’UMP Jean-François Copé avait, sur son compte Twitter,
« récusé » et « regretté », les propos « maladroits » d’Alain Marleix. Le Parti de gauche a dénoncé de son
côté les propos de l’élu UMP. « La droite n’a-t-elle donc aucun argument politique à faire valoir dans
le débat public pour s’abaisser à ce type de propos xénophobes et nauséabonds ? » a lancé le PG
dans un communiqué en estimant : « De telles pratiques, inacceptables (…), déshonorent la
République. »

 

AFP Infos Françaises
Dimanche 4 septembre 2011 – 07:41:41 GMT
Le rapport des forces au Sénat avant le renouvellement
PARIS, 4 sept 2011 (AFP) – – Voici le rapport actuel des forces politiques au Sénat avant le
renouvellement de la moitié de ses membres le 25 septembre.
– La majorité présidentielle regroupe les sénateurs des groupes UMP et du centre:
Le groupe UMP compte 150 membres dont 134 UMP, 5 apparentés UMP, 11 rattachés à l’UMP.
L’Union Centriste regroupe 29 sénateurs.
La majorité peut également compter sur les Non inscrits qui sont sept et sur cinq membres du
groupe RDSE (Rassemblement démocratique et social européen, à majorité radicaux de gauche)
comme l’ancien ministre Jean-Marie Bockel.
Le total des sénateurs de droite atteint donc 191 sénateurs.
– Sur les bancs de l’opposition on trouve 115 sénateurs inscrits au groupe socialiste dont 103
socialistes, 8 apparentés et 4 Europe Ecologie-Les Verts.
Le groupe CRC-SPG (communiste républicain, citoyen et des sénateurs du Parti de gauche) regroupe
24 sénateurs dont 2 du Parti de gauche.
La gauche peut également compter sur 13 sénateurs du groupe RDSE dont une majorité de radicaux
de gauche ou certaines personnalités comme l’ancien ministre Jean-Pierre Chevènement. Le RDSE
compte 18 sénateurs.
Le total des sénateurs de gauche affiche 152 sénateurs.
Actuellement l’écart de sièges entre la gauche et la droite est de 39 sièges. Il manque donc 20 sièges
à la gauche pour obtenir la majorité absolue (172). A l’occasion des élections de septembre, l’effectif
du Sénat passera de 343 à 348. Avec ces cinq sièges supplémentaires, la gauche doit gagner 23 sièges
pour être majoritaire.
Mais le visage politique du Sénat ne sera complet que le 1er octobre avec l’élection de son président
qui constitue un véritable troisième tour. Si l’écart des voix entre droite et gauche est faible, les
radicaux du RDSE et les centristes seront les vrais arbitres du jeu.
L’Est Républicain
Doubs-Haut Doubs
Doubs-Haut Doubs – Besançon, dimanche 4 septembre 2011, p. BES4
Vie Quotidienne et Loisir
En faveur du Front de gauche place Cassin
Des militants du Parti de gauche ont commencé leur tournée des quartiers populaires, hier matin, en
distribuant des tracts place Cassin en faveur de Jean-Luc Mélenchon du Front de Gauche.
« Notre pétition vise à appuyer sa candidature à la présidentielle », précise Emmanuel Girod,
secrétaire départemental.
« Les gens nous écoutent, semblent perdus face à la dégradation sociale et constatent que les
réponses des politiques ne sont pas à la hauteur des enjeux », souligne-t-il en souhaitant « une
révolution citoyenne ».

 

La Voix du Nord
Toutes éditions
Dimanche 4 septembre 2011, p. UNE-TOUTES_2
Mélenchon en « visite officielle »
« C’est presque une visite officielle », plaisante le candidat du Front de gauche à la présidentielle à
son arrivée hier à 17 h en gare de Lille, quand on lui fait remarquer qu’il est plutôt bien accueilli. À sa
descente du train, les instances fédérales du Parti communistes. Ou Michelle Demessine, Valérie
Pringuez et Éric Bocquet. Mais pas son frère, Alain, « retenu dans sa circonscription ». C’est la
première Braderie de Mélenchon. Sur les terres de Martine ? « Avant tout dans un bastion ouvrier »,
rétorque-t-il. Dans les rues, ça va du « c’est qui ? », à « on voit qu’il y a bientôt des élections » voire
un très désapprobateur « C’est vraiment n’importe quoi ». Et quelques « Mélenchon président ». Il a
rendu visite à la CGT, la FSU, le planning familial…, avant de finir au stand du PCF pour un discours.L.
D.

 

AFP , Le Figaro.fr
Fil Info, dimanche 4 septembre 2011 – 20:22
DSK/2012: Mélenchon contre un retour
AFP
Jean-Luc Mélenchon, candidat du Front de gauche à la présidentielle, a souhaité ce dimanche
« éviter » le retour de Dominique Strauss-Kahn dans le débat public, et qualifié de « totale nocivité » ce
qu’il a fait pour la Grèce.
Interrogé, lors de l’émission « C Politique » sur France 5, sur un éventuel retour de l’ancien favori
socialiste à la présidentielle, M. Mélenchon a répondu: « c’est précisémment ce que je voudrais qu’il
évite de faire ». « Si vous m’interrogez sur son action politique, je vous répondrais que ce qu’il a fait
en Grèce et dans les autres pays d’Europe a démontré sa totale nocivité », a poursuivi le co-président
du Parti de Gauche.
« Pour le reste je souhaite que le travail de reconstruction psychologique qu’il a à faire après un
événement terrible se fasse ailleurs que sur la scène politique ». « Car sur la scène politique, nous
avons besoin de pouvoir discuter des sujets de fond car nous avons la chance, si j’ose dire, d’avoir
l’élection la plus importante de la vie consitutionnnelle de notre pays qui tombe en plein milieu
d’une crise terrible qui embrase le monde entier », a-t-il dit.
Toutefois, a relevé M. Mélenchon, si « cette histoire semble achevée », « les féministes de notre pays
ont dit ce qu’elles pensaient, du fait qu’elles ne trouvent pas leur compte dans la façon dont tout
cela a été soldé ». Il a fait valoir que DSK « n’a pas bénéficié d’un non-lieu, les poursuites ont été
interrompues ». « Il y a eu tellement d’abus de fait dans le sens de la compassion exclusivement
consacrée à sa personne et sans beaucoup de considération pour le reste qu’il était juste que les
féministes le rappellent », a-t-il jugé. « Quant bien même cette femme (Nafissatou Diallo, son
accusatrice) aurait été la pire des menteuses, cela n’autorisait personne à abuser d’elle », a poursuivi
M. Mélenchon, soulignant aussitôt: « je ne dis pas que cela ait eu lieu ».
Lundi 5 septembre 2011

 

Sud Ouest
Marmandais; Agenais Villeneuvois
Lundi 5 septembre 2011, p. Marmandais-C2_2
Lot-et-Garonne
« La rentrée de Mathis se fera dans le calme »
É. P.
CALONGES La mairie ne pouvant refuser l’accueil de Mathis, le rassemblement de ce matin est
annulé
Arnaud, le père de Mathis, 4 ans, ne sera pas seul, ce matin, pour voir son garçonnet entrer avec ses
copains en deuxième section de maternelle. Il sera accompagné de François Gibert, du Parti de
gauche 47, qui l’a soutenu depuis le début.
Mais pas d’associations de parents d’élèves, de syndicats d’enseignants, de citoyens comme c’était
prévu encore jeudi. Car vendredi, l’affaire s’est réglée simplement : la délibération du Conseil
municipal de refuser l’accueil de l’enfant dans une école de Calonges a été dénoncée par la souspréfecture
et l’inspection de l’Éducation nationale.
Une délibération retoquée
Le syndicat des enseignants SNUIPP-FSU 47 a poussé un « ouf » de soulagement, vendredi. Car cette
décision municipale avait laissé sans voix. « Comment peut-on, parce qu’une famille a une dette de
458 euros, tourner le dos à un enfant ? Et il y a écrit fraternité sur le fronton de la mairie de
Calonges ? J’ai du mal à le croire », martelait François Gibert qui a alerté toutes les associations et
organisations sur ce « cas scandaleux ».
Jean-Luc Barbe, le conseiller général, avait immédiatement tenté de calmer les esprits du côté de
Calonges, en essayant de trouver une solution. Solution qu’il n’a donc pas eu besoin de négocier : «
Le nouvel inspecteur d’éducation nationale nous a confirmé que dans la mesure où l’enfant avait
déjà été inscrit l’année précédente, il ne pouvait pas être refusé à la rentrée suivante », indiquait le
sous-préfet Ghyslain Chatel.
Joint par téléphone ce week-end, le maire de Calonges, François Néraud, rentré de vacances plus
tôt que prévu, n’avait pas encore été informé de cette notification. Un de ses adjoints avait reçu
vendredi le père de Mathis pour décider d’échéances concernant le remboursement de la dette. «
L’enfant pourra manger à la cantine. Il rentre déjà à l’école lundi, ensuite, toutes ces questions
seront réglées dans la semaine », indiquait Ghyslain Chatel. Un vrai soulagement pour la famille du
jeune élève.

 

Le Parisien
Essonne, lundi 5 septembre 2011, p. 91_E_1
LES ULIS
Qualifié de « Coréen national », Jean-Vincent Placé porte plainte
GRÉGORY PLOUVIEZ
L’élu écologiste des Ulis, tête de liste aux prochaines sénatoriales en Essonne, a décidé de saisir le
procureur après les propos de l’ex-secrétaire d’Etat Alain Marleix (UMP).
«Je vis en France depuis trente-six ans, j’ai été adopté de façon plénière en 1975 par une famille
normande, j’ai donc la nationalité française depuis ma naissance, je n’ai jamais bougé de mon pays :
qu’est-ce qu’il faut faire pour être français avec ces gens-là? » Hier, l’élu (Europe Ecologie-les Verts)
des Ulis, Jean-Vincent Placé, ne décolérait pas à la suite des propos tenus samedi par Alain Marleix.
Interrogé sur Publicsenat.fr, l’ex-secrétaire d’Etat, spécialiste de la carte électorale à l’UMP, se
réjouissait des divisions de la gauche à l’approche des sénatoriales du 25 septembre, notamment «
dans l’Essonne, où notre Coréen national, Jean-Vincent Placé (NDLR : chef de file d’une liste d’union
de la gauche), va avoir chaud aux plumes! »
« C’est la première fois que je suis ciblé ainsi par rapport à mes racines coréennes », réagit le
candidat. Après un dimanche de réflexion, l’élu écologiste annoncera ce matin sa volonté de porter
l’affaire devant la justice. « J’adresserai demain (NDLR : aujourd’hui) une plainte au procureur pour
injure à caractère raciste », nous a confié l’élu hier soir.
Dès samedi, sur son compte Twitter, le conseiller municipal des Ulis, également vice-président de la
région chargé des transports, avait commencé à régler ses comptes en cherchant une explication au
dérapage d’Alain Marleix : « Racisme, xénophobie, connerie, beauferie? Ou tout à la fois. »
Cet incident survient dans un contexte particulier en Essonne. Imposé dans la douleur comme tête
de liste aux sénatoriales par les états-majors nationaux des partis afin de préparer l’union de la
gauche en 2012, Jean-Vincent Placé a aujourd’hui le soutien officiel du PS, du PC et des Verts. Mais il
doit composer avec la récente annonce de la candidature dissidente de Michel Berson, l’ex-patron
(PS) du conseil général, et celle, probable, du Parti de gauche, dans ce département qui a longtemps
été le fief de Jean-Luc Mélenchon. Une division qui pourrait profiter à la droite. Sauf que celle-ci est
loin de partir en rangs serrés avec au moins quatre, voire cinq listes en gestation…
En attendant, Jean-Vincent Placé a reçu ce week-end une ribambelle de messages de soutien, de
Daniel Cohn-Bendit à Martine Aubry en passant par François Hollande, SOS Racisme et Michel
Berson, qui a dénoncé dans un communiqué « les discours de renvoi systématique aux origines ».
Directeur de campagne de Jean-Vincent Placé et patron de la fédération départementale du PS,
Carlos Da Silva a demandé hier « une condamnation ferme » des propos de l’ancien secrétaire d’Etat
par « toutes les listes engagées dans les sénatoriales en Essonne ». Commentaire d’un maire UMP
essonnien : « Placé profite de l’incident pour faire parler de lui. C’est de bonne guerre. »

 

l’Humanité
Politique, lundi 5 septembre 2011
Nouveau dérapage à droite Sénatoriales : le PG revoit les listes
Après François Fillon et le manque de « culture française » d’Eva Joly et dans la lignée des «
Auvergnats » de Brice Hortefeux, le responsable UMP Alain Marleix a qualifié Jean-Vincent Placé
(EELV) de « Coréen national ». Placé a aussitôt dénoncé « la lepénisation avancée de l’UMP », « tout
simplement parce que je suis français depuis trente-quatre ans et uniquement français ».
Le Parti de gauche a déposé six listes dans des départements d’Île-de-France, excepté la Seine-Saint-
Denis et les Yvelines, pour protester contre le risque de « disparition » de sa représentation à la
Haute Assemblée, a expliqué Éric Coquerel, secrétaire national du PG, espérerant « ne pas avoir à
aller au bout » de cette démarche. Le PG réclame la réouverture des négociations pour la liste
d’union de la gauche dans l’Essonne conduite par Jean-Vincent Placé (EELV), dans laquelle il
revendique la deuxième place pour sa candidate, Marie-Agnès Labarre, ou, l’examen de « toute
autre solution » pour retrouver un siège dans un autre département.

 

Le Soir
1E
MONDE, lundi 5 septembre 2011, p. 9
France L’ancien patron du FMI a regagné son domicile parisien
DSK, un retour qui dérange
Dominique Strauss-Kahn est rentré dimanche à Paris sans dire un seul mot, quatre mois après sa
spectaculaire arrestation pour crimes sexuels, une accusation abandonnée mais qui a brisé son
avenir politique. Visiblement détendus et souriants, DSK et Anne Sinclair ont débarqué à l’aube à
Roissy en provenance de New York, avant de regagner leur domicile parisien, place des Vosges, prise
d’assaut pour l’occasion par les badauds et les journalistes.
Ce retour de l’ex-patron du FMI et ex-favori pour la présidentielle de 2012, en pleine campagne
pour la primaire PS, risque fort d’embarrasser les candidats qui, à l’instar de Martine Aubry, ont pris
leurs distances. « DSK n’est plus candidat à l’élection présidentielle. Il ne reviendra pas à la vie
politique classique en tout état de cause avant plusieurs mois. Soyons tout à fait sereins là-dessus » ,
a précisé de ce côté le député Jean-Marie Le Guen, un fidèle de DSK. Jusqu’ici, les ténors socialistes
s’en étaient tenus à une stricte ligne de conduite : silence sur DSK. Une gêne liée notamment aux
conséquences supposées de l’affaire dans l’opinion publique.
L’attente de l’explication
Ce dimanche, les langues se déliaient cependant quelque peu au PS : François Hollande a ainsi
affirmé que DSK faisait partie « des voix que l’on veut entendre » , lui laissant le choix de définir « le
rôle qu’il veut jouer » en France, ajoutant : « Il va s’exprimer. S’il s’exprimait pas, nul ne le
comprendrait. » En face, dans les rangs de la majorité, qui tenait son campus d’été à Marseille – lire
ci-dessous -, le retour était accueilli avec ironie : « DSK était attendu à La Rochelle, il est finalement
arrivé pendant Marseille » , résumait, grinçant, un membre du gouvernement Fillon. L’ancien
Premier ministre Jean-Pierre Raffarin estimant lui que DSK pouvait « tout à fait reprendre un
parcours politique » . Enfin, Jean-Luc Mélenchon (Front de gauche) a souhaité dimanche « éviter »
le retour de DSK dans le débat public, et qualifié de « totale nocivité » ce qu’il a fait pour la Grèce.
Et maintenant ? « Ce que je sais, c’est que sa volonté est de s’expliquer bientôt, très directement et
franchement » , a confirmé ce dimanche sur France Inter Jean-Marie Le Guen. Outre un éventuel
procès américain au civil, DSK doit faire face à une plainte pour « tentative de viol » déposée en
juillet par la jeune romancière Tristane Banon et qui a entraîné une enquête préliminaire du
parquet de Paris. Celle-ci se heurte cependant à l’absence de preuve matérielle, huit ans après des
faits allégués en 2003 que DSK dément. Au terme de cette enquête, qui n’est soumise à aucun délai,
le parquet peut classer la plainte sans suite ou ouvrir une information judiciaire. (D’après ap, afp)

 

Le Télégramme (Bretagne)
France – Monde , lundi 5 septembre 2011, p. IGE5
France
UMP.Enfin, vint Fillon…
L’ambiance n’était pas à la fête, à Marseille, pour le campus de l’UMP le week-end dernier. Entre les
critiques de Devedjian et la colère de Raffarin, difficile d’afficher l’unité réclamée par Nicolas Sarkozy.
Seul François Fillon a redonné le sourire aux militants.
France – Monde : France
Triste ville de Marseille, en cette rentrée « horribilis » où l’on découvre qu’elle a connu en un an une
augmentation de 109%des vols à main armée… Triste Parc des Expos où se tient le campus
des«Jeunes Pop’», loin de la mer et des bistrots… C’est là, pourtant, que se déroulait déjà, en 2006,
une université d’été UMP littéralement électrisée par Nicolas Sarkozy, alors candidat presque
déclaré. Mais cinq ans ont passé. On a beau se féliciter de la victoire des insurgés libyens et de la
réception à l’Élysée, dans un foisonnement de drapeaux, de vainqueurs arabes et de chefs de
gouvernement européens, la crise et le chômage minent le moral.
Ressentiments
Vendredi, cependant, on ne parle que de Jean-Pierre Raffarin – qui exige du président de la
République une « clarification » après que celui-ci l’a jugé « irresponsable » de s’opposer à la
taxation des parcs de loisirs – et de PatrickDevedjian, qui ne voit « nulle part un grand projet ». Ces
deux-là ont accumulé les rancoeurs. Le premier, lorsque, Premier ministre de Jacques Chirac, il fut
raillé par son insolent ministre avant d’être, en 2008, lors de l’élection à la présidence du Sénat, lâché
par le même Sarkozy devenu chef de l’État. Le second, président du Conseil général des Hauts-de-
Seine, depuis que Sarkozy a tenté d’installer dans son fauteuil son fils Jean. Quand un chef humilie
ses seconds, ceux-ci finissent par lui mordre la main. Or, le chef est affaibli : les dernières simulations
le donnent perdant contre François Hollande mais aussi contre Martine Aubry!
Secrets desseins
Les orateurs ont beau railler le trio socialiste Aubry-Royal-Hollande, dont les caricatures ornent
les T-shirts des jeunes, rien n’y fait. Le ministre de l’Agriculture Bruno Le Maire a beau
s’autocensurer, ses propositions de fiscalisation des allocations familiales et de réduction des
indemnisations chômage les plus élevées continuent de déboussoler un électorat de cadres. Et
quand il s’écrie « une société qui appauvrit ses professeurs et fait la fortune des spéculateurs est
une société en crise morale », on croit entendre Dominique de Villepin ou Jean-Luc Mélenchon.
Hier, enfin, survient François Fillon. Acclamé, le Premier ministre donne « des raisons d’espérer » à
un peuple, non pas d’assistés comme le décrivent les ténors de droite, mais d’inlassables
travailleurs créatifs. Mais sa « différence »est surtout qu’il est crédible-lui qui, dès septembre 2007,
déclarait, au risque d’exaspérer le Président : « Je suis à la tête d’un Etat en situation de faillite ».
Alors, quand il fait applaudir brièvement «Ni-co-las!», on se demande si Fillon, chargé pour le
moment d’occuper le terrain, ne ferait pas un meilleur candidat que Sarkozy. Et si celui-ci ne devrait
pas lui passer le relais.

 

France – Monde : France
Le Télégramme (Bretagne)
France – Monde , lundi 5 septembre 2011, p. IGE4
France
PCF.Premières critiques contre la primaire socialiste
France – Monde : France
Le PCF a regretté hier «l’enlisement des débats» à la primaire du Parti socialiste qui n’est, selon lui,
«pas du tout au niveau des enjeux de la période» et appelé à «relancer le débat à gauche». À l’issue
de son Conseil national qui s’est déroulé le week-end dernier, le PCF a appelé «au développement,
sur tous les terrains, des mobilisations contre l’austérité, et au débat pour une alternative à gauche».
Pour Olivier Dartigolles, le porte-parole du PCF, «jamais le sarkozysme n’a été à ce point impopulaire.
L’attente d’en finir et de passer à autre chose est grande» et «les demi-mesures sociales-libérales
apparaissent un peu comme la voiture-balai des politiques de casse sociale». Mais le PCF «regrette
l’enlisement du débat de la primaire socialiste qui n’est pas du tout au niveau des enjeux de la
période» et appelle «toutes les femmes et tous les hommes de gauche à se saisir du rendez-vous de
la fête de L’Humanité (16-18 septembre) pour faire entrer le débat à gauche dans une nouvelle
phase». À cette occasion sera lancé le programme partagé de Front de gauche, intitulé «L’humain
d’abord», qui sera notamment porté en 2012 par Jean-Luc Mélenchon.

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REVUE DE PRESSE DU VENDREDI 2 SEPTEMBRE 2011 – PARTI DE GAUCHE

Le Figaro, no. 20865
Le Figaro, vendredi 2 septembre 2011, p. 15
Débats Opinions
L’ANALYSE
Le NPA en chute libre
Sophie de Ravinel journaliste au service politique du « figaro »
Le PCF peut respirer en paix. Dans leur course vers la disparition, les communistes ont été distancés
par le Nouveau Parti anticapitaliste. L’ex-Ligue communiste révolutionnaire – qui a vu ses militants
revendiqués passer de 9 000 à la refondation du parti, en 2009, à 5 000 aujourd’hui – pourrait entrer
dans une des périodes glaciaires qui ont jalonné l’histoire des groupuscules trotskistes depuis leur
introduction en France, à la fin des années 1930…
Candidat du NPA à la présidentielle depuis le retrait volontaire d’Olivier Besancenot avant l’été,
Philippe Poutou a « beaucoup d’appréhension ». Non pas seulement parce que succéder au
charismatique postier de Neuilly est un défi terrible pour cet ouvrier de 44 ans de l’usine Ford de
Blanquefort (Gironde), militant syndical qui a raté le concours de postier. Contrairement à Olivier
Besancenot, lui-même successeur d’Alain Krivine, Philippe Poutou hérite d’un parti divisé depuis le
congrès de mai entre une tendance légèrement majoritaire refusant tout dialogue avec le Front de
gauche, mené par Jean-Luc Mélenchon, et une autre, hostile à la rupture.
Quoique sur la ligne minoritaire, Myriam Martin reste porte-parole. Elle regrette le choix «
isolationniste » incarné par Poutou et soutenu par Besancenot. « Se confronter aux autres ne signifie
pas faire alliance mais être ouvert au dialogue », indique-t-elle après avoir écourté son passage à
l’université du NPA à Leucate (Aude). Pierre-François Grond, minoritaire, ex-bras droit d’Olivier
Besancenot, n’est, lui, pas venu du tout.
Au NPA, la question se pose de ne pas pouvoir être présent en 2012. « La collecte des 500 signatures
a toujours été difficile et avec les incertitudes en interne, il ne sera pas simple de mettre en branle
tout le monde », reconnaît Myriam Martin. Alain Krivine veut croire que les actions prévues à
l’automne sur la dette – associatives, syndicales et politiques – vont ressouder le NPA. Mais luimême,
après avoir été candidat en 1969 et 1974, avait été bloqué en 1981 quand le nombre de
parrainages est passé de 100 à 500. La LCR n’eut pas non plus de candidat en 1988 et 1995.
Candidate de Lutte ouvrière sur qui pourraient se reporter des voix, Nathalie Arthaud « refuse
d’envisager qu’ils ne puissent pas se présenter… ».
« Le projet initial de faire du NPA un grand parti d’union anticapitaliste a échoué », indique Éric
Coquerel, chargé des relations externes du Parti de gauche de Jean-Luc Mélenchon, membre du
Front de gauche avec le PCF, la Gauche unitaire et la Fase de Clémentine Autain. Et Coquerel ne
cache pas le désir du Front de gauche d’accueillir « une partie de l’électorat du NPA, plus largement
les abstentionnistes qui rejettent le système et qui comme nous, considèrent qu’en l’état actuel du
programme au PS il n’est pas question de participer à un gouvernement avec eux… ».
Ex-fondateur de la LCR, le député européen PS Henri Weber n’imagine pas que les voix du NPA
passées au Front de gauche puissent manquer au deuxième tour au PS, comme certains le craignent.
« Dans les analyses, même DSK ne faisait pas un mauvais score chez eux », dit-il. Après des décennies
de lutte à gauche de la gauche contre « la social-démocratie socialiste » il est permis de tempérer cet
optimisme.

 

l’Humanité
Politique, vendredi 2 septembre 2011
Crise, élections de 2012 : en Fase avec le pays
Lionel Venturini
La Fédération pour une alternative sociale et écologique (Fase) a convié toutes les forces alternatives
et du Front de gauche à débattre des révolutions démocratiques.
«Quelque chose est en train de se lever », résume Clémentine Autain (Fase). « On a commencé
quelque chose de plus grand que chacun d’entre nous », répond en écho Jean-Luc Mélenchon. La
conclusion, mercredi soir, de l’université d’été de la Fase, à Tremblay-en-France (Seine-Saint-Denis),
s’est faite dans des bouffées de « bonheur d’être ensemble », dans un climat de « retour de la
grande histoire des hommes », pour Patrice Bessac (PCF).
Après avoir posé sur la table deux jours durant des questions telles que le contenu d’une sixième
République ou des « pouvoirs de décision socialisés », l’université d’été s’est achevée par une
rencontre entre force membres du Front de gauche, ou en discussion pour en être. Pour Clémentine
Autain, la crise a fait qu’« un doute s’est levé dans les têtes », et qu’avec le Front de gauche, « nous
avons l’outil » pour allier « esprit de critique radical et goût pour l’action ». Le candidat à la
présidentielle acquiesce. « Notre manière d’être, assure-t-il, inspire confiance. Ce qui aujourd’hui
met à distance la classe moyenne supérieure qui nous regarde avec dédain – comment, les
communistes, ils sont encore là ? -, tout ce qui écoeure ce petit monde-là, rassure les autres. »
François Asensi, député Fase de la circonscription, bornait les enjeux « entre une gauche de
transformation et une gauche dans la posture d’accompagnement social du capitalisme », ajoutant :
« Leur synthèse n’est ni possible ni souhaitable. » Les points clivant cependant n’ont pas été tus.
Roland Mérieux, des Alternatifs, a souligné le point nodal de la « fermeture immédiate des 21
réacteurs français qui ont dépassé les trente ans de fonctionnement », Patrice Hemet, du M’Pep, a
soulevé de son côté la question de sortir de l’UE. Jean-Luc Mélenchon objecte que « l’on ne
détricote pas à l’aveuglette les engagements pris par notre pays ». « Notre but c’est bien une
révolution citoyenne, où ce dernier adjectif n’adoucit pas le premier mot, mais lui donne son sens
profond ; exercer pleinement la souveraineté populaire. »

 

Midi Libre (site web)
Vendredi 2 septembre 2011
Béziers Les communistes seront les indignés des élections
LUDOVIC TRABUCHET
Les membres du PCF biterrois prêts à faire la fête… Et la lutte sociale. (Photo OLIVIER GOT)
Ils sont comme ça les communistes. Vous venez pour discuter d’une fête, du karaoké qui animera la
soirée – « parce que ça plaît à tout le monde » – ou des moules farcies qui seront servies à table… Et
dix minutes plus tard, vous vous retrouvez à parler de révolte, de luttes à réinventer contre ce
monde capitaliste qui fout le camp, de l’utopie du grand soir. Chassez le naturel, il revient au galop.
« Eh, c’est pas pour rien que l’affiche qui annonce la Plantade, c’est une photo des barricades lors de
la Commune de Paris en 1871 ». Tout est dit. Ou presque.
L’insurrection, ils n’y ont donc pas renoncé les camarades biterrois. Au contraire même. Et si leur
chemin passera forcément par les urnes en 2012, présidentielles et législatives obligent, ils
attendent autre chose de ces prochains mois. Paul Barbazange, qui sera le candidat sur le scrutin du
mois de juin, en est convaincu. « L’élection dépendra de l’existence d’un mouvement de lutte sociale.
On sait qu’il va se passer quelque chose… Mais comment, on ne le sait pas ».
Un mouvement inconnu. Qui serait issu du frémissement perçu de toute part. Les révolutions arabes,
les Indignés de Madrid, les sept millions de manifestants contre les réformes des retraites… « Et plus
globalement, cette crise engendrée par le capitalisme et qui n’offre plus aucune issue », lance Paul
Barbazange, tandis qu’Aimé Couquet propose « une reprise en main des modes de production ».
Presque la lutte finale.
Mais qu’espèrent-ils, direz-vous, ces communistes biterrois, seuls dans leur coin ? « Qui a dit qu’on
était seuls ? ». La preuve, pour la traditionnelle fête de la Plantade, ce week-end, ils seront entourés
du secrétaire du Pas-de-Calais, l’un des départements où l’on a refusé en masse la candidature de
Jean-Luc Mélenchon aux présidentielles, comme à Béziers d’ailleurs. Et les syndicats seront à leurs
côtés pour le débat du samedi, dont le thème sera « luttes et mouvements populaires ». Tout au long
du week-end, les débats permettront de réfléchir à ce combat qu’ils veulent mener. « On va lancer
une pétition aussi ». Qui, espèrent-ils, circulera largement pour relayer leurs envies de révoltes –
même s’ils ont signifié leur rejet des camarades du parti de gauche. Ils sont remontés, les
communistes biterrois. Le discours est toujours aussi passionné. Sûr que cela en fera une belle fête
de la Plantade.

 

Sud Ouest
Marmandais
Vendredi 2 septembre 2011, p. Marmandais-C2_5
Marmande
Une rentrée compliquée
Emmanuelle Pédezert avec Patrick Parage
CALONGES La municipalité refuse de reprendre Mathis à l’école, suite à un impayé de 458 euros
Son cartable est prêt. Dans trois jours, Mathis, 4 ans, prendra le chemin de l’école avec son grand
frère, Yanis, âgé de 6 ans. Mais la rentrée du premier devrait quelque peu être bousculée puisque la
commune de Calonges, qui l’accueillait jusqu’à présent, a décidé de refuser la réinscription du
garçonnet pour cette année. Le motif avancé : aucun des parents ne vit dans la commune. Et une
dette de cantine de 458 euros a fini de décider les élus : « Pourquoi ce serait à l’école de Calonges
d’accepter tous les impayés ? », annonçait hier le maire François Néraud.
Le père de Mathis emmènera quand même son petit garçon à l’école de Calonges, lundi, si aucune
solution n’a été trouvée entre-temps. « Avec mon ex-femme, nous tenions à ce que nos deux
garçons (qui ont une petite soeur de 2 ans et demi) restent scolarisés au même endroit pour qu’ils
gardent leurs repères après notre séparation. Le regroupement scolaire de Calonges-Lagruère se
situe en plus entre nos deux domiciles (Meilhan-sur-Garonne et Saint-Pierre-de-Buzet) et nous nous
sommes arrangés pour partager la garde », explique Arnaud, le papa.
Yanis, qui entre au CP, a été accepté à Lagruère. Mais Mathis est indésirable à Calonges.
« La maman des garçons devait s’acquitter de la cantine. Mais elle a été contrainte de déposer un
dossier de surendettement qui suspend ses dettes pendant 24 mois. Cantine compris, soit 458 euros
», explique François Gibert, membre du Parti de gauche du Lot-et-Garonne, et contacté par des
associations caritatives qui aident le papa.
« Stopper l’hémorragie »
Le 12 août, lors d’une réunion du Conseil municipal, le cas de Mathis était donc à l’ordre du jour.
Une question longuement débattue d’ailleurs. « Les avis divergeaient. Mais je ne vais pas mettre la
zizanie dans le Conseil municipal alors que le petit garçon peut être scolarisé à Meilhan, dans la
commune de la maman », tranchait le maire François Néraud.
Alors Arnaud recevait quelques jours plus tard cet avis : « Selon le percepteur, il faut stopper
l’hémorragie sachant que (la maman) ne pourra pas continuer à payer les cantine et garderie à venir.
Le Conseil municipal décide que la famille n’étant pas domiciliée dans la commune, il ne faut plus
les accueillir et recommander aux communes concernées par leur domiciliation de les prendre en
charge. »
Un rassemblement prévu
Incompréhension et consternation de la part d’associations, syndicats, élus du secteur. « Mon rôle
de conseiller général est d’essayer d’accorder tout le monde. Le maire semblait vouloir faire quelque
chose. J’ai donc annoncé une bonne nouvelle mercredi aux associations qui aident le papa. Mais
hier, il a fallu le prévenir qu’il se trouvait de nouveau dans l’impasse », expliquait Jean-Luc Barbe, du
canton du Mas-d’Agenais.
« Tout ça parce que l’école n’est pas obligatoire avant 6 ans. Ce n’est pas juste. Mon garçon a besoin
d’aller en classe. D’éveiller sa curiosité, de voir des enfants. L’école lui met là une grande claque ! »,
s’emportait Arnaud.
« On refuse de tendre la main à une famille en difficulté. Dans quelle société vivons-nous ? Surtout
que des solutions peuvent être trouvées pour payer cette dette. Pour 458 euros, on tourne le dos à
un gamin », insistait François Gibert.
Sans nouvelle positive d’ici lundi, un rassemblement sera organisé devant l’école le jour de la rentrée.
« Le SNUIPP allait demander l’aide de la nouvelle inspectrice d’académie. On verra bien. » À suivre,
donc.

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REVUE DE PRESSE DU JEUDI 1ER SEPTEMBRE 2011 – PARTI DE GAUCHE

Midi Libre
GARD_RHOD
Jeudi 1 septembre 2011
Le Front de gauche démarre sa campagne
JEAN-LUG BUYTAERT
L’ex-socialiste, Charles Ménard qui a suivi Jean-Luc Mélenchon, fondateur national du Front de
Gauche dans sa démarche, a entamé hier dans les locaux bagnolais du Parti communiste sa
campagne électorale pour les législatives de juin 2012. En milieu de matinée, au coeur du vieux
Bagnols, le candidat commun de la gauche de la gauche sur la troisième circonscription gardoise
amputée du canton de Pont-Saint-Esprit, a présenté les grandes lignes de son programme.Si sa
suppléante, Martine Gayraud, secrétaire de la fédération du Gard, n’était pas à ses côtés, en
revanche, dans la grande tradition du PC, des militants de ce dernier étaient bien là, pour intervenir
ponctuellement. À ses côtés, Michel Tortey, le secrétaire de la section PC du Gard
rhodanien.Plusieurs rendez-vous prévus dont la Fête du midi rouge Sans surprise, Charles Ménard a
indiqué que sa campagne électorale serait « de proximité, près de la population, collective, de
mobilisation et d’éducation. »Elle sera mise en musique par le biais de plusieurs rendez-vous, au
premier rang desquels figure la Fête du midi rouge. Elle se tiendra le dimanche 4 septembre, au
Mont Cotton, à Bagnols.Si Charles Ménard veut « tordre le cou à la crise de la dette, car prétexte à
un plan d’austérité et de rigueur qui va, d’une part, peser sur les foyers les plus modestes et, d’autre
part, sabrer encore plus le maillage de la République sociale », il a détaillé poste par poste tout ce
qui va être touché par « la régression. » La santé, la jeunesse, le logement, l’énergie, les transports
et la réforme territoriale ont été, à ce titre, convoqués.Il a plaidé pour la réouverture au plus vite de
la ligne ferroviaire voyageurs de la rive droite du Rhône, a défendu la relocalisation de la production
en France en évoquant le devenir du port de Laudun-L’Ardoise. Les agriculteurs n’ont pas été
oubliés, ni « la grande distribution qu’il leur faudra contourner. »

 

l’Humanité
Cuisine, jeudi 1 septembre 2011
Pierre Laurent parie sur le renouveau du Parti communiste
S. C.
Dans son livre, le Nouveau Pari communiste (le Cherche-Midi, 120 pages, 10 euros), le dirigeant
communiste estime que « rien n’est joué » pour 2012.
Tandis que Jean-Luc Mélenchon passe du « je » au « nous » en endossant le costume de candidat du
Front de gauche à la présidentielle, le secrétaire national du PCF, Pierre Laurent, troque
provisoirement le « nous » pour le « je ». Le temps d’un livre pour parler (un peu) de son parcours
personnel et (beaucoup) de l’ambition qu’il envisage pour son parti et le Front de gauche. Pourquoi
un livre, maintenant ? Pierre Laurent l’avoue d’emblée, « la personnalisation de la vie politique, ce
n’est pas vraiment (son) truc », d’autant qu’il entend préserver « la part intime et privée » de sa vie.
Mais il estime le moment venu de « s’expliquer sur (les) choix et (les) ambitions (des communistes) à
l’aube d’une année cruciale, parce que les dix années qui viennent vont compter pour mener à bien
la relance de (leur) projet et de (leur) parti ». Il lui fallait donc « dire sans tarder où souhaite aller ce
Parti communiste des années 2010 », « quel est son projet » et « comment (il) souhaite conduire
(son) action à la tête de ce parti ».
Procédant à une analyse serrée des causes de la crise et d’un monde en plein bouleversement, il
expose le « nouveau pari communiste » qui est le sien : celui de « repenser l’avenir du pays dans un
monde où tout a changé » et d’« inventer des chemins pour y parvenir ». Pour cela, la tâche qu’il
s’assigne est de « refaire du Parti communiste français, en poussant les transformations qu’il a décidé
d’entreprendre, un acteur majeur de la vie politique nationale ». Pierre Laurent en est convaincu, «
nous sommes à nouveau dans un moment clé », où son parti peut « jouer un rôle utile », estimant
que la poursuite du déclin de son influence ne contient aucune « fatalité ».
Et en particulier en prévision de 2012, où « la France joue son avenir ». « Une chose est certaine : il
n’y aura pas de statu quo. (…) Mais de quel côté la France choisira-t-elle d’avancer ? Rien n’est joué.
» Or « un second mandat de Sarkozy serait un cauchemar ». C’est pour ouvrir une autre perspective
que les communistes ont fait le « geste unitaire remarquable » de désigner Jean-Luc Mélenchon
comme candidat du Front de gauche à la présidentielle. Il s’agit ce faisant d’impulser « la
construction d’un projet et de propositions capables de changer la vie et d’être mises en oeuvre par
une nouvelle majorité de gauche ». Un défi considérable, à huit mois de la présidentielle.

 

Valeurs Actuelles, no. 3901
Focus Société, jeudi 1 septembre 2011, p. 28
MAIRIE DE PARIS
La « soirée du ramadan » fait polémique
Brelet Amaury
Organisée par la Mairie de Paris le 24 août, la « soirée du ramadan » aura coûté la bagatelle de 99 000
euros : 29 000 pour le repas de rupture de jeûne (iftar) et près de 70 000 pour les concerts qui ont vu
défiler chanteurs et musiciens tunisiens dans les salons de l’Hôtel de Ville.
Les jours précédents, plusieurs associations et parlementaires de la majorité s’étaient opposés à
l’organisation de cette manifestation à caractère religieux, au nom du principe de laïcité. « Ce
précédent est grave et symbolique d’une dérive déjà observée dans d’autres grandes villes,
notamment à Lille, dirigée par Martine Aubry », a ainsi protesté Jérôme Dubus, conseiller Nouveau
Centre de Paris, affirmant qu’« aucune autre fête religieuse, ni chrétienne, ni juive, ni de toute autre
confession n’avait connu ce privilège ».
Le député UMP Jacques Myard a renchéri, dénonçant le « communautarisme électoral » de cette «
initiative particulièrement choquante » du maire de Paris, Bertrand Delanoë. « Cette gigantesque
promotion est non seulement un soutien clair et délibéré à une religion particulière, mais elle a
même tous les aspects du prosélytisme », a-t-il ajouté.
Fait exceptionnel : le préfet de police de Paris a jugé, dans un courrier adressé le 19 août à la Mairie,
qu’« une telle soirée à caractère cultuel semble contraire au principe de neutralité des services
publics ».
Pour sa défense, la municipalité n’a pas craint de répondre que cette soirée, « organisée
traditionnellement par la Ville tous les ans depuis 2001 », constituait un événement « culturel », ne
correspondant « à aucune fête musulmane ». Avec le Parti de gauche, les écologistes ont apporté
leur soutien à cette « initiative pacifique et solidaire ».

 

Midi Libre
BEZIERS
Jeudi 1 septembre 2011
Politique
LA PUCE À L’OREILLEVouzellaud tacle AboudLe secrétaire départemental du Front national de
l’Hérault
, Guillaume Vouzellaud, n’a pas tardé à réagir aux propos du
« futur-ex député » Élie Aboud, sur son parti. Dans nos colonnes, le parlementaire a estimé qu’il ne
fallait pas laisser certaines thématiques au FN,
« sinon, bonjour les dégâts », a-t-il conclu. Guillaume Vouzellaud tacle à son tour.
« Au lieu de faire son travail de député à l’Assemblée nationale pour lequel il est indemnisé, Élie
Aboud – il avoue même être tous les jours sur le terrain électoral – n’est obnubilé que par sa propre
réélection et passe son temps à serrer des mains, couper des rubans ou manger des petits fours à
Béziers au lieu d’être à Paris pour nous représenter », a écrit le représentant frontiste,
avant de faire le lien entre le député et le bilan
« catastrophique » de l’UMP. La campagne des législatives s’annonce animée, puisque Guillaume
Vouzellaud devrait être le représentant du Front sur la 6e circonscription.
Législatives Le PCF aura ses candidatsLes communistes biterrois ont profité de leur conférence de
presse de rentrée – qui annonçait la traditionnelle fête de la Plantade, à lire dans notre édition de
demain – pour marteler leur envie de présenter des candidats du parti aux législatives, quelle que
soit la nature des accords avec les ‘camarades’ du parti de gauche.
« Ici, il ne représente rien », résumait en substance Aimé Couquet, tandis que Paul Barbazange
confirmait sa candidature sur la 6e circonscription. Sur la 5e, le nom du candidat n’est pas décidé.
« Mais il y aura un communiste, c’est certain », a assuré Christian Harquel, déjà présent aux
cantonales. Les élections, un passage obligé pour les communistes qui assurent que la lutte devra
prendre malgré tout une autre forme. On attend…

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REVUE DE PRESSE DU MERCREDI 31 AOUT 2011 – PARTI DE GAUCHE

l’Humanité
Politique, mercredi 31 août 2011
La Sainte-Alliance en guerre contre le droit du travail
Lina Sankari
Dans un livre, la coprésidente du Parti de gauche et députée Martine Billard tire le bilan de la casse
du droit du travail et met en cohérence le projet politique issu du pacte entre l’oligarchie financière
et bancaire et la droite.
C’est une décennie d’alliance, de rapport de forces et d’une démocratie qui s’étiole. Depuis 2002 et
le retour au plein exercice du pouvoir par la droite, le droit du travail a considérablement muté.
Cette évolution « fonctionne comme une destruction méthodique d’un ordre public social bâti sur
les rapports de forces et les principes résultant de l’après-guerre », décrit Jean-Luc Mélenchon dans
sa préface du livre de la coprésidente du Parti de gauche, la députée Martine Billard. Le Medef l’a
imaginé, Sarkozy l’a fait, paru aux Éditions Bruno Leprince, s’emploie ainsi à tirer le bilan et à mettre
en cohérence les lois votées depuis 2002 et la publication d’un document très politique intitulé
Moderniser le Code du travail : les 44 propositions du Medef.
Le pacte de la finance
et de la droite
« Lorsque nous intervenons à l’Assemblée pour dire que les propositions de la droite reprennent les
mesures du Medef, on nous dit que nous faisons de l’idéologie. J’ai voulu partir de ces propositions
afin de voir ce qui avait été transcrit au travers des lois », explique Martine Billard. Au final, quinze
lois sous la seconde mandature Chirac et onze parmi les plus importantes depuis 2007 qui montrent
s’il en était encore besoin le pacte scellé entre la droite et « la petite oligarchie financière et
bancaire qui a fait main basse sur le patronat français depuis Ernest-Antoine Sellière », observe Jean-
Luc Mélenchon. Ce livre de Martine Billard donne à voir un projet de société où l’atomisation du
Code du travail et, par là même de la protection des salariés, sert l’individualisation des liens sociaux.
Réduction des protections collectives, augmentation du temps de travail et aggravation de la
précarité… un programme méticuleux.
Contrôle démocratique
et politique alternative
Il s’agit donc d’un projet cohérent mais également d’une méthode pour le mettre à bien.
Ici, l’on touche au coeur du fonctionnement démocratique avec le recours quasi systématique aux
procédures d’examen accéléré, ces « cavaliers législatifs. « Le pouvoir a tiré le bilan du débat sur le
contrat nouvelle embauche et de la mobilisation qui a suivi. Depuis 2007, il recourt aux mesures
d’urgences afin d’éviter que le débat ne soit porté devant l’opinion. Il s’agit d’aller très vite sur la
casse du Code du travail », considère Martine Billard. Si les amendements techniques fragilisent le
contrôle démocratique exercé par les parlementaires, il arrive également que les dispositions qui
concernent le droit du travail soient dissimulées dans une loi qui ne porte pas directement sur la
question. « Par conséquent, les députés qui suivent les débats ne sont pas des spécialistes. »
L’ouvrage de Martine Billard se veut à la fois un outil pour le mouvement social et une alerte à la
gauche sur ce qu’il reste à démanteler, comme le salaire minimum. Voire une proposition sur ce qu’il
conviendrait d’abroger dans la perspective des échéances de 2012. Reste pour l’opposition à savoir
où elle place le rapport de forces avec le capital. Que penser à cet égard de la proposition du Medef,
reprise par François Hollande, de « constitutionnaliser » le dialogue social ? Une « innovation » qui
soumettrait la loi – et donc l’intérêt général – au rapport de forces issu de la négociation entre les
syndicats et le patronat.
La Croix, no. 39060
France, mercredi 31 août 2011
Le vote FN révèle « une demande de protection » des milieux populaires
Dans une étude publiée par la Fondation Jean-Jaurès, le sociologue Alain Mergier et Jérôme Fourquet,
de l’Ifop, décryptent les ressorts du vote d’extrême droite en milieux populaires. Selon eux, les
catégories populaires ne sont pas d’extrême droite, mais seul le FN répond à leur demande de
protection.
LAURENT DE BOISSIEU
Ce n’est pas la première et ce ne sera pas la dernière étude sur le vote FN. Mais celle qui vient d’être
publiée par la Fondation Jean-Jaurès, liée au PS, présente la particularité d’être centrée sur les
milieux populaires – employés et ouvriers dont le salaire mensuel est inférieur à 1 250 € net – et de
croiser les analyses qualitatives du sociologue Alain Mergier, directeur associé de l’Institut Wei, avec
les données quantitatives de Jérôme Fourquet, directeur adjoint du département Opinion de l’Ifop.
Ses tenants et aboutissants ne sont pas sans rappeler la fameuse note d’Emmanuel Todd, en 1994,
pour la Fondation Saint-Simon (Aux origines du malaise politique français), à l’origine de la
thématique de la « fracture sociale ».
Dans leur étude intitulée Le Point de rupture, Alain Mergier et Jérôme Fourquet renversent l’ordre
des facteurs : il s’agit, selon eux, non pas d’un « phénomène Marine Le Pen », du côté de l’offre
politique, mais d’un « phénomène milieux populaires », du côté de la demande politique. La
présidente du FN bénéficierait en effet d’une « empathie de points de vue » de la part des
catégories populaires, parce qu’elle serait la seule à satisfaire une triple « demande de protection » :
« protection des personnes physiques »,« protection économique des salariés »,« protection
nationale face à la mondialisation ».
Sûrs d’eux, les auteurs estiment que « ces trois registres de demande constituent dans leur unité
indivise la condition sine qua non de la crédibilité de toute offre politique » en direction des milieux
populaires qui refusent, au nom du volontarisme politique qu’ils attendent, les « « réalités
indéniables » chères aux élites » (l’euro, la mondialisation, la rigueur contre la dette publique, etc.).
« Si, à cette demande, ne répond qu’une seule offre qui est celle de Marine Le Pen, il ne faut pas
s’étonner du succès de cette dernière », concluent-ils. Sur ce point, toutefois, l’étude n’explique
pas pourquoi les discours de Jean-Pierre Chevènement ou Nicolas Dupont-Aignan, voire Jean-Luc
Mélenchon et Arnaud Montebourg avec la « démondialisation », ne profitent pas, eux aussi, de
cette aspiration.
Prenant le contre-pied d’une récente étude de la Fondation Terra Nova (Gauche : quelle majorité
électorale pour 2012 ?), celle de la Fondation Jean-Jaurès se veut optimiste : « C’est une erreur de
juger les milieux populaires comme culturellement ou intrinsèquement d’extrême droite au prétexte
que l’unique offre qui reconnaisse leur demande soit aujourd’hui formulée par la candidate du FN »,
écrivent ses auteurs. Elle se conclut sur un appel urgent à l’élaboration d’une autre offre politique
qui ne confonde pas, elle, « populiste » et « populaire », « demande de protection » et «
protectionnisme », « demande de sécurisation » et « idéologie sécuritaire ». D’autant, mettent-ils en
garde que cette aspiration à « changer la réalité et non plus s’y plier » se développe « désormais au
sein de la classe moyenne ».
La Nouvelle République du Centre-Ouest
LOIR ET CHER
EDUCATION, mercredi 31 août 2011, p. 5
LOIR ET CHER Actualité
— De nombreux soutiens
csimon
Outre le SNUipp-FSU, Sud Éducation et le collectif national de résistance contre base-élèves, Philippe
Wain a reçu, hier, le soutien du Sgen-CFDT : « Refuser de ficher des élèves, c’est moralement légal. »
Le Parti de Gauche a également fait savoir, hier, qu’il soutenait les « désobéisseurs en résistance
contre la casse du système éducatif. »
Midi Libre (site web)
Mercredi 31 août 2011
Nîmes Les politiques regardent déjà vers le printemps
JEAN-PIERRE SOUCHE
Après un passage aux Costières pour les Régionales, Fillon fait sa rentrée dans le Gard, le 11
septembre. (MICHAEL ESDOURRUBAILH)
La rentrée politique 2011 dans le Gard ne va pas traîner. Tant à droite qu’à gauche, l’année
électorale qui se prépare, va débuter sur les chapeaux de roues. Dimanche 11 septembre, c’est
l’UMP qui tirera la première. Le parti majoritaire organise, comme chaque année, sa fête
départementale à la manade du Domaine d’Estagel à Saint-Gilles avec un invité de marque cette
année puisque le Premier ministre François Fillon en personne a répondu présent à l’invitation des
Gardois.
Outre ce rendez-vous, la droite consacrera également l’automne à déminer le terrain pour les
investitures aux législatives. Deux des six circonscriptions gardoises sont, a priori, sensibles. D’abord
la 1re (Nîmes-La Vistrenque-Beaucaire) où le sortant Nouveau centre Yvan Lachaud pourrait être
inquiété par l’UMP selon le résultat de la présidentielle et le score d’un éventuel candidat centriste.
L’UMP devrait féminiser la 5e circonscription
Mais c’est sur la nouvelle 6e (Uzès-Marguerites-Nîmes), que la bagarre entre Nouveau centre et
UMP se prépare. Franck Proust, le nouveau député européen, n’a pas changé ses ambitions. Il
concourra à l’investiture. Or, le Nouveau centre en veut aussi. Thierry Procida a des fourmis dans les
pieds mais Hélène Yannicopoulos demandera peut-être un peu de place pour les femmes centristes.
À l’UMP en revanche, la seule circonscription qui devrait être féminisée est la 5 e (Le Vigan-Alès)
actuellement aux mains du PS.
Au Front national, en attendant le renouvellement des instances locales, on parlera également
beaucoup des législatives. Les candidats sur les circonscriptions qui ne posent pas de problème
devraient être investis dès septembre. Ce sera peut-être le cas de Julien Sanchez sur la 6 e . Le jeune
élu régional martèle qu’il est prêt pour un match retour (après celui des cantonales de mars dernier)
face à Franck Proust.
Législatives casse-tête pour la gauche gardoise
À gauche, deux événements vont marquer cette rentrée : d’abord et surtout les primaires au PS qui
se déroulent les 9 et 16 octobre et vont obnubiler les six candidats et leurs partisans locaux. Pour
l’heure, seuls François Hollande, Ségolène Royal et Jean-Michel Baylet ne sont pas encore venus
dans le Gard. Le feront-ils avant l’échéance ? Comme la droite, mais de manière encore plus aiguë, la
gauche va consacrer une bonne partie de l’automne à investir ses candidats pour les prochaines
législatives. Le PS les désignera début décembre. Et ce ne sera pas une mince affaire dans le Gard.
Pourra-t-il éviter une bagarre féminine ? Pas sûr.
Cet été, la conseillère régionale exclue Corinne Giacometti a finalement demandé à réintégrer le PS
et pourrait se présenter à l’investiture sur la 1re ou sur la 2 e (Aigues-Mortes-Sommières) où Katy
Guyot était déjà en piste. Par ailleurs, sur la 3e (Bagnols-Roquemaure), la bataille est inévitable et
très incertaine entre le Bagnolais Pissas et le Laudunois Prat. Dans le même registre des législatives,
le PS doit aussi achever d’ici décembre, ses négociations avec Europe-Ecologie-Les Verts (EELV). Dans
le Gard, le PS propose de soutenir un candidat EELV sur la 1 re circonscription. Des écolos qui, au
niveau régional, ont rendez-vous le 16 octobre pour renouveler leurs instances, sous tutelle jusqu’ici,
afin de mettre en place une nouvelle majorité et des instances claires. Cette rentrée peut-elle être
celle de l’apaisement ? À voir.
Quant au Front de Gauche (PC + Parti de gauche), l’automne va également rimer avec la
préparation des législatives. L’équation n’est pas facile à résoudre notamment pour respecter la
parité promise. La gauche de la gauche doit aussi tenir compte des spécificités nîmoises où le
« front » n’est pas aussi radical que dans le bassin d’Alès et la Gardonenque. Le Front de gauche
devra-t-il avaler son chapeau des régionales et investir le trublion communiste Jean-Paul Boré sur
la 1 re circonscription ? À suivre.

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REVUE DE PRESSE DU MARDI 30 AOUT 2011 – PARTI DE GAUCHE

Le Monde
Politique, mardi 30 août 2011, p. 13
Politique
Jean-Luc Mélenchon veut ouvrir le dialogue avec le Parti socialiste
Jean-Luc Mélenchon, candidat du Front de gauche, a lancé, dimanche 28 août, une  » offre publique
de débat  » à tous les partenaires de gauche, tant au NPA qu’à ses  » camarades socialistes « . Devant
des militants à Grenoble, en clôture de l’université d’été du Parti de gauche, M. Mélenchon a insisté :
 » Il n’y aura pas de victoire possible pour la gauche sans rassemblement.  » Entamant une nouvelle
phase de sa campagne, l’eurodéputé a décidé d’interpeller le PS sur ses propositions :  » Si vous êtes
d’accord pour taxer le capital au même niveau que le travail, discutons comment « , a-t-il dit. Après
des mois d’attaques contre les socialistes, M. Mélenchon assure que  » le Front de gauche ne mène
aucune guerre « . Il entend juste  » qu’on le respecte et qu’on accepte de débattre avec lui des sujets
qu’il propose et des perspectives qu’il ouvre « . (PHOTO : AFP)
Sylvia Zappi
Le Parisien
Essonne, mardi 30 août 2011, p. 91_E_3
Le Parti de gauche prépare sa liste
f.m
«Face à la droite divisée, la gauche se montre rassembleuse. » D’une seule voix, c’est ce que juraient
il y a encore quelques mois les socialistes, le Parti de gauche, les communistes et les Verts. De ce
rêve d’unité d’hier, il en sort trois listes aujourd’hui. Celle de Jean-Vincent Placé, celle de Michel
Berson et celle… de Marie-Agnès Labarre, sénatrice sortante du PG, et Paul Loridant, ex-sénateur et
ex-maire des Ulis. Un dernier duo inattendu rapprochant la remplaçante de Jean-Luc Mélenchon et le
proche de Jean-Pierre Chevènement.
« Beaucoup de choses nous unissent : notre idée de la République, de la laïcité », détaille Marie-
Agnès Labarre. Une candidature surprise, puisque la sénatrice figurait, au printemps dernier,
deuxième sur la liste d’union de la gauche menée par Jean-Vincent Placé, juste avant le socialiste
Michel Berson. C’était avant que le PS ne décide de tout chambouler, plaçant la sortante PS Claire-
Lise Campion en deuxième position, devant le communiste Bernard Véra.
« Le PG ne figure plus sur cette liste, il fallait réagir », explique-t-elle, ayant reçu la bénédiction de
son mentor, Mélenchon. « Ils n’iront pas jusqu’au bout, c’est une façon de faire monter les enchères
», prédit un socialiste, quand Paul Loridant assure, de son côté, le sérieux de la candidature. « On a
eu un contact avec Michel Berson, mais il n’a pas souhaité que nous le rejoignions. Dont acte »,
résume ce dernier.
l’Humanité
Politique, mardi 30 août 2011
Pas de crise du débat au sein de la gauche
Sébastien Crépel
Le traitement médiatique de la rentrée politique à gauche s’est, pour l’essentiel, limité aux rivalités
de casting au PS, éclipsant le débat d’idées qui fait pourtant un retour en force.
Difficile de savoir, à lire, voir ou écouter les journaux, ce qui s’est réellement dit d’important, ce
week-end, aux universités d’été du Parti socialiste, du Parti communiste et du Parti de gauche (PG).
La bise de François Hollande à Martine Aubry, les commentaires sur l’avance du premier dans les
sondages à propos de la primaire socialiste et le retard de la seconde, les petites phrases des uns et
des autres, ont tourné en boucle. Peu d’images et de lignes, en revanche, sur l’université d’été du
PCF. Et au PG, quelques citations prises à la volée de Jean-Luc Mélenchon sur le positionnement de
François Hollande, et sur sa proposition d’une « offre publique de débat » adressée à toute la gauche,
du PS au NPA.
Cette dernière aurait pourtant mérité d’être davantage relevée, en tant que nouveauté indéniable
dans le débat à gauche. Car, au-delà de l’affrontement de casting qui a marqué le rassemblement
socialiste de La Rochelle, c’est bien à un problème de ligne politique auquel la gauche est
confrontée pour, non seulement battre Nicolas Sarkozy dans les urnes en 2012, mais aussi la
politique qu’il incarne au service des marchés. Le secrétaire national du PCF, Pierre Laurent, l’a
résumé de son point de vue à l’université d’été des communistes, aux Karellis, en Savoie. Pour lui, la
gauche ne doit pas postuler au pouvoir pour « gérer la crise », mais pour mettre en oeuvre des
solutions « pour en sortir ». Ce qui implique de « briser le tabou de l’augmentation des salaires », de
« reconquérir le pouvoir sur les banques », a-t-il rappelé.
les propositions ne manquent pas
Pour l’instant, ce n’est pas ce débat qui s’impose dans la primaire au PS. Dans la féroce
confrontation qui les oppose, les candidats ont plutôt tendance à rivaliser en renchérissant sur les
gages donnés aux marchés et aux agences de notation pour gagner la note triple A de la « crédibilité
» de leur projet. « En donnant la victoire idéologique à Nicolas Sarkozy qui l’a scotché sur son terrain,
le PS abaisse le niveau général de résistance et de combativité » dans le pays, a mis en garde Jean-
Luc Mélenchon, ce week-end.
Une manière de replacer la confrontation à gauche sur le seul terrain qui vaille : celui du projet, ou
encore des « valeurs », pour reprendre l’expression du psychanalyste Roland Gori, soutien du Front
de gauche, présent ce week-end aux Karellis. À cet égard, les innombrables ateliers thématiques
recensés dans les universités d’été du PS et du Front de gauche montrent que les propositions et les
sujets de discussion ne manquent pas. La profondeur de la crise pose des défis neufs et d’une
ampleur inédite à la gauche, même pour les tenants d’une social-démocratie d’inspiration libérale
assumée jusque-là, comme en témoigne, par exemple, la réflexion entamée par Pierre Rosanvallon
dans son livre la Société des égaux, à paraître au Seuil, sur « l’égalité » à réhabiliter contre «
l’idéologie du mérite » « La gauche a pour mission de ne pas se réduire à être celle qui corrige à la
marge, ou même de façon plus importante, les inégalités de revenus. (…) Elle doit viser à
reconstruire la culture démocratique moderne », expliquait-il dans Libération, ce week-end.

l’Humanité
Politique, mardi 30 août 2011
un «front» plutôt qu’un «parti»
Vendredi, lors d’une conférence de presse à l’issue de l’université d’été du Parti de gauche, Jean-Luc
Mélenchon est revenu sur la forme du Front de gauche. Selon le candidat à la présidentielle de 2012,
un « front » rassemblant plusieurs organisations distinctes, a montré son « efficacité » pour
rassembler et agréger d’autres forces. Ce type de rassemblement, plus souple que celle de la
constitution d’un nouveau parti à l’image de Die Linke en Allemagne, a permis, selon lui, de
rassembler forces politiques et associations. Un positionnement qui converge avec celui porté par
d’autres forces du Front de gauche sur une question qui a suscité un débat entre ses composantes
depuis sa création.
Libération
France, mardi 30 août 2011, p. 13
Le PS y croit, mais la joue humble
Les socialistes comptent sur le ras-le-bol des élus locaux pour conquérir le Sénat.
Laure BRETTON; Matthieu Ecoiffier
La scène se passe en juin au Sénat. Un spécialiste de l’opinion présente les résultats d’une étude sur
le moral des élus locaux au groupe socialiste. A la fin de l’exposé, l’ancien ministre de la Justice de
Mitterrand, Robert Badinter, sénateur des Hauts-de-Seine, résume : «Je n’ai pas compris tous les
détails mais il me semble qu’ils ne sont pas très contents !» En plus de capitaliser sur leur dynamique
lors des derniers scrutins intermédiaires, les socialistes comptent beaucoup, pour faire basculer le
Sénat, sur le ras-le-bol des maires des petites communes, ce tissu d’élus ruraux qui ne se
revendiquent ni de droite ni de gauche, mais qui constituent traditionnellement le vivier électoral de
la droite aux sénatoriales.
La réforme territoriale, les dernières mesures d’austérité, «les transferts de responsabilités sans
transferts de moyens et le manque de considération de Sarkozy pour ces élus va peser», analyse
Christophe Borgel, le «monsieur élections» du PS. «Le pouvoir de la droite est ébranlé, mais est-ce
qu’il y aura jacquerie ou pas, c’est la question», se demande le député de Paris, Jean-Christophe
Cambadélis. Le PS place aussi pas mal d’espoir dans les listes dissidentes de droite.
«Bluff». Prendre le Sénat à huit mois de la présidentielle, tous les socialistes en rêvent mais aucun
n’ose (plus) vraiment le dire. Depuis cet hiver, le ton a changé : après avoir clamé, au futur puis au
conditionnel, que la prise du Sénat serait la première marche vers la victoire en 2012, les ténors du
PS font désormais assaut d’humilité électorale. Elément de langage ou lucidité, tout le monde
s’entend donc pour dire que, à tout le moins, le gouvernement ne pourra plus faire passer les lois
comme il veut après le 25 septembre grâce à la poussée attendue de la gauche.
Personne n’a été dupe du «bluff» du président de la Chambre haute, Gérard Larcher (lire ci-contre).
Contrairement à ce que dit ce dernier, il ne faut pas 32 sièges pour que la gauche prenne le Sénat,
mais entre 23 et 25, affirme le PS. «On devrait en gagner 17 ou 18 mécaniquement, et il y en a une
petite dizaine d’autres qui dépendent du contexte. Donc c’est ouvert», analyse François Rebsamen,
sénateur-maire de Dijon. Surtout qu’en 2008, alors qu’on ne renouvelait qu’un tiers des sièges –
contre la moitié le 25 septembre – la gauche avait fait un bon d’une vingtaine de sénateurs. Cette
année, c’est donc «jouable mais pas assuré», estime Christophe Borgel.
«Contre-productif». Les listes doivent être déposées avant le 16 septembre et les négociations
sont quasiment bouclées entre le PS et ses partenaires. Christophe Borgel confesse «quelques
petits problèmes mais rien de majeur» avec le Parti de gauche (PG) de Jean-Luc Mélenchon, qui
n’a que deux sénateurs sortants. Le PG a demandé à rencontrer le PS le plus tôt possible mais
aucune date n’a été fixée pour l’instant. Pierre Laurent, allié communiste de Mélenchon, a
prévenu qu’avoir des listes autonomes du PG serait «contre-productif pour tout le monde».Le PCF,
lui, ne manque pas une occasion de rappeler qu’il pèse beaucoup plus lourd en termes de grands
électeurs que les écologistes, partenaires particulièrement choyés par le PS.
Du côté d’Europe Ecologie-les Verts (EE-LV), on espère passer de 4 à 9, voire 12 sénateurs. Si tout
s’est globalement bien passé avec le PS, il reste des poches de mécontentement, notamment en
Isère ou dans le Jura, où la fédération PS voudrait imposer deux candidats. Une hérésie pour les
écolos, fervents défenseurs de la parité. Pour David Cormand, chargé des élections à EE-LV, «ces
mecs prennent une énorme responsabilité, car c’est avec ces sièges qu’on pourrait faire basculer le
Sénat».
Midi Libre
GARD_RHOD
Mardi 30 août 2011
Charles Ménard lance sa campagne
LE CHIFFRE
1,50
C’est le prix que peut atteindre le café dans certains établissements de Bagnols. Une bizarrerie
quand on sait que certains torréfacteurs le vendent en direct à 0,80 â?¬ !
LÉGISLATIVESAprès les socialistes Patrice Prat et Alexandre
Pissas, Charles Ménard lancera officiellement sa campagne aux élections législatives sur la troisième
circonscription mercredi matin depuis Bagnols-sur-Cèze.Charles Ménard, membre du Parti de
Gauche, sera candidat sous l’étiquette du Front de gauche de Jean-Louis Mélenchon.

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REVUE DE PRESSE DU LUNDI 29 AOUT 2011 – PARTI DE GAUCHE

Lundi 29 aout
La Montagne
Brive
Brive Ouverture, BRIVE-LA-GAILLARDE, dimanche 28 août 2011, p. Brive-09
Débat sur les services publics : Unanimité sur un constat « effroyable »
Claude Goumy, le secrétaire de la section de Brive, a animé le débat, en matinée, consacré aux
services publics en France, temps fort de cette fête du PCF.
Un débat qui, sans surprise, a suscité une belle unanimité. Hormis l’intervention d’Olivier Dartigole,
on retiendra celle d’Éric Coquerel, secrétaire national du Parti de gauche, conseiller régional en Île de
France mais venu d’Espagnac, en haute Corrèze, où il a des attaches familiales.
Christian Audouin, pour Limousin Terre de gauche, Alain Vacher, le vice-président du Conseil général
et Pascal Bagnarol, secrétaire départemental du Parti communiste ont pris la parole à ce débat où,
bien sûr, le constat d’un « effroyable démantèlement » des services publics est général. Unanimité
encore sur la volonté de faire « machine arrière » et de répondre aux besoins des populations.
Unanimité encore, mais cette fois parmi les simples adhérents, « pour passer à l’offensive et pour ne
pas laisser seul le PS représenter la gauche ».

Centre Presse
RODEZ_CP
Dimanche 28 août 2011
Fête de l’Humanité : les 16, 17 et 18 septembre
Le PCF communique :
« Plus grande fête citoyenne de France, plus grande manifestation culturelle et artistique au monde,
plus grand rassemblement politique – près d’un million de personnes – la fête de l’Humanité 2011
s’annonce exceptionnelle, comparable à celle de 1972, date de la signature du programme commun
de la gauche.Elle l’est par le conteste politique marqué par un événement : l’accord pour la
présidentielle d’un candidat commun aux partis du Front de gauche, Jean Luc Mélenchon. Un Front
de gauche qui ne cesse de s’élargir à d’autres formations comme la Fase ou encore les unitaires du
NPA. Un Front de gauche qui rendra public, à cette occasion, son programme populaire partagé, un
programme présenté comme un pacte vis-à-vis des citoyens et dont l’application changera
radicalement nos vies. Un programme qui affiche une priorité : l’humain.Parce que la politique se
conçoit au sens noble du terme, porteuse d’éthique, de respect des citoyens, elle est aussi culturelle
et festive.Cette année encore et pour 20 â?¬ les trois jours, chacun pourra applaudir Joan Baez,
Yannick Noah, Bernard Lavilliers, Nolwenn Leroy, the Ting Tings, Souad Massi, Gaétan Roussel ou
encore l’humoriste Christophe Alévêque, et bien d’autres…Nous vous invitons à vous inscrire dès à
présent (ce avant le 9 septembre) en téléphonant à la fédération du PCF au 05 65 69 55 00 ou en
nous contactant par mail à :

AFP Infos Françaises
Dimanche 28 août 2011 – 18:30:23 GMT
La Rochelle, boussole du débat politique du week-end
LA ROCHELLE, 28 août 2011 (AFP) – – A six semaines de la primaire PS, l’université d’été de La Rochelle
du PS, aux allures de top départ de leur campagne présidentielle, a suscité ce week-end critiques et
commentaires de tous bords, de Jean-Luc Mélenchon à Marine Le Pen en passant par l’UMP.
Dimanche, sitôt achevé le discours de Harlem Désir clôturant la grand-messe socialiste, un virulent
réquisitoire contre la politique de Nicolas Sarkozy, la contre-attaque de la droite est venue de Valérie
Pécresse.
La porte-parole du gouvernement a ainsi déploré lors de « BFMTV2012/RMC/Le Point » sur BFMTV les
« injures et amalgames » du patron par intérim du PS, qui a établi un parallèle entre le ministre de
l’Intérieur Claude Guéant et Bruno Gollnisch (FN).
D’autres ténors de la majorité s’en sont pris ces trois derniers jours aux socialistes, reprenant le
refrain de la présumée irresponsabilité de leurs discours et promesses en pleine crise des déficits
publics.
En référence à un sondage, Nadine Morano, déléguée générale de l’UMP aux élections, a accusé
vendredi Martine Aubry de « dire non à 60% des Français » en refusant de voter la « règle d’or »
budgétaire à la française que l’exécutif envisage de faire inscrire dans la Constitution.
« Si les socialistes ne veulent pas voter la règle d’or, c’est qu’ils ne voudraient pas se l’appliquer à euxmêmes »,
a renchéri sur le même thème Mme Pécresse. Quant au patron de l’UMP Jean-François
Copé, invité du Grand Jury RTL/Le Figaro/LCI, il a ironisé sur les candidats à la primaire socialistes qui
« se sont tapés pendant tout le week-end ».
Dès samedi, alors que le thème de la jeunesse était évoqué par les candidats PS à La Rochelle, la
secrétaire d’Etat Jeannette Bougrab a défendu l’action du gouvernement et reproché à l’opposition
de faire preuve d' »imposture ».
« La jeunesse attire les démagogues comme le miel attire les mouches », a-t-elle déclaré à l’AFP. « La
jeunesse mérite mieux que ce que propose aujourd’hui le PS », a ajouté Mme Bougrab faisant
allusion aux 300.000 « emplois d’avenir » pour les jeunes, mesure phare du projet socialiste pour 2012.
Le même jour, dans un commentaire plus général, la présidente du Front national, Marine Le Pen, a
ironisé à propos des rivalités internes au PS que « l’unité de façade » ne parvient pas à dissimuler.
« Peu importe » qui l’emportera à la primaire, a-t-elle dit, « parce qu’on ne peut pas dire non plus qu’il
y ait des divergences fondamentales entre les deux (les favoris Hollande et Aubry, ndlr) sur le plan
du projet et du programme qui va être mis en oeuvre ».
A gauche, en l’absence de DSK, qui était sa cible favorite au PS avant sa mise hors course mi-mai
pour l’échéance de 2012, Jean-Luc Mélenchon, coprésident du Parti de gauche, a dû réorienter ses
critiques pour marquer sa différence, et il n’a pas été avare.
Vendredi lors de l’unversité d’été du PCF en Savoie, le candidat du Front de gauche (PCF-PG) a
insisté sur l' »entre-aide » caractérisant ses troupes, loin du « charivari » de La Rochelle où « à la fin
tout le monde se sautera au cou! ».
Alors que la crise économique est désormais omniprésente dans le débat politique, La Rochelle en
a apporté une preuve supplémentaire, M. Mélenchon a aussi accusé le PS de donner « la victoire
idéologique et culturelle à Nicolas Sarkozy » car, « en acceptant la logique de l’austérité, vous faites
baisser le niveau de capacité de résistance de notre peuple ».
Dimanche dans la banlieue de Grenoble, en clôture des « Remue-méninges » de son parti, il en a
rajouté en s’attaquant au « cynisme inacceptable » dont témoigne selon lui François Hollande sur
ces thèmes.
mad/pa/sm

 

Mediapart (site web)
France, dimanche 28 août 2011 – 12:21:59+02:00
Le Front de gauche appelle à organiser la « résistance » en Europe
Igor Gauquelin
Paris – Grenoble, de notre envoyé spécial
Le Front de gauche s’installe les deux pieds dans la campagne présidentielle. Mais chaque pied suit
son propre chemin. Jusqu’à dimanche, le Parti communiste est en Savoie pour son université d’été,
tandis que le reste du Front de gauche est à Grenoble pour son désormais célèbre rendez-vous de «
Remue-Méninges » .
La situation n’est pas de tout repos pour Jean-Luc Mélenchon, contraint de gérer ce grand écart par
des allers-retours en monospace. Mais qu’importe: dans ce moment « pré-révolutionnaire » , le
candidat du Front de gauche est convaincu qu’il représente désormais la seule alternative « crédible
» à la droite pour 2012 (lire son entretien avec Mediapart après sa désignation par le PC, ici).
Ses troupes sont unanimes: François Hollande et Martine Aubry ont fait une erreur fatale en se
prononçant pour une réduction du déficit français à 3% dès 2013. « Est-ce cela que l’on prône quand
on est de gauche? » , interroge Francis Parny (PCF). Les socialistes « ouvrent une fracture dans la
gauche qui va la diviser » , considère Jean-Luc Mélenchon dans les colonnes du Monde (lien payant),
saluant au passage la « précieuserésistance » d’Arnaud Montebourg au PS.
M. Mélenchon prône la « radicalité concrète » . Objectif: ramener de gré ou de force 150 milliards
d’euros pris ces dernières années par le capital au travail, et inverser le rapport de force entre
politique et finance. « Mais qui sont ces gens? » , s’était indigné l’ancien ministrele 11 août sur
France-2, après la décision de Standard & Poor’s de dégrader la note de la dette américaine. Toute la
presse avait repris ces mots. Après un été marqué par de nouvelles victoires des agences de
notation contre les Etats, le Front de gauche a des raisons de se sentir « porté » par les événements.
Pourtant, la « vraie gauche » est cruellement rattrapée par un constat généralisé à toute l’Europe:
électoralement, la crise n’a pour l’instant pas favorisé ses représentants. Suède, Finlande, Portugal:
les conservateurs ont le vent en poupe et les plans de rigueur se généralisent. Les Indignés du sud de
l’Europe peinent à traduire leur mouvement citoyen dans la sphère politique. Pire: après la montée
du Front national aux élections cantonales, l’hypothèse d’une réélection de Nicolas Sarkozy face à
Marine Le Pen continue à être évoquée. Un 21 avril bis, donc.
Irréaliste? « Non » , estime Christian Picquet, leader de la Gauche unitaire (l’une des trois formations
historiques du FG). « La montée du FN et sa ré-incrustation constituent aujourd’hui un immense
danger. » Martine Billard, co-présidente du PG, nuance: « Il n’y a aucune fatalité, juste un électorat
déboussolé et en colère. Le jeu reste ouvert, à nous d’affirmer que nous ne manquerons pas à notre
parole. »
Comment? Certainement pas en prônant l’union sacrée de la gauche au premier tour, selon M.
Picquet. « A tous ceux qui tentent de culpabiliser notre mouvement, je rappelle que Lionel Jospin a
perdu parce qu’il n’a pas su fédérer son propre électorat. Pour installer une dynamique gagnante,
nous aurons besoin de toute la panoplie de la gauche au premier tour. »
Au PG, Eric Coquerel va dans le même sens: « Sans doute faudrait-il moins de candidats mais
l’éparpillement n’est pas le même qu’en 2002. Il y a trois choix à gauche aujourd’hui: sauf énorme
surprise, le PS défendra une politique d’accompagnement de la crise et EELV suit sa route. Le
troisième choix, c’est nous, qui avons réuni six formations politiques sous la même bannière.
Aujourd’hui des militants du NPA nous rejoignent. Donc je pense que nous sommes la seule
candidature unitaire crédible à la gauche. » Il balaie ainsi les candidatures du NPA et de Lutte
ouvrière.
Du côté de la Fase, qui a rejoint le mouvement en cours de route, Clémentine Autain considère qu’il
existe une « forte contestation dans la société. La défiance est considérable à l’égard des élites.
Nous devons donc proposer un bulletin de vote qui fasse sens, contre la ligne Papandréou, pour
battre la droite sur le fond » . Tous rappellent qu’aux dernières cantonales, le FG a affiché un score à
deux chiffres. Autrement dit: les espoirs de la gauche radicale européenne reposent désormais sur le
FG français, dont l’ambition est de prendre la tête d’un front transnational.
C’est d’ailleurs le message véhiculé lors d’un des nombreux ateliers tenus vendredi 26 août au
Remue-méninges. Intitulée « La gauche et les mouvements sociaux face à la crise européenne » ,
une réunion animée par Céline Meneses (PG) regroupait des membres du collectif européen «
Transform! » mais aussi Gerassimos Moschonas, politologue spécialiste de la social-démocratie
européenne et contributeur régulier de Mediapart.
Mme Meneses a noté des « avancées réelles » dans la constitution d’un Front européen: « Le Parti
de la gauche européenne et le Front de gauche français font tout leur possible pour aider les
Marches européennes à franchir les frontières et investir de nouvelles places. Nous apportons notre
aide logistique à la marche engagée. »
Malgré le travail programmatique effectué par les euro-partis de la social-démocratie ces derniers
mois (effort collectif qu’il salue car les propositions sont « plus denses et plus à gauche qu’avant » ),
M. Moschonas note cependant que les logiques nationales continuent de l’emporter: « Les partis
nationaux n’ont pas suivi le Parti socialiste européen. Zapatero était aux abonnés absents, et
Papandréou n’a pas relayé la parole une fois revenu en Grèce. J’en conclus que le système
polycentrique propre à l’UE se transpose jusque dans les europartis. » Constat d’échec.
Le programme présidentiel du Front de gauche sera dévoilé à l’occasion de la Fête de l’Humanité, en
septembre. Si le livre programmatique est déjà chez l’éditeur, les militants continuent de disserter à
Grenoble, dans des dizaines de colloques brassant toutes les questions, du foot-système à la gestion
publique de l’eau, en passant par les banques, le protectionnisme et « Sarkozy le croisé » .
« On veut une campagne basée sur une implication citoyenne forte, traduit Eric Coquerel. Le
programme doit continuer à vivre, rien ne sera figé. »
C’est à ce prix, selon Clémentine Autain, que le FG « fera entendre sa voix. Nous devons repenser la
mise en mouvement des forces sociales dans l’espace politique » . Comment faire une campagne
efficace avec seulement « 3 millions d’euros » , dixit Jean-Luc Mélenchon? Le modèle est celui qui
avait conduit au rejet du Traité constitutionnel, en 2005, et qui avait vu la naissance partout en
France de comités locaux autonomes. Le communiste Olivier Dartigolles attend impatiemment la
tenue dès septembre d’assemblées citoyennes: « J’ai une envie folle de voir notre programme
débattu sur la place publique par tout un chacun. N’attendons pas que le peuple soit un simple
supporter. »
Dimanche, Jean-Luc Mélenchon tentera d’attiser la flamme dans son discours de clôture. Une
occasion pour lui de faire oublier les dernières rancÅ?urs liées à l’absence de candidat communiste
à l’élection présidentielle en 2012.

 

La Voix du Nord
Toutes éditions
Dimanche 28 août 2011, p. UNE-TOUTES_37
FRONT DE GAUCHE
Face à une nouvelle concurrence à gauche, Mélenchon savoure « d’avoir eu raison avant tout le
monde »
Ils se croisent régulièrement dans les manifs lilloises. Alors quand ils s’aperçoivent sur les marches
de l’université grenobloise, ils sont comme deux Ch’tis se retrouvant dans le même camping : « Mais
qu’est-ce que tu fais là ? » En l’occurrence, le syndicaliste SUD Vladimir Nieddu intervient dans un
débat sur l’hôpital. La conseillère régionale Nord – Pas-de-Calais de la Gauche unitaire (GU), Nicole
Taquet-Leroy, est venue enrichir sa colère et son argumentaire. Mais aussi, avoue-t-elle, cueillir des
petites phrases, des bisbilles. Or, contrairement à Clermont (les Écolos) et surtout La Rochelle (PS),
ce Remue-Méninges du Parti de Gauche s’y livre peu. « Nous avons réussi à départager notre
candidat avant l’été, sans qu’il y ait trop de sang sur les murs. Ce n’était pas simple. Maintenant,
nous sommes sur une rampe de lancement », justifie, pas peu fier, Laurent Matejko, l’un des élus
PG au conseil régional Nord – Pas-de-Calais. La campagne, qui sera un peu plus lancée ce matin avec
le meeting du candidat du Front de gauche (PG, PCF et GU), Jean-Luc Mélenchon, sera organisée
autour d’assemblées citoyennes. Sur des thématiques, dans des quartiers. « Il faut que d’ici à
novembre, elles aient réussi à mettre le feu à la plaine », brûle le leader. Persuadé que « la
révolution citoyenne », son leitmotiv, aura lieu. Le printemps arabe, la mobilisation en Israël. Ces
exemples, au sens premier du terme, il les a répétés ces deux premiers jours.
Dans les ateliers
On voit Mélenchon assister à des ateliers. Un détour par celui sur le FN. Lui qui a milité pour son
interdiction est désormais décidé à lutter point par point contre le parti de Marine le Pen. Puis un
saut au débat sur la précarité. « À éradiquer ». Dans le programme partagé qui sera présenté à la
Fête de l’Humanité du 16 au 18 septembre, figure la limitation d’avoir recours aux contrats
précaires à hauteur de 5 % pour les grandes entreprises et 10 % pour les petites. Infaisable, utopiste ?
Comme d’autres de ces idées. Là, Mélenchon se régale. Dans le contexte de la crise estivale, Eva Joly,
mais aussi Montebourg et son tout doux sur l’austérité voire, ce week-end, Royal et son «
indignation » et Hollande qui dit aux riches « nous arrivons ». Tous se rendent sur son terrain. Mais
facétieux, il répond à ceux qui lui demandent s’il ne craint pas cette concurrence qu’au contraire, il
savoure d’avoir eu raison avant tout le monde. « Il est midi dans ma cour ». Prenant même des airs
sévères pour dire que l’heure est si grave que ses idées ont besoin de tous, au-delà des intérêts de
boutique. Mais « tous », chacun de son côté. À GRENOBLE, PAR LAURENT DECOTTE

 

L’Est Républicain
Toutes
IG – France-Monde, dimanche 28 août 2011, p. IG42
Politique Parti politique
« Il est midi dans ma cour ! »
Le reportage a grenoble de jean-pierre Tenoux
L’EXPO DES TOILES de Liliane Guillerm donne le ton. Le thème du pauvre petit cireur de chaussures,
méprisé au point qu’un riche client pose par mégarde son pied sur sa tête au lieu du tabouret, y est
décliné à foison. Au dehors, une roue de la fortune, version Front de Gauche, ne fait rien gagner,
sauf le droit d’en apprendre plus sur les « nantis pollueurs », les « évadés fiscaux », le « FMI
affameur ». Entre l’une et l’autre, le militant va et vient, vêtu souvent d’un tee-shirt au slogan
combatif, de teinte rouge ou noire. Logique, puisque le « Remue-méninges » des amis de Mélenchon
a choisi l’université Stendhal à Grenoble pour ses débats.
« Culture de résistance »
Ici, chacun met la main à la pâte. « En juin, nous avons embauché notre premier salarié à mi-temps…
», rigole Martine Billard, coprésidente du Parti de Gauche, l’une des cinq parlementaires de la
formation. Le reste repose sur des bénévoles. « L’ambiance y gagne en fraternité et en authenticité
», juge-t-elle. « Les gens ne viennent pas militer chez nous pour avoir des postes, pour investir les
institutions et satisfaire des ambitions. Ils ne sont là que pour se battre ».
Afin de les y préparer, une cinquantaine d’ateliers sont organisés. « Faut-il faire la guerre aux
journalistes ? » rencontre son succès d’estime à la base, mais Jean-Luc Mélenchon n’en fait plus un
credo définitif, candidature présidentielle oblige.
Adoubé par le Parti communiste, il s’attache à mettre en valeur ses « différences ». Avec l’université
d’été de La Rochelle en ligne de mire. « Sarkozy a la main », pense-t-il. « Il a fait baisser le niveau de
combativité et réussi à scotcher les socialistes avec sa règle d’or. Le PS mérite le triple A de
l’austérité. Mais une culture de résistance est en train de se développer ».
« Tous populistes ! »
Que François Hollande menace « les riches » le ferait sourire « si la situation n’était pas aussi grave
». Il y voit comme une revanche. « Quand moi seul le disais, c’était du populisme. Aujourd’hui, ils
sont tous populistes », se réjouit-il. « C’est bel et bon, il est midi dans ma cour ! » L’inflexion sociale
du propos d’Eva Joly, « plus proche du discours du Front de Gauche que de celui du PS », la
convergence de « paradigmes » avec Montebourg et la mobilisation syndicale lui font espérer qu’il
est « moins isolé » qu’il n’y paraît. « La riposte au plan de Fillon » serait donc possible… s’il n’était
exclu des discussions entamées par les socialistes.
Alors, Jean-Luc Mélenchon poursuit son chemin et ne se « soumettra pas » aux exigences de cette
primaire qui ne le concerne pas. En guise de sondages, « je me fie à ma grenouille et à mon poulpe »,
répond-il. Si le vainqueur de la compétition initiée par le PS veut négocier un jour avec lui, il devra y
mettre le prix, surtout en matière de taxation des revenus. « Faire du Papaandréou, c’est à la portée
de tout le monde, mais faire du Mélenchon, c’est plus difficile… », prévient-il.
Reuters économique, le Point.fr
Dimanche 28 août 2011 – 13:55:07 GMT
2012-Mélenchon tend la main au PS, sans taire ses critiques
PARIS, 28 août (Reuters) – Jean-Luc Mélenchon, candidat du Front de gauche à l’élection
présidentielle, a lancé dimanche « une offre de débat public » au Parti socialiste et aux autres forces
de gauche, tout en fustigeant « le cynisme inacceptable » du favori socialiste du moment, François
Hollande.
Concluant à Grenoble (Isère) un « remue-méninges », pendant de l’université d’été du PS à La
Rochelle (Charente-Maritime), le coprésident du Parti de gauche a prôné le rassemblement mais pris
soin de se démarquer du PS, notamment dans ses réponses à la crise.
Dans ce discours qui marquait sa rentrée politique, Jean-Luc Mélenchon a en outre appelé à la lutte
sociale dès cet automne, « un automne de combat » pour « commencer à faire reculer le pouvoir de
droite » en vue du scrutin de 2012.
« Il n’y a pas de victoire possible pour la gauche sans rassemblement », a-t-il lancé tout en excluant
par avance les « arrangements en catinimi dont on entend parfois dire qu’ils ont commencé ».
« Je prie qu’on cesse de se référer uniquement aux opérations politiciennes qui nous sont proposées.
Non, ce qu’il s’agit de rassembler, ce ne sont pas les appareils, ce ne sont pas les états-majors (…),
c’est le peuple », a-t-il souligné.
« Je ne veux pas que nous passions notre campagne dans une espèce d’isolement mutuel », a-t-il
poursuivi.
« Je fais une offre publique de débat à tous nos partenaires de gauche, qu’il s’agisse de nos
camarades du NPA (Nouveau parti anticapitaliste, NDLR) ou de nos camarades socialistes », a-t-il dit
sous les applaudissements. « Je vous en prie, acceptez le débat ».
COURSE AU PLUS AUSTÈRE
Dénonçant la crise de la dette européenne comme un « prétexte », à l’instar des politiques
d’austérité engagées dans la zone euro, Jean-Luc Mélenchon a dénoncé « la course à savoir ‘lequel
est le plus austère par rapport à l’autre' », compétition qui se joue selon lui dans un PS « à genoux ».
A cet égard, il s’en est pris avec virulence à François Hollande, le seul prétendant à l’investiture
socialiste qu’il ait cité dans son discours. Le député de Corrèze est pour l’heure le favori des
sondages pour la primaire des 9 et 16 octobre.
« C’est lui qui a engagé cette compétition, c’est lui (…) qui a dit qu’il fallait geler et sanctuariser les
effectifs de l’Education nationale » au niveau de 2012, a dit le candidat du Front de gauche sous les
sifflets de la salle.
François Hollande, a-t-il insisté, fait preuve d' »un cynisme inacceptable » pour avoir ramené au PS le
curseur de réduction du déficit public français à 3% du produit intérieur brut (PIB) de « de 2017 à
2014, puis 2013 ».
Un cynisme, a-t-il poursuivi, « qui consiste à aller à La Rochelle (dire) qui si tout le débat est entre
l’austérité de droite et l’austérité de gauche, alors c’est la démocratie elle-même et l’Europe qui sont
en cause ».
« On ne rassemblera rien ni personne avec une telle méthode », a-t-il ajouté.
Le maire socialiste de Lyon Gérard Collomb, qui soutient François Hollande, a réagi avec prudence à
l’invite de Jean-Luc Mélenchon.
« Toutes les mains tendues sont bonnes à prendre », a-t-il déclaré sur i-télé, mais il a invité à prendre
garde à « la main qui veut blesser ».
Le Progrès (Lyon)
69W; JUR; HTL; LOI; AIN; RHO
IG – France-Monde, dimanche 28 août 2011, p. IG5
Mélenchon à l’université d’été du PCF : « Ici, on n’est pas en compétition »
À son arrivée à l’université d’été du Parti Communiste Français aux Karellis (Savoie), Jean-Luc
Mélenchon a savouré « ce moment apaisé et tranquille », en contemplant les montagnes : « Je
n’envie pas l’ambiance qu’il y a ailleurs ! »
Accueilli par le numéro un communiste Pierre Laurent, le coprésident du Parti de Gauche a tenu à
afficher sa sérénité loin du « charivari » du port charentais : « Ici, on n’est pas en compétition, on
s’entre-aide, on travaille ».
Toujours soucieux de ne pas froisser les « camarades » communistes, Jean-Luc Mélenchon a affirmé,
souriant : « Notre force au Front de gauche, c’est notre capacité à s’additionner ».
C’est d’ailleurs aux côtés d’André Chassaigne (PCF), son rival à la mini-primaire du Front de gauche,
qu’il est entré dans la salle du meeting devant 400 militants. Applaudissant ostensiblement le
discours de Pierre Laurent, opposé à la cure d’austérité décidée par le gouvernement, M. Mélenchon
s’est quant à lui concentré sur l’attaque du PS. Un parti qu’il accuse de ne « pas aider la gauche en
donnant la victoire idéologique à Nicolas Sarkozy ». Et d’ajouter : « En acceptant la logique de
l’austérité, vous faites baisser le niveau de capacité de résistance de notre peuple ».
La jouant modeste en écartant le culte du candidat, l’ex-socialiste s’est amusé devant les
communistes : « Je regrette le moment où je pouvais dire je. Désormais, en assumant le « nous », je
dois me demander à chaque instant si vous êtes d’accord ! », a-t-il fait valoir, suscitant rires et
applaudissements.

 

AFP Infos Françaises
Dimanche 28 août 2011 – 13:15:35 GMT
Mélenchon ouvre le dialogue avec le PS, en mettant Hollande à part
GRENOBLE, 28 août 2011 (AFP) – – A huit mois de la présidentielle, Jean-Luc Mélenchon, candidat du
Front de gauche (FG), a donné de la voix dimanche contre l’austérité, laissant la porte ouverte au
dialogue avec le PS tout en mettant à part François Hollande dont il a critiqué le « cynisme » dans la
crise.
Devant un millier de militants déployant drapeaux français et du FG à La Halle Clemenceau de
Grenoble en clôture des « Remue-méninges » du Parti de gauche, le coprésident du PG, avec son ton
de tribun, a mis « en garde les puissants et dominants » dont les décisions pourraient faire « lever des
vents violents ».
Interpellant le Parti socialiste, après des mois de critiques acerbes, l’eurodéputé a assuré que « le
Front de gauche ne mène aucune guerre » à personne à « condition qu’on le respecte et qu’on
accepte de débattre avec lui des sujets qu’il propose et des perspectives qu’il ouvre ».
Se disant « lassé d’être harcelé » sur ses préférences dans la primaire socialiste, il a assuré « respecter
le PS dans sa démarche », lui qui avait qualifié de « PMU politique » ce processus il y a quelques mois.
Et de proposer une « offre publique de débat » aux « partenaires de gauche », du NPA aux « camarades
socialistes » car en 2012, il n’y a « pas de victoire possible pour la gauche sans rassemblement » et « le
goût de la compétition » ne doit pas faire « oublier la préoccupation de l’intérêt général ».
Mais l’ex-sénateur PS s’en est durement pris à François Hollande et son « cynisme inacceptable ».
Privé du « bon docteur Strauss-Kahn », c’est vers l’ex-premier secrétaire du PS que ses critiques se
sont concentrées, le candidat à la primaire ayant, selon lui, « engagé la compétition » de l’austérité
avec ses déclarations sur un retour à un déficit de 3% en 2013. Or Martine Aubry s’est engagée
également sur les 3% en 2013.
« On se rassemblera rien ni personne avec une telle méthode », a lancé l’ex-ministre, désireux de « ne
pas gouverner comme nous l’avons fait dans le passé » mais « autrement », « de bas en haut, plutôt que
de haut en bas ».
S’il arrive au pouvoir, a-t-il promis, « les peuples ne paieront pas un euro » de cette crise. « Doivent
exclusivement payer ceux qui peuvent » (banques, entreprises du CAC 40), a-t-il fait valoir,
souhaitant notamment la « titularisation séance tenante des 850.000 précaires de la fonction
publique » et la taxation des revenus du capital à égalité avec ceux du travail.
« Nous ne sommes pas candidats au concours du meilleur gestionnaire de la crise! », avait auparavant
souligné Pierre Laurent (PCF) au côté de Christian Picquet (Gauche unitaire) et Clémentine Autain (La
Fédération).
Au cours du week-end, partagé entre Grenoble et la Savoie où étaient réunis ses alliés communistes,
M. Mélenchon avait martelé que la dette était « un prétexte » pour l’austérité, estimant que la Banque
centrale européenne pouvait « éteindre l’incendie » en prêtant aux Etats aux mêmes taux qu’aux
banques.
« Faire Papandreou c’est à la portée de tout le monde, faire Mélenchon c’est plus difficile! », a-t-il dit
aux journalistes, distribuant à nouveau les bons points à Eva Joly (Europe Ecologie-Les Verts) et
Arnaud Montebourg (PS) dont les discours montrent qu' »on n’est pas isolés ».
Lors du meeting grenoblois, dénonçant la « planification de l’austérité » du gouvernement et le « coup
d’Etat financier » européen où « chaque pays est au garde-à-vous » de la règle d’or, M. Mélenchon en a
appelé à « la résistance de (s)a patrie républicaine ». Avec un mot d’ordre : « l’humain d’abord ».
« La révolution citoyenne aura lieu », a-t-il lancé, longuement applaudi, avant que ne résonne dans la
Halle, L’Internationale, puis La Marseillaise et la chanson « on lâche rien ».

 

Nord Littoral
Dimanche 28 août 2011, p. 35
Elections sénatoriales Mélenchon dénonce les « abus » du PS
A un mois des élections sénatoriales, le Parti de gauche de Jean-Luc Mélenchon dénonce un «abus de
position dominante» du Parti socialiste, l’accusant de vouloir l’évincer du Sénat, tout en privilégiant
Europe Ecologie-Les Verts. Un département cristallise les critiques du PG : l’Essonne où M.
Mélenchon avait été élu, sous l’étiquette PS, avant de quitter le Sénat pour rejoindre le Parlement
européen avec le Front de gauche PCF-PG et passer la main à Marie-Agnès Labarre (PG) au Palais du
Luxembourg. Sur la liste de ce département où le PG déplore de n’avoir pas été invité aux
négociations, c’est Jean-Vincent Placé, homme fort d’Europe Ecologie-Les Verts qui a pris la tête de
liste, devant Claire-Lise Campion (PS) et Bernard Vera (PCF. Les sortants de l’élection de 2004 étaient
deux socialistes et un communiste. «On ne demande que ce qui est à nous», dit Jean-Luc Mélenchon
qui réunit jusqu’à dimanche les «remue-méninges » du PG à Saint-Martin d’Hères (Isère). Il dénonce
l’«abus de position dominante» du PS mais aussi l’entente avec EELV qui a déjà fait «éliminer des
conseillers généraux sortants» à la gauche de la gauche aux cantonales. Au PG qui n’a au total que
deux sénateurs sortants, on menace toujours de déposer une liste dissidente dans ce département
mais aussi, pour faire monter la pression, dans les Hauts-de-Seine, le Val d’Oise ou encore à Paris où
Pierre Laurent, numéro un du PCF, devrait être en 9e position sur une liste d’union de la gauche…

 

Midi Libre
CATALAN_ML; LOZERE; RODEZ_ML; MILLAU; CARCA_ML; NARBONNE_ML; ALES; GARD_RHOD;
NIMES; BEZIERS; SETE; LODEVE; LUNEL; MONTPELLIER
Dimanche 28 août 2011
Mélenchon, l’offensive tranquille
GABRIEL LÉON
Il a choisi l’offensive tranquille. Jean-Luc Mélenchon, candidat du Front de gauche à l’Élysée, peaufine
son image. Il montre qu’il est « au travail » pour 2012 avec ses alliés communistes à l’opposé du
« charivari » des socialistes à La Rochelle, et dénonce l’« hégémonie » du PS et son « ralliement » aux
dogmes financiers.À son arrivée à l’université d’été du PCF aux Karellis (Savoie), M. Mélenchon,
accueilli par le n°1 communiste Pierre Laurent, a savouré « ce moment apaisé et tranquille » face aux
montagnes.
« Je n’envie pas l’ambiance qu’il y a ailleurs ! », a-t-il ajouté, allusion à l’université d’été du Parti
socialiste. « Ici, on n’est pas en compétition, on s’entre-aide, on travaille », a ajouté le coprésident
du Parti de gauche, voulant afficher sa sérénité loin du « charivari » du port charentais où « à la fin
tout le monde se sautera au cou ! », a ironisé l’eurodéputé. Leur primaire et les querelles d’ego ?
« C’est plutôt consternant mais ce sont leurs affaires », a dit calmement l’ex-sénateur PS. Les 3 % de
déficit et l’éducation Tout sourire, M. Mélenchon a affirmé que « ce qui fait notre force, c’est notre
capacité à s’additionner », parlant de synergie du Front de gauche.À ses côtés, Pierre Laurent,
également « mobilisé » face aux annonces anti-crise du gouvernement, a souligné que tous les
communistes étaient « unis autour de la candidature commune ».Sur le fond, le parti de gauche n’est
pas tendre face au PS : « On savait que Martine Aubry s’était ralliée à l’aberrante réduction du déficit
à 3 % dès 2013. Ce nouveau dogme de la dette lui sert aujourd’hui de prétexte pour refuser de
donner à l’éducation nationale les moyens », dénonçait-il vendredi.Mme Aubry avait dit au Parisien
qu’il faudra « accepter qu’il y ait plus d’élèves par classe là où les enfants vont bien, et moins d’élèves
là où ils ne vont pas bien ».Hier, Jean-Luc Mélenchon réunissait à Saint-Martin d’Hères (Isère), les «
remue-méninges » du PG. Il y a dénoncé l’« abus de position dominante » du PS et son entente avec
EELV qui a déjà fait « éliminer des conseillers généraux sortants » PG aux cantonales. Il reproche au
PS de vouloir éliminer le PG du Sénat au bénéfice d’EELV et menace de monter des listes
concurrentes.

 

Lundi 29 Aout 2011Libération
Événement, lundi 29 août 2011, p. 4
Valls et Montebourg persistent à vouloir exister
Les deux outsiders de la primaire tentent tant bien que mal de s’imposer dans la course à la
candidature PS.
Laure BRETTON; Laure Equy; Envoyées spéciales à La Rochelle Laure Bretton et Laure Equy
Unis contre les éléments et les éléphants. Samedi, les deux outsiders de la primaire, Manuel Valls sur
l’aile droite et Arnaud Montebourg dans le couloir gauche, ont brièvement fait cause commune à La
Rochelle, en se réfugiant sous le même auvent pour s’abriter d’une giboulée. A part vouloir être au
sec, les deux «petits» candidats ont un autre point commun : la difficulté d’exister face aux poids
lourds.
Solo. Samedi soir, à l’entrée du restaurant le Yachtman, pendant que Valls accueillait sa trentaine de
partisans, les caméras vibrionnaient autour de Hollande devant l’ancienne criée aux poissons,
épicentre des débats. Après avoir bataillé tout l’été pour obtenir des débats télévisés, Montebourg
et Valls ont dû samedi reprendre leur bâton de pèlerin : Europe 1 n’avait installé que trois fauteuils,
pour Hollande, Aubry et Royal, autour de la table de son Grand Rendez-vous. «Ce n’est pas évident,
concède Ali Soumaré, porte-parole de Valls. On sent dans les retours presse qu’on parle surtout du
choc Aubry-Hollande.»
A part ce combat pour exister, tout oppose les deux hommes dans leur approche de la primaire. A la
traîne dans les sondages, Valls se motive en estimant que «la lucidité n’est pas contradictoire avec
l’énergie et le volontarisme». Pour «peser dans les débats», il n’hésite pas à pilonner le projet
présidentiel du PS. La retraite à 60 ans, les 300 000 emplois d’avenir, il n’y croit pas et le fait savoir.
En revanche, la règle d’or des finances publiques proposée par la droite, il a fait mine d’être pour,
avant de se ranger à la ligne de son parti. Pas question de donner un blanc-seing à Nicolas Sarkozy.
Et alors que le Financial Times tire à boulets rouges sur la stratégie du président français, The
Economist a, pour sa part, loué le solo de Valls sur ce dossier. «Si la presse britannique dit du mal de
Sarkozy et du bien de moi, c’est qu’il doit y avoir un peu de vrai», glisse le héraut de la «gauche
moderne». «Faire du rétablissement des finances publiques une fin en soi, c’est une politique libérale
classique», tacle un proche d’Aubry.
De l’autre côté de l’échiquier, arrivé à La Rochelle à bord de sa «caravane de la primaire», – sa vieille
Renault Espace -, après un mini-tour de France, Montebourg croit à sa qualification. Le député de
Saône-et-Loire est persuadé de pouvoir «turbuler» le système et parvenir au second tour, pour se
frotter à Hollande ou Aubry, qu’il juge interchangeables, en devançant Royal.
«Monomaniaque».Les Français sont prêts à «abandonner les vieilles recettes», martèle le candidat
de la «nouvelle France». Ce qui le rend si confiant ? «Là, on parle de la France, pas de la novlangue
socialiste», résume le quadra. Ses adversaires lui reconnaissent constance et pugnacité. «Arnaud est
un monomaniaque : il y a eu la VIe République, Chirac en prison, la primaire et maintenant la
démondialisation», liste un ténor du PS. A force de bouquins (deux en six mois) et de meetings, le
thème s’est installé dans la primaire, permettant à Montebourg d’engranger les louanges de
Chevènement et Mélenchon.
Loin du créneau de la rigueur, Montebourg estime qu’on «ne battra pas Sarkozy en promettant
l’austérité à ceux qui n’ont que leur travail pour vivre». Lui veut mettre sous tutelle les banques dès
son arrivée au pouvoir et lutter contre la corruption «pas seulement dans les Bouches-du-Rhône».
La castagne ne lui fait pas peur. Aussi l’ancien avocat a-t-il prévu une visite fin septembre à Marseille
sur les terres de Jean-Noël Guérini, dont il pourfend le «clientélisme». De quoi «turbuler».

 

l’Humanité
Cuisine, lundi 29 août 2011
« La dette publique en enrichit certains » « Les grands groupes ne paient quasiment pas d’impôts »
« En finir avec le présidentialisme, rendre le pouvoir au peuple » « La perspective se construira par
un travail d’éducation » « On ne peut se contenter de réduire la dette » « On ne battra pas Sarkozy
en promettant la rigueur »
Propos recueillis par Frédéric Durand, Mina Kaci et Lina Sankari
Julia, militante du PCF en Seine-Saint-Denis.
« Dans cette crise, une fois de plus, ce sont les mêmes qui trinquent, les gouvernements agissent
avec un tel mépris et nous imposent l’austérité en nous faisant croire qu’ils oeuvrent pour l’intérêt
général. On nous vend la dette publique comme un sacrifice que nous devons faire alors qu’elle en
enrichit certains. Il y a quelque chose qui cloche là-dedans, et c’est tellement injuste sque ça en
devient visible. »
Ingrid, militante du PCF en Val-de-Marne.
« On nous parle beaucoup de fiscalité. Les impôts sont un élément pour financer la solidarité, mais
on se rend compte que les ménages sont étranglés, que de plus en plus de petites entreprises sont
obligées de mettre la clé sous la porte, de grands groupes comme Total, qui font des bénéfices
invraisemblables, ne paient quasiment pas d’impôts ! »
Hadrien, militant du Parti de gauche, étudiant à Sciences-Po Paris.
« Il faut un retour de la démocratie dans le pays. Il faut en finir avec le présidentialisme et les
dérives d’un système à bout de souffle, de corporatisme, d’enrichissement et de corruption éhontée.
C’est pour cela que le Parti de gauche prône une constituante. Il faut rendre le pouvoir au peuple.
Autre mesure essentielle : répartir à tout prix autrement les richesses produites dans le pays. »
Anne, militante du Parti de gauche, sans travail.
« Je ne crois pas aux miracles, ni à l’homme providentiel. Il me semble que la perspective politique
peut se construire avec un travail d’éducation populaire. Je crois davantage à la propagation des
idées pour transformer la société. Il appartient aux militants, qui sont des personnes de conviction,
de faire cette chose si simple mais si essentielle à mes yeux. »
Anne, militante du PS en Isère.
« Il faut s’attaquer à la relance économique, via le financement de projets industriels. C’est
seulement de cette manière que nous relancerons la création d’emploi et redonnerons espoir aux
jeunes qui ne croient plus en la politique. C’est le premier signe qui doit être envoyé. On ne peut se
contenter de réduire la dette, même si c’est très important. »
Francesca, militante du PS, étudiante en Haute-Garonne.
« On ne battra pas la droite sarkozyste et on ne résoudra pas la crise en promettant la rigueur à
ceux qui n’ont que leur travail pour vivre. Il faut sortir de ce débat imposé par la majorité et changer
les règles du jeu. Taxer les transactions financières, supprimer les cadeaux fiscaux, d’accord, mais il
faut également que l’État, les collectivités investissent dans des projets d’avenir comme l’énergie. »

 

Paris-Normandie
Vernon Les Andely-Gisors
Evreux, lundi 29 août 2011, p. Vernon Les Andely-Gisors_11
Premiers de la classe
POLITIQUE. Hier, les sections ébroïciennes du Parti communiste ont fait leur rentrée lors d’un repas
champêtre.
R. M.
A quelques jours de la rentrée scolaire et de la Fête de l’Humanité (16, 17 et 18 septembre), où les
communistes de l’Eure seront présents (avec un stand de tarterie normande !) comme chaque
année, ceux de la cellule de La Madeleine et de la section d’Evreux organisaient, hier à Trangis, leur «
repas fraternel », synonyme de rentrée politique.
Et c’est sur un ton très offensif que les communistes sont les premiers à faire leur rentrée sur Evreux.
« Construire du neuf »
Au menu de cette 20e édition du repas fraternel, les dernières mesures fiscales du gouvernement
Fillon, le rassemblement en soutien aux salariés de M-Real à Alizay, la campagne nationale du PCF
contre la vie chère, « avec parmi les revendications, l’augmentation des salaires et des minima
sociaux, la baisse des prix et des loyers, la taxation supplémentaire des revenus du capital… », a
détaillé José Lahaye, responsable de la section d’Evreux et adjoint au maire d’Evreux chargé des
sports. L’élu n’a pas manqué aussi de revenir sur l’épisode qui a vu un autre adjoint communiste,
Thierry Desfresnes, privé de délégation par Michel Champredon, après avoir refusé la taxe sur les
ménages mise au vote à l’Agglo d’Evreux. « Les délégations ont été rendues le 6 août dernier », a
rappelé José Lahaye, parlant « de bras de fer » et remerciant tous ceux qui avaient apporté leur
soutien à l’élu communiste en disgrâce. Les dizaines de militants présents ont répondu à cette
nouvelle par une salve nourrie d’applaudissements. « Il reste encore quelques petites choses à
rétablir », a toutefois précisé l’adjoint.
Responsable départemental, Christian Jutel a évoqué les prochaines échéances, élections
présidentielles et législatives de 2012 et leurs objectifs : « Virer Sarkozy et construire du neuf avec de
vraies valeurs de gauche ». Avant de jeter une pierre dans le camp des socialistes : « A entendre leurs
candidats aux primaires, on n’est pas très rassurés quant à leur volonté de changer vraiment les
choses ».
Rappelons que c’est Jean-Luc Mélenchon, député européen et président du Parti de Gauche, qui a
été désigné par les communistes français pour les représenter au nom du Front de Gauche.
AFP Infos Françaises

 

Lundi 29 août 2011 – 02:17:00 GMT
[L’AMBITION DU FRONT DE GAUCHE ET LA TACHE DE LA GAUCHE…]
PARIS, 29 août 2011 (AFP) – – L’AMBITION DU FRONT DE GAUCHE ET LA TACHE DE LA GAUCHE
L’Humanité (Jean-Paul Piérot)
« (…)Ces trois jours ne furent pas émaillés de petites phrases mais emplis de grandes et concrètes
propositions qui seront présentées aux citoyens lors de la Fête de l’Humanité les 16, 17 et 18
septembre. Elles visent à affranchir la société de la férule des marchés financiers et de la course à la
note AAA. Car, devait le marteler Pierre Laurent, « nous ne sommes pas candidats au concours du
meilleur gestionnaire de la crise ». Le Front de gauche veut rendre au mouvement progressiste
l’ambition qui fait actuellement défaut au Parti socialiste. Après trois années d’existence, ancré
désormais dans la vie politique, le Front de gauche se veut radical, franchement attaché à la
transformation sociale et s’adressant à tous les électeurs de gauche, notamment socialistes. La
théorie des deux gauches est révolue. Il n’y a pas d’adversaire à gauche. Et Jean-Luc Mélenchon va
plus loin, appelant le PS au débat, comme le NPA. Tant il est vrai que pour battre Sarkozy, la gauche
doit être armée et rassemblée. »

 

l’Humanité
Cuisine, lundi 29 août 2011
L’ambition transformatrice
Par Jean-Paul Piérot
La gauche a-t-elle une juste conscience des responsabilités historiques qui lui incombent dans la
perspective de l’élection présidentielle de 2012 ? Après cinq années de sarkozysme qui laissent la
France dans un état économique et social calamiteux et constituent la pire période de régression
sociale depuis 1945, la question qui va être posée aux Français, c’est : « stop ou encore ? » Or, si le
monde du travail, les jeunes précarisés, les plus de quatre millions de chômeurs ne sont pas en
mesure d’entrevoir un autre avenir, toutes les manoeuvres, les mystifications que la droite va
multiplier pourraient sauver la mise à un président pourtant fortement décrédibilisé.
Ce n’est pas à La Rochelle qu’ont été formulées les réponses à la hauteur de l’enjeu mais en Savoie et
en Isère où le Front de gauche s’est mis en ordre de bataille. L’université d’été du Parti socialiste en
effet ne peut que décevoir les citoyens de gauche qui attendaient autre chose que les échos
hypermédiatisés de la compétition entre les concurrents à la primaire, les petites phrases, la
mobilisation d’une écurie contre l’autre. À l’ouest, il n’y avait rien de nouveau et ce goût de déjà-vu
doit être amer aux nombreux militants du PS qui étaient venus sur les bords de l’Atlantique pour y
puiser des arguments, des idées fortes afin de construire une victoire de la gauche solide et pérenne.
Au moment où Nicolas Sarkozy agite le chiffon rouge de la dette pour réduire les dépenses utiles à
la société, comprimer la consommation et étouffer la croissance, le Parti socialiste en reste à
promouvoir une répartition plus équitable de sacrifices dans le cadre du dogme du retour aux 3 % de
déficits publics en 2013 ou 2014. L’enjeu d’aujourd’hui n’est pas entre l’austérité juste et une
austérité « à visage humain », mais entre une politique d’adaptation à la crise ou de sortie de crise.
C’était bien de sortie de crise dont il a été question aux journées estivales du PCF et du Parti de
gauche et au meeting du Front de gauche hier matin, à Grenoble, qui, à maints égards, ressemblait
aux premiers rassemblements de la campagne du « non » à la constitution libérale de l’Europe. La
gauche de transformation sociale a affiné ses propositions que son candidat commun, Jean-Luc
Mélenchon, va défendre dans une campagne collective et citoyenne. Ces trois jours ne furent pas
émaillés de petites phrases mais emplis de grandes et concrètes propositions qui seront présentées
aux citoyens lors de la Fête de l’Humanité les 16, 17 et 18 septembre. Elles visent à affranchir la
société de la férule des marchés financiers et de la course à la note AAA. Car, devait le marteler
Pierre Laurent, « nous ne sommes pas candidats au concours du meilleur gestionnaire de la crise ».
Le Front de gauche veut rendre au mouvement progressiste l’ambition qui fait actuellement défaut
au Parti socialiste. Après trois années d’existence, ancré désormais dans la vie politique, le Front de
gauche se veut radical, franchement attaché à la transformation sociale et s’adressant à tous les
électeurs de gauche, notamment socialistes. La théorie des deux gauches est révolue. Il n’y a pas
d’adversaire à gauche. Et Jean-Luc Mélenchon va plus loin, appelant le PS au débat, comme le npa.
Tant il est vrai que pour battre Sarkozy, la gauche doit être armée et rassemblée.
C’était bien de sortie de crise dont il a été question aux journées estivales du PCF et du Parti de
gauche et au meeting du Front de gauche, hier matin, à Grenoble.

 

Sud Ouest
Toutes éditions;
Lundi 29 août 2011, p. Périgueux-C1_6
France
[Le cas Jean-Noël Guérini fait débat…]
Le cas Jean-Noël Guérini fait débat
Martine Aubry, candidate à la primaire PS, a assuré hier que si la justice tranchait en faveur d’une
culpabilité de Jean-Noël Guérini, président du Conseil général PS des Bouches-du-Rhône, elle lui «
dirait de prendre congé du parti ». L’UMP a déploré « l’ambiguïté » de ces propos.
Mélenchon fait du pied aux socialistes
Hier, au Remue-méninges du Front de gauche, Jean-Luc Mélenchon, candidat à la présidentielle, a
donné de la voix contre l’austérité. Il a laissé la porte ouverte au dialogue avec le PS, tout en
mettant à part M. Hollande, dont il a critiqué le « cynisme » dans la crise. PHOTO AFP

 

Le Télégramme (Bretagne)
Dupli, lundi 29 août 2011, p. PTY3
Élections législatives. Un candidat pour le Front de Gauche
Dupli
Les élections législatives auront lieu au mois de juin prochain. Dans la 3e circonscription du
Morbihan, c’est-à-dire celle de Pontivy, un premier candidat vient de se déclarer. Âgé de 55 ans et
demeurant à Saint-Barthélémy, Christian Daniel portera ainsi les couleurs de Front de Gauche, un
mouvement qui regroupe le Parti communiste français (PCF), le Parti de gauche (PG), la Gauche
unitaire et la Fédération pour une alternative sociale et écologique (FASE). Déjà candidat aux
cantonales, dans la région parisienne, il se présentera pour la première fois à un scrutin législatif.
Membre du parti de Jean-Luc Mélenchon, il entend «porter une volonté forte de changement et
favoriser une réelle alternative avec une vraie gauche unie».

 

Le Parisien, Aujourd’hui En France
Politique, lundi 29 août 2011, p. 75_T_9
Mélenchon tend la main aux socialistes
Ava Djamshidi
GAUCHE. Rompant avec son habitude de cogner sur ses anciens amis du PS, le candidat du Front de
gauche leur a lancé hier une offre de dialogue.
GRENOBLE (ISÈRE)
DE NOTRE ENVOYÉE SPÉCIALE
L’art d’entrouvrir la porte sans se renier. Jean-Luc Mélenchon s’est lancé dans un délicat numéro
d’équilibriste hier, à la halle Clemenceau de Grenoble. Devant 800 militants tous drapeaux dehors, le
candidat du Front de gauche a effectué son discours de rentrée lors du meeting de clôture des trois
jours de « remue-méninges », pendant de l’université d’été du PS à La Rochelle. L’occasion d’aborder
la question décisive de l’alliance avec les socialistes. Le poing serré virevoltant au rythme de ses
envolées, l’eurodéputé a d’abord tonné contre « les puissants et les dominants » dont les mesures
face à la crise risquent de « lever des vents violents ».
Sa voix s’est en revanche adoucie au moment d’évoquer le PS. « Nous n’avons pas d’adversaires à
gauche, mais, oui, nous avons des divergences », a-t-il glissé dans un registre nouveau. Le temps des
piques mordantes contre les dirigeants socialistes serait-il révolu? Il est vrai que son ancien «
meilleur ennemi » DSK est définitivement hors jeu.
Hier, l’ex-sénateur PS a interpellé ses « camarades socialistes » en leur lançant une invitation en
forme de duel politique. « Je fais une offre publique de débat à tous nos partenaires de gauche », at-
il dit. « Je vous en prie, acceptez le débat », a-t-il supplié sous les applaudissements. « Il n’y a pas
de victoire possible pour la gauche sans rassemblement », a-t-il déclaré tout en réfutant l’existence
« d’arrangements en catimini dont on entend parfois dire qu’ils ont commencé ».
Jean-Luc Mélenchon a toutefois pris soin de se démarquer de son ancien parti, confiant sa lassitude
« d’être harcelé » sur ses préférences dans la primaire socialiste. Et de fustiger le « cynisme
inacceptable » de François Hollande pour avoir « engagé la compétition » en matière d’austérité.
Principale épine sur la rose : les remèdes préconisés face à la crise de la dette, que Mélenchon a
qualifiée de « prétexte » à toutes les mesures de rigueur. Seul dénominateur commun : le rejet de la
politique de la droite.
« Nous briserons l’abjecte précarité dans laquelle vous êtes plongés », a promis le candidat avant
d’enjoindre ses partisans à « ne pas attendre les consignes » et à se lancer dans la lutte sociale dès
cet automne, « un automne de combat pour commencer à faire reculer le pouvoir de droite ».
Corinne, 47 ans, vient de rejoindre les rangs du Front de gauche. « J’ai envie de participer à cette
révolution citoyenne, mais les stratégies d’alliance ne m’intéressent pas. »

 

Charente Libre
Toutes
Actualités, lundi 29 août 2011, p. 43
Mélenchon se dit ouvert au débat
A huit mois de la présidentielle, Jean-Luc Mélenchon, candidat du Front de gauche (FG), a donné de
la voix hier contre l’austérité, laissant la porte ouverte au dialogue avec le PS.
Devant un millier de militants déployant drapeaux français et du FG à La Halle Clemenceau de
Grenoble en clôture des «Remue-méninges» du Parti de gauche, le coprésident du PG, avec son ton
de tribun, a mis «en garde les puissants et dominants» dont les décisions pourraient faire «lever des
vents violents».
Interpellant le Parti socialiste, après des mois de critiques acerbes, l’eurodéputé a assuré que «le
Front de gauche ne mène aucune guerre» à personne à «condition qu’on le respecte et qu’on
accepte de débattre avec lui des sujets qu’il propose et des perspectivesqu’il ouvre». Se disant «lassé
d’être harcelé» sur ses préférences dans la primaire socialiste, il a assuré «respecter le PS dans sa
démarche», lui qui avait qualifié de «PMU politique» ce processus il y a quelques mois.
Et de proposer une «offre publique de débat» aux «partenaires de gauche», du NPA aux «camarades
socialistes» car en 2012, il n’y a «pas de victoire possible pour la gauche sans rassemblement» et «le
goût de la compétition» ne doit pas faire «oublier la préoccupation de l’intérêt général».
Mais l’ex-sénateur PS s’en est durement pris à François Hollande et son «cynisme inacceptable». Le
candidat à la primaire a, selon lui, «engagé la compétition» de l’austérité avec ses déclarations sur un
retour à un déficit de 3% en 2013.

 

Centre Presse (Vienne), La nouvelle République du centre ouest
INFORMATIONS GENERALES, POLITIQUE, lundi 29 août 2011, p. 30
FRANCE Société
En bref
POLITIQUE Mélenchon ouvert au PS
cboutin
Le candidat du Front de gauche a laissé la porte ouverte au dialogue avec le PS. Mais en mettant à
part François Hollande. Devant ses militants, réunis à Grenoble, Jean-Luc Mélenchon a proposé une «
offre publique de débat aux partenaires de gauche, car il n’y a pas de victoire possible sans
rassemblement ».
Sarkozy veut apaiser en Nouvelle-Calédonie
Lors de sa visite de trois jours, le président de la République a joué l’apaisement en invitant au
dialogue entre communautés et à « la paix et à la justice ». Il s’est déclaré« pour le maintien de la
Nouvelle Calédonie dans la France », avant le référendum de 2014 sur l’autonomie.

 

Le Télégramme (Bretagne)
France – Monde , lundi 29 août 2011, p. IGE3
France
Mélenchon prêt à dialoguer… sauf avec Hollande
France – Monde : France
Jean-Luc Mélenchon, candidat du Front de gauche, a donné de la voix, hier, contre l’austérité,
laissant la porte ouverte au dialogue avec le PS, tout en mettant à part François Hollande, dont il a
vivement critiqué le «cynismeinacceptable» dans la crise. S’il arrive au pouvoir, Jean-LucMélenchon
a promis que «les peuples ne paieront pas un euro» de cette crise. «Doivent exclusivement payer
ceux qui peuvent» (banques, entreprises du CAC 40), a-t-il fait valoir, souhaitant également la
«titularisation séance tenante des 850.000 précaires de la fonction publique».
l’Humanité
Cuisine, lundi 29 août 2011
Gérer la crise ou en sortir : le débat rebondit
Sébastien Crépel (aux Karellis) et Mina Kaci (à Grenoble)
Ambiances contrastées, ce week-end, entre les universités d’été du PS et celles du PCF et du Parti de
gauche. Alors que les candidats à la primaire se défient sur le terrain de la crédibilité auprès des
marchés, les formations du Front de gauche veulent imposer un vrai débat sur les options de rupture
avec l’ordre capitaliste.
Savoie, Isère,
envoyés spéciaux.
En campagne. Mais au service de quelle ambition ? La question était à l’ordre du jour des universités
d’été du Parti socialiste et des formations du Front de gauche, ce week-end. Sur le port de La
Rochelle, la compétition interne entre les candidats à la primaire socialiste a éclipsé toutes les
autres questions (lire ci-contre). Du coup, la mise en valeur du projet, qui devait être la boussole
commune des socialistes et le ciment de leur unité, ne semble plus être la priorité du moment. Tout
à sa quête de se différencier, chacun des prétendants rivalise dans le même temps pour incarner la
candidature la plus « crédible », y compris auprès des marchés financiers. Au point d’entendre
Martine Aubry proposer une gauche « sérieuse » qui ne renonce pas à être « ambitieuse ». Une
opposition factice, pour le Front de gauche, où l’on a estimé, ce week-end, que le sérieux de la
gauche se mesurait précisément à sa capacité à porter une ambition réelle de rupture avec le
capitalisme.
Dans la campagne pour 2012, « nous ne concourons pas pour le titre de meilleur gestionnaire de la
crise, nous sommes candidats pour porter des solutions pour en sortir », a souligné Pierre Laurent à
l’université d’été du PCF, aux Karellis, en Savoie, appelant la gauche à cesser de chercher à entrer
dans la course, avec Nicolas Sarkozy, à décrocher la « médaille » des agences de notation financière.
« Nous voulons combattre le chantage des marchés, en finir avec la croissance financière capitaliste
», en donnant la priorité à la « relance sociale » : emploi, pouvoir d’achat, services publics, éducation,
recherche, protection sociale, etc. Ce qui exige de refuser toute « règle d’or » budgétaire.
Invitation lancée
à la gauche
Le Front de gauche s’engage ainsi dans un bras de fer avec le capital financier. Une déclaration de
guerre en bonne et due forme envoyée pour imposer « un autre rapport de forces social, politique
et idéologique ». C’est cette ambitieuse feuille de route qui a été délivrée ce week-end aussi bien à
l’université d’été du PCF qu’à Grenoble, où le Parti de gauche avait transformé son rendez-vous
estival en une rencontre des composantes du Front de gauche. Dans ces deux lieux, à une
cinquantaine de kilomètres l’un de l’autre, le même message est adressé aux militants : inviter la
gauche, toute la gauche, à se lancer dans la bataille, non « pour gérer la crise financière mais pour
en sortir », martèlent d’une seule voix Pierre Laurent et Jean-Luc Mélenchon, le candidat du Front de
gauche à la présidentielle.
Mais pour gagner ce bras de fer, ce dernier change son ton à l’égard du PS, estimant désormais
indispensable d’« interpeller » les militants socialistes pour, ensemble, « déplacer le curseur de la
résignation vers l’indignation et de l’indignation vers la transition ». Ce changement d’attitude
permet à Jean-Luc Mélenchon de s’engouffrer dans la brèche ouverte au PS, qui a inscrit la taxation
du capital noir sur blanc dans son programme pour 2012. « Le PS, dénonce Christian Picquet, est
tombé dans le piège de Sarkozy qui l’entraîne sur le terrain » du retour à un déficit public ne
dépassant pas 3 % du PIB.« Ressaisissez-vous, camarades socialistes ! » lance le porte-parole de la
Gauche unitaire aux « militants, cadres et dirigeants » réunis à La Rochelle. Et Jean-Luc Mélenchon
de proposer de briser le « mutisme » au sein de la gauche en faisant « une offre publique de débat ».
Une confrontation sur les réponses concrètes à la crise qu’il lance au PS mais aussi au NPA, qui a
ouvert hier son université d’été dans l’Aude. Dans ce débat, le candidat du Front de gauche a une
question « centrale » à poser : « Si on doit augmenter les recettes, on doit exclusivement faire payer
ceux qui peuvent : les groupes du CAC 40. » En filigrane, il demande à la gauche de choisir : « Il faut
soit rassurer les marchés soit rassurer les producteurs. » Une confrontation et un rassemblement de
la gauche, car, dit-il, « il n’y a pas de victoire possible de la gauche sans un rassemblement de la
gauche ».
Dans la station de montagne des Karellis, le même message de rassemblement pour bousculer le
scénario de la présidentielle était à l’ordre du jour. Vendredi, avant le meeting du Front de gauche
de Grenoble, Pierre Laurent, Jean-Luc Mélenchon et André Chassaigne, le député PCF du Puy-de-
Dôme, qui s’était porté candidat pour porter les couleurs du Front de gauche à la présidentielle lors
de la consultation interne des communistes, en juin, ont fait une arrivée commune saluée par les
quelque cinq cents militants du PCF réunis en Savoie. Une affiche collective, à l’image de la
campagne présidentielle et législative que le Front de gauche entend impulser. Pierre Laurent en a
conscience, le défi à relever pour déverrouiller le débat électoral et imposer la voix des citoyens est
immense, mais l’ouverture d’un chemin pour une alternative est à ce prix : « Serons-nous capables
dans l’année qui vient de faire en sorte qu’une majorité se lève dans le pays pour gagner la bataille
des idées contre les marchés financiers et l’alliance Sarkozy-Merkel ? » Pour le secrétaire national
du PCF, « c’est possible, vu les immenses potentiels de rassemblement qui existent dans notre
peuple », a-t-il estimé. Jean-Luc Mélenchon insistant de son côté sur la responsabilité de « dire nous
» qui lui incombe désormais en tant que candidat commun.
Tout au long du week-end, les militants communistes ont enchaîné les débats en ateliers dont les
contenus visaient, pour nombre d’entre eux, à hisser le débat à gauche à la hauteur des défis posés
par la crise : « Quelle politique économique pour un vrai changement ? » ; « Quelle fiscalité pour
demain ? » ; « Faut-il achever l’euro ? » ; « La crise, le peuple et la politique, enquête sur l’état de
l’opinion », avec le sociologue Michel Simon ; « Quelle assise sociale pour la gauche ? » en réponse à
l’étude de la fondation Terra Nova ; « Comment combattre le FN de Marine Le Pen ? », etc. Parmi les
débats les plus animés, celui sur le programme populaire partagé du Front de gauche a donné lieu à
des échanges passionnants sur la capacité des États à reprendre le pouvoir sur l’économie, avec
Anne-Cécile Robert, journaliste au Monde diplomatique, et sur les « valeurs » principales autour
desquelles doit s’articuler le projet du Front de gauche, avec le psychanalyste Roland Gori.

 

Les Echos, no. 21004
France, lundi 29 août 2011, p. 2
En Bref
Jean-Luc Mélenchon fait une « offre publique de débat » au Parti socialiste
LES ECHOS
L’université d’été du , s’est tenue ce week-end à Grenoble. Jean-Luc Mélenchon, candidat du Front
de gauche à la présidentielle a fait une « offre publique de débat » au Parti socialiste et a appelé à «
la résistance de la patrie républicaine » face à la crise. L’eurodéputé, qui se situe dans le dernier
sondage CSA sur 2012 entre 6,5 et 9 % des voix, propose dans un entretien au journal « Le Monde »
la mise en place de visas sociaux et écologiques pour toute marchandise entrant dans l’Union et la
création de 14 tranches d’imposition dont la dernière taxée à 100 %.

 

Midi Libre
CATALAN_ML; LOZERE; RODEZ_ML; MILLAU; CARCA_ML; NARBONNE_ML; ALES; GARD_RHOD;
NIMES; BEZIERS; SETE; LODEVE; LUNEL; MONTPELLIER
Lundi 29 août 2011
Mélenchon vise Hollande
Jean-Luc Mélenchon, candidat du Front de gauche (FG), a donné de la voix hier contre l’austérité et
François Hollande. A Grenoble en clôture des « remue méninges » du Parti de gauche, le
coprésident du PG a mis « en garde les puissants » dont les actes pourraient faire « lever des vents
violents ». Et de proposer une « offre publique de débat » aux « partenaires », du NPA aux «
camarades socialistes ».Mais M. Mélenchon s’en est durement pris à François Hollande et son «
cynisme inacceptable ». Privé du « bon docteur Strauss-Kahn », c’est vers l’ex-premier secrétaire du
PS que ses critiques se sont concentrées, le candidat à la primaire ayant, selon lui, « engagé la
compétition » de l’austérité avec son objectif d’un retour à un déficit de 3 % en 2013. Martelant que
la dette est « un prétexte » pour l’austérité, il a lancé à l’intention de Hollande : « Faire Papandreou,
c’est à la portée de tout le monde; faire Mélenchon, c’est plus difficile ! » Il a distribué les bons points
à Eva Joly et Arnaud Montebourg, dont les discours montrent qu’ on n’est pas isolés ». Photo AFP

 

Le Monde.fr
Lundi 29 août 2011
Mélenchon souhaite dialoguer avec le PS
C’est sur l’air de On lâche rien du groupe HK et les saltimbanques, hymne militant des manifestations
sur les retraites, que le quatuor du Front de gauche est arrivé. La grand-messe du candidat Jean-Luc
Mélenchon entouré de Pierre Laurent, Clémentine Autain et Christian Picquet a fait salle comble à la
Halle Clemenceau de Grenoble (Isère) dimanche 28 août.
Un même hymne, un même drapeau siglé  » Front de gauche « , des gimmicks qu’on s’emprunte
devant quelque 1000 fidèles… l’union ici est devenue presque fusion. Même si, pour ce tour de
chauffe de pré-campagne électorale, le gros des troupes et de la logistique sont les militants du
Parti de gauche. Ceux du PCF sont restés aux Karellis (Savoie) pour leur université d’été. La grandmesse
communiste ce sera la  » Fête de l’Huma  » à La Courneuve, mi-septembre.
Sur la tribune agencée comme un plateau de télévision, chacun reprend le nouveau refrain de
l’eurodéputé : il faut s’adresser aux socialistes. Christian Picquet en est persuadé :  » il faut interpeller
le PS et parler à toute la gauche « . Jean-Luc Mélenchon s’est laissé convaincre qu’il faut désormais
argumenter au lieu de tacler. Et élargir ainsi son audience potentielle.  » Je prends acte qu’au PS les
esprits restent ouverts « , a-t-il lancé, jurant qu’il  » n’est pas en train de marchander des postes contre
une consigne de second tour « .
La veille, dans les coulisses de l’université de son parti, le candidat à la présidentielle avait amorcé
cette nouvelle approche, apostrophant à distance les candidats à la primaire socialiste. « Si nous
sommes tous d’accord pour taxer les revenus du capital autant que ceux du travail, est-ce que nous
sommes prêts à le faire ? », lançait-il faisant référence au programme du PS. Mais derrière les mots,
l’eurodéputé veut pousser le débat à gauche sur les moyens d’y parvenir. « Combien de tranches
d’impôt ? moi je dis 14. Combien on prend à la dernière tranche ? Vous choisissez Roosevelt ou
Mélenchon ? Si c’est Roosevelt c’est 85 % ; si c’est Mélenchon c’est 100 % », jetait-il.
Dimanche, sur un ton très gaullien, il a  » remis le couvert « , après en avoir « appelé à la résistance [sa]
patrie républicaine ». « On baisse les dépenses ou on augmente les recettes ? », a demandé M.
Mélenchon en interrogeant le PS sur les moyens d’obtenir une « égalité de taxation ». « Moi je dis qu’il
faut aller chercher 22 points d’impôts dans la poche des riches », insistait-il d’une voix de stentor.
Toujours aussi déterminé à gagner ses galons de challenger pour 2012, l’ex-socialiste réclame « qu’on
accepte de débattre avec lui sur les perspectives qu’il ouvre ». Le candidat a tenu à faire « une offre
publique de débat » à tous ses partenaires de gauche, tant à ses « camarades du NPA » qu’à ses
« camarades socialistes ». Il s’est fait même insistant : « je vous en prie acceptez : discutons ! ». Lui est
prêt à discuter de tout.
Y compris de ce que devrait faire un gouvernement de gauche : « les socialistes ne peuvent pas
passer à côté de la leçon des échecs des différents gouvernements : il faut que le peuple s’en mêle ! »,
a-t-il précisé. Là aussi, il a son idée : « Il faut gouverner autrement, de bas en haut et non pas de haut
en bas ». Et là aussi il se dit prêt à en discuter avec les socialistes. Décidément le ton vis à vis des ses
anciens amis a changé.

 

LEMONDE.FR Sylvia Zappi
Libération
France, lundi 29 août 2011, p. 14
Mélenchon met un peu d’eau dans sa vindicte
2012 . Pour sa rentrée, ce week-end à Grenoble, le candidat du Front de gauche a adouci ses
attaques contre ses ex-camarades socialistes.
Lilian Alemagna; Envoyé spécial à Grenoble LILIAN ALEMAGNA
Il cherchait une faille chez les socialistes. Jean-Luc Mélenchon semble l’avoir trouvée. De retour de
vacances, le candidat du Front de gauche à la présidentielle a dû relever cette phrase dans le
programme du PS : «Le capital doit être taxé comme le travail.» Et il s’est engouffré dans la brèche.
«Est-on tous d’accord pour taxer les revenus du capital au même niveau que celui du travail ? Oui ou
non ?» a interrogé à distance l’ex-PS qui faisait sa rentrée ce week-end à Grenoble, lors des «remueméninges
» de son Parti de gauche (PG).
«Respecter». Hier, devant un millier de sympathisants réunis dans l’ancienne patinoire de la ville
bardée de drapeaux rouges, le candidat de la «révolution citoyenne» a martelé le même message :
«Taxer les revenus du capital comme ceux du travail, c’est une mesure de justice, de dignité
personnelle.» Les socialistes sont prévenus : s’ils appliquent cette mesure de leur programme, alors
ils «ne peuvent passer à côté de la leçon qui va avec» : «Que le peuple s’en mêle.» Le PS, assure
l’eurodéputé, doit choisir : soit il est du côté de «l’austérité», du respect européen d’un déficit public
à 3% du PIB en 2013 et donc avec la droite; soit du côté de «la révolution citoyenne», le sien.
C’est pour Mélenchon une nouvelle phase de sa campagne. Certains, à commencer par ses alliés
communistes, lui reprochaient de taper comme un sourd sur ses anciens camarades de Solférino,
d’avoir une position protestataire qui l’enfermait dans un rôle de diviseur de la gauche. Le voilà qui
«interpelle» le PS et dit «respecter» leur «démarche» de primaire, après l’avoir pourtant qualifié de
«PMU politique». Aussi, en plein meeting, lance-t-il d’un ton solennel une «offre publique de débat à
tous les partenaires de gauche, qu’il s’agisse de nos camarades du NPA ou des camarades socialistes».
Cela faisait longtemps que l’ex-sénateur n’avait pas utilisé ce terme de «camarades» pour les
seconds. Un proche, Alexis Corbière, confirme le changement de «séquence» de la campagne : «Si on
ne se positionne pas comme une force utile à gauche, on va se faire écraser par le vote utile.»
Samedi, tout doux devant les journalistes sur lesquels il compte pour se refaire un capital d’image
sympathique, le candidat à la présidentielle avait déjà «interpellé» certains ténors socialistes sur le
volet économique. François Hollande veut faire payer les riches ? «Qu’est-ce qu’il choisit ? Roosevelt
ou Mélenchon ? Si c’est Roosevelt, la dernière tranche d’impôt est à 90%. Si c’est Mélenchon, 100%.
Je félicite François Hollande d’avoir autre chose à nous proposer que l’austérité, c’est bien mais il
peut encore faire des progrès.» Ségolène Royal fait référence aux «Indignés» et s’en prend aux
banques ? «Si elle aide à pousser le curseur de la résignation à l’indignation, je suis content !» Quant
à Arnaud Montebourg, «il reprend les expressions et les paradigmes essentiels» défendus par lui et
les communistes.
Face à la presse, il se fait chambreur : «Mais je croyais que c’était du populisme de dire ça ? Les voilà
tous repeints en populistes maintenant !» Mélenchon pose la dernière pièce de son piège politique :
la main tendue aux écologistes qui parlent comme lui «d’oligarchie».«Les discours d’Eva Joly sont
plus proches de ceux du Front de gauche que de ceux du PS», a-t-il souligné. Le dispositif tactique est
en place, reste à attendre que ça morde.
«Ganache». Avant les réponses de Solférino, Mélenchon a rejoué hier cette partition contre «la crise
du capitalisme financier» qu’il maîtrise à merveille. Après avoir critiqué un «coup d’Etat financier» en
Europe, assuré que «la dette est un prétexte» et fustigé cette «ganache» de Jean-Claude Trichet,
président de la Banque centrale européenne, redécoré du grade d’«adjudant de chambrée des
rentiers», Mélenchon a prévenu «les puissants, les dominants» qui s’oppose au peuple. «Si vous
moquez sa souveraineté […]. Si vous nous enfermez les uns les autres dans des caricatures pour
transformer cette élection en pitrerie, vous verrez se lever des vents violents dont vous n’avez pas
idée aujourd’hui.» Là-dessus, Mélenchon n’a pas changé de ton

 

Le Monde
Politique, lundi 29 août 2011, p. 11
M. Mélenchon veut  » surligner la différence  » avec les socialistes
La mise en scène est parfaite. Un jour aux Karellis (Savoie), à l’université d’été du Parti communiste,
le lendemain à Grenoble (Isère), au  » remue-méninges  » du Parti de gauche. Durant trois jours, du
vendredi 26 au dimanche 28 août, Pierre Laurent et Jean-Luc Mélenchon vont orchestrer la petite
musique que le Front de gauche veut faire entendre dans la campagne électorale qui se lance.
Alors que les leaders socialistes se jouent une guerre à fleuret moucheté à La Rochelle, le
rassemblement derrière l’eurodéputé, choisi fin juin par les communistes pour les représenter en
2012, est  » prêt « .  » Nous avons un moment apaisé de travail. Je n’envie pas l’ambiance qu’il y a
ailleurs « , explique M. Mélenchon.  » Ce qui fait notre force, c’est notre capacité à nous additionner « ,
renchérit le numéro un du PCF.
Devant les 400 communistes venus les écouter vendredi, les deux leaders se tiennent par les
épaules, démontrant leur rapprochement jusqu’au vocabulaire et aux expressions qu’ils
s’empruntent. André Chassaigne, député communiste du Puy-de-Dôme et challenger malheureux de
M. Mélenchon, trône tout sourire au premier rang.
Le  » camarade Jean-Luc  » en fait des tonnes pour montrer qu’il est presque un communiste comme
les autres : référence à la doxa marxiste, évocation de la révolution de 1917, au  » coeur battant de la
Résistance « ; il parle même de  » dictature de l’intérêt général contre la dictature de l’argent « … tout y
est. Un rien cabotin, il lance :  » Nous sommes des êtres conscients réunis par un pacte politique et
pas par le charisme d’un leader.  » Ajoutant :  » Je vais regretter les moments où je pouvais dire « je » et
où je pouvais n’être démenti que par moi. A partir du moment où je vais dire « nous », je vais devoir
vous demander à chacun si vous êtes d’accord.  »
La salle est aux anges. M. Mélenchon aussi :  » Il y a des années que je n’ai pas connu une ambiance
aussi décontractée « , glisse-t-il à son homologue communiste.
L’ancien socialiste est persuadé que face à un PS qui a  » abdiqué devant les marchés « , il a un espace
grandissant.  » Regardez : ils reprennent tous mes expressions sur l’oligarchie « , souligne-t-il, la mine
gourmande.  » Mélenchon peut créer un champ culturel nouveau, pas simplement gagner des voix
socialistes « , insiste Alexis Corbières, un de ses proches. Pour M. Mélenchon, il y a  » des coeurs à
prendre  » chez les socialistes. Alors il s’emploie à les convaincre :  » Le discours de la gauche ne peut
pas être cette incroyable course à l’échalote pour savoir qui est le plus rigoureux. En avalant le
dogme des 3 %, vous faites baisser le niveau de résistance de notre peuple !  »
 » Ça peut prendre  »
Le candidat veut  » surligner la différence entre la compétition au PS dont on a du mal à comprendre
les véritables enjeux et un Front de gauche qui fait des propositions pour sortir de la crise « . Marquer
sa  » singularité « , celle d’un candidat qui  » ne changera pas de ton « . Celui aussi d’un concurrent pour
2012 qui veut faire une campagne avec des  » assemblées citoyennes  » pour  » changer la nature du
débat à gauche « , explique Pierre Laurent.
 » Une dynamique collective comme en 2005  » lors de la campagne menée à l’occasion du référendum
européen, renchérit Clémentine Autain de la Fédération pour une alternative sociale et écologique.
Ils pensent tous que  » ça peut prendre « . La preuve ? Ce sondage de l’institut CSA pour 20 minutes,
réalisé les 22 et 23 août auprès de 1 006 personnes, qui lui donne de 6,5 % à 9 % des intentions de
vote selon le candidat PS choisi.
Sylvia Zappi

 

Le Figaro, no. 20861
Le Figaro, lundi 29 août 2011, p. 4
France Politique
Jean-Luc Mélenchon promet « des vents violents »
Le candidat du Front de gauche tend la main au PS tout en le critiquant.
Sophie de RAVINEL Envoyée spéciale à Grenoble
EXTRÊME GAUCHE « Si vous transformez cette élection en pitreries, alors vous verrez se lever des
vents violents dont vous n’avez pas idée ! » Jean-Luc Mélenchon n’a pas failli à sa réputation
d’orateur combatif et lyrique, hier, lors du meeting de conclusion de son université d’été à Grenoble.
Devant un petit millier de militants brandissant le drapeau rouge du Front de gauche – coalition du
Parti communiste français, du Parti de gauche et de la Gauche unitaire -, leur candidat à la
présidentielle a lancé ses appels à la « résistance ».
Avant même Nicolas Sarkozy ou le PS, le député européen a choisi pour cibles les marchés financiers
et Jean-Claude Trichet, le président de la Banque centrale européenne. Alors même que selon
Mélenchon, « le mot crise n’est même plus adapté à ce que nous vivons, plutôt une bifurcation
majeure de l’histoire ».
« La campagne sera un moment de la révolution citoyenne », a-t-il prédit. Objectif : « dominer le
capital ». Avec, entre autres solutions pour sortir de la crise, « taxer les revenus du capital au même
niveau que les revenus du travail ».
Dans cette bataille, Jean-Luc Mélenchon ne juge pas les socialistes à la hauteur. Même s’il adoucit
son discours à leur égard en leur lançant « une offre de débat public ». En ligne de mire, le favori des
sondages, François Hollande et son « cynisme inacceptable », coupable à ses yeux de mener un
double discours sur l’austérité. Mélenchon le désigne comme responsable du curseur ramené de
2017 à 2013 pour réduire le déficit de la France à 3 % du PIB… Sur cette même ligne, vendredi soir,
à l’université d’été du PCF aux Karellis (Savoie), le secrétaire national communiste Pierre Laurent
avait prévenu le PS : « Pas question de concourir (avec lui) au prix du meilleur gestionnaire de la
crise ! »
Jean-Luc Mélenchon et le Front de gauche reprochent au PS de s’être laissé « scotcher » et « piéger »
par le chef de l’État sur la question de la dette. Mélenchon ne sous-estime pas Nicolas Sarkozy,
qualifié de « chef de guerre » qui, selon lui, « pourrait bénéficier de la situation de crise ». Et, là
encore, il avertit ceux des socialistes « présomptueux qui font comme s’ils avaient déjà gagné le
premier tour, ce qui prouve qu’ils n’ont pas bonne mémoire… ».
Porte-parole de la Gauche unitaire, Christian Picquet s’est dit « optimiste » dans la capacité du Front
de gauche à « faire évoluer le PS ». En revanche, sur les relations avec le Nouveau Parti capitaliste,
désormais conduit par Philippe Poutou et non plus par Olivier Besancenot, et qui se réunit en ce
moment à Port-Leucate (Aude), Mélenchon a baissé les bras : « Je ne vais pas continuer à jouer de la
mandoline pendant qu’on me jette des seaux d’eau froide », a-t-il dit. Crédité de 6 à 8 % dans les
sondages, il fait celui qui ne s’inquiète pas : « Certains se réfèrent aux sondages. Moi, j’ai mon
poulpe… »

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REVUE DE PRESSE DU SAMEDI 27 AOUT 2011 – PARTI DE GAUCHE

Libération

France, samedi 27 août 2011, p. 12

Mélenchon d’attaque

2012 . A l’université d’été du PCF, le candidat du Front de gauche a dégainé sa «stratégie de sortie de crise».

Lilian Alemagna; Envoyé spécial aux Karellis Lilian Alemagna

Afficher leur unité. Quittant Grenoble, où il anime depuis jeudi les «remue-méninges» de son Parti de gauche (PG), Jean-Luc Mélenchon a débarqué vendredi dans la station de ski des Karellis (Savoie) pour une visite de courtoisie à ses camarades communistes.

Le candidat du Front de gauche à la présidentielle est arrivé tranquille, à pied, chemise blanche, sur le site de l’université d’été du PCF. Accueilli par Pierre Laurent, numéro 1 communiste, il salue un «moment apaisé. Je n’envie pas l’ambiance qu’il y a ailleurs…» Tout le monde a compris : La Rochelle, la primaire PS…

«On est plutôt consterné, mais ce sont leurs affaires», poursuit Mélenchon au milieu des caméras. Le message est lancé : le Front de gauche est en campagne. Avec un candidat et un programme à venir pour la fête de l’Humanité, le 16 septembre à La Courneuve (Seine-Saint-Denis). Petite pause jus d’orange devant les photographes. Une demi-heure de huis clos avec Pierre Laurent, avant une intervention face à quatre cents militants communistes assis religieusement.

«Jean-Luc n’est pas notre candidatpour concourir dans le concours du meilleur gestionnaire de la crise», prévient Pierre Laurent, avant d’inviter Mélenchon pour son premier discours de rentrée. «La saison des tempêtes dans l’histoire est revenue, et nous sommes à pied d’oeuvre car nous avons un outil pour y faire face : le Front de gauche», attaque le député européen.

Références marxistes et pointes d’humour bien choisies : Mélenchon est en opération séduction chez ses cousins PCF. Il emporte l’adhésion lorsqu’il détaille sa «stratégie de sortie de crise» : «Si vous ne savez pas comment faire, allez-vous en ! Nous, nous savons comment faire !» Il demande au PS de ne pas se lancer dans une «course à l’échalote de qui va être le plus rigoureux». Aux siens, il implore de «résister» face au «terrorisme intellectuel de ceux qui viennent aujourd’hui vous faire peur avec la dette».

L’auditoire est conquis. Seule fausse note : Mélenchon termine en souhaitant que «notre fête de l’Humanité soit un grand rassemblement populaire».«Mais ça a toujours été le cas ! Sauf, qu’avant, c’était la nôtre…», tique une militante. Le cousin Mélenchon ne fait pas encore tout à fait partie de la famille communiste.

Le Monde.fr

Samedi 27 août 2011

Jean-Luc Mélenchon raille « l’ambiance » de l’université d’été du PS

Pendant que le Parti socialiste se réunit à La Rochelle pour son université d’été, Jean-Luc Mélenchon, candidat du Front de gauche à la présidentielle, voulait montrer qu’il était « au travail » lors de la première journée des rencontres d’été « Remue-méninges à Gauche » organisées par les six forces politiques qui composent le Front de gauche, s’amusant de « l’ambiance » et du « charivari » de ses anciens collègues.

« Ici, on n’est pas en compétition, on s’entraide, on travaille », a expliqué le coprésident du Parti de gauche, vendredi 26 août dans la banlieue de Grenoble, prédisant qu’à la fin du raout socialiste « tout le monde se sautera au cou ! » Leur primaire et les querelles d’egos ? « C’est plutôt consternant » mais « ce sont leurs affaires », a lancé l’ex-sénateur socialiste, ne voulant « pas résumer les enjeux de l’élection présidentielle à cette compétition interne à un parti ».

A son arrivée, Jean-Luc Mélenchon a été accueilli par le numéro un communiste, Pierre Laurent, et a vanté « ce moment apaisé et tranquille ». « Ce qui fait notre force, c’est notre capacité à s’additionner », parlant de « synergie » du Front de gauche. A ses côtés, Pierre Laurent, également « mobilisé » face aux annonces du gouvernement, a affirmé « travailler pour être en état de mener une campagne dynamique » pour 2012, soulignant que tous les communistes étaient « unis autour de la candidature commune » pour la « porter de toutes leurs forces pour le pays et pour la gauche ». Les deux responsables devaient tenir une table ronde un peu plus tard dans la journée devant les adhérents du PCF.

Charente Libre

Toutes

Actualités, samedi 27 août 2011, p. 47

Mélenchon contre le «charivari»

Jean-Luc Mélenchon, candidat du Front de gauche à la présidentielle, a voulu montrer hier qu’il était «au travail» pour 2012 avec ses alliés communistes, ironisant sur le «charivari» du PS à La Rochelle qui a, selon lui, accepté les «logiques d’austérité».

A son arrivée à l’université d’été du PCF en Savoie, M. Mélenchon, accueilli par le numéro un

communiste Pierre Laurent, a savouré «ce moment apaisé et tranquille», en contemplant les

montagnes: «je n’envie pas l’ambiance qu’il y a ailleurs!»

Dans un décor sobre , Pierre Laurent a démarré: «nous ne sommes pas candidats pour concourir dans le concours du meilleur gestionnaire de la crise» ou «obtenir la respectabilité des agences de notation».

Critiquant fermement les solutions anti-crise de Nicolas Sarkozy, il a estimé que les «causes de la crise» venaient de la «croissance capitaliste conçue sur la finance et la mise en compétition des travailleurs».

Applaudissant ostensiblement, M. Mélenchon s’est concentré sur les attaques contre le PS qui

«n’aide pas» la gauche en «donnant la victoire idéologique et culturelle à Nicolas Sarkozy». Car «en acceptant la logique de l’austérité, vous faites baisser le niveau de capacité de résistance de notre peuple», leur a-t-il dit. Mais «les grandes saisons de l’histoire sont celles où sonnent l’heure des masses», a-t-il affirmé.

Sud Ouest

Toutes éditions;

Samedi 27 août 2011, p. Périgueux-C1_3

Le Fait du Jour

[Mélenchon et le Front de gauche loin du « charivari…]

Mélenchon et le Front de gauche loin du « charivari » rochelais « Je n’envie pas l’ambiance qu’il y a ailleurs ! » a ironisé Jean-Luc Mélenchon, candidat du Front de gauche, à l’université d’été du PCF en Savoie. « Ici, on n’est pas en compétition, on travaille », loin du « charivari » de La Rochelle, où « à la fin tout le monde se sautera au cou ».

Le Figaro, no. 20860

Le Figaro, samedi 27 août 2011, p. 4

France Politique

EN BREF

Jean-Luc Mélenchon « n’envie pas l’ambiance » du PS à La Rochelle

Arrivé hier à l’université d’été du Parti communiste en Savoie, Jean-Luc Mélenchon a affiché sa

sérénité, loin du « charivari » des journées du PS à La Rochelle. « À la fin tout le monde se sautera au cou ! » a-t-il dit.

Midi Libre

LOZERE

Samedi 27 août 2011

Guy Galvier : « Perspective d’un succès de la gauche »

Recueilli par C. GAILLARD

Comment a été conçu le programme de la fête ? Et comment se font les invitations ? Les invitations sont larges, très larges. Surtout dans des périodes où les enjeux sont aussi importants. Il y a les invitations politiques, associatives, amicales et festives. Car ce week-end est avant tout une fête !

Pour les participants notoires, le débat le plus important (dette et Europe, Ndlr) a été déplacé au samedi après-midi avec André Chassaigne, le député du Puy-de-Dôme. Le dimanche matin, nous aborderons la question des pays d’Afrique du nord avec Michel Vaxès, député des Bouches-du-Rhône qui intervient souvent sur ce thème pour le groupe. Et l’après-midi, nous aurons un débat sur la presse avec le directeur de la rédaction adjoint de l’Humanité, Maurice Ulrich.Pourquoi ce débat ?

Avez-vous le sentiment que la presse manque d’indépendance ? Nous avons le sentiment, oui, que les médias foncent parfois au même moment sur les mêmes thèmes qui ne correspondent pas forcément aux préoccupations des gens. Une partie de la presse est aussi pour le moins liée aux puissances d’argent. Nous sommes aussi conscients des enjeux liés à l’existence ou à la survie d’une presse d’opinion. Il y a, autour de nous, une insatisfaction des médias. Nous voulons en parler. Votre fête tombe le même week-end que l’université d’été du PS. Quel regard portez-vous sur cet événement ? C’est en lien avec la presse. On le voit bien ce matin (hier matin, Ndlr) : plus rien n’existe que cette université d’été. L’affaire DSK est révélatrice : la presse abonde sur un événement qu’elle a contribué à créer ! Et je ne sous-estime pas ce qui tourne autour de cette université ni ce que représente le PS aujourd’hui. Mais, il y a tellement de questions et d’enjeux, qu’il est navrant de les occulter derrière tout ce cirque médiatique.La prochaine échéance électorale proche sera la sénatoriale. Comment l’abordez-vous ? Notre position est simple, et nous l’avons déjà formulée : il y a deux niveaux. Nationalement, pour la première fois, le sénat a une chance de basculer à gauche.

C’est inédit. Dans ce cadre-là, il n’est pas impossible même si ce n’est pas encore joué, que la Lozère élise un sénateur de gauche. C’était impensable il y a encore très peu de temps. Nous n’avons pas voulu gaspiller cette chance. Si la droite classique n’avait qu’un seul candidat, le nôtre, Robert Aigouin, se retirerait. Pour battre Jacques Blanc et soutenir Alain Bertrand. Notre position est responsable car tout va se jouer au premier tour. Et il n’y a rien sous la table ! Et pour les législatives de 2012 ? Pour l’instant, nous n’en avons pas encore délibéré. Je pense qu’on peut considérer que le contexte électoral ne sera pas du tout le même avec de multiples candidatures, donc sûrement celle du PCF. La décision se prendra certainement d’ici la fin de l’année. Quand nous y verrons clair sur tout un tas de choses en train de se mettre en place, notamment quelques sujets mondiaux, parce que cette élection-là n’a pas qu’un enjeu local.Regrettez-vous qu’il n’y ait pas de candidat communiste pour la présidentielle ? Officiellement, les choix ont été gérés par le Front de gauche.

Nous sommes engagés derrière le candidat Mélenchon dans la perspective d’un succès de la gauche. Parce que si Sarkozy repasse, les perspectives de changement sont à écarter. Concernant les dossiers lozériens, quels sont ceux qui retiennent votre attention ? Beaucoup nous préoccupent.

C’est la rentrée scolaire avec des coupes que ne réalise pas forcément le grand public mais qui

portent atteinte au fonctionnement des écoles en Lozère. Les services publics d’une façon générale qui, vue la cure d’austérité promise, vont encore être massacrés. Les problèmes liés aux sans-papiers en Lozère. Nous sommes en train de franchir un palier pour apporter le quota lozérien au ministre. C’est un gros sujet. La santé est aussi une grande préoccupation avec des dégâts et un système menacé ou affecté. Sans parler des questions agricoles qui vont s’imposer dans la mesure où la politique menée conduit à des résultats désastreux et pas que pour la paysannerie lozérienne. Des sujets classiques mais qui touchent au quotidien des Lozériens.

Centre Presse (Vienne)

INFORMATIONS GENERALES, TELEGRAMMES, samedi 27 août 2011, p. 43

FRANCE Société

Télégrammes

ddaumin

— Pour le Parti de gauche (PG) suivez le fléchage « Grenoble ». Si vous optez pour le Nouveau Parti anticapitaliste (NPA), cap au sud, vers Port-Leucate (Aude). L’opposition n’est pas tout entière à La Rochelle ce week-endet la gauche de la gauche se mobilise aussi… Un peu loin des médias — La présidentielle se précise et le lobby pied-noir se met en vitrine ce week-end, au Barcarès (Pyrénées Orientales). Marine Le Pen doit y passer aujourd’hui. Les autres formations politiques ont décliné l’invitation — Jean-François Copé plaide en faveur d’une convocation du Congrès sur la règle d’or, avant la présidentielle. Nicolas Sarkozy hésite et ne prendra pas de décision avant les sénatoriales, fin septembre. Un basculement de la Haute Assemblée à gauche serait de mauvais augure.

 

 

Le Monde

Politique, samedi 27 août 2011, p. 9

François Hollande donné favori d’une primaire PS encore très ouverte

Avantage François Hollande. A six semaines du premier tour de la primaire qui désignera le candidat commun du Parti socialiste (PS) et du Parti radical de gauche (PRG) à la présidentielle de 2012, et alors que s’ouvre, vendredi 26 août, l’université d’été du PS à La Rochelle, le député et président du conseil général de Corrèze semble le mieux placé pour l’emporter. Mais le jeu reste très ouvert, et la moitié des électeurs certains d’aller voter reconnaissent qu’ils peuvent encore changer d’avis. Tels sont les principaux enseignements du sondage Ipsos-Logica Business Consulting, réalisé par téléphone du 16 au 22 août auprès de 3 677 personnes constituant un échantillon représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus, pour Le Monde, France Inter, France Info, France 2 et France 3.

Combien de votants ? A ce jour, Ipsos évalue à 9 % le potentiel de participation à la primaire. Cela signifierait que 3,8 millions d’électeurs iraient voter le 9 octobre.

Les personnes sondées ayant traditionnellement tendance à surestimer leur participation à un

scrutin, le chiffre est à prendre avec précaution.  » Il est difficile de savoir quel sera le taux de

participation réel, reconnaît Brice Teinturier, directeur général délégué d’Ipsos France. Mais le seuil du million d’électeurs, au-delà duquel les socialistes ne cessent d’affirmer que la primaire serait un succès, a de fortes chances d’être dépassé. « 

Qui votera ? Sans surprise, la plupart des électeurs déclarant qu’ils voteront à la primaire (71 %) sont des sympathisants du PS. Mais 12 % se disent proches de l’extrême gauche, du Parti

communiste ou du Parti de gauche, et 6 % sont des sympathisants écologistes.

L’une des inconnues de ce scrutin inédit concerne la participation d’électeurs venus d’autres

horizons. Selon Ipsos, 3 % des électeurs certains de voter à la primaire se disent proches du MoDem, 3 % de l’UMP et 2 % du Front national. Si le scrutin attire un million d’électeurs, cela signifierait que 80 000 d’entre eux ne seraient pas des sympathisants de gauche.

Sociologiquement, l’étude ne fait pas apparaître de décalage saillant entre le corps électoral dans son ensemble et celui des votants à la primaire. A une exception près, qui concerne l’âge des électeurs : alors qu’ils pèsent du même poids dans la population (27 %), les 18-34 ans sont sousreprésentés parmi les électeurs sûrs de voter le 9 octobre (18 %), à l’inverse des retraités (31 %). Cette surreprésentation des retraités, classique dans le cas de scrutins peu mobilisateurs, profite à François Hollande : 52 % des retraités qui participeront à la primaire iraient voter pour lui, tandis que 22 % lui préféreraient Martine Aubry et 11 % Ségolène Royal. Le fait de pouvoir compter sur ce socle d’électeurs plus  » participatifs  » est un réel atout pour lui.

L’avance de François Hollande Si le premier tour avait lieu ce dimanche, 42 % des électeurs certains d’aller voter à la primaire opteraient pour l’actuel président du conseil général de Corrèze.

Plus que cette intention de vote, qui le place 11 points devant Martine Aubry, d’autres critères font de François Hollande le candidat le mieux placé, à ce jour, pour l’emporter. Il est ainsi celui dont la personnalité plaît le plus (36 %, contre 27 % pour Martine Aubry et 18 % pour Ségolène Royal), celui qui apparaît comme le plus capable de gagner en 2012 (48 %, contre 28 % et 9 %), et celui dont la stature présidentielle semble la plus évidente (46 %, contre 25 % et 13 %). Il serait enfin le mieux à même de rassembler les Français (41 %, contre 32 % dans le cas de Martine Aubry et 14 % dans celui de Ségolène Royal), le plus capable de faire face à une crise économique internationale (37 %, contre 30 % et 9 %) et le mieux armé pour affronter une crise diplomatique et militaire (43 %, contre 22 % et 9 %). Des six candidats en lice, il est celui que les votants potentiels à la primaire voient le mieux à l’Elysée.

Le potentiel de Martine Aubry Créditée de 31 % des voix au premier tour, la maire de Lille réaliserait 47 % au second face à François Hollande. En reliant ces chiffres avec son retard en termes de  » présidentialité « , elle paraît en mauvaise posture pour l’emporter.

Elle garde néanmoins plusieurs atouts. D’abord, ses propositions sont jugées un peu plus

convaincantes que celles de son principal concurrent. Ensuite, elle est créditée d’une marge de

progression de 16 points entre les deux tours, alors que lui ne gagnerait que 11 points d’un tour à l’autre. Plus que François Hollande, Martine Aubry peut donc bénéficier d’importants reports de voix. Cette capacité à rassembler au second tour tient au fait qu’elle incarne mieux que lui les valeurs de la gauche (40 %, contre 29 %).

Ségolène Royal faiseuse de roi Créditée de 18 % au premier tour, Ségolène Royal est dans une

situation à la fois délicate et stratégique. Délicate dans la mesure où son retard est important,

notamment à cause de sa personnalité (38 % de votants potentiels à la primaire en ont une

mauvaise opinion, ce qui la pénalise). Mais sa situation est stratégique, car ses électeurs sont en position d’arbitrer un éventuel match entre Martine Aubry et François Hollande.

Selon Ipsos, 53 % des électeurs de Ségolène Royal voteraient pour la maire de Lille au second tour et 31 % pour le député de Corrèze. Ces chiffres ne tiennent pas compte d’une hypothétique prise de position de la présidente de Poitou-Charentes entre les deux tours. Compte tenu du lien particulier de ses électeurs à sa personnalité, il est probable qu’une telle prise de position ait un réel impact.

Un scrutin très ouvert A ce jour, Arnaud Montebourg, Manuel Valls et Jean-Michel Baylet, le

président du PRG, sont crédités respectivement de 5 %, 3 % et 1 %. Mais 30 % des votants potentiels à la primaire n’ont aucune opinion des deux premiers, et 57 % ne pensent rien du troisième. Rien ne dit que leurs scores ne seraient pas très différents s’ils parvenaient à combler leur réel déficit de notoriété.

Autre inconnue essentielle : la faible cristallisation des opinions. 52 % des électeurs se disant

certains d’aller voter le 9 octobre admettent que leur choix n’est pas définitif, un taux strictement identique chez les partisans de Martine Aubry, de François Hollande et de Ségolène Royal. Les six prochaines semaines vont donc être décisives pour départager les six prétendants. Pour 54 % des votants potentiels, la bataille se jouera sur le front des propositions. Pour 27 %, le choix se fera en fonction des personnalités. Et pour 17 %, la capacité des candidats à gagner l’élection présidentielle sera déterminante.

Thomas Wieder

Le Figaro, no. 20860

Le Figaro, samedi 27 août 2011, p. 21

Débats Opinions

La duperie rochelaise du PS

Réunie à La Rochelle pour son université d’été, la famille socialiste a choisi cette année pour slogan « Ensemble, le changement ». Le PS n’est jamais à une promesse près. La formule cache quelques

épines et fleure bon l’hypocrisie. Le mensonge est gros comme un pot aux roses.

Ensemble, certes, ils le sont, les candidats à la primaire, mais chacun avec son ego et ses arrièrepensées inamicales. Quant au changement, il n’est guère perceptible. Sur le fond, le projet socialiste pour 2012 ressemble comme deux gouttes d’eau à ceux de 2002 et 2007. Mais, sans doute, faut-il entendre par ce mot la seule volonté de « chasser » Nicolas Sarkozy de l’Élysée pour prendre sa place.

Tout a été organisé, pendant ces trois jours, pour que les cinq prétendants ne confrontent pas leurs idées. On serait pourtant curieux de savoir si Martine Aubry partage les solutions sécuritaires de Manuel Valls, de comprendre les raisons qui poussent Ségolène Royal à refuser les emplois-jeunes prévus par la Rue de Solferino, de connaître les motifs de la présence d’Arnaud Montebourg, le chantre de la démondialisation, qui serait plus à son aise avec Mélenchon et ses amis communistes. Faute de débats resteront les petites phrases assassines, les contre-pieds au semblant d’unité de Hollande. Et le bruit des guéguerres d’appareil : ainsi Martine Aubry, en congé de ses fonctions de premier secrétaire pour la campagne, est-elle accusée du noyautage du parti et de la fête. Les sujets qui fâchent seront, bien sûr, laissés sous le tapis : les égarements new-yorkais de Strauss-Kahn tout autant que les soupçons de trafic d’influence planant sur le président PS du conseil général des Bouches-du-Rhône. Les socialistes ne sont jamais aussi discrets que lorsque le scandale les rattrape.

Depuis Mitterrand, le PS n’a pas changé. Il est le champion de la dissimulation. Mais comme il n’est plus inspiré par le talent florentin de son père fondateur, il se réfugie dans l’obligation de synthèse. Peu importent les coups de menton

de La Rochelle ou les effets de manches de la primaire, celle-ci fonctionne comme une machine à broyer les intentions des uns et des autres pour les ramener dans le droit chemin de la ligne du parti.

Ainsi va le PS, cramponné à ses dogmes, qui continue à mentir sur la réalité économique du monde. En toute connaissance de cause.

Le Parisien

Val de Marne, samedi 27 août 2011, p. 94_E_3

Limeil-Brévannes – Valenton

Les entreprises qui évacueront la butte de déchets sont désignées

Christine Mateus

Les nettoyeurs de la montagne de déchets de Limeil-Brévannes ont enfin été désignés. Les

entreprises chargées de l’évacuation de cette butte de plus de 150000 m3 viennent en effet d’être sélectionnées par l’Etat par l’intermédiaire de l’Ademe (Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie), a-t-on appris hier. Une nouvelle étape est franchie vers la fin de cette verrue en plein coeur de la ville qui empoisonne la vie des riverains mais aussi leurs voisins de Valenton. C’est la société GRS Valtech, filiale du groupe Veolia, qui assurera ces prestations pour un montant estimé à 13 M€. Quant à la société Burgeap, elle sera chargée du suivi environnemental (air et eau) et d’une assistance aux travaux pour un montant de 213000 €. La note sera payée par l’Etat. Mais une procédure est engagée pour rechercher les producteurs des déchets entassés à Limeil et les mettre à contribution.

Début de l’enlèvementen octobre

Les deux sociétés devraient s’installer sur le site jusqu’alors géré par la société LGD Développement, dès la semaine prochaine. « La ministre de l’Ecologie, Nathalie Kosciusko-Morizet, a également indiqué que ces travaux commenceront avec l’étanchéification de la zone, la construction des rétentions ainsi que l’aménagement d’une plate-forme de tri. Ces opérations sont nécessaires avant d’entamer l’enlèvement effectif qui commencera en octobre », précise le député de la circonscription, Didier Gonzalès (UMP).

« Malheureusement, comme je le craignais, il faudra neuf mois et non trois pour évacuer cette

décharge à ciel ouvert, regrette le maire de Limeil, Joseph Rossignol (Parti de gauche). Tout sera terminé au moment de la livraison des premiers logements du quartier des Temps-Durables, au mois de juillet. » Soit le futur quartier écolo, situé juste à proximité du site LGD.

Comment les entreprises vont-elles procéder pour venir à bout de cette butte de 25 m de haut? «Comme la montagne de déchets continue de dégager de la chaleur, ils vont enlever des petits tas de 5 m3 à chaque fois, l’étaler sur des sites à proximité immédiate avant de les transporter. Par contre, je ne connais pas le lieu d’acheminement », poursuit l’édile.

Depuis le mois de mai, le tas prend feu régulièrement à cause du méthane qui s’échappe des

déchets. Une situation qui fait de la vie des riverains un véritable enfer. Le préfet a d’ailleurs dû prendre un plan d’urgence. Un arrosage permanent a été mis en place. D’un point de vue judiciaire, le gérant de LGD, à l’origine de cet amas de détritus et de gravats accumulés depuis 2002 au mépris de plusieurs arrêtés de mise en demeure, a été condamné, au mois de juillet, à dix-huit mois de prison avec sursis, assortis d’une mise à l’épreuve pendant trois ans. Il a fait appel de cette décision.

Sud Ouest

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Samedi 27 août 2011, p. Périgueux-C1_7

France

PRÉSIDENTIELLE 2012 Ouvrier chez Ford à Blanquefort (33), il veut représenter le NPA

Poutou, candidat ouvrier

JEAN-PIERRE DEROUDILLE

Mais il exige que cette expérience ne change pas son mode de vie A 44 ans, le Bordelais Philippe Poutou est désormais plongé dans le grand bain de la politique nationale.

Candidat du NPA (Nouveau Parti anticapitaliste) à l’élection présidentielle, il s’étonne encore quand une chaîne de radio ou une agence le sollicite pour avoir sa réaction sur un sujet inattendu pour le militant trotskiste. En France, celui qui prétend à la candidature suprême doit avoir réponse à tout.

Ce n’est pas comme ça qu’il le voyait : « Au NPA, nous voulions une candidature collective. » Olivier Besancenot, avec son aplomb perpétuel, a donné de mauvaises habitudes aux médias : « Je ne veux pas être le nouveau Besancenot, ils devront apprendre que le NPA ce n’est pas seulement Poutou. »

Personnalisation

Il est vrai que la personnalisation de la politique française n’est pas la seule responsabilité des médias.

Ouvrier chez Ford à Blanquefort, il l’a réalisé il y a une quinzaine de jours en signant des formulaires pour officialiser sa candidature : « Je ne suis pas le candidat d’un parti, le candidat c’est Philippe Poutou. C’est moi qui ai signé de mon nom pour désigner un mandataire financier pour la campagne, et c’est moi le seul responsable. »

Pourtant, il ne se voit pas comme un être exceptionnel, comme « Sarkozy qui y pensait en se rasant le matin », ou « Hollande qui prétend être un président normal. »

L’ancien militant de Lutte ouvrière, passé en 1997 à la Ligue communiste révolutionnaire à la suite d’une purge interne, ne se voyait pas un tel avenir. L’aventure a commencé en mai dernier, quand Olivier Besancenot a annoncé qu’il ne serait pas à nouveau candidat en 2012 : « Un copain de la CFTC m’a suggéré de me présenter et, en deux outrois jours, tout le monde en parlait à l’usine. Je l’ai pris comme une plaisanterie, mais les copains ne rigolaient pas. »

Rejet du front de gauche La direction girondine du NPA a vite avalisé ce choix qui a été plébiscité par la Conférence nationale le 25 juin dernier : « Le parti qui se revendique de la classe ouvrière a choisi un ouvrier. » Qui plus est, un militant syndicaliste dont le combat pour le maintien de l’usine Ford en Gironde a été couronné de succès cette année, avec la décision de reprendre l’usine : tout un symbole. Au passage, il a contribué à défaire la tendance qui souhaitait poursuivre les pourparlers avec le Front de gauche : « Au NPA personne n’était dupe que cela servirait uniquement à Mélenchon et au PC, mais certains pensaient que nous n’avions plus les forces pour nous présenter seuls si Olivier n’était pas là.

Le symbole de l’ouvrier est au moins aussi fort que celui du facteur de Neuilly, et plus proche encore de la mythologie ouvrière. Cela ne va pas sans poser de problèmes à un homme qui ne veut pas être changé par cette expérience hors du commun. Pas question par exemple que sa nouvelle situation l’amène à « prendre des vacances » vis-à-vis de sa compagne et de ses enfants de 6 et 9 ans. «Quand je partirai à Paris pour des réunions, elle viendra avec moi, et je ne veux pas me dispenser des tâches ménagères. »

Aucun candidat ne peut en dire autant, même s’il s’impose ainsi à lui-même un lourd handicap dès le départ.

Lacunes

Philippe Poutou, qui n’a pour tout bagage scolaire qu’un bac techno auquel il a échoué, a

conscience de ses lacunes, même s’il a acquis une solide formation politique et sociale sur le tas. Il envie par exemple Olivier Besancenot qui a fait des études supérieures d’histoire, complétées par cinq ans au Parlement européen, où il était attaché parlementaire d’Alain Krivine. Il commence par exemple à s’inquiéter pour ce week-end, où il va devoir faire le grand discours de rentrée devant l’université d’été du NPA, à Port-Leucate.

C’est désormais sur lui que le NPA doit compter pour faire au moins aussi bien qu’Olivier Besancenot à la présidentielle de 2007 quand il avait obtenu 4,06 % des voix. Pour mémoire, il rappelle que les sondages n’accordaient plus que 0,5 % au NPA « dès le départ d’Olivier ».

Charente Libre

Toutes

Région, samedi 27 août 2011, p. 3

PS: des Charentais dans le bain de la primaire

Ismaël KARROUM

i.karroum@charentelibre.fr

La Rochelle. Trois jours pour une université d’été en forme de top départ du nouvel épisode de la

saga PS: première étape de la primaire socialiste, préliminaire d’avant présidentielle. Une course à six candidats et un seul trône. «Une université d’été spéciale…» Que ce soit pour le jeune loup

Jonathan Munoz, Cognaçais aubryste, ou pour le vieux renard Jérôme Royer, Jarnacais montebourien, le cru 2011 de l’université rochelaise a le goût des cuvées exceptionnelles. «C’est la première fois que les Français ont le choix au tirage et au grattage», dit le maire de Jarnac, Jérôme Royer.

Les deux favoris chouchous des élus charentais Malgré les bourrasques qui balaient le vieux port par intermittence, Jérôme Royer n’a pas la tentation de la girouette. Dix ans qu’il pousse derrière Arnaud Montebourg. Et iI poussera jusqu’aux 9 et 16 octobre, dates des scrutins, avec une entrée en mêlée en terre de rugby pour l’élu aux épaules de pilier. Tout le week-end, il accompagnera Arnaud Montebourg et tentera de convaincre ses camarades que le député de Haute-Saône est le meilleur des candidats.

«Son plus grand tort, c’est d’avoir eu trop souvent raison trop tôt. Il est le premier à avoir dénoncé la mafia des tribunaux de commerce, à avoir pointé le scandale des paradis fiscaux et à offrir de nouvelles frontières en défendantune sixième République», détaille-t-il.

En Charente, Jérôme Royer est seul à défendre Montebourg. Il y a pire: Manuel Valls n’a aucun

supporter déclaré. Ségolène Royal, qui n’avait que des soutiens en 2004 et beaucoup d’admirateurs en 2007, est presque devenue insupportable.

Jean-François Dauré, le maire de La Couronne, grimace: «Je suis étonné du revirement de tous ceux qui ont été heureux d’être sur la photo avec elle pendant des années.» Lui, reste fidèle à «Ségolène».

«Et je pense qu’elle va créer une vraie surprise à la primaire.» Au-delà de la fidélité, il mise sur

«l’expérience de 2007 et la vraie carrure de chef d’État de Ségolène». «Elle a su anticiper tous les problèmes auxquels nous sommes confrontés aujourd’hui.»

Son week-end rochelais ne se résume pas à un pèlerinage béat dans les pas de Ségolène Royal. Il était au meeting de la présidente de Poitou-Charentes hier soir au musée maritime. «Ce week-end, j’irai plutôt voir les camarades, échanger avec les supporters des autres candidats». Lorsqu’il rentrera en Charente, il ira convaincre sur le terrain. «On essaiera aussi de faire venir Ségolène en Charente, peut-être à La Couronne.»

Les chouchous des élus charentais, ce sont les deux favoris: Martine Aubry et François Hollande. Les deux poids lourds se sont soigneusement évités hier. Chacun dans son coin. Martine Aubry a dégainé la première. À 11 heures, la candidate fait son entrée dans un amphithéâtre de la fac de sciences plein à craquer. Plus de 500 personnes pour 400 places. À la tribune, près de la première secrétaire, Pouria Amirshahi, premier fédéral charentais et coordinateur national de la campagne d’Aubry. La salle est si bondée que même Jean-Paul Huchon, président de la région Île-de-France, est contraint de transpirer debout dans les marches de l’amphi, quand Élisabeth Guigou doit se résoudre à un collé-serré à travers la foule pour se frayer un chemin.

Des poulains différents, mais un objectif commun «On a essayé de la faire passer pour quelqu’un qui ne voulait pas s’engager dans la course. C’est faux. Elle a porté le projet socialiste, s’est prononcée pour le non-cumul. Elle est aussi l’une des rares politiques à s’adresser aux autres partis, en particulier au Parti de gauche et à Europe Écologie Les

Verts. Avec elle, il y a moyen de construire des choses», estime Jonathan Munoz. Dès son retour, le secrétaire de la section de Cognac et directeur de cabinet du maire, Michel Gourinchas, ira sur le terrain, au feu, afin de récolter des marrons pour Martine.

Pouria Amirshahi, lui, sera plutôt dans les états-majors parisiens. Martine Aubry l’a séduit. «Elle a un bilan. Après 2008, le PS était dans une situation pas possible. Elle a remis le parti en ordre demarche.

On a un projet. Elle a une vraie stature. Pour moi, elle est la plus à même de tenir la barre de la

France dans un contexte difficile.»

Dans le kop Hollande, candidat de la plupart des grands élus de la Charente, les arguments sont quasi identiques. La députée Martine Pinville fait partie du staff réuni hier après-midi à huis clos pour organiser la suite de la campagne. «Je suis près de lui depuis le début, dit Martine Pinville. Ça fait longtemps qu’il a décidé d’être président de la République, qu’il travaille avec cet objectif. Il ne s’est pas lancé il y a quelques mois.» Petite pique en direction de Martine Aubry…

La semaine prochaine, elle fera un point avec le président du conseil général, Michel Boutant, sur la déclinaison charentaise de la campagne de Hollande. «On pense qu’il viendra en Charente fin septembre. Le calendrier n’est pas encore fixé.» En attendant, voyant la foule se masser devant la salle de l’Oratoire où son favori a tenu une réunion publique hier soir après le 20 Heures de France 2, la députée charentaise est gonflée à bloc.

Des poulains différents, mais un objectif commun: «Tourner la page Sarkozy.»«C’est pour ça qu’après la primaire, je n’aurai aucun état d’âme à me ranger derrière le candidat qui sortira vainqueur.»

Cette phrase, tous les militants la répètent. Inlassablement. Mais avant l’union, un petit combat s’impose. Il n’a rien de secondaire.

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