Samedi 3 septembre
Marianne, no. 750
Repères France, samedi 3 septembre 2011, p. 40
Attendez-vous à apprendre
Laurence Parisot. Comment exister dans la présidentielle
Par Hervé Nathan
Avant d’être la patronne des patrons, Laurence Parisot est d’abord la patronne de l’Ifop. La
communication politique, elle connaît. Ce n’est donc pas à elle qu’on apprendra la loi d’airain d’une
présidentielle, selon laquelle c’est avant l’élection qu’il faut se faire entendre pour être pris en
compte par les candidats. L’université d’été du Medef, la semaine dernière à Jouy-en-Josas
(Yvelines), a été l’occasion de rappeler les revendications des « entreprises », qu’on peut résumer en
trois points :
1) Effort fiscal : d’accord, mais l’Etat doit faire les deux tiers de l’effort en réduisant ses dépenses. 2)
Baisse des coûts salariaux : se débarrasser des cotisations d’assurance maladie, soit 33 milliards
d’euros par an. 3) Démantèlement du droit du travail.
En apparence, Laurence Parisot a peu de succès : la pétition des « seize riches » qui veulent payer plus
d’impôt s’est faite dans son dos et propose ce que le Medef voulait éviter : un prélèvement
supplémentaire de 3 % sur les très hauts revenus, alors que Laurence Parisot plaidait pour une
modération volontaire des salaires patronaux. Mais la campagne présidentielle du Medef s’inscrit
dans le long terme. Un petit livre de la députée du Parti de gauche Martine Billard* nous apprend
qu’en dix ans la droite a inscrit dans la législation la moitié des 44 mesures demandées en 2004 par
le patronat, dans son rapport Virville. Pas mal, non ? Pour l’avenir, le Medef espère engranger
d’autres engagements. Comme celui de François Hollande de « constitutionnaliser le dialogue social »,
ce qui placerait le droit du travail hors d’atteinte législative. De son côté, la droite réfléchit sur la
TVA sociale, qui accroîtrait la compétitivité relative des entreprises françaises. A quoi reconnaît-on
un lobbying intelligent ? A ce qu’il est gagnant dans tous les cas de figure électorale…
* Le Medef l’a imaginé, Sarkozy l’a fait, éditions Bruno Leprince.
Marianne, no. 750
L’éditorial, samedi 3 septembre 2011, p. 4
Etonnez-nous, François
Jacques Julliard
Les raisons pour lesquelles François Hollande est en tête des intentions de vote pour la primaire
socialiste, et le restera vraisemblablement jusqu’au bout, sont au nombre de trois.
La première, c’est qu’il a maigri. Non, je ne plaisante nullement. Ce n’est pas une affaire de look.
C’est une déclaration d’intention. Un homme qui aime la bonne chère et qui s’impose de tels
sacrifices entend envoyer un message. François Hollande a bien compris qu’au-delà de 40 ans un
homme est responsable de son physique ; l’ascèse matérielle n’étant rien d’autre que la condition
d’une maîtrise spirituelle. Il nous dit deux choses : j’ai changé ; c’est du sérieux. La transformation
physique qui en est résultée n’est que le reflet d’une mutation morale en profondeur.
Il s’est mis dans la peau d’un président de la République, irrévocablement. Les cinq autres ont
longuement hésité, lui non. On sent ces choses-là, et le public mieux que personne.
Ceux qui jugent l’éventuel président François Hollande à l’aune de l’ancien premier secrétaire
socialiste Hollande François se trompent. Ils n’ont qu’à relire Shakespeare. Le moment où, devenu
Henri V, le prince Hall, compagnon de fête de Falstaff, envoie promener ses beuveries, sa
fainéantise et ses blagues de cabaret, c’est celui où il a senti l’étreinte du pouvoir s’abattre sur lui.
Cela vous change un homme.
La deuxième raison ? Hollande a tous les caciques du PS contre lui. Non les notables régionaux, qui
lui sont souvent favorables, mais les figures de cire de la social-démocratie française. Un handicap ?
Vous voulez rire ! Un atout maître. Il y a cinq ans, c’est la quarantaine où l’avaient reléguée ses
« camarades » qui fit de Ségolène Royal la favorite de l’opinion. Pour ma part, je n’hésitai pas une
seconde : une femme qui avait contre elle Fabius et Rocard, Strauss-Kahn et Aubry, Hamon et
Emmanuelli, ne pouvait pas être complètement mauvaise. Il n’y a en effet qu’une attitude possible à
l’égard des bureaucraties et des appareils : être contre et cogner dessus. Si vous ne savez pas
pourquoi, eux le savent.
J’ai personnellement des sentiments positifs, parfois très positifs, à l’égard de ceux que je viens de
citer, pris individuellement. Sont-ils ensemble que je n’ai qu’une envie : m’enfuir à toutes jambes,
car je sens bien que leur concert m’exclut, comme il exclut tous les citoyens ordinaires. C’est ainsi
que l’appareil socialiste a fait à Hollande ce cadeau… royal : transformer un apparatchik en homme
indépendant, tandis que, depuis Reims, il a fait de Martine Aubry, pourtant connue pour son
indépendance, la porte-parole de la firme Solferino. Résultat : les sondages ont piqué du nez. Unité,
oui ; connivence, non.
La troisième raison de la popularité d’Hollande, c’est son humour. Il y a toujours eu deux sortes
d’hommes politiques : ceux qui manient l’ironie, ceux qui manient l’humour, c’est-à-dire l’ironie
étendue à soi-même. Les premiers sont légion. Les seconds, l’exception. En dehors d’Hollande, je
ne vois guère parmi ces derniers que Jean-François Copé, parfois, et Jean-Luc Mélenchon. Je ne
voterai probablement pas pour celui-ci ; il est devenu trop rétrococo à mon goût, mais je l’aime
bien et je lui souhaite bon vent. Sans l’humour, la démocratie est une chose fade, et dépourvue
d’imagination, de Gaulle le savait bien.
Est-ce là tout ? Quoi ! Pas un mot sur les programmes, les alliances, l’expérience ? Je réponds
rapidement. Le programme est en principe le même pour tous, puisqu’ils l’ont voté à l’unanimité.
Les ajustements relèvent du coefficient personnel de chacun. Les alliances ? Tout le monde est logé
à la même enseigne : il faudra, pour le second tour, capitaliser à gauche et ratisser au centre : c’est
le b.a.-ba du métier. Quant à l’expérience, c’est le concept le plus ringard et le plus réactionnaire que
je connaisse en politique. Les hommes qui ont changé quelque chose à la France, Mirabeau ou
Robespierre, Bonaparte ou Clemenceau, de Gaulle ou Mendès France, n’avaient, Dieu merci, aucune
expérience des affaires.
Tenez, puisque nous en sommes là. Votre tâche, maintenant, François Hollande, c’est de devenir
Mendès : un homme qui avait compris que la rigueur est plus à gauche que le laxisme, et que la
justice sociale n’est qu’un slogan creux si elle n’est pas fondée sur l’accroissement de la richesse
nationale. Cette rigueur de gauche, combinée à cette productivité de gauche, il me semble que c’est
l’impératif du moment, et que c’est votre créneau. Sinon la victoire de la gauche ne serait, comme
trop souvent, et quel que soit l’élu, qu’un déjeuner de soleil.
Mon sentiment, qui, naturellement, n’engage que moi, est que vous êtes aujourd’hui le seul à
gauche à pouvoir battre Nicolas Sarkozy. Voilà qui est à mes yeux le véritable enjeu du concours de
beauté auquel vous allez devoir vous livrer pendant cinq semaines. En admettant que vous en
sortiez vainqueur, il vous restera à devenir, comme dit le poète, tel qu’en vous-même enfin votre
destinée vous change. Etonnez-nous, François. En dehors de vous-même, n’écoutez que le peuple.
La situation est assez sérieuse pour qu’il n’aspire plus à des promesses et à des cadeaux, mais à une
direction, au double sens du terme. C’est-à-dire à la fois un timonier et un cap. Le drame avec
Sarkozy n’est pas qu’il aille toujours mal, mais que l’on ne sache jamais où il va. Lui non plus,
d’ailleurs. Alors, sautez sur l’occasion. Etonnez-nous par votre hardiesse. Mieux que cela, étonnezvous
vous-même.
Sud Ouest
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Samedi 3 septembre 2011, p. Périgueux-C1_6
France
MANIFESTATIONS Travailleurs et militants sociaux font la mêlée en faveur des plus pauvres
A la rue mais sans la rue
DOMINIQUE DE LAAGE
Les relais politiques sont rares. Même à gauche
Depuis deux mois, travailleurs et militants sociaux font bloc en défense des plus démunis. À savoir
les 700 000 personnes sans domicile personnel en France, dont plus de 100 000 à la rue. Ce collectif,
Urgence, un toit !, qui réunit syndicalistes et associatifs, organise aujourd’hui de nouvelles
manifestations un peu partout en France.
Benoist Apparu, secrétaire d’État au Logement, est l’artisan de cette convergence entre travailleurs
et militants sociaux. Deux mondes très proches l’un de l’autre qui avaient plutôt à coeur, jusqu’alors,
de ne pas mélanger les genres. Le déclic s’est produit au début de l’été, à cause de la coupe de 30 %
dans le budget consacré à l’hébergement d’urgence.
La démission d’Emmanuelli
« J’aime ce travail, mais aujourd’hui je me trouve confrontée à gérer la survie de personnes sans
pouvoir y répondre. C’est très dur », s’est exclamée cette semaine Nathalie Rouxel, travailleuse de
l’urgence sociale, à l’occasion d’un rassemblement square Boucicaut à Paris, non loin de Matignon.
Un square des beaux quartiers occupé depuis début juillet par 300 familles sans abri et autres soidisant
« bénéficiaires » de la fameuse loi Dalo (droit opposable au logement), qui reste un voeu
pieux pour les deux tiers d’entre eux.
Pour justifier cette économie de 20 millions d’euros sur le dos des plus pauvres, Benoist Apparu avait
expliqué que l’hébergement d’urgence, cela commençait à bien faire. Et qu’il convenait désormais
de loger les gens sur le long terme. Il avait promis que la réduction de ces 4 500 places
d’hébergement d’urgence (150 de moins à Bordeaux) serait compensée par la création de 4 500
places en logements pérennes d’ici à la fin de l’année (soit 1 500 logements).
Un argument auquel n’ont pas cru militants et travailleurs sociaux, au premier rang desquels Xavier
Emmanuelli, qui a démissionné du Samu social.
Comment pouvaient-ils croire que le secrétaire d’État allait créer 1 500 logements pérennes en un
trimestre, quand 1 300 l’ont été ces deux dernières années ? Sollicités hier pour savoir où en était ce
plan, les services de Benoist Apparu n’ont pas réagi.
Juste avant de partir en vacances, le secrétaire d’État avait également souligné, avec raison, combien
ces crédits d’urgence ont explosé ces dernières années. Mais ce n’est pas en faisant coucher les
pauvres dehors qu’on enraye le phénomène, à en juger par les dernières statistiques de l’Insee.
Des femmes et des enfants
« Alors, on fait quoi ? On prend pour acquis la fin de l’inconditionnalité de l’accueil d’urgence, au
mépris des engagements du candidat Sarkozy, selon qui plus personne ne devait dormir dehors ? »
interroge Jean-Baptiste Eyraud, le porte-parole de Droit au logement (DAL). En réalité, cela fait déjà
belle lurette que les personnes seules – les hommes en particulier – n’ont plus guère espoir d’accéder
à un abri par le 115, en dehors des périodes de grands froids.
Ce nouveau coup de rabot, qui préfigurait celui du gouvernement Fillon en cette rentrée, a
directement touché non plus des hommes seuls, mais des femmes et des familles, parfois avec de
très jeunes enfants. D’où le désespoir estival des travailleurs sociaux, et leur mêlée avec les militants.
En quête de soutiens
Tandis que la majeure partie du pays se passionnait pour le feuilleton DSK, d’autres signes «
inquiétants » ont été enregistrés cet été : multiplication des expulsions collectives, réduction de 15 à
20 % des budgets des centres d’hébergement et de réinsertion sociale (CHRS)… L’utilisation d’un
tramway de la RATP pour convoyer des Roms, cette semaine, a également marqué les esprits.
Pour l’heure, une trentaine d’associations, mouvements et organisations syndicales se sont joints au
collectif Urgence, un toit !
Mais seuls le Parti de gauche, Europe Écologie-Les Verts et Alternative libertaire ont officialisé leur
soutien. Pas trace du PS, du PC, du Front de gauche, ni même du NPA… « Je vais leur écrire. Ce
n’est pas normal », s’est engagé, square Boucicaut, Éric Coquerel, secrétaire national du Parti de
gauche, seul élu présent aux côtés de ce collectif cette semaine. « Personne ne bougera, même à
gauche, tant que nous ne mobiliserons pas davantage de Français », pensent les animateurs du
collectif. D’où les manifestations d’aujourd’hui.
Aujourd’hui en France
/Rubriques/Aujourd’hui, samedi 3 septembre 2011
La braderie de Lille, le plus grand déballage d’Europe
FRANCK ANTSON
Lille (Nord)
DE NOTRE CORRESPONDANT
Bibelots kitch, meubles rétro, bouquins en tout genre, mais aussi des vêtements à prix cassé… La
braderie de Lille, qui démarre ce samedi jusqu’à demain soir, reste le plus grand marché aux puces
d’Europe où les particuliers côtoient les professionnels pour vendre ou acheter l’objet improbable.
Deux à trois millions de visiteurs sont attendus ce week-end dans la capitale des Flandres pour cet
événement incontournable de la rentrée. Sur cent kilomètres de trottoirs, avec 10000 exposants, le
centre-ville est transformé en un vaste vide-greniers. La manifestation reste totalement gratuite,
mais chacun défend âprement son emplacement, notamment dans les secteurs où la règle du «
premier arrivé premier servi » prime.
Sur la façade de l’esplanade dans le Vieux-Lille, les plus acharnés ont pris position il y a deux
semaines. « On retrouve les copains, c’est l’occasion de terminer les vacances. Je ressors tout ce que
je n’ai pas vendu l’an dernier avec des vieilleries récupérées ici ou là », témoigne Jean-Michel, un «
bradeux » (vendeur), amateur nordiste, qui commençait déjà à faire quelques affaires hier.
Sur le pavé lillois, des dizaines de camionnettes et camping-cars sont stationnés en attendant le
grand déballage. « La météo est avec nous, cela va être une bonne braderie, avec toujours une
bonne ambiance. Tout se vend ici, on peut se faire un peu d’argent », se réjouit d’avance Joël, un
Lillois qui collectionne les outils anciens.
L’événement remonte au Moyen Age, mais s’est adapté au fil des ans. Pour les férus de nouvelles
technologies, la mairie a lancé pour cette édition une application smartphone qui permet de
retrouver tous les bons plans sur son téléphone portable. La manifestation, qui garde son côté « bon
enfant », reste néanmoins très encadrée au niveau sécurité. Deux mille fonctionnaires (policiers,
agents de la mairie, des douanes…) sont mobilisés durant ces deux jours pour faciliter notamment la
circulation. « C’est une manifestation énorme, mais qui se gère bien chaque année, une
organisation quasi militaire avec peu d’incidents. La braderie, qui attire toujours beaucoup
d’étrangers, permet de véhiculer une image de région accueillante et chaleureuse », souligne
Jacques Richir, adjoint au maire délégué à l’animation.
Dans l’agglomération lilloise, toutes les principales structures d’hébergement affichent complet. Il
reste encore des places dans des hôtels haut de gamme… ou à 30 km du centre-ville! Certains
particuliers lillois, profitant de la cohue, n’hésitent pas à proposer des chambres ou des
appartements en location sur l’Internet. « C’est vrai que les prix grimpent, tout est bon pour faire
des affaires », admet un responsable de l’office de tourisme.
Après le semi-marathon cet après-midi, Annick, une chineuse venue de l’Oise, espère dénicher un
service à thé ancien. Elle en trouvera certainement du côté de l’opéra où des « bradeux » anglais
proposent régulièrement de la belle marchandise.
La braderie reste également une vitrine pour de nombreuses associations, entreprises et… partis
politiques. En pleine campagne électorale, Martine Aubry profitera de ces deux jours pour
retrouver ses proches autour des stands. Plus novice sur ces terres, Jean-Luc Mélenchon, candidat
du Front de gauche, viendra également retrouver ses « camarades » et profiter d’une moules-frites.
Marianne, no. 750
Culture, samedi 3 septembre 2011, p. 72
Musique
Miossec revient en guerre
Mathieu Maire du Poset
A l’occasion de son nouvel album, « Chansons ordinaires », le chanteur finistérien se retourne sur un
parcours semé d’excès et livre ses inquiétudes sur la présidentielle. Rencontre.
La musique est un sport de combat. Tel un boxeur à la carrière qui s’étire, Christophe Miossec repart
au charbon, un nouvel album sous le bras. Le physique, fatigué des excès, commence à montrer ses
limites. Un corps victime d’une époque où il ne souhaitait « qu’être pété et faire le con sur scène », où
il avait « ce côté anar ». « Quand la quarantaine est atteinte, faut-il crier au feu les pompiers ? »
chantait-il dans son album 1964. En découvrant le chanteur appuyé sur sa canne, difficile de
l’imaginer prêt à se confronter à son adversaire préféré : le public. Pourtant, à l’automne, un nouvel
affrontement l’attend avec une tournée de petites salles. « Pour moi, un concert de rock, c’est un
concert de club. Physiquement, tu es obligé d’être dedans. Le fait qu’il n’y ait pas de distances, de
barrières, cela rend la chose charnelle. »
Fer de lance de la « nouvelle chanson française », Christophe Miossec n’y trouve plus son compte : « Je
trouve ça d’un ennui sans fond. Quand je suis arrivé, c’était un peu morne plaine. Actuellement, trop
de groupes essaient de faire des trucs qui accrochent l’oreille, mais la musique ne se tient plus. »
Effrayé par ces disques où « les productions sont bien meilleures que les chansons », l’artiste branche
les guitares, à la recherche de cette énergie simple qui le poussait à faire la tournée des bars de
Brest. « C’est un peu avoir le luxe de se payer une tranche d’adolescence : être en répétition, faire de
la musique toute une nuit ou toute une journée, se montrer les accords et partir en
improvisation… »
Pour la première fois, Christophe Miossec entre en studio avec juste quelques chansons dans sa
besace. « Je me suis retrouvé avec trois musiciens pendant trois jours. On a fait du live pendant tout
l’enregistrement. J’ai même écrit sur place, ce qui ne m’était jamais arrivé. » Se mettre en danger
quitte à se planter, au risque d’ajouter une nouvelle « casserole » à sa discographie comme son
troisième album, A prendre (« une véritable catastrophe »), ou Finistériens, sorti en 2009 et déjà
renié : « Je ne lui trouve plus que des défauts. Ne pas aimer ce que l’on a fait, c’est de la prétention,
c’est avoir l’orgueil de croire que l’on peut faire mieux. »
« Annus horribilis » en vue
Armé de cette spontanéité retrouvée, Christophe Miossec sonne moins « chanteur engagé » que sur
Finistériens, justement, mais il continue de dépeindre par touches impressionnistes l’environnement
qui l’entoure. « Intégrer le social dans une chanson, c’est super-casse-gueule. La démagogie n’est
jamais loin. Mais il ne faut pas chercher à éviter que ce soit politique. Même une partie de football
peut être politique. Avec des quotas, ça redevient politique », glisse-t-il avec malice, fustigeant « ces
joueurs qui ne sont pas allés au front sur les quotas parce qu’ils gagnent tellement par mois qu’ils ne
veulent pas prendre de risques ». La politique n’est jamais loin avec le chanteur, plus volontiers
militant dans la vie qu’en chanson. Très critique sur ces artistes qui défendent des causes « qui ne
mangent pas de pain », Miossec ne renie pas pour autant sa carte d’électeur, lui qui a été candidat
aux municipales de 2008.
Très vite, les critiques pleuvent sur « ces socialistes décrochés de la base » se désolant de voir « le
vote des ouvriers pour le FN ». Il dresse aussi un portrait façon puzzle de la gauche actuelle.
« Mélenchon, qui se découvre révolutionnaire, ou Manuel Valls, qui joue son petit jeu à la droite de
la gauche, ils cherchent des espaces pour exister médiatiquement. François Hollande, ce n’est pas
la peine. Aubry me paraît bien, mais le problème est qu’elle est tellement odieuse… même son
entourage le dit. Cette année s’annonce horrible », conclut-il, inquiet. Et l’on retrouve la fragilité
du champion face à un combat, politique cette fois, qu’il sent perdu d’avance. Une déception qu’il
exprime dans son titre Chanson protestataire : « Une chanson protestataire qui tend le poing en
l’air, c’est fatigant, pas nécessaire, et pour quoi dire et pour quoi faire ? »
La Montagne, Le Populaire du centre
Brive; Tulle
P2 Limousin, TULLE, samedi 3 septembre 2011, p. Brive-07
Ils seront cinq à Corrèze ! Cantonale partielle : quatre face à Bernadette Chirac
Surprise lors de la clôture des candidatures pour la cantonale partielle de Corrèze : un candidat Front
national sera en lice. La gauche y va en désordre, et Bernadette Chirac tentera de garder son canton.
Ils étaient trois en mars, ils seront cinq le 25 septembre prochain. Cinq à briguer le poste de
conseiller général du canton de Corrèze dont la détentrice, Bernadette Chirac, a été privée par
décision du tribunal administratif après des irrégularités dans les procès-verbaux.
Surprise hier, lors de la clôture des déclarations de candidatures : le Front national présente Zoran
Rioucourt (remplaçante, Yvette Balmisse). Le parti d’extrême droite n’avait présenté aucun candidat
sur le département, en mars dernier.
La veille, Corrèze Terre de gauche avait officialisé la candidature de Sylvain Roch, 34 ans, membre du
Parti communiste. Ce formateur géomètre demeurant à Chameyrat aura pour remplaçante Monique
Raux, 68 ans, affiliée au Parti de gauche, retraitée de l’enseignement demeurant à Bar.
La gauche, qui n’est pas passée loin de la mise en ballottage, voire de la victoire en mars dernier,
repart donc plus divisée encore. Murriel Padovani-Lorrioux, à nouveau candidate pour Europe
Écologie-Les Verts, avec Michel Le Roux pour remplaçant, n’a pas réussi à convaincre les socialistes
et le Parti de gauche de l’utilité d’une candidature unique de la gauche, quelle qu’elle soit. Le poids
des appareils, et l’importance symbolique de ce scrutin au niveau national ont sûrement joué dans
l’individualisme des forces de gauche.
Les socialistes ont désigné Rémy Runfola (remplaçante : Évelyne Jacquot). Ce nouveau venu dans ce
genre d’exercice est secrétaire de mairie à Saint-Priest de Gimel. Premier tour dimanche 25
septembre, deuxième tour éventuel dimanche 2 octobre.
Marianne, no. 750
Le journal des lecteurs, samedi 3 septembre 2011, p. 55
Nos dirigeants méritent le triple I
Incapacité, incompétence, irresponsabilité : la caste politique (toutes tendances confondues) cultive
l’échec avec entêtement.
En 2012, votez pour les agences de notation, puisque ce sont elles qui décident de la gouvernance
des Etats ! Notons les dirigeants politiques du triple I. I comme incapables d’assumer leurs fonctions
et de défendre les intérêts de la nation puisqu’ils vendent à des puissances étrangères les intérêts
français. I comme incompétents dans la crise ; où l’on entend et voit le président de la République se
coucher devant les financiers et devant l’Allemagne d’Angela Merkel. Cette servilité de Sarkozy pour
tout ce qui vient de l’étranger et son rejet des solutions hexagonales sont étonnants. Nous n’avons
pas besoin des modèles allemand et américain, mais il nous faut un modèle français. I comme
irresponsables ; quand la preuve est faite de l’incapacité et de l’incompétence avérée à gérer les
affaires de l’Etat, à droite comme à gauche, on se retire en silence et la tête basse, car le résultat est
l’échec. Echec sur tous les points et à tous les niveaux. Doit-on rappeler à cette classe politique
imbue d’elle-même que la vie de dizaines de millions de citoyens et l’avenir de leurs enfants sont
en jeu ? Naturellement, il ne s’agit pas de plonger dans une sorte de solution à la Mélenchon,
mais simplement de garder l’esprit ouvert, d’écarter l’esprit partisan qui, par essence, est sectaire ;
pour avancer dans l’intérêt collectif de la nation tout en gardant un libéralisme étroitement greffé
sur l’économie réelle. Jean Vidal, Marseille
Marianne, no. 750
Focus France, samedi 3 septembre 2011, p. 38
CE QUE LES MÉDIAS N’ONT PAS DIT SUR LA ROCHELLE
« Méluche » tire à boulets rouges
« Le PS du triple A », « les candidats de l’austérité »… Depuis son université d’été grenobloise, Jean-Luc
Mélenchon n’a pas épargné la realpolitik prônée par certains de ses ex-camarades socialistes en lice
pour la candidature à la candidature. Sa cible préférée : François Hollande, qu’il accuse d’avoir
« engagé une course à l’austérité avec Nicolas Sarkozy ».
Marianne, no. 750
Le journal des lecteurs, samedi 3 septembre 2011, p. 56
Le carcan du traité de Lisbonne
J’ai lu avec grand intérêt votre dossier consacré à la crise, ou plutôt aux répliques de la crise de 2008.
Il décrypte la manière dont les marchés et la finance sont en train de prendre en otages les Etats, la
démocratie et surtout les peuples, l’incapacité notoire et complice des gouvernements à mettre en
oeuvre les vraies décisions qui permettraient de sortir de l’impasse économique dans laquelle sont
plongés la plupart des pays, et le nôtre en particulier.
Je note, non sans une certaine délectation, que des économistes réputés vont dans le sens de Jean-
Luc Mélenchon et affirment que le traité de Lisbonne empêche l’Europe de faire face à la dictature
des marchés financiers. François-Xavier Ferrucci
AFP – Journal Internet
Samedi 3 septembre 2011 – 19:26:53 GMT
La grande braderie de Lille fait le bonheur de 2,5 millions de chineurs
Par Delphine PAYSANT
LILLE (AFP) – Les chineurs à la recherche de vieux trésors oubliés ou de bricoles à deux sous se
bousculaient samedi dans les rues de Lille, pour la traditionnelle braderie annuelle qui devrait
accueillir 2,5 millions de visiteurs d’ici dimanche soir.
Vendeurs de briques et bradeurs de brocs, professionnels ou non, répartis sur 100 km de trottoirs,
tentaient de charmer les chalands – amateurs de chic ou acheteurs de toc – prêts à battre le pavé
sous une chaleur de plomb à la recherche de la perle rare.
Même si la braderie ne démarrait officiellement qu’à 14h00, sur l’Esplanade – repaire des chineurs
avertis – les affaires allaient déjà bon train nettement plus tôt.
De la voiturette estampillée sixties vendue 1.500 euros à la collection d’anciennes bobines de
filature à 50 centimes, en passant par la vraie fausse lampe du Titanic ou un déferlement de
chaussures dépareillées, de poupons sans jambes et autres tiroirs orphelins, on y vend tout… et
parfois n’importe quoi.
Déjà, un premier embouteillage se forme. Cause de l’engorgement : l’Alien de Ridley Scott, ou plutôt
sa représentation en ferraille à taille réelle, trône sur la pelouse, attisant la curiosité des passants.
« Siège, plateau, bougeoir géant ? ». Les conjectures fusent quant à l’usage de la bestiole mais, selon
le vendeur, « ça ne sert à rien, c’est pour les collectionneurs ».
« La plupart des gens achètent en disant : +c’est pas utile, mais je le prends parce que c’est pas cher+,
s’amuse Laurent Quentin, 20 ans et déjà sept braderies au compteur.
Ses marchandises, il les trouve parmi les rebuts. « Le secret, c’est de ne surtout pas les nettoyer, ça
fait plus authentique », explique-t-il malicieusement, exhibant une baignoire en étain aux reflets
verdâtres.
Rue Jean-Baptiste Lebas, caverne d’Ali Baba pour professionnels, ça marchande sec autour d’un
stand de mains de mannequins en cire. « Vous me la faites à 4 euros ? » demande Isabelle. « Non,
c’est 5 euros, y’a pas à discuter », rétorque le vendeur.
« Ce qu’on vendait 30 euros avant, il faut le faire à 10 sinon, ça ne part plus. Il y a moins de pouvoir
d’achat. Les gens regardent mais n’achètent plus », constate Sylvain, brocanteur normand, qui
participe à sa trentième braderie.
Quelques acheteurs, au contraire, déplorent la hausse des prix. « Moi, je collectionne les vieux livres
sur la guerre d’Indochine. Ici c’est pas donné », bougonne Philippe.
« Faut juste savoir fouiller et être organisé », rétorque son épouse, Marie-Andrée, rayant
méthodiquement sa liste d’achats. « Chaque année, je découvre des trésors qu’on ne trouve pas
ailleurs », glisse-t-elle, harnachant un miroir argenté sur son chariot à roulettes.
Les origines de la braderie remontent au XVe siècle, lorsque les domestiques ont été autorisés une
fois l’an à vendre pour leur profit les affaires usagées de leurs maîtres.
Depuis, la brocante intimiste est devenue le plus grand vide-grenier d’Europe, et prend parfois des
allures de foire, avec le débarquement en masse de vendeurs de kebabs et autres marchands de
bonnets péruviens.
Malgré ces dérives commerciales, la convivialité demeure, symbolisée par la célèbre trilogie
moules-frites-bière. « C’est pour ça qu’on revient tous les ans. Les gens sont heureux, on est entre
amis: la braderie, c’est avant tout un esprit de fête », déclare Sylvain, sourire aux lèvres.
Dans l’après-midi, la candidate aux primaires socialiste, Martine Aubry, également maire de Lille,
et Jean-Luc Mélenchon, candidat à la présidentielle pour le Front de Gauche, ont successivement
pris un bain de foule, allant à la rencontre des bradeurs et de leurs militants.
En raison d’une alerte aux orages, les ventes de la braderie devaient exceptionnellement
s’interrompre samedi entre 21h et 1h00 du matin, afin d’éviter tout risque.
AFP Infos Françaises
Samedi 3 septembre 2011 – 18:54:08 GMT
Présidentielle: Hollande (29%) réaliserait un meilleur score qu’Aubry (25%) face à Sarkozy (Ifop-JDD)
PARIS, 3 sept 2011 (AFP) – – Avec 29% des intentions de vote au premier tour de la présidentielle,
François Hollande ferait un meilleur score que Martine Aubry (25%) face à Nicolas Sarkozy qu’il
devancerait de 5,5 points, selon un sondage Ifop à paraître dans le Journal du Dimanche.
Si François Hollande était le candidat du PS, il remporterait le premier tour de la présidentielle avec
29% des voix, devançant Nicolas Sarkozy (23,5%) et Marine Le Pen (18,5%).
Jean-Luc Mélenchon (Front de gauche), Eva Joly (Europe Ecologie-Les Verts), François Bayrou
(MoDem) et Jean-Louis Borloo (Parti radical) seraient à égalité avec 6% des voix. Viendraient ensuite
Dominique de Villepin (République solidaire) avec 2,5%, puis à égalité avec 0,5% Philippe Poutou
(NPA), Jean-Pierre-Chevènement (MRC), Frédéric Nihous (CPNT), Christine Boutin (Mouvement
démocrate-chrétien) et Nicolas Dupont-Aignan (Debout la République).
Si Martine Aubry était désignée candidate du PS, elle devancerait d’un point Nicolas Sarkozy (25%
contre 24%). Marine Le Pen serait inchangée avec 18,5% des voix.
En revanche avec 17% des voix, Ségolène Royal ne franchirait pas le premier tour, derrière le
président sortant (25%) et Marine Le Pen (19%).
Les autres candidats à la primaire socialiste, Arnaud Montebourg, Manuel Valls et le PRG Jean-
Michel Baylet, n’ont pas été testés.
Au second tour, François Hollande avec 59%, l’emporterait plus nettement sur Nicolas Sarkozy que
Martine Aubry (54%).
Sondage réalisé en ligne du 30 août au 2 septembre auprès d’un échantillon représentatif de 1.918
personnes inscrites sur les listes électorales, extrait d’un échantillon de 2.036 personnes
représentatif de la population âgée de 18 ans et plus. Méthode des quotas.
Notice complète disponible à la commission des sondages.
Libération
France, samedi 3 septembre 2011, p. 12
Chiffre
6
C’est le nombre de listes dissidentes que le Parti de gauche (PG) de Jean-Luc Mélenchon va déposer
aux sénatoriales pour faire pression sur le PS et le PCF, qui n’offriraient au PG qu’une seule place en
position éligible, alors qu’il a deux sénateurs sortants. Le principal conflit porte sur l’Essonne.
Le Figaro, no. 20866
Le Figaro, samedi 3 septembre 2011, p. 4
France Politique
EN BREF
Le PG présente ses listes dissidentes pour le Sénat
Le Parti de gauche de Jean-Luc Mélenchon, qui juge être maltraité dans les négociations, a présenté
hier six listes dissidentes aux sénatoriales. « Pour le PG, il est exclu de disparaître du Sénat dans le
silence », a dit Éric Coquerel, secrétaire national du PG, qui veut retrouver son compte de deux élus.
Le PG espère « ne pas avoir à aller jusqu’au bout ». Sauf peut-être en Essonne et dans les Hauts-de-
Seine.
Le PS inquiet pour son temps de parole
Inquiet d’être pénalisé face à la droite à quelques mois de l’élection présidentielle, le Parti socialiste
rencontrera le CSA le 8 septembre afin de s’assurer qu’à l’exposition médiatique très forte lors de la
primaire ne succédera pas une période d’invisibilité de son candidat.
Ouest-France
Cholet
Cholet en bref, samedi 3 septembre 2011
Front de gauche : assemblée le 7 septembre
Dans le cadre des prochaines échéances électorales de 2012, présidentielles et législatives, un front
de gauche se structure à Cholet. A l’échelle locale, ce front est constitué du Parti communiste, du
Parti de gauche et de la Fédération pour une alternative socialiste et écologique. L’accord national du
Front de gauche pacté, autour de Jean-Luc Mélenchon, le mouvement politique invite les individus à
venir discuter. « Nous attendons que cette force s’inscrive dans le long terme à l’échelle locale,
insistent ses partisans. Nous souhaitons également que le maximum de gens s’empare de ce
mouvement et discute sur le fond, pour débattre projets contre projets lors des campagnes »,
poursuivent-ils en choeur. Questionnés sur le regroupement de partis au sein d’un même
mouvement, sur les possibles divisions et sur la viabilité du front, ils rappellent: « Le front permet
aux personnes qui ne sont pas dans un parti d’intégrer un mouvement politique. Chacun y fait ce
qu’il veut. Le front est ouvert.» Pour appeler ces forces nouvelles, une assemblée citoyenne est
organisée le mercredi 7septembre, à 20 h 30, à la salle Bruyère de Cholet. Un comité local se mettra
en place ultérieurement afin de préparer la campagne, constituer un projet et « imposer un débat ».
La Voix du Nord
Toutes éditions
Samedi 3 septembre 2011, p. UNE-TOUTES_5
Des « applis » Braderie http://smartphone.mairie-lille.fr/braderie : lancée par la ville, elle diffuse des
informations pratiques. À télécharger sur www.bradkit.com, elle oriente le public vers les objets
recherchés et leurs vendeurs. Des visites au goût de campagne Martine Aubry à domicile. La
traditionnelle promenade de la maire de Lille prendra un relief particulier à quelques semaines de la
désignation du candidat socialiste à l’élection présidentielle. Et il y a fort à parier qu’il y aura la
cohue, aujourd’hui, du côté de l’hôtel de ville, vers 15 h 30, pour le démarrage de cette balade
rituelle. Martine Aubry devrait notamment s’arrêter quelques instants au stand du Parti socialiste,
rue de Paris, non loin de la mairie. Jean-Luc Mélenchon. Le président du Parti de gauche, lui aussi
candidat à la présidentielle, s’invite également à cette Braderie. Son TGV arrive vers 17 h et il sera
accueilli par des représentants du Parti communiste, du Parti de gauche et de la Gauche unitaire. Au
programme ensuite : passage par les stands de la CGT (boulevard Victor-Hugo), Solidaires, FSU, LDH
et prise de parole sur le stand du PCF vers 20 h 15. « Lille aux trésors », à la gare Lille-Flandres La
gare Lille-Flandres, c’est un point de passage obligatoire pour de nombreux chineurs. La SNCF en
profite pour proposer un événement culturel en invitant les visiteurs à participer à une animation
vidéo, « Lille aux trésors ». Ils seront les coproducteurs d’une projection sur le plafond de la salle
des pas perdus, sur le thème « Qu’avez-vous trouvé lors de la Braderie ? ». Rendez-vous à la gare
Lille-Flandres de 17 h à minuit.
La République du Centre
Beauce; Loire Sologne; Métropole Orléans; Pithiviers Montargis Gien
Sports Loiret Ouverture, samedi 3 septembre 2011, p. Beauce-62
La bataille des sénatoriales
La formation de Jean-Luc Mélenchon accuse les autres forces de l’opposition de vouloir faire
disparaître le Parti de gauche du Sénat.
Le Parti de gauche (PG) de Jean-Luc Mélenchon a fait monter la pression pour obtenir des places
éligibles aux sénatoriales du 25 septembre sur les listes de gauche, en annonçant, vendredi, le
dépôt de six listes dissidentes à Paris et en région parisienne.
« Pour le PG, il est exclu de disparaître du Sénat dans le silence. Si les autres forces de gauche nient
sa représentativité, il présentera des listes là où il est en capacité de le faire efficacement », a
déclaré Éric Coquerel, secrétaire national du PG, lors d’une conférence de presse tenue dans les
locaux de l’Assemblée nationale.
Six listes sont annoncées : à Paris, en Seine-et-Marne, Essonne, Hauts-de-Seine, Val-de-Marne et
Val-d’Oise. Le PG possède deux sénateurs sortants rééligibles : Marie-Agnès Labarre, qui a remplacé,
en 2009, Jean-Luc Mélenchon, élu député européen, et François Autain, élu en 2004, en Loire-
Atlantique, et qui ne se représente pas.
Le parti veut donc retrouver le même nombre de sortants mais considère qu’avec les investitures
actuelles un seul siège est gagnable, dans le Puy-de-Dôme, avec la candidature de Tony Bernard,
tête d’une liste Front de gauche. Le PG revendique une place de 2e pour Agnès Labarre sur la liste
Union de la gauche de l’Essonne ou « toute autre solution ».
« Nous espérons ne pas avoir à aller jusqu’au bout et retirer nos listes, mais si rien ne nous est
proposé nous irons jusqu’au bout », a toutefois souligné Éric Coquerel, qualifiant sa démarche d’«
action de pression pédagogique ».
Il a précisé que le PS avait accepté de rouvrir les négociations et qu’il espérait une rencontre la
semaine prochaine. Des listes dissidentes PG risqueraient de mettre en difficulté, notamment, des
candidats du PCF, son partenaire au sein du Front de gauche.
Dimanche 4 septembre 2011
AFP, Le Point.fr, Le Figaro.fr
Elysée 2012, dimanche 4 septembre 2011
Marleix dans la tourmente après ses propos sur Placé
Source AFP
L’ancien secrétaire d’État UMP a qualifié le responsable d’Europe Écologie-Les Verts de « Coréen
national ».
La gauche a fustigé dimanche, comme la veille, l’ancien secrétaire d’État UMP Alain Marleix pour
avoir qualifié le responsable d’Europe Écologie-Les Verts (EELV) de « Coréen national ». Le porte-parole
d’EELV, Pascal Durand, a fait valoir, dans un communiqué : « Après les dérapages des ministres de
l’Intérieur, Brice Hortefeux et Claude Guéant, puis des allusions sur la binationalité d’Eva Joly, les
nouveaux propos d’Alain Marleix stigmatisant les origines coréennes de Jean-Vincent Placé
démontrent qu’il n’existe plus aucun tabou au sein de la droite à l’égard du racisme et de la
xénophobie. »
Jugeant que la majorité aura « une avance assez nette » au Sénat, M. Marleix avait évoqué sur Public
Sénat les divisions à gauche, notamment « dans l’Essonne, où notre Coréen national, Jean-Vincent
Placé, va avoir chaud aux plumes ». Pour EELV, « cette volonté explicite de délégitimation de
citoyennes et de citoyens français nés à l’étranger constitue une véritable insulte non seulement
aux dizaines de milliers de Françaises et de Français adoptés, élevés et éduqués en France, mais
également à leurs parents adoptifs et à leurs familles ».
C’est aussi, pour le parti écologiste qui a réitéré ses demandes de sanctions de M. Marleix de la part
de l’UMP, « une injure à la République française et à ses valeurs ». Samedi soir, devant la bronca de
l’opposition, le secrétaire général de l’UMP Jean-François Copé avait, sur son compte Twitter,
« récusé » et « regretté », les propos « maladroits » d’Alain Marleix. Le Parti de gauche a dénoncé de son
côté les propos de l’élu UMP. « La droite n’a-t-elle donc aucun argument politique à faire valoir dans
le débat public pour s’abaisser à ce type de propos xénophobes et nauséabonds ? » a lancé le PG
dans un communiqué en estimant : « De telles pratiques, inacceptables (…), déshonorent la
République. »
AFP Infos Françaises
Dimanche 4 septembre 2011 – 07:41:41 GMT
Le rapport des forces au Sénat avant le renouvellement
PARIS, 4 sept 2011 (AFP) – – Voici le rapport actuel des forces politiques au Sénat avant le
renouvellement de la moitié de ses membres le 25 septembre.
– La majorité présidentielle regroupe les sénateurs des groupes UMP et du centre:
Le groupe UMP compte 150 membres dont 134 UMP, 5 apparentés UMP, 11 rattachés à l’UMP.
L’Union Centriste regroupe 29 sénateurs.
La majorité peut également compter sur les Non inscrits qui sont sept et sur cinq membres du
groupe RDSE (Rassemblement démocratique et social européen, à majorité radicaux de gauche)
comme l’ancien ministre Jean-Marie Bockel.
Le total des sénateurs de droite atteint donc 191 sénateurs.
– Sur les bancs de l’opposition on trouve 115 sénateurs inscrits au groupe socialiste dont 103
socialistes, 8 apparentés et 4 Europe Ecologie-Les Verts.
Le groupe CRC-SPG (communiste républicain, citoyen et des sénateurs du Parti de gauche) regroupe
24 sénateurs dont 2 du Parti de gauche.
La gauche peut également compter sur 13 sénateurs du groupe RDSE dont une majorité de radicaux
de gauche ou certaines personnalités comme l’ancien ministre Jean-Pierre Chevènement. Le RDSE
compte 18 sénateurs.
Le total des sénateurs de gauche affiche 152 sénateurs.
Actuellement l’écart de sièges entre la gauche et la droite est de 39 sièges. Il manque donc 20 sièges
à la gauche pour obtenir la majorité absolue (172). A l’occasion des élections de septembre, l’effectif
du Sénat passera de 343 à 348. Avec ces cinq sièges supplémentaires, la gauche doit gagner 23 sièges
pour être majoritaire.
Mais le visage politique du Sénat ne sera complet que le 1er octobre avec l’élection de son président
qui constitue un véritable troisième tour. Si l’écart des voix entre droite et gauche est faible, les
radicaux du RDSE et les centristes seront les vrais arbitres du jeu.
L’Est Républicain
Doubs-Haut Doubs
Doubs-Haut Doubs – Besançon, dimanche 4 septembre 2011, p. BES4
Vie Quotidienne et Loisir
En faveur du Front de gauche place Cassin
Des militants du Parti de gauche ont commencé leur tournée des quartiers populaires, hier matin, en
distribuant des tracts place Cassin en faveur de Jean-Luc Mélenchon du Front de Gauche.
« Notre pétition vise à appuyer sa candidature à la présidentielle », précise Emmanuel Girod,
secrétaire départemental.
« Les gens nous écoutent, semblent perdus face à la dégradation sociale et constatent que les
réponses des politiques ne sont pas à la hauteur des enjeux », souligne-t-il en souhaitant « une
révolution citoyenne ».
La Voix du Nord
Toutes éditions
Dimanche 4 septembre 2011, p. UNE-TOUTES_2
Mélenchon en « visite officielle »
« C’est presque une visite officielle », plaisante le candidat du Front de gauche à la présidentielle à
son arrivée hier à 17 h en gare de Lille, quand on lui fait remarquer qu’il est plutôt bien accueilli. À sa
descente du train, les instances fédérales du Parti communistes. Ou Michelle Demessine, Valérie
Pringuez et Éric Bocquet. Mais pas son frère, Alain, « retenu dans sa circonscription ». C’est la
première Braderie de Mélenchon. Sur les terres de Martine ? « Avant tout dans un bastion ouvrier »,
rétorque-t-il. Dans les rues, ça va du « c’est qui ? », à « on voit qu’il y a bientôt des élections » voire
un très désapprobateur « C’est vraiment n’importe quoi ». Et quelques « Mélenchon président ». Il a
rendu visite à la CGT, la FSU, le planning familial…, avant de finir au stand du PCF pour un discours.L.
D.
AFP , Le Figaro.fr
Fil Info, dimanche 4 septembre 2011 – 20:22
DSK/2012: Mélenchon contre un retour
AFP
Jean-Luc Mélenchon, candidat du Front de gauche à la présidentielle, a souhaité ce dimanche
« éviter » le retour de Dominique Strauss-Kahn dans le débat public, et qualifié de « totale nocivité » ce
qu’il a fait pour la Grèce.
Interrogé, lors de l’émission « C Politique » sur France 5, sur un éventuel retour de l’ancien favori
socialiste à la présidentielle, M. Mélenchon a répondu: « c’est précisémment ce que je voudrais qu’il
évite de faire ». « Si vous m’interrogez sur son action politique, je vous répondrais que ce qu’il a fait
en Grèce et dans les autres pays d’Europe a démontré sa totale nocivité », a poursuivi le co-président
du Parti de Gauche.
« Pour le reste je souhaite que le travail de reconstruction psychologique qu’il a à faire après un
événement terrible se fasse ailleurs que sur la scène politique ». « Car sur la scène politique, nous
avons besoin de pouvoir discuter des sujets de fond car nous avons la chance, si j’ose dire, d’avoir
l’élection la plus importante de la vie consitutionnnelle de notre pays qui tombe en plein milieu
d’une crise terrible qui embrase le monde entier », a-t-il dit.
Toutefois, a relevé M. Mélenchon, si « cette histoire semble achevée », « les féministes de notre pays
ont dit ce qu’elles pensaient, du fait qu’elles ne trouvent pas leur compte dans la façon dont tout
cela a été soldé ». Il a fait valoir que DSK « n’a pas bénéficié d’un non-lieu, les poursuites ont été
interrompues ». « Il y a eu tellement d’abus de fait dans le sens de la compassion exclusivement
consacrée à sa personne et sans beaucoup de considération pour le reste qu’il était juste que les
féministes le rappellent », a-t-il jugé. « Quant bien même cette femme (Nafissatou Diallo, son
accusatrice) aurait été la pire des menteuses, cela n’autorisait personne à abuser d’elle », a poursuivi
M. Mélenchon, soulignant aussitôt: « je ne dis pas que cela ait eu lieu ».
Lundi 5 septembre 2011
Sud Ouest
Marmandais; Agenais Villeneuvois
Lundi 5 septembre 2011, p. Marmandais-C2_2
Lot-et-Garonne
« La rentrée de Mathis se fera dans le calme »
É. P.
CALONGES La mairie ne pouvant refuser l’accueil de Mathis, le rassemblement de ce matin est
annulé
Arnaud, le père de Mathis, 4 ans, ne sera pas seul, ce matin, pour voir son garçonnet entrer avec ses
copains en deuxième section de maternelle. Il sera accompagné de François Gibert, du Parti de
gauche 47, qui l’a soutenu depuis le début.
Mais pas d’associations de parents d’élèves, de syndicats d’enseignants, de citoyens comme c’était
prévu encore jeudi. Car vendredi, l’affaire s’est réglée simplement : la délibération du Conseil
municipal de refuser l’accueil de l’enfant dans une école de Calonges a été dénoncée par la souspréfecture
et l’inspection de l’Éducation nationale.
Une délibération retoquée
Le syndicat des enseignants SNUIPP-FSU 47 a poussé un « ouf » de soulagement, vendredi. Car cette
décision municipale avait laissé sans voix. « Comment peut-on, parce qu’une famille a une dette de
458 euros, tourner le dos à un enfant ? Et il y a écrit fraternité sur le fronton de la mairie de
Calonges ? J’ai du mal à le croire », martelait François Gibert qui a alerté toutes les associations et
organisations sur ce « cas scandaleux ».
Jean-Luc Barbe, le conseiller général, avait immédiatement tenté de calmer les esprits du côté de
Calonges, en essayant de trouver une solution. Solution qu’il n’a donc pas eu besoin de négocier : «
Le nouvel inspecteur d’éducation nationale nous a confirmé que dans la mesure où l’enfant avait
déjà été inscrit l’année précédente, il ne pouvait pas être refusé à la rentrée suivante », indiquait le
sous-préfet Ghyslain Chatel.
Joint par téléphone ce week-end, le maire de Calonges, François Néraud, rentré de vacances plus
tôt que prévu, n’avait pas encore été informé de cette notification. Un de ses adjoints avait reçu
vendredi le père de Mathis pour décider d’échéances concernant le remboursement de la dette. «
L’enfant pourra manger à la cantine. Il rentre déjà à l’école lundi, ensuite, toutes ces questions
seront réglées dans la semaine », indiquait Ghyslain Chatel. Un vrai soulagement pour la famille du
jeune élève.
Le Parisien
Essonne, lundi 5 septembre 2011, p. 91_E_1
LES ULIS
Qualifié de « Coréen national », Jean-Vincent Placé porte plainte
GRÉGORY PLOUVIEZ
L’élu écologiste des Ulis, tête de liste aux prochaines sénatoriales en Essonne, a décidé de saisir le
procureur après les propos de l’ex-secrétaire d’Etat Alain Marleix (UMP).
«Je vis en France depuis trente-six ans, j’ai été adopté de façon plénière en 1975 par une famille
normande, j’ai donc la nationalité française depuis ma naissance, je n’ai jamais bougé de mon pays :
qu’est-ce qu’il faut faire pour être français avec ces gens-là? » Hier, l’élu (Europe Ecologie-les Verts)
des Ulis, Jean-Vincent Placé, ne décolérait pas à la suite des propos tenus samedi par Alain Marleix.
Interrogé sur Publicsenat.fr, l’ex-secrétaire d’Etat, spécialiste de la carte électorale à l’UMP, se
réjouissait des divisions de la gauche à l’approche des sénatoriales du 25 septembre, notamment «
dans l’Essonne, où notre Coréen national, Jean-Vincent Placé (NDLR : chef de file d’une liste d’union
de la gauche), va avoir chaud aux plumes! »
« C’est la première fois que je suis ciblé ainsi par rapport à mes racines coréennes », réagit le
candidat. Après un dimanche de réflexion, l’élu écologiste annoncera ce matin sa volonté de porter
l’affaire devant la justice. « J’adresserai demain (NDLR : aujourd’hui) une plainte au procureur pour
injure à caractère raciste », nous a confié l’élu hier soir.
Dès samedi, sur son compte Twitter, le conseiller municipal des Ulis, également vice-président de la
région chargé des transports, avait commencé à régler ses comptes en cherchant une explication au
dérapage d’Alain Marleix : « Racisme, xénophobie, connerie, beauferie? Ou tout à la fois. »
Cet incident survient dans un contexte particulier en Essonne. Imposé dans la douleur comme tête
de liste aux sénatoriales par les états-majors nationaux des partis afin de préparer l’union de la
gauche en 2012, Jean-Vincent Placé a aujourd’hui le soutien officiel du PS, du PC et des Verts. Mais il
doit composer avec la récente annonce de la candidature dissidente de Michel Berson, l’ex-patron
(PS) du conseil général, et celle, probable, du Parti de gauche, dans ce département qui a longtemps
été le fief de Jean-Luc Mélenchon. Une division qui pourrait profiter à la droite. Sauf que celle-ci est
loin de partir en rangs serrés avec au moins quatre, voire cinq listes en gestation…
En attendant, Jean-Vincent Placé a reçu ce week-end une ribambelle de messages de soutien, de
Daniel Cohn-Bendit à Martine Aubry en passant par François Hollande, SOS Racisme et Michel
Berson, qui a dénoncé dans un communiqué « les discours de renvoi systématique aux origines ».
Directeur de campagne de Jean-Vincent Placé et patron de la fédération départementale du PS,
Carlos Da Silva a demandé hier « une condamnation ferme » des propos de l’ancien secrétaire d’Etat
par « toutes les listes engagées dans les sénatoriales en Essonne ». Commentaire d’un maire UMP
essonnien : « Placé profite de l’incident pour faire parler de lui. C’est de bonne guerre. »
l’Humanité
Politique, lundi 5 septembre 2011
Nouveau dérapage à droite Sénatoriales : le PG revoit les listes
Après François Fillon et le manque de « culture française » d’Eva Joly et dans la lignée des «
Auvergnats » de Brice Hortefeux, le responsable UMP Alain Marleix a qualifié Jean-Vincent Placé
(EELV) de « Coréen national ». Placé a aussitôt dénoncé « la lepénisation avancée de l’UMP », « tout
simplement parce que je suis français depuis trente-quatre ans et uniquement français ».
Le Parti de gauche a déposé six listes dans des départements d’Île-de-France, excepté la Seine-Saint-
Denis et les Yvelines, pour protester contre le risque de « disparition » de sa représentation à la
Haute Assemblée, a expliqué Éric Coquerel, secrétaire national du PG, espérerant « ne pas avoir à
aller au bout » de cette démarche. Le PG réclame la réouverture des négociations pour la liste
d’union de la gauche dans l’Essonne conduite par Jean-Vincent Placé (EELV), dans laquelle il
revendique la deuxième place pour sa candidate, Marie-Agnès Labarre, ou, l’examen de « toute
autre solution » pour retrouver un siège dans un autre département.
Le Soir
1E
MONDE, lundi 5 septembre 2011, p. 9
France L’ancien patron du FMI a regagné son domicile parisien
DSK, un retour qui dérange
Dominique Strauss-Kahn est rentré dimanche à Paris sans dire un seul mot, quatre mois après sa
spectaculaire arrestation pour crimes sexuels, une accusation abandonnée mais qui a brisé son
avenir politique. Visiblement détendus et souriants, DSK et Anne Sinclair ont débarqué à l’aube à
Roissy en provenance de New York, avant de regagner leur domicile parisien, place des Vosges, prise
d’assaut pour l’occasion par les badauds et les journalistes.
Ce retour de l’ex-patron du FMI et ex-favori pour la présidentielle de 2012, en pleine campagne
pour la primaire PS, risque fort d’embarrasser les candidats qui, à l’instar de Martine Aubry, ont pris
leurs distances. « DSK n’est plus candidat à l’élection présidentielle. Il ne reviendra pas à la vie
politique classique en tout état de cause avant plusieurs mois. Soyons tout à fait sereins là-dessus » ,
a précisé de ce côté le député Jean-Marie Le Guen, un fidèle de DSK. Jusqu’ici, les ténors socialistes
s’en étaient tenus à une stricte ligne de conduite : silence sur DSK. Une gêne liée notamment aux
conséquences supposées de l’affaire dans l’opinion publique.
L’attente de l’explication
Ce dimanche, les langues se déliaient cependant quelque peu au PS : François Hollande a ainsi
affirmé que DSK faisait partie « des voix que l’on veut entendre » , lui laissant le choix de définir « le
rôle qu’il veut jouer » en France, ajoutant : « Il va s’exprimer. S’il s’exprimait pas, nul ne le
comprendrait. » En face, dans les rangs de la majorité, qui tenait son campus d’été à Marseille – lire
ci-dessous -, le retour était accueilli avec ironie : « DSK était attendu à La Rochelle, il est finalement
arrivé pendant Marseille » , résumait, grinçant, un membre du gouvernement Fillon. L’ancien
Premier ministre Jean-Pierre Raffarin estimant lui que DSK pouvait « tout à fait reprendre un
parcours politique » . Enfin, Jean-Luc Mélenchon (Front de gauche) a souhaité dimanche « éviter »
le retour de DSK dans le débat public, et qualifié de « totale nocivité » ce qu’il a fait pour la Grèce.
Et maintenant ? « Ce que je sais, c’est que sa volonté est de s’expliquer bientôt, très directement et
franchement » , a confirmé ce dimanche sur France Inter Jean-Marie Le Guen. Outre un éventuel
procès américain au civil, DSK doit faire face à une plainte pour « tentative de viol » déposée en
juillet par la jeune romancière Tristane Banon et qui a entraîné une enquête préliminaire du
parquet de Paris. Celle-ci se heurte cependant à l’absence de preuve matérielle, huit ans après des
faits allégués en 2003 que DSK dément. Au terme de cette enquête, qui n’est soumise à aucun délai,
le parquet peut classer la plainte sans suite ou ouvrir une information judiciaire. (D’après ap, afp)
Le Télégramme (Bretagne)
France – Monde , lundi 5 septembre 2011, p. IGE5
France
UMP.Enfin, vint Fillon…
L’ambiance n’était pas à la fête, à Marseille, pour le campus de l’UMP le week-end dernier. Entre les
critiques de Devedjian et la colère de Raffarin, difficile d’afficher l’unité réclamée par Nicolas Sarkozy.
Seul François Fillon a redonné le sourire aux militants.
France – Monde : France
Triste ville de Marseille, en cette rentrée « horribilis » où l’on découvre qu’elle a connu en un an une
augmentation de 109%des vols à main armée… Triste Parc des Expos où se tient le campus
des«Jeunes Pop’», loin de la mer et des bistrots… C’est là, pourtant, que se déroulait déjà, en 2006,
une université d’été UMP littéralement électrisée par Nicolas Sarkozy, alors candidat presque
déclaré. Mais cinq ans ont passé. On a beau se féliciter de la victoire des insurgés libyens et de la
réception à l’Élysée, dans un foisonnement de drapeaux, de vainqueurs arabes et de chefs de
gouvernement européens, la crise et le chômage minent le moral.
Ressentiments
Vendredi, cependant, on ne parle que de Jean-Pierre Raffarin – qui exige du président de la
République une « clarification » après que celui-ci l’a jugé « irresponsable » de s’opposer à la
taxation des parcs de loisirs – et de PatrickDevedjian, qui ne voit « nulle part un grand projet ». Ces
deux-là ont accumulé les rancoeurs. Le premier, lorsque, Premier ministre de Jacques Chirac, il fut
raillé par son insolent ministre avant d’être, en 2008, lors de l’élection à la présidence du Sénat, lâché
par le même Sarkozy devenu chef de l’État. Le second, président du Conseil général des Hauts-de-
Seine, depuis que Sarkozy a tenté d’installer dans son fauteuil son fils Jean. Quand un chef humilie
ses seconds, ceux-ci finissent par lui mordre la main. Or, le chef est affaibli : les dernières simulations
le donnent perdant contre François Hollande mais aussi contre Martine Aubry!
Secrets desseins
Les orateurs ont beau railler le trio socialiste Aubry-Royal-Hollande, dont les caricatures ornent
les T-shirts des jeunes, rien n’y fait. Le ministre de l’Agriculture Bruno Le Maire a beau
s’autocensurer, ses propositions de fiscalisation des allocations familiales et de réduction des
indemnisations chômage les plus élevées continuent de déboussoler un électorat de cadres. Et
quand il s’écrie « une société qui appauvrit ses professeurs et fait la fortune des spéculateurs est
une société en crise morale », on croit entendre Dominique de Villepin ou Jean-Luc Mélenchon.
Hier, enfin, survient François Fillon. Acclamé, le Premier ministre donne « des raisons d’espérer » à
un peuple, non pas d’assistés comme le décrivent les ténors de droite, mais d’inlassables
travailleurs créatifs. Mais sa « différence »est surtout qu’il est crédible-lui qui, dès septembre 2007,
déclarait, au risque d’exaspérer le Président : « Je suis à la tête d’un Etat en situation de faillite ».
Alors, quand il fait applaudir brièvement «Ni-co-las!», on se demande si Fillon, chargé pour le
moment d’occuper le terrain, ne ferait pas un meilleur candidat que Sarkozy. Et si celui-ci ne devrait
pas lui passer le relais.
France – Monde : France
Le Télégramme (Bretagne)
France – Monde , lundi 5 septembre 2011, p. IGE4
France
PCF.Premières critiques contre la primaire socialiste
France – Monde : France
Le PCF a regretté hier «l’enlisement des débats» à la primaire du Parti socialiste qui n’est, selon lui,
«pas du tout au niveau des enjeux de la période» et appelé à «relancer le débat à gauche». À l’issue
de son Conseil national qui s’est déroulé le week-end dernier, le PCF a appelé «au développement,
sur tous les terrains, des mobilisations contre l’austérité, et au débat pour une alternative à gauche».
Pour Olivier Dartigolles, le porte-parole du PCF, «jamais le sarkozysme n’a été à ce point impopulaire.
L’attente d’en finir et de passer à autre chose est grande» et «les demi-mesures sociales-libérales
apparaissent un peu comme la voiture-balai des politiques de casse sociale». Mais le PCF «regrette
l’enlisement du débat de la primaire socialiste qui n’est pas du tout au niveau des enjeux de la
période» et appelle «toutes les femmes et tous les hommes de gauche à se saisir du rendez-vous de
la fête de L’Humanité (16-18 septembre) pour faire entrer le débat à gauche dans une nouvelle
phase». À cette occasion sera lancé le programme partagé de Front de gauche, intitulé «L’humain
d’abord», qui sera notamment porté en 2012 par Jean-Luc Mélenchon.