«

»

Imprimer ceci Article

REVUE DE PRESSE DU VENDREDI 2 SEPTEMBRE 2011 – PARTI DE GAUCHE

Le Figaro, no. 20865
Le Figaro, vendredi 2 septembre 2011, p. 15
Débats Opinions
L’ANALYSE
Le NPA en chute libre
Sophie de Ravinel journaliste au service politique du « figaro »
Le PCF peut respirer en paix. Dans leur course vers la disparition, les communistes ont été distancés
par le Nouveau Parti anticapitaliste. L’ex-Ligue communiste révolutionnaire – qui a vu ses militants
revendiqués passer de 9 000 à la refondation du parti, en 2009, à 5 000 aujourd’hui – pourrait entrer
dans une des périodes glaciaires qui ont jalonné l’histoire des groupuscules trotskistes depuis leur
introduction en France, à la fin des années 1930…
Candidat du NPA à la présidentielle depuis le retrait volontaire d’Olivier Besancenot avant l’été,
Philippe Poutou a « beaucoup d’appréhension ». Non pas seulement parce que succéder au
charismatique postier de Neuilly est un défi terrible pour cet ouvrier de 44 ans de l’usine Ford de
Blanquefort (Gironde), militant syndical qui a raté le concours de postier. Contrairement à Olivier
Besancenot, lui-même successeur d’Alain Krivine, Philippe Poutou hérite d’un parti divisé depuis le
congrès de mai entre une tendance légèrement majoritaire refusant tout dialogue avec le Front de
gauche, mené par Jean-Luc Mélenchon, et une autre, hostile à la rupture.
Quoique sur la ligne minoritaire, Myriam Martin reste porte-parole. Elle regrette le choix «
isolationniste » incarné par Poutou et soutenu par Besancenot. « Se confronter aux autres ne signifie
pas faire alliance mais être ouvert au dialogue », indique-t-elle après avoir écourté son passage à
l’université du NPA à Leucate (Aude). Pierre-François Grond, minoritaire, ex-bras droit d’Olivier
Besancenot, n’est, lui, pas venu du tout.
Au NPA, la question se pose de ne pas pouvoir être présent en 2012. « La collecte des 500 signatures
a toujours été difficile et avec les incertitudes en interne, il ne sera pas simple de mettre en branle
tout le monde », reconnaît Myriam Martin. Alain Krivine veut croire que les actions prévues à
l’automne sur la dette – associatives, syndicales et politiques – vont ressouder le NPA. Mais luimême,
après avoir été candidat en 1969 et 1974, avait été bloqué en 1981 quand le nombre de
parrainages est passé de 100 à 500. La LCR n’eut pas non plus de candidat en 1988 et 1995.
Candidate de Lutte ouvrière sur qui pourraient se reporter des voix, Nathalie Arthaud « refuse
d’envisager qu’ils ne puissent pas se présenter… ».
« Le projet initial de faire du NPA un grand parti d’union anticapitaliste a échoué », indique Éric
Coquerel, chargé des relations externes du Parti de gauche de Jean-Luc Mélenchon, membre du
Front de gauche avec le PCF, la Gauche unitaire et la Fase de Clémentine Autain. Et Coquerel ne
cache pas le désir du Front de gauche d’accueillir « une partie de l’électorat du NPA, plus largement
les abstentionnistes qui rejettent le système et qui comme nous, considèrent qu’en l’état actuel du
programme au PS il n’est pas question de participer à un gouvernement avec eux… ».
Ex-fondateur de la LCR, le député européen PS Henri Weber n’imagine pas que les voix du NPA
passées au Front de gauche puissent manquer au deuxième tour au PS, comme certains le craignent.
« Dans les analyses, même DSK ne faisait pas un mauvais score chez eux », dit-il. Après des décennies
de lutte à gauche de la gauche contre « la social-démocratie socialiste » il est permis de tempérer cet
optimisme.

 

l’Humanité
Politique, vendredi 2 septembre 2011
Crise, élections de 2012 : en Fase avec le pays
Lionel Venturini
La Fédération pour une alternative sociale et écologique (Fase) a convié toutes les forces alternatives
et du Front de gauche à débattre des révolutions démocratiques.
«Quelque chose est en train de se lever », résume Clémentine Autain (Fase). « On a commencé
quelque chose de plus grand que chacun d’entre nous », répond en écho Jean-Luc Mélenchon. La
conclusion, mercredi soir, de l’université d’été de la Fase, à Tremblay-en-France (Seine-Saint-Denis),
s’est faite dans des bouffées de « bonheur d’être ensemble », dans un climat de « retour de la
grande histoire des hommes », pour Patrice Bessac (PCF).
Après avoir posé sur la table deux jours durant des questions telles que le contenu d’une sixième
République ou des « pouvoirs de décision socialisés », l’université d’été s’est achevée par une
rencontre entre force membres du Front de gauche, ou en discussion pour en être. Pour Clémentine
Autain, la crise a fait qu’« un doute s’est levé dans les têtes », et qu’avec le Front de gauche, « nous
avons l’outil » pour allier « esprit de critique radical et goût pour l’action ». Le candidat à la
présidentielle acquiesce. « Notre manière d’être, assure-t-il, inspire confiance. Ce qui aujourd’hui
met à distance la classe moyenne supérieure qui nous regarde avec dédain – comment, les
communistes, ils sont encore là ? -, tout ce qui écoeure ce petit monde-là, rassure les autres. »
François Asensi, député Fase de la circonscription, bornait les enjeux « entre une gauche de
transformation et une gauche dans la posture d’accompagnement social du capitalisme », ajoutant :
« Leur synthèse n’est ni possible ni souhaitable. » Les points clivant cependant n’ont pas été tus.
Roland Mérieux, des Alternatifs, a souligné le point nodal de la « fermeture immédiate des 21
réacteurs français qui ont dépassé les trente ans de fonctionnement », Patrice Hemet, du M’Pep, a
soulevé de son côté la question de sortir de l’UE. Jean-Luc Mélenchon objecte que « l’on ne
détricote pas à l’aveuglette les engagements pris par notre pays ». « Notre but c’est bien une
révolution citoyenne, où ce dernier adjectif n’adoucit pas le premier mot, mais lui donne son sens
profond ; exercer pleinement la souveraineté populaire. »

 

Midi Libre (site web)
Vendredi 2 septembre 2011
Béziers Les communistes seront les indignés des élections
LUDOVIC TRABUCHET
Les membres du PCF biterrois prêts à faire la fête… Et la lutte sociale. (Photo OLIVIER GOT)
Ils sont comme ça les communistes. Vous venez pour discuter d’une fête, du karaoké qui animera la
soirée – « parce que ça plaît à tout le monde » – ou des moules farcies qui seront servies à table… Et
dix minutes plus tard, vous vous retrouvez à parler de révolte, de luttes à réinventer contre ce
monde capitaliste qui fout le camp, de l’utopie du grand soir. Chassez le naturel, il revient au galop.
« Eh, c’est pas pour rien que l’affiche qui annonce la Plantade, c’est une photo des barricades lors de
la Commune de Paris en 1871 ». Tout est dit. Ou presque.
L’insurrection, ils n’y ont donc pas renoncé les camarades biterrois. Au contraire même. Et si leur
chemin passera forcément par les urnes en 2012, présidentielles et législatives obligent, ils
attendent autre chose de ces prochains mois. Paul Barbazange, qui sera le candidat sur le scrutin du
mois de juin, en est convaincu. « L’élection dépendra de l’existence d’un mouvement de lutte sociale.
On sait qu’il va se passer quelque chose… Mais comment, on ne le sait pas ».
Un mouvement inconnu. Qui serait issu du frémissement perçu de toute part. Les révolutions arabes,
les Indignés de Madrid, les sept millions de manifestants contre les réformes des retraites… « Et plus
globalement, cette crise engendrée par le capitalisme et qui n’offre plus aucune issue », lance Paul
Barbazange, tandis qu’Aimé Couquet propose « une reprise en main des modes de production ».
Presque la lutte finale.
Mais qu’espèrent-ils, direz-vous, ces communistes biterrois, seuls dans leur coin ? « Qui a dit qu’on
était seuls ? ». La preuve, pour la traditionnelle fête de la Plantade, ce week-end, ils seront entourés
du secrétaire du Pas-de-Calais, l’un des départements où l’on a refusé en masse la candidature de
Jean-Luc Mélenchon aux présidentielles, comme à Béziers d’ailleurs. Et les syndicats seront à leurs
côtés pour le débat du samedi, dont le thème sera « luttes et mouvements populaires ». Tout au long
du week-end, les débats permettront de réfléchir à ce combat qu’ils veulent mener. « On va lancer
une pétition aussi ». Qui, espèrent-ils, circulera largement pour relayer leurs envies de révoltes –
même s’ils ont signifié leur rejet des camarades du parti de gauche. Ils sont remontés, les
communistes biterrois. Le discours est toujours aussi passionné. Sûr que cela en fera une belle fête
de la Plantade.

 

Sud Ouest
Marmandais
Vendredi 2 septembre 2011, p. Marmandais-C2_5
Marmande
Une rentrée compliquée
Emmanuelle Pédezert avec Patrick Parage
CALONGES La municipalité refuse de reprendre Mathis à l’école, suite à un impayé de 458 euros
Son cartable est prêt. Dans trois jours, Mathis, 4 ans, prendra le chemin de l’école avec son grand
frère, Yanis, âgé de 6 ans. Mais la rentrée du premier devrait quelque peu être bousculée puisque la
commune de Calonges, qui l’accueillait jusqu’à présent, a décidé de refuser la réinscription du
garçonnet pour cette année. Le motif avancé : aucun des parents ne vit dans la commune. Et une
dette de cantine de 458 euros a fini de décider les élus : « Pourquoi ce serait à l’école de Calonges
d’accepter tous les impayés ? », annonçait hier le maire François Néraud.
Le père de Mathis emmènera quand même son petit garçon à l’école de Calonges, lundi, si aucune
solution n’a été trouvée entre-temps. « Avec mon ex-femme, nous tenions à ce que nos deux
garçons (qui ont une petite soeur de 2 ans et demi) restent scolarisés au même endroit pour qu’ils
gardent leurs repères après notre séparation. Le regroupement scolaire de Calonges-Lagruère se
situe en plus entre nos deux domiciles (Meilhan-sur-Garonne et Saint-Pierre-de-Buzet) et nous nous
sommes arrangés pour partager la garde », explique Arnaud, le papa.
Yanis, qui entre au CP, a été accepté à Lagruère. Mais Mathis est indésirable à Calonges.
« La maman des garçons devait s’acquitter de la cantine. Mais elle a été contrainte de déposer un
dossier de surendettement qui suspend ses dettes pendant 24 mois. Cantine compris, soit 458 euros
», explique François Gibert, membre du Parti de gauche du Lot-et-Garonne, et contacté par des
associations caritatives qui aident le papa.
« Stopper l’hémorragie »
Le 12 août, lors d’une réunion du Conseil municipal, le cas de Mathis était donc à l’ordre du jour.
Une question longuement débattue d’ailleurs. « Les avis divergeaient. Mais je ne vais pas mettre la
zizanie dans le Conseil municipal alors que le petit garçon peut être scolarisé à Meilhan, dans la
commune de la maman », tranchait le maire François Néraud.
Alors Arnaud recevait quelques jours plus tard cet avis : « Selon le percepteur, il faut stopper
l’hémorragie sachant que (la maman) ne pourra pas continuer à payer les cantine et garderie à venir.
Le Conseil municipal décide que la famille n’étant pas domiciliée dans la commune, il ne faut plus
les accueillir et recommander aux communes concernées par leur domiciliation de les prendre en
charge. »
Un rassemblement prévu
Incompréhension et consternation de la part d’associations, syndicats, élus du secteur. « Mon rôle
de conseiller général est d’essayer d’accorder tout le monde. Le maire semblait vouloir faire quelque
chose. J’ai donc annoncé une bonne nouvelle mercredi aux associations qui aident le papa. Mais
hier, il a fallu le prévenir qu’il se trouvait de nouveau dans l’impasse », expliquait Jean-Luc Barbe, du
canton du Mas-d’Agenais.
« Tout ça parce que l’école n’est pas obligatoire avant 6 ans. Ce n’est pas juste. Mon garçon a besoin
d’aller en classe. D’éveiller sa curiosité, de voir des enfants. L’école lui met là une grande claque ! »,
s’emportait Arnaud.
« On refuse de tendre la main à une famille en difficulté. Dans quelle société vivons-nous ? Surtout
que des solutions peuvent être trouvées pour payer cette dette. Pour 458 euros, on tourne le dos à
un gamin », insistait François Gibert.
Sans nouvelle positive d’ici lundi, un rassemblement sera organisé devant l’école le jour de la rentrée.
« Le SNUIPP allait demander l’aide de la nouvelle inspectrice d’académie. On verra bien. » À suivre,
donc.

Lien Permanent pour cet article : http://57.lepartidegauche.fr/?p=446