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REVUE DE PRESSE DU LUNDI 29 AOUT 2011 – PARTI DE GAUCHE

Lundi 29 aout
La Montagne
Brive
Brive Ouverture, BRIVE-LA-GAILLARDE, dimanche 28 août 2011, p. Brive-09
Débat sur les services publics : Unanimité sur un constat « effroyable »
Claude Goumy, le secrétaire de la section de Brive, a animé le débat, en matinée, consacré aux
services publics en France, temps fort de cette fête du PCF.
Un débat qui, sans surprise, a suscité une belle unanimité. Hormis l’intervention d’Olivier Dartigole,
on retiendra celle d’Éric Coquerel, secrétaire national du Parti de gauche, conseiller régional en Île de
France mais venu d’Espagnac, en haute Corrèze, où il a des attaches familiales.
Christian Audouin, pour Limousin Terre de gauche, Alain Vacher, le vice-président du Conseil général
et Pascal Bagnarol, secrétaire départemental du Parti communiste ont pris la parole à ce débat où,
bien sûr, le constat d’un « effroyable démantèlement » des services publics est général. Unanimité
encore sur la volonté de faire « machine arrière » et de répondre aux besoins des populations.
Unanimité encore, mais cette fois parmi les simples adhérents, « pour passer à l’offensive et pour ne
pas laisser seul le PS représenter la gauche ».

Centre Presse
RODEZ_CP
Dimanche 28 août 2011
Fête de l’Humanité : les 16, 17 et 18 septembre
Le PCF communique :
« Plus grande fête citoyenne de France, plus grande manifestation culturelle et artistique au monde,
plus grand rassemblement politique – près d’un million de personnes – la fête de l’Humanité 2011
s’annonce exceptionnelle, comparable à celle de 1972, date de la signature du programme commun
de la gauche.Elle l’est par le conteste politique marqué par un événement : l’accord pour la
présidentielle d’un candidat commun aux partis du Front de gauche, Jean Luc Mélenchon. Un Front
de gauche qui ne cesse de s’élargir à d’autres formations comme la Fase ou encore les unitaires du
NPA. Un Front de gauche qui rendra public, à cette occasion, son programme populaire partagé, un
programme présenté comme un pacte vis-à-vis des citoyens et dont l’application changera
radicalement nos vies. Un programme qui affiche une priorité : l’humain.Parce que la politique se
conçoit au sens noble du terme, porteuse d’éthique, de respect des citoyens, elle est aussi culturelle
et festive.Cette année encore et pour 20 â?¬ les trois jours, chacun pourra applaudir Joan Baez,
Yannick Noah, Bernard Lavilliers, Nolwenn Leroy, the Ting Tings, Souad Massi, Gaétan Roussel ou
encore l’humoriste Christophe Alévêque, et bien d’autres…Nous vous invitons à vous inscrire dès à
présent (ce avant le 9 septembre) en téléphonant à la fédération du PCF au 05 65 69 55 00 ou en
nous contactant par mail à :

AFP Infos Françaises
Dimanche 28 août 2011 – 18:30:23 GMT
La Rochelle, boussole du débat politique du week-end
LA ROCHELLE, 28 août 2011 (AFP) – – A six semaines de la primaire PS, l’université d’été de La Rochelle
du PS, aux allures de top départ de leur campagne présidentielle, a suscité ce week-end critiques et
commentaires de tous bords, de Jean-Luc Mélenchon à Marine Le Pen en passant par l’UMP.
Dimanche, sitôt achevé le discours de Harlem Désir clôturant la grand-messe socialiste, un virulent
réquisitoire contre la politique de Nicolas Sarkozy, la contre-attaque de la droite est venue de Valérie
Pécresse.
La porte-parole du gouvernement a ainsi déploré lors de « BFMTV2012/RMC/Le Point » sur BFMTV les
« injures et amalgames » du patron par intérim du PS, qui a établi un parallèle entre le ministre de
l’Intérieur Claude Guéant et Bruno Gollnisch (FN).
D’autres ténors de la majorité s’en sont pris ces trois derniers jours aux socialistes, reprenant le
refrain de la présumée irresponsabilité de leurs discours et promesses en pleine crise des déficits
publics.
En référence à un sondage, Nadine Morano, déléguée générale de l’UMP aux élections, a accusé
vendredi Martine Aubry de « dire non à 60% des Français » en refusant de voter la « règle d’or »
budgétaire à la française que l’exécutif envisage de faire inscrire dans la Constitution.
« Si les socialistes ne veulent pas voter la règle d’or, c’est qu’ils ne voudraient pas se l’appliquer à euxmêmes »,
a renchéri sur le même thème Mme Pécresse. Quant au patron de l’UMP Jean-François
Copé, invité du Grand Jury RTL/Le Figaro/LCI, il a ironisé sur les candidats à la primaire socialistes qui
« se sont tapés pendant tout le week-end ».
Dès samedi, alors que le thème de la jeunesse était évoqué par les candidats PS à La Rochelle, la
secrétaire d’Etat Jeannette Bougrab a défendu l’action du gouvernement et reproché à l’opposition
de faire preuve d' »imposture ».
« La jeunesse attire les démagogues comme le miel attire les mouches », a-t-elle déclaré à l’AFP. « La
jeunesse mérite mieux que ce que propose aujourd’hui le PS », a ajouté Mme Bougrab faisant
allusion aux 300.000 « emplois d’avenir » pour les jeunes, mesure phare du projet socialiste pour 2012.
Le même jour, dans un commentaire plus général, la présidente du Front national, Marine Le Pen, a
ironisé à propos des rivalités internes au PS que « l’unité de façade » ne parvient pas à dissimuler.
« Peu importe » qui l’emportera à la primaire, a-t-elle dit, « parce qu’on ne peut pas dire non plus qu’il
y ait des divergences fondamentales entre les deux (les favoris Hollande et Aubry, ndlr) sur le plan
du projet et du programme qui va être mis en oeuvre ».
A gauche, en l’absence de DSK, qui était sa cible favorite au PS avant sa mise hors course mi-mai
pour l’échéance de 2012, Jean-Luc Mélenchon, coprésident du Parti de gauche, a dû réorienter ses
critiques pour marquer sa différence, et il n’a pas été avare.
Vendredi lors de l’unversité d’été du PCF en Savoie, le candidat du Front de gauche (PCF-PG) a
insisté sur l' »entre-aide » caractérisant ses troupes, loin du « charivari » de La Rochelle où « à la fin
tout le monde se sautera au cou! ».
Alors que la crise économique est désormais omniprésente dans le débat politique, La Rochelle en
a apporté une preuve supplémentaire, M. Mélenchon a aussi accusé le PS de donner « la victoire
idéologique et culturelle à Nicolas Sarkozy » car, « en acceptant la logique de l’austérité, vous faites
baisser le niveau de capacité de résistance de notre peuple ».
Dimanche dans la banlieue de Grenoble, en clôture des « Remue-méninges » de son parti, il en a
rajouté en s’attaquant au « cynisme inacceptable » dont témoigne selon lui François Hollande sur
ces thèmes.
mad/pa/sm

 

Mediapart (site web)
France, dimanche 28 août 2011 – 12:21:59+02:00
Le Front de gauche appelle à organiser la « résistance » en Europe
Igor Gauquelin
Paris – Grenoble, de notre envoyé spécial
Le Front de gauche s’installe les deux pieds dans la campagne présidentielle. Mais chaque pied suit
son propre chemin. Jusqu’à dimanche, le Parti communiste est en Savoie pour son université d’été,
tandis que le reste du Front de gauche est à Grenoble pour son désormais célèbre rendez-vous de «
Remue-Méninges » .
La situation n’est pas de tout repos pour Jean-Luc Mélenchon, contraint de gérer ce grand écart par
des allers-retours en monospace. Mais qu’importe: dans ce moment « pré-révolutionnaire » , le
candidat du Front de gauche est convaincu qu’il représente désormais la seule alternative « crédible
» à la droite pour 2012 (lire son entretien avec Mediapart après sa désignation par le PC, ici).
Ses troupes sont unanimes: François Hollande et Martine Aubry ont fait une erreur fatale en se
prononçant pour une réduction du déficit français à 3% dès 2013. « Est-ce cela que l’on prône quand
on est de gauche? » , interroge Francis Parny (PCF). Les socialistes « ouvrent une fracture dans la
gauche qui va la diviser » , considère Jean-Luc Mélenchon dans les colonnes du Monde (lien payant),
saluant au passage la « précieuserésistance » d’Arnaud Montebourg au PS.
M. Mélenchon prône la « radicalité concrète » . Objectif: ramener de gré ou de force 150 milliards
d’euros pris ces dernières années par le capital au travail, et inverser le rapport de force entre
politique et finance. « Mais qui sont ces gens? » , s’était indigné l’ancien ministrele 11 août sur
France-2, après la décision de Standard & Poor’s de dégrader la note de la dette américaine. Toute la
presse avait repris ces mots. Après un été marqué par de nouvelles victoires des agences de
notation contre les Etats, le Front de gauche a des raisons de se sentir « porté » par les événements.
Pourtant, la « vraie gauche » est cruellement rattrapée par un constat généralisé à toute l’Europe:
électoralement, la crise n’a pour l’instant pas favorisé ses représentants. Suède, Finlande, Portugal:
les conservateurs ont le vent en poupe et les plans de rigueur se généralisent. Les Indignés du sud de
l’Europe peinent à traduire leur mouvement citoyen dans la sphère politique. Pire: après la montée
du Front national aux élections cantonales, l’hypothèse d’une réélection de Nicolas Sarkozy face à
Marine Le Pen continue à être évoquée. Un 21 avril bis, donc.
Irréaliste? « Non » , estime Christian Picquet, leader de la Gauche unitaire (l’une des trois formations
historiques du FG). « La montée du FN et sa ré-incrustation constituent aujourd’hui un immense
danger. » Martine Billard, co-présidente du PG, nuance: « Il n’y a aucune fatalité, juste un électorat
déboussolé et en colère. Le jeu reste ouvert, à nous d’affirmer que nous ne manquerons pas à notre
parole. »
Comment? Certainement pas en prônant l’union sacrée de la gauche au premier tour, selon M.
Picquet. « A tous ceux qui tentent de culpabiliser notre mouvement, je rappelle que Lionel Jospin a
perdu parce qu’il n’a pas su fédérer son propre électorat. Pour installer une dynamique gagnante,
nous aurons besoin de toute la panoplie de la gauche au premier tour. »
Au PG, Eric Coquerel va dans le même sens: « Sans doute faudrait-il moins de candidats mais
l’éparpillement n’est pas le même qu’en 2002. Il y a trois choix à gauche aujourd’hui: sauf énorme
surprise, le PS défendra une politique d’accompagnement de la crise et EELV suit sa route. Le
troisième choix, c’est nous, qui avons réuni six formations politiques sous la même bannière.
Aujourd’hui des militants du NPA nous rejoignent. Donc je pense que nous sommes la seule
candidature unitaire crédible à la gauche. » Il balaie ainsi les candidatures du NPA et de Lutte
ouvrière.
Du côté de la Fase, qui a rejoint le mouvement en cours de route, Clémentine Autain considère qu’il
existe une « forte contestation dans la société. La défiance est considérable à l’égard des élites.
Nous devons donc proposer un bulletin de vote qui fasse sens, contre la ligne Papandréou, pour
battre la droite sur le fond » . Tous rappellent qu’aux dernières cantonales, le FG a affiché un score à
deux chiffres. Autrement dit: les espoirs de la gauche radicale européenne reposent désormais sur le
FG français, dont l’ambition est de prendre la tête d’un front transnational.
C’est d’ailleurs le message véhiculé lors d’un des nombreux ateliers tenus vendredi 26 août au
Remue-méninges. Intitulée « La gauche et les mouvements sociaux face à la crise européenne » ,
une réunion animée par Céline Meneses (PG) regroupait des membres du collectif européen «
Transform! » mais aussi Gerassimos Moschonas, politologue spécialiste de la social-démocratie
européenne et contributeur régulier de Mediapart.
Mme Meneses a noté des « avancées réelles » dans la constitution d’un Front européen: « Le Parti
de la gauche européenne et le Front de gauche français font tout leur possible pour aider les
Marches européennes à franchir les frontières et investir de nouvelles places. Nous apportons notre
aide logistique à la marche engagée. »
Malgré le travail programmatique effectué par les euro-partis de la social-démocratie ces derniers
mois (effort collectif qu’il salue car les propositions sont « plus denses et plus à gauche qu’avant » ),
M. Moschonas note cependant que les logiques nationales continuent de l’emporter: « Les partis
nationaux n’ont pas suivi le Parti socialiste européen. Zapatero était aux abonnés absents, et
Papandréou n’a pas relayé la parole une fois revenu en Grèce. J’en conclus que le système
polycentrique propre à l’UE se transpose jusque dans les europartis. » Constat d’échec.
Le programme présidentiel du Front de gauche sera dévoilé à l’occasion de la Fête de l’Humanité, en
septembre. Si le livre programmatique est déjà chez l’éditeur, les militants continuent de disserter à
Grenoble, dans des dizaines de colloques brassant toutes les questions, du foot-système à la gestion
publique de l’eau, en passant par les banques, le protectionnisme et « Sarkozy le croisé » .
« On veut une campagne basée sur une implication citoyenne forte, traduit Eric Coquerel. Le
programme doit continuer à vivre, rien ne sera figé. »
C’est à ce prix, selon Clémentine Autain, que le FG « fera entendre sa voix. Nous devons repenser la
mise en mouvement des forces sociales dans l’espace politique » . Comment faire une campagne
efficace avec seulement « 3 millions d’euros » , dixit Jean-Luc Mélenchon? Le modèle est celui qui
avait conduit au rejet du Traité constitutionnel, en 2005, et qui avait vu la naissance partout en
France de comités locaux autonomes. Le communiste Olivier Dartigolles attend impatiemment la
tenue dès septembre d’assemblées citoyennes: « J’ai une envie folle de voir notre programme
débattu sur la place publique par tout un chacun. N’attendons pas que le peuple soit un simple
supporter. »
Dimanche, Jean-Luc Mélenchon tentera d’attiser la flamme dans son discours de clôture. Une
occasion pour lui de faire oublier les dernières rancÅ?urs liées à l’absence de candidat communiste
à l’élection présidentielle en 2012.

 

La Voix du Nord
Toutes éditions
Dimanche 28 août 2011, p. UNE-TOUTES_37
FRONT DE GAUCHE
Face à une nouvelle concurrence à gauche, Mélenchon savoure « d’avoir eu raison avant tout le
monde »
Ils se croisent régulièrement dans les manifs lilloises. Alors quand ils s’aperçoivent sur les marches
de l’université grenobloise, ils sont comme deux Ch’tis se retrouvant dans le même camping : « Mais
qu’est-ce que tu fais là ? » En l’occurrence, le syndicaliste SUD Vladimir Nieddu intervient dans un
débat sur l’hôpital. La conseillère régionale Nord – Pas-de-Calais de la Gauche unitaire (GU), Nicole
Taquet-Leroy, est venue enrichir sa colère et son argumentaire. Mais aussi, avoue-t-elle, cueillir des
petites phrases, des bisbilles. Or, contrairement à Clermont (les Écolos) et surtout La Rochelle (PS),
ce Remue-Méninges du Parti de Gauche s’y livre peu. « Nous avons réussi à départager notre
candidat avant l’été, sans qu’il y ait trop de sang sur les murs. Ce n’était pas simple. Maintenant,
nous sommes sur une rampe de lancement », justifie, pas peu fier, Laurent Matejko, l’un des élus
PG au conseil régional Nord – Pas-de-Calais. La campagne, qui sera un peu plus lancée ce matin avec
le meeting du candidat du Front de gauche (PG, PCF et GU), Jean-Luc Mélenchon, sera organisée
autour d’assemblées citoyennes. Sur des thématiques, dans des quartiers. « Il faut que d’ici à
novembre, elles aient réussi à mettre le feu à la plaine », brûle le leader. Persuadé que « la
révolution citoyenne », son leitmotiv, aura lieu. Le printemps arabe, la mobilisation en Israël. Ces
exemples, au sens premier du terme, il les a répétés ces deux premiers jours.
Dans les ateliers
On voit Mélenchon assister à des ateliers. Un détour par celui sur le FN. Lui qui a milité pour son
interdiction est désormais décidé à lutter point par point contre le parti de Marine le Pen. Puis un
saut au débat sur la précarité. « À éradiquer ». Dans le programme partagé qui sera présenté à la
Fête de l’Humanité du 16 au 18 septembre, figure la limitation d’avoir recours aux contrats
précaires à hauteur de 5 % pour les grandes entreprises et 10 % pour les petites. Infaisable, utopiste ?
Comme d’autres de ces idées. Là, Mélenchon se régale. Dans le contexte de la crise estivale, Eva Joly,
mais aussi Montebourg et son tout doux sur l’austérité voire, ce week-end, Royal et son «
indignation » et Hollande qui dit aux riches « nous arrivons ». Tous se rendent sur son terrain. Mais
facétieux, il répond à ceux qui lui demandent s’il ne craint pas cette concurrence qu’au contraire, il
savoure d’avoir eu raison avant tout le monde. « Il est midi dans ma cour ». Prenant même des airs
sévères pour dire que l’heure est si grave que ses idées ont besoin de tous, au-delà des intérêts de
boutique. Mais « tous », chacun de son côté. À GRENOBLE, PAR LAURENT DECOTTE

 

L’Est Républicain
Toutes
IG – France-Monde, dimanche 28 août 2011, p. IG42
Politique Parti politique
« Il est midi dans ma cour ! »
Le reportage a grenoble de jean-pierre Tenoux
L’EXPO DES TOILES de Liliane Guillerm donne le ton. Le thème du pauvre petit cireur de chaussures,
méprisé au point qu’un riche client pose par mégarde son pied sur sa tête au lieu du tabouret, y est
décliné à foison. Au dehors, une roue de la fortune, version Front de Gauche, ne fait rien gagner,
sauf le droit d’en apprendre plus sur les « nantis pollueurs », les « évadés fiscaux », le « FMI
affameur ». Entre l’une et l’autre, le militant va et vient, vêtu souvent d’un tee-shirt au slogan
combatif, de teinte rouge ou noire. Logique, puisque le « Remue-méninges » des amis de Mélenchon
a choisi l’université Stendhal à Grenoble pour ses débats.
« Culture de résistance »
Ici, chacun met la main à la pâte. « En juin, nous avons embauché notre premier salarié à mi-temps…
», rigole Martine Billard, coprésidente du Parti de Gauche, l’une des cinq parlementaires de la
formation. Le reste repose sur des bénévoles. « L’ambiance y gagne en fraternité et en authenticité
», juge-t-elle. « Les gens ne viennent pas militer chez nous pour avoir des postes, pour investir les
institutions et satisfaire des ambitions. Ils ne sont là que pour se battre ».
Afin de les y préparer, une cinquantaine d’ateliers sont organisés. « Faut-il faire la guerre aux
journalistes ? » rencontre son succès d’estime à la base, mais Jean-Luc Mélenchon n’en fait plus un
credo définitif, candidature présidentielle oblige.
Adoubé par le Parti communiste, il s’attache à mettre en valeur ses « différences ». Avec l’université
d’été de La Rochelle en ligne de mire. « Sarkozy a la main », pense-t-il. « Il a fait baisser le niveau de
combativité et réussi à scotcher les socialistes avec sa règle d’or. Le PS mérite le triple A de
l’austérité. Mais une culture de résistance est en train de se développer ».
« Tous populistes ! »
Que François Hollande menace « les riches » le ferait sourire « si la situation n’était pas aussi grave
». Il y voit comme une revanche. « Quand moi seul le disais, c’était du populisme. Aujourd’hui, ils
sont tous populistes », se réjouit-il. « C’est bel et bon, il est midi dans ma cour ! » L’inflexion sociale
du propos d’Eva Joly, « plus proche du discours du Front de Gauche que de celui du PS », la
convergence de « paradigmes » avec Montebourg et la mobilisation syndicale lui font espérer qu’il
est « moins isolé » qu’il n’y paraît. « La riposte au plan de Fillon » serait donc possible… s’il n’était
exclu des discussions entamées par les socialistes.
Alors, Jean-Luc Mélenchon poursuit son chemin et ne se « soumettra pas » aux exigences de cette
primaire qui ne le concerne pas. En guise de sondages, « je me fie à ma grenouille et à mon poulpe »,
répond-il. Si le vainqueur de la compétition initiée par le PS veut négocier un jour avec lui, il devra y
mettre le prix, surtout en matière de taxation des revenus. « Faire du Papaandréou, c’est à la portée
de tout le monde, mais faire du Mélenchon, c’est plus difficile… », prévient-il.
Reuters économique, le Point.fr
Dimanche 28 août 2011 – 13:55:07 GMT
2012-Mélenchon tend la main au PS, sans taire ses critiques
PARIS, 28 août (Reuters) – Jean-Luc Mélenchon, candidat du Front de gauche à l’élection
présidentielle, a lancé dimanche « une offre de débat public » au Parti socialiste et aux autres forces
de gauche, tout en fustigeant « le cynisme inacceptable » du favori socialiste du moment, François
Hollande.
Concluant à Grenoble (Isère) un « remue-méninges », pendant de l’université d’été du PS à La
Rochelle (Charente-Maritime), le coprésident du Parti de gauche a prôné le rassemblement mais pris
soin de se démarquer du PS, notamment dans ses réponses à la crise.
Dans ce discours qui marquait sa rentrée politique, Jean-Luc Mélenchon a en outre appelé à la lutte
sociale dès cet automne, « un automne de combat » pour « commencer à faire reculer le pouvoir de
droite » en vue du scrutin de 2012.
« Il n’y a pas de victoire possible pour la gauche sans rassemblement », a-t-il lancé tout en excluant
par avance les « arrangements en catinimi dont on entend parfois dire qu’ils ont commencé ».
« Je prie qu’on cesse de se référer uniquement aux opérations politiciennes qui nous sont proposées.
Non, ce qu’il s’agit de rassembler, ce ne sont pas les appareils, ce ne sont pas les états-majors (…),
c’est le peuple », a-t-il souligné.
« Je ne veux pas que nous passions notre campagne dans une espèce d’isolement mutuel », a-t-il
poursuivi.
« Je fais une offre publique de débat à tous nos partenaires de gauche, qu’il s’agisse de nos
camarades du NPA (Nouveau parti anticapitaliste, NDLR) ou de nos camarades socialistes », a-t-il dit
sous les applaudissements. « Je vous en prie, acceptez le débat ».
COURSE AU PLUS AUSTÈRE
Dénonçant la crise de la dette européenne comme un « prétexte », à l’instar des politiques
d’austérité engagées dans la zone euro, Jean-Luc Mélenchon a dénoncé « la course à savoir ‘lequel
est le plus austère par rapport à l’autre' », compétition qui se joue selon lui dans un PS « à genoux ».
A cet égard, il s’en est pris avec virulence à François Hollande, le seul prétendant à l’investiture
socialiste qu’il ait cité dans son discours. Le député de Corrèze est pour l’heure le favori des
sondages pour la primaire des 9 et 16 octobre.
« C’est lui qui a engagé cette compétition, c’est lui (…) qui a dit qu’il fallait geler et sanctuariser les
effectifs de l’Education nationale » au niveau de 2012, a dit le candidat du Front de gauche sous les
sifflets de la salle.
François Hollande, a-t-il insisté, fait preuve d' »un cynisme inacceptable » pour avoir ramené au PS le
curseur de réduction du déficit public français à 3% du produit intérieur brut (PIB) de « de 2017 à
2014, puis 2013 ».
Un cynisme, a-t-il poursuivi, « qui consiste à aller à La Rochelle (dire) qui si tout le débat est entre
l’austérité de droite et l’austérité de gauche, alors c’est la démocratie elle-même et l’Europe qui sont
en cause ».
« On ne rassemblera rien ni personne avec une telle méthode », a-t-il ajouté.
Le maire socialiste de Lyon Gérard Collomb, qui soutient François Hollande, a réagi avec prudence à
l’invite de Jean-Luc Mélenchon.
« Toutes les mains tendues sont bonnes à prendre », a-t-il déclaré sur i-télé, mais il a invité à prendre
garde à « la main qui veut blesser ».
Le Progrès (Lyon)
69W; JUR; HTL; LOI; AIN; RHO
IG – France-Monde, dimanche 28 août 2011, p. IG5
Mélenchon à l’université d’été du PCF : « Ici, on n’est pas en compétition »
À son arrivée à l’université d’été du Parti Communiste Français aux Karellis (Savoie), Jean-Luc
Mélenchon a savouré « ce moment apaisé et tranquille », en contemplant les montagnes : « Je
n’envie pas l’ambiance qu’il y a ailleurs ! »
Accueilli par le numéro un communiste Pierre Laurent, le coprésident du Parti de Gauche a tenu à
afficher sa sérénité loin du « charivari » du port charentais : « Ici, on n’est pas en compétition, on
s’entre-aide, on travaille ».
Toujours soucieux de ne pas froisser les « camarades » communistes, Jean-Luc Mélenchon a affirmé,
souriant : « Notre force au Front de gauche, c’est notre capacité à s’additionner ».
C’est d’ailleurs aux côtés d’André Chassaigne (PCF), son rival à la mini-primaire du Front de gauche,
qu’il est entré dans la salle du meeting devant 400 militants. Applaudissant ostensiblement le
discours de Pierre Laurent, opposé à la cure d’austérité décidée par le gouvernement, M. Mélenchon
s’est quant à lui concentré sur l’attaque du PS. Un parti qu’il accuse de ne « pas aider la gauche en
donnant la victoire idéologique à Nicolas Sarkozy ». Et d’ajouter : « En acceptant la logique de
l’austérité, vous faites baisser le niveau de capacité de résistance de notre peuple ».
La jouant modeste en écartant le culte du candidat, l’ex-socialiste s’est amusé devant les
communistes : « Je regrette le moment où je pouvais dire je. Désormais, en assumant le « nous », je
dois me demander à chaque instant si vous êtes d’accord ! », a-t-il fait valoir, suscitant rires et
applaudissements.

 

AFP Infos Françaises
Dimanche 28 août 2011 – 13:15:35 GMT
Mélenchon ouvre le dialogue avec le PS, en mettant Hollande à part
GRENOBLE, 28 août 2011 (AFP) – – A huit mois de la présidentielle, Jean-Luc Mélenchon, candidat du
Front de gauche (FG), a donné de la voix dimanche contre l’austérité, laissant la porte ouverte au
dialogue avec le PS tout en mettant à part François Hollande dont il a critiqué le « cynisme » dans la
crise.
Devant un millier de militants déployant drapeaux français et du FG à La Halle Clemenceau de
Grenoble en clôture des « Remue-méninges » du Parti de gauche, le coprésident du PG, avec son ton
de tribun, a mis « en garde les puissants et dominants » dont les décisions pourraient faire « lever des
vents violents ».
Interpellant le Parti socialiste, après des mois de critiques acerbes, l’eurodéputé a assuré que « le
Front de gauche ne mène aucune guerre » à personne à « condition qu’on le respecte et qu’on
accepte de débattre avec lui des sujets qu’il propose et des perspectives qu’il ouvre ».
Se disant « lassé d’être harcelé » sur ses préférences dans la primaire socialiste, il a assuré « respecter
le PS dans sa démarche », lui qui avait qualifié de « PMU politique » ce processus il y a quelques mois.
Et de proposer une « offre publique de débat » aux « partenaires de gauche », du NPA aux « camarades
socialistes » car en 2012, il n’y a « pas de victoire possible pour la gauche sans rassemblement » et « le
goût de la compétition » ne doit pas faire « oublier la préoccupation de l’intérêt général ».
Mais l’ex-sénateur PS s’en est durement pris à François Hollande et son « cynisme inacceptable ».
Privé du « bon docteur Strauss-Kahn », c’est vers l’ex-premier secrétaire du PS que ses critiques se
sont concentrées, le candidat à la primaire ayant, selon lui, « engagé la compétition » de l’austérité
avec ses déclarations sur un retour à un déficit de 3% en 2013. Or Martine Aubry s’est engagée
également sur les 3% en 2013.
« On se rassemblera rien ni personne avec une telle méthode », a lancé l’ex-ministre, désireux de « ne
pas gouverner comme nous l’avons fait dans le passé » mais « autrement », « de bas en haut, plutôt que
de haut en bas ».
S’il arrive au pouvoir, a-t-il promis, « les peuples ne paieront pas un euro » de cette crise. « Doivent
exclusivement payer ceux qui peuvent » (banques, entreprises du CAC 40), a-t-il fait valoir,
souhaitant notamment la « titularisation séance tenante des 850.000 précaires de la fonction
publique » et la taxation des revenus du capital à égalité avec ceux du travail.
« Nous ne sommes pas candidats au concours du meilleur gestionnaire de la crise! », avait auparavant
souligné Pierre Laurent (PCF) au côté de Christian Picquet (Gauche unitaire) et Clémentine Autain (La
Fédération).
Au cours du week-end, partagé entre Grenoble et la Savoie où étaient réunis ses alliés communistes,
M. Mélenchon avait martelé que la dette était « un prétexte » pour l’austérité, estimant que la Banque
centrale européenne pouvait « éteindre l’incendie » en prêtant aux Etats aux mêmes taux qu’aux
banques.
« Faire Papandreou c’est à la portée de tout le monde, faire Mélenchon c’est plus difficile! », a-t-il dit
aux journalistes, distribuant à nouveau les bons points à Eva Joly (Europe Ecologie-Les Verts) et
Arnaud Montebourg (PS) dont les discours montrent qu' »on n’est pas isolés ».
Lors du meeting grenoblois, dénonçant la « planification de l’austérité » du gouvernement et le « coup
d’Etat financier » européen où « chaque pays est au garde-à-vous » de la règle d’or, M. Mélenchon en a
appelé à « la résistance de (s)a patrie républicaine ». Avec un mot d’ordre : « l’humain d’abord ».
« La révolution citoyenne aura lieu », a-t-il lancé, longuement applaudi, avant que ne résonne dans la
Halle, L’Internationale, puis La Marseillaise et la chanson « on lâche rien ».

 

Nord Littoral
Dimanche 28 août 2011, p. 35
Elections sénatoriales Mélenchon dénonce les « abus » du PS
A un mois des élections sénatoriales, le Parti de gauche de Jean-Luc Mélenchon dénonce un «abus de
position dominante» du Parti socialiste, l’accusant de vouloir l’évincer du Sénat, tout en privilégiant
Europe Ecologie-Les Verts. Un département cristallise les critiques du PG : l’Essonne où M.
Mélenchon avait été élu, sous l’étiquette PS, avant de quitter le Sénat pour rejoindre le Parlement
européen avec le Front de gauche PCF-PG et passer la main à Marie-Agnès Labarre (PG) au Palais du
Luxembourg. Sur la liste de ce département où le PG déplore de n’avoir pas été invité aux
négociations, c’est Jean-Vincent Placé, homme fort d’Europe Ecologie-Les Verts qui a pris la tête de
liste, devant Claire-Lise Campion (PS) et Bernard Vera (PCF. Les sortants de l’élection de 2004 étaient
deux socialistes et un communiste. «On ne demande que ce qui est à nous», dit Jean-Luc Mélenchon
qui réunit jusqu’à dimanche les «remue-méninges » du PG à Saint-Martin d’Hères (Isère). Il dénonce
l’«abus de position dominante» du PS mais aussi l’entente avec EELV qui a déjà fait «éliminer des
conseillers généraux sortants» à la gauche de la gauche aux cantonales. Au PG qui n’a au total que
deux sénateurs sortants, on menace toujours de déposer une liste dissidente dans ce département
mais aussi, pour faire monter la pression, dans les Hauts-de-Seine, le Val d’Oise ou encore à Paris où
Pierre Laurent, numéro un du PCF, devrait être en 9e position sur une liste d’union de la gauche…

 

Midi Libre
CATALAN_ML; LOZERE; RODEZ_ML; MILLAU; CARCA_ML; NARBONNE_ML; ALES; GARD_RHOD;
NIMES; BEZIERS; SETE; LODEVE; LUNEL; MONTPELLIER
Dimanche 28 août 2011
Mélenchon, l’offensive tranquille
GABRIEL LÉON
Il a choisi l’offensive tranquille. Jean-Luc Mélenchon, candidat du Front de gauche à l’Élysée, peaufine
son image. Il montre qu’il est « au travail » pour 2012 avec ses alliés communistes à l’opposé du
« charivari » des socialistes à La Rochelle, et dénonce l’« hégémonie » du PS et son « ralliement » aux
dogmes financiers.À son arrivée à l’université d’été du PCF aux Karellis (Savoie), M. Mélenchon,
accueilli par le n°1 communiste Pierre Laurent, a savouré « ce moment apaisé et tranquille » face aux
montagnes.
« Je n’envie pas l’ambiance qu’il y a ailleurs ! », a-t-il ajouté, allusion à l’université d’été du Parti
socialiste. « Ici, on n’est pas en compétition, on s’entre-aide, on travaille », a ajouté le coprésident
du Parti de gauche, voulant afficher sa sérénité loin du « charivari » du port charentais où « à la fin
tout le monde se sautera au cou ! », a ironisé l’eurodéputé. Leur primaire et les querelles d’ego ?
« C’est plutôt consternant mais ce sont leurs affaires », a dit calmement l’ex-sénateur PS. Les 3 % de
déficit et l’éducation Tout sourire, M. Mélenchon a affirmé que « ce qui fait notre force, c’est notre
capacité à s’additionner », parlant de synergie du Front de gauche.À ses côtés, Pierre Laurent,
également « mobilisé » face aux annonces anti-crise du gouvernement, a souligné que tous les
communistes étaient « unis autour de la candidature commune ».Sur le fond, le parti de gauche n’est
pas tendre face au PS : « On savait que Martine Aubry s’était ralliée à l’aberrante réduction du déficit
à 3 % dès 2013. Ce nouveau dogme de la dette lui sert aujourd’hui de prétexte pour refuser de
donner à l’éducation nationale les moyens », dénonçait-il vendredi.Mme Aubry avait dit au Parisien
qu’il faudra « accepter qu’il y ait plus d’élèves par classe là où les enfants vont bien, et moins d’élèves
là où ils ne vont pas bien ».Hier, Jean-Luc Mélenchon réunissait à Saint-Martin d’Hères (Isère), les «
remue-méninges » du PG. Il y a dénoncé l’« abus de position dominante » du PS et son entente avec
EELV qui a déjà fait « éliminer des conseillers généraux sortants » PG aux cantonales. Il reproche au
PS de vouloir éliminer le PG du Sénat au bénéfice d’EELV et menace de monter des listes
concurrentes.

 

Lundi 29 Aout 2011Libération
Événement, lundi 29 août 2011, p. 4
Valls et Montebourg persistent à vouloir exister
Les deux outsiders de la primaire tentent tant bien que mal de s’imposer dans la course à la
candidature PS.
Laure BRETTON; Laure Equy; Envoyées spéciales à La Rochelle Laure Bretton et Laure Equy
Unis contre les éléments et les éléphants. Samedi, les deux outsiders de la primaire, Manuel Valls sur
l’aile droite et Arnaud Montebourg dans le couloir gauche, ont brièvement fait cause commune à La
Rochelle, en se réfugiant sous le même auvent pour s’abriter d’une giboulée. A part vouloir être au
sec, les deux «petits» candidats ont un autre point commun : la difficulté d’exister face aux poids
lourds.
Solo. Samedi soir, à l’entrée du restaurant le Yachtman, pendant que Valls accueillait sa trentaine de
partisans, les caméras vibrionnaient autour de Hollande devant l’ancienne criée aux poissons,
épicentre des débats. Après avoir bataillé tout l’été pour obtenir des débats télévisés, Montebourg
et Valls ont dû samedi reprendre leur bâton de pèlerin : Europe 1 n’avait installé que trois fauteuils,
pour Hollande, Aubry et Royal, autour de la table de son Grand Rendez-vous. «Ce n’est pas évident,
concède Ali Soumaré, porte-parole de Valls. On sent dans les retours presse qu’on parle surtout du
choc Aubry-Hollande.»
A part ce combat pour exister, tout oppose les deux hommes dans leur approche de la primaire. A la
traîne dans les sondages, Valls se motive en estimant que «la lucidité n’est pas contradictoire avec
l’énergie et le volontarisme». Pour «peser dans les débats», il n’hésite pas à pilonner le projet
présidentiel du PS. La retraite à 60 ans, les 300 000 emplois d’avenir, il n’y croit pas et le fait savoir.
En revanche, la règle d’or des finances publiques proposée par la droite, il a fait mine d’être pour,
avant de se ranger à la ligne de son parti. Pas question de donner un blanc-seing à Nicolas Sarkozy.
Et alors que le Financial Times tire à boulets rouges sur la stratégie du président français, The
Economist a, pour sa part, loué le solo de Valls sur ce dossier. «Si la presse britannique dit du mal de
Sarkozy et du bien de moi, c’est qu’il doit y avoir un peu de vrai», glisse le héraut de la «gauche
moderne». «Faire du rétablissement des finances publiques une fin en soi, c’est une politique libérale
classique», tacle un proche d’Aubry.
De l’autre côté de l’échiquier, arrivé à La Rochelle à bord de sa «caravane de la primaire», – sa vieille
Renault Espace -, après un mini-tour de France, Montebourg croit à sa qualification. Le député de
Saône-et-Loire est persuadé de pouvoir «turbuler» le système et parvenir au second tour, pour se
frotter à Hollande ou Aubry, qu’il juge interchangeables, en devançant Royal.
«Monomaniaque».Les Français sont prêts à «abandonner les vieilles recettes», martèle le candidat
de la «nouvelle France». Ce qui le rend si confiant ? «Là, on parle de la France, pas de la novlangue
socialiste», résume le quadra. Ses adversaires lui reconnaissent constance et pugnacité. «Arnaud est
un monomaniaque : il y a eu la VIe République, Chirac en prison, la primaire et maintenant la
démondialisation», liste un ténor du PS. A force de bouquins (deux en six mois) et de meetings, le
thème s’est installé dans la primaire, permettant à Montebourg d’engranger les louanges de
Chevènement et Mélenchon.
Loin du créneau de la rigueur, Montebourg estime qu’on «ne battra pas Sarkozy en promettant
l’austérité à ceux qui n’ont que leur travail pour vivre». Lui veut mettre sous tutelle les banques dès
son arrivée au pouvoir et lutter contre la corruption «pas seulement dans les Bouches-du-Rhône».
La castagne ne lui fait pas peur. Aussi l’ancien avocat a-t-il prévu une visite fin septembre à Marseille
sur les terres de Jean-Noël Guérini, dont il pourfend le «clientélisme». De quoi «turbuler».

 

l’Humanité
Cuisine, lundi 29 août 2011
« La dette publique en enrichit certains » « Les grands groupes ne paient quasiment pas d’impôts »
« En finir avec le présidentialisme, rendre le pouvoir au peuple » « La perspective se construira par
un travail d’éducation » « On ne peut se contenter de réduire la dette » « On ne battra pas Sarkozy
en promettant la rigueur »
Propos recueillis par Frédéric Durand, Mina Kaci et Lina Sankari
Julia, militante du PCF en Seine-Saint-Denis.
« Dans cette crise, une fois de plus, ce sont les mêmes qui trinquent, les gouvernements agissent
avec un tel mépris et nous imposent l’austérité en nous faisant croire qu’ils oeuvrent pour l’intérêt
général. On nous vend la dette publique comme un sacrifice que nous devons faire alors qu’elle en
enrichit certains. Il y a quelque chose qui cloche là-dedans, et c’est tellement injuste sque ça en
devient visible. »
Ingrid, militante du PCF en Val-de-Marne.
« On nous parle beaucoup de fiscalité. Les impôts sont un élément pour financer la solidarité, mais
on se rend compte que les ménages sont étranglés, que de plus en plus de petites entreprises sont
obligées de mettre la clé sous la porte, de grands groupes comme Total, qui font des bénéfices
invraisemblables, ne paient quasiment pas d’impôts ! »
Hadrien, militant du Parti de gauche, étudiant à Sciences-Po Paris.
« Il faut un retour de la démocratie dans le pays. Il faut en finir avec le présidentialisme et les
dérives d’un système à bout de souffle, de corporatisme, d’enrichissement et de corruption éhontée.
C’est pour cela que le Parti de gauche prône une constituante. Il faut rendre le pouvoir au peuple.
Autre mesure essentielle : répartir à tout prix autrement les richesses produites dans le pays. »
Anne, militante du Parti de gauche, sans travail.
« Je ne crois pas aux miracles, ni à l’homme providentiel. Il me semble que la perspective politique
peut se construire avec un travail d’éducation populaire. Je crois davantage à la propagation des
idées pour transformer la société. Il appartient aux militants, qui sont des personnes de conviction,
de faire cette chose si simple mais si essentielle à mes yeux. »
Anne, militante du PS en Isère.
« Il faut s’attaquer à la relance économique, via le financement de projets industriels. C’est
seulement de cette manière que nous relancerons la création d’emploi et redonnerons espoir aux
jeunes qui ne croient plus en la politique. C’est le premier signe qui doit être envoyé. On ne peut se
contenter de réduire la dette, même si c’est très important. »
Francesca, militante du PS, étudiante en Haute-Garonne.
« On ne battra pas la droite sarkozyste et on ne résoudra pas la crise en promettant la rigueur à
ceux qui n’ont que leur travail pour vivre. Il faut sortir de ce débat imposé par la majorité et changer
les règles du jeu. Taxer les transactions financières, supprimer les cadeaux fiscaux, d’accord, mais il
faut également que l’État, les collectivités investissent dans des projets d’avenir comme l’énergie. »

 

Paris-Normandie
Vernon Les Andely-Gisors
Evreux, lundi 29 août 2011, p. Vernon Les Andely-Gisors_11
Premiers de la classe
POLITIQUE. Hier, les sections ébroïciennes du Parti communiste ont fait leur rentrée lors d’un repas
champêtre.
R. M.
A quelques jours de la rentrée scolaire et de la Fête de l’Humanité (16, 17 et 18 septembre), où les
communistes de l’Eure seront présents (avec un stand de tarterie normande !) comme chaque
année, ceux de la cellule de La Madeleine et de la section d’Evreux organisaient, hier à Trangis, leur «
repas fraternel », synonyme de rentrée politique.
Et c’est sur un ton très offensif que les communistes sont les premiers à faire leur rentrée sur Evreux.
« Construire du neuf »
Au menu de cette 20e édition du repas fraternel, les dernières mesures fiscales du gouvernement
Fillon, le rassemblement en soutien aux salariés de M-Real à Alizay, la campagne nationale du PCF
contre la vie chère, « avec parmi les revendications, l’augmentation des salaires et des minima
sociaux, la baisse des prix et des loyers, la taxation supplémentaire des revenus du capital… », a
détaillé José Lahaye, responsable de la section d’Evreux et adjoint au maire d’Evreux chargé des
sports. L’élu n’a pas manqué aussi de revenir sur l’épisode qui a vu un autre adjoint communiste,
Thierry Desfresnes, privé de délégation par Michel Champredon, après avoir refusé la taxe sur les
ménages mise au vote à l’Agglo d’Evreux. « Les délégations ont été rendues le 6 août dernier », a
rappelé José Lahaye, parlant « de bras de fer » et remerciant tous ceux qui avaient apporté leur
soutien à l’élu communiste en disgrâce. Les dizaines de militants présents ont répondu à cette
nouvelle par une salve nourrie d’applaudissements. « Il reste encore quelques petites choses à
rétablir », a toutefois précisé l’adjoint.
Responsable départemental, Christian Jutel a évoqué les prochaines échéances, élections
présidentielles et législatives de 2012 et leurs objectifs : « Virer Sarkozy et construire du neuf avec de
vraies valeurs de gauche ». Avant de jeter une pierre dans le camp des socialistes : « A entendre leurs
candidats aux primaires, on n’est pas très rassurés quant à leur volonté de changer vraiment les
choses ».
Rappelons que c’est Jean-Luc Mélenchon, député européen et président du Parti de Gauche, qui a
été désigné par les communistes français pour les représenter au nom du Front de Gauche.
AFP Infos Françaises

 

Lundi 29 août 2011 – 02:17:00 GMT
[L’AMBITION DU FRONT DE GAUCHE ET LA TACHE DE LA GAUCHE…]
PARIS, 29 août 2011 (AFP) – – L’AMBITION DU FRONT DE GAUCHE ET LA TACHE DE LA GAUCHE
L’Humanité (Jean-Paul Piérot)
« (…)Ces trois jours ne furent pas émaillés de petites phrases mais emplis de grandes et concrètes
propositions qui seront présentées aux citoyens lors de la Fête de l’Humanité les 16, 17 et 18
septembre. Elles visent à affranchir la société de la férule des marchés financiers et de la course à la
note AAA. Car, devait le marteler Pierre Laurent, « nous ne sommes pas candidats au concours du
meilleur gestionnaire de la crise ». Le Front de gauche veut rendre au mouvement progressiste
l’ambition qui fait actuellement défaut au Parti socialiste. Après trois années d’existence, ancré
désormais dans la vie politique, le Front de gauche se veut radical, franchement attaché à la
transformation sociale et s’adressant à tous les électeurs de gauche, notamment socialistes. La
théorie des deux gauches est révolue. Il n’y a pas d’adversaire à gauche. Et Jean-Luc Mélenchon va
plus loin, appelant le PS au débat, comme le NPA. Tant il est vrai que pour battre Sarkozy, la gauche
doit être armée et rassemblée. »

 

l’Humanité
Cuisine, lundi 29 août 2011
L’ambition transformatrice
Par Jean-Paul Piérot
La gauche a-t-elle une juste conscience des responsabilités historiques qui lui incombent dans la
perspective de l’élection présidentielle de 2012 ? Après cinq années de sarkozysme qui laissent la
France dans un état économique et social calamiteux et constituent la pire période de régression
sociale depuis 1945, la question qui va être posée aux Français, c’est : « stop ou encore ? » Or, si le
monde du travail, les jeunes précarisés, les plus de quatre millions de chômeurs ne sont pas en
mesure d’entrevoir un autre avenir, toutes les manoeuvres, les mystifications que la droite va
multiplier pourraient sauver la mise à un président pourtant fortement décrédibilisé.
Ce n’est pas à La Rochelle qu’ont été formulées les réponses à la hauteur de l’enjeu mais en Savoie et
en Isère où le Front de gauche s’est mis en ordre de bataille. L’université d’été du Parti socialiste en
effet ne peut que décevoir les citoyens de gauche qui attendaient autre chose que les échos
hypermédiatisés de la compétition entre les concurrents à la primaire, les petites phrases, la
mobilisation d’une écurie contre l’autre. À l’ouest, il n’y avait rien de nouveau et ce goût de déjà-vu
doit être amer aux nombreux militants du PS qui étaient venus sur les bords de l’Atlantique pour y
puiser des arguments, des idées fortes afin de construire une victoire de la gauche solide et pérenne.
Au moment où Nicolas Sarkozy agite le chiffon rouge de la dette pour réduire les dépenses utiles à
la société, comprimer la consommation et étouffer la croissance, le Parti socialiste en reste à
promouvoir une répartition plus équitable de sacrifices dans le cadre du dogme du retour aux 3 % de
déficits publics en 2013 ou 2014. L’enjeu d’aujourd’hui n’est pas entre l’austérité juste et une
austérité « à visage humain », mais entre une politique d’adaptation à la crise ou de sortie de crise.
C’était bien de sortie de crise dont il a été question aux journées estivales du PCF et du Parti de
gauche et au meeting du Front de gauche hier matin, à Grenoble, qui, à maints égards, ressemblait
aux premiers rassemblements de la campagne du « non » à la constitution libérale de l’Europe. La
gauche de transformation sociale a affiné ses propositions que son candidat commun, Jean-Luc
Mélenchon, va défendre dans une campagne collective et citoyenne. Ces trois jours ne furent pas
émaillés de petites phrases mais emplis de grandes et concrètes propositions qui seront présentées
aux citoyens lors de la Fête de l’Humanité les 16, 17 et 18 septembre. Elles visent à affranchir la
société de la férule des marchés financiers et de la course à la note AAA. Car, devait le marteler
Pierre Laurent, « nous ne sommes pas candidats au concours du meilleur gestionnaire de la crise ».
Le Front de gauche veut rendre au mouvement progressiste l’ambition qui fait actuellement défaut
au Parti socialiste. Après trois années d’existence, ancré désormais dans la vie politique, le Front de
gauche se veut radical, franchement attaché à la transformation sociale et s’adressant à tous les
électeurs de gauche, notamment socialistes. La théorie des deux gauches est révolue. Il n’y a pas
d’adversaire à gauche. Et Jean-Luc Mélenchon va plus loin, appelant le PS au débat, comme le npa.
Tant il est vrai que pour battre Sarkozy, la gauche doit être armée et rassemblée.
C’était bien de sortie de crise dont il a été question aux journées estivales du PCF et du Parti de
gauche et au meeting du Front de gauche, hier matin, à Grenoble.

 

Sud Ouest
Toutes éditions;
Lundi 29 août 2011, p. Périgueux-C1_6
France
[Le cas Jean-Noël Guérini fait débat…]
Le cas Jean-Noël Guérini fait débat
Martine Aubry, candidate à la primaire PS, a assuré hier que si la justice tranchait en faveur d’une
culpabilité de Jean-Noël Guérini, président du Conseil général PS des Bouches-du-Rhône, elle lui «
dirait de prendre congé du parti ». L’UMP a déploré « l’ambiguïté » de ces propos.
Mélenchon fait du pied aux socialistes
Hier, au Remue-méninges du Front de gauche, Jean-Luc Mélenchon, candidat à la présidentielle, a
donné de la voix contre l’austérité. Il a laissé la porte ouverte au dialogue avec le PS, tout en
mettant à part M. Hollande, dont il a critiqué le « cynisme » dans la crise. PHOTO AFP

 

Le Télégramme (Bretagne)
Dupli, lundi 29 août 2011, p. PTY3
Élections législatives. Un candidat pour le Front de Gauche
Dupli
Les élections législatives auront lieu au mois de juin prochain. Dans la 3e circonscription du
Morbihan, c’est-à-dire celle de Pontivy, un premier candidat vient de se déclarer. Âgé de 55 ans et
demeurant à Saint-Barthélémy, Christian Daniel portera ainsi les couleurs de Front de Gauche, un
mouvement qui regroupe le Parti communiste français (PCF), le Parti de gauche (PG), la Gauche
unitaire et la Fédération pour une alternative sociale et écologique (FASE). Déjà candidat aux
cantonales, dans la région parisienne, il se présentera pour la première fois à un scrutin législatif.
Membre du parti de Jean-Luc Mélenchon, il entend «porter une volonté forte de changement et
favoriser une réelle alternative avec une vraie gauche unie».

 

Le Parisien, Aujourd’hui En France
Politique, lundi 29 août 2011, p. 75_T_9
Mélenchon tend la main aux socialistes
Ava Djamshidi
GAUCHE. Rompant avec son habitude de cogner sur ses anciens amis du PS, le candidat du Front de
gauche leur a lancé hier une offre de dialogue.
GRENOBLE (ISÈRE)
DE NOTRE ENVOYÉE SPÉCIALE
L’art d’entrouvrir la porte sans se renier. Jean-Luc Mélenchon s’est lancé dans un délicat numéro
d’équilibriste hier, à la halle Clemenceau de Grenoble. Devant 800 militants tous drapeaux dehors, le
candidat du Front de gauche a effectué son discours de rentrée lors du meeting de clôture des trois
jours de « remue-méninges », pendant de l’université d’été du PS à La Rochelle. L’occasion d’aborder
la question décisive de l’alliance avec les socialistes. Le poing serré virevoltant au rythme de ses
envolées, l’eurodéputé a d’abord tonné contre « les puissants et les dominants » dont les mesures
face à la crise risquent de « lever des vents violents ».
Sa voix s’est en revanche adoucie au moment d’évoquer le PS. « Nous n’avons pas d’adversaires à
gauche, mais, oui, nous avons des divergences », a-t-il glissé dans un registre nouveau. Le temps des
piques mordantes contre les dirigeants socialistes serait-il révolu? Il est vrai que son ancien «
meilleur ennemi » DSK est définitivement hors jeu.
Hier, l’ex-sénateur PS a interpellé ses « camarades socialistes » en leur lançant une invitation en
forme de duel politique. « Je fais une offre publique de débat à tous nos partenaires de gauche », at-
il dit. « Je vous en prie, acceptez le débat », a-t-il supplié sous les applaudissements. « Il n’y a pas
de victoire possible pour la gauche sans rassemblement », a-t-il déclaré tout en réfutant l’existence
« d’arrangements en catimini dont on entend parfois dire qu’ils ont commencé ».
Jean-Luc Mélenchon a toutefois pris soin de se démarquer de son ancien parti, confiant sa lassitude
« d’être harcelé » sur ses préférences dans la primaire socialiste. Et de fustiger le « cynisme
inacceptable » de François Hollande pour avoir « engagé la compétition » en matière d’austérité.
Principale épine sur la rose : les remèdes préconisés face à la crise de la dette, que Mélenchon a
qualifiée de « prétexte » à toutes les mesures de rigueur. Seul dénominateur commun : le rejet de la
politique de la droite.
« Nous briserons l’abjecte précarité dans laquelle vous êtes plongés », a promis le candidat avant
d’enjoindre ses partisans à « ne pas attendre les consignes » et à se lancer dans la lutte sociale dès
cet automne, « un automne de combat pour commencer à faire reculer le pouvoir de droite ».
Corinne, 47 ans, vient de rejoindre les rangs du Front de gauche. « J’ai envie de participer à cette
révolution citoyenne, mais les stratégies d’alliance ne m’intéressent pas. »

 

Charente Libre
Toutes
Actualités, lundi 29 août 2011, p. 43
Mélenchon se dit ouvert au débat
A huit mois de la présidentielle, Jean-Luc Mélenchon, candidat du Front de gauche (FG), a donné de
la voix hier contre l’austérité, laissant la porte ouverte au dialogue avec le PS.
Devant un millier de militants déployant drapeaux français et du FG à La Halle Clemenceau de
Grenoble en clôture des «Remue-méninges» du Parti de gauche, le coprésident du PG, avec son ton
de tribun, a mis «en garde les puissants et dominants» dont les décisions pourraient faire «lever des
vents violents».
Interpellant le Parti socialiste, après des mois de critiques acerbes, l’eurodéputé a assuré que «le
Front de gauche ne mène aucune guerre» à personne à «condition qu’on le respecte et qu’on
accepte de débattre avec lui des sujets qu’il propose et des perspectivesqu’il ouvre». Se disant «lassé
d’être harcelé» sur ses préférences dans la primaire socialiste, il a assuré «respecter le PS dans sa
démarche», lui qui avait qualifié de «PMU politique» ce processus il y a quelques mois.
Et de proposer une «offre publique de débat» aux «partenaires de gauche», du NPA aux «camarades
socialistes» car en 2012, il n’y a «pas de victoire possible pour la gauche sans rassemblement» et «le
goût de la compétition» ne doit pas faire «oublier la préoccupation de l’intérêt général».
Mais l’ex-sénateur PS s’en est durement pris à François Hollande et son «cynisme inacceptable». Le
candidat à la primaire a, selon lui, «engagé la compétition» de l’austérité avec ses déclarations sur un
retour à un déficit de 3% en 2013.

 

Centre Presse (Vienne), La nouvelle République du centre ouest
INFORMATIONS GENERALES, POLITIQUE, lundi 29 août 2011, p. 30
FRANCE Société
En bref
POLITIQUE Mélenchon ouvert au PS
cboutin
Le candidat du Front de gauche a laissé la porte ouverte au dialogue avec le PS. Mais en mettant à
part François Hollande. Devant ses militants, réunis à Grenoble, Jean-Luc Mélenchon a proposé une «
offre publique de débat aux partenaires de gauche, car il n’y a pas de victoire possible sans
rassemblement ».
Sarkozy veut apaiser en Nouvelle-Calédonie
Lors de sa visite de trois jours, le président de la République a joué l’apaisement en invitant au
dialogue entre communautés et à « la paix et à la justice ». Il s’est déclaré« pour le maintien de la
Nouvelle Calédonie dans la France », avant le référendum de 2014 sur l’autonomie.

 

Le Télégramme (Bretagne)
France – Monde , lundi 29 août 2011, p. IGE3
France
Mélenchon prêt à dialoguer… sauf avec Hollande
France – Monde : France
Jean-Luc Mélenchon, candidat du Front de gauche, a donné de la voix, hier, contre l’austérité,
laissant la porte ouverte au dialogue avec le PS, tout en mettant à part François Hollande, dont il a
vivement critiqué le «cynismeinacceptable» dans la crise. S’il arrive au pouvoir, Jean-LucMélenchon
a promis que «les peuples ne paieront pas un euro» de cette crise. «Doivent exclusivement payer
ceux qui peuvent» (banques, entreprises du CAC 40), a-t-il fait valoir, souhaitant également la
«titularisation séance tenante des 850.000 précaires de la fonction publique».
l’Humanité
Cuisine, lundi 29 août 2011
Gérer la crise ou en sortir : le débat rebondit
Sébastien Crépel (aux Karellis) et Mina Kaci (à Grenoble)
Ambiances contrastées, ce week-end, entre les universités d’été du PS et celles du PCF et du Parti de
gauche. Alors que les candidats à la primaire se défient sur le terrain de la crédibilité auprès des
marchés, les formations du Front de gauche veulent imposer un vrai débat sur les options de rupture
avec l’ordre capitaliste.
Savoie, Isère,
envoyés spéciaux.
En campagne. Mais au service de quelle ambition ? La question était à l’ordre du jour des universités
d’été du Parti socialiste et des formations du Front de gauche, ce week-end. Sur le port de La
Rochelle, la compétition interne entre les candidats à la primaire socialiste a éclipsé toutes les
autres questions (lire ci-contre). Du coup, la mise en valeur du projet, qui devait être la boussole
commune des socialistes et le ciment de leur unité, ne semble plus être la priorité du moment. Tout
à sa quête de se différencier, chacun des prétendants rivalise dans le même temps pour incarner la
candidature la plus « crédible », y compris auprès des marchés financiers. Au point d’entendre
Martine Aubry proposer une gauche « sérieuse » qui ne renonce pas à être « ambitieuse ». Une
opposition factice, pour le Front de gauche, où l’on a estimé, ce week-end, que le sérieux de la
gauche se mesurait précisément à sa capacité à porter une ambition réelle de rupture avec le
capitalisme.
Dans la campagne pour 2012, « nous ne concourons pas pour le titre de meilleur gestionnaire de la
crise, nous sommes candidats pour porter des solutions pour en sortir », a souligné Pierre Laurent à
l’université d’été du PCF, aux Karellis, en Savoie, appelant la gauche à cesser de chercher à entrer
dans la course, avec Nicolas Sarkozy, à décrocher la « médaille » des agences de notation financière.
« Nous voulons combattre le chantage des marchés, en finir avec la croissance financière capitaliste
», en donnant la priorité à la « relance sociale » : emploi, pouvoir d’achat, services publics, éducation,
recherche, protection sociale, etc. Ce qui exige de refuser toute « règle d’or » budgétaire.
Invitation lancée
à la gauche
Le Front de gauche s’engage ainsi dans un bras de fer avec le capital financier. Une déclaration de
guerre en bonne et due forme envoyée pour imposer « un autre rapport de forces social, politique
et idéologique ». C’est cette ambitieuse feuille de route qui a été délivrée ce week-end aussi bien à
l’université d’été du PCF qu’à Grenoble, où le Parti de gauche avait transformé son rendez-vous
estival en une rencontre des composantes du Front de gauche. Dans ces deux lieux, à une
cinquantaine de kilomètres l’un de l’autre, le même message est adressé aux militants : inviter la
gauche, toute la gauche, à se lancer dans la bataille, non « pour gérer la crise financière mais pour
en sortir », martèlent d’une seule voix Pierre Laurent et Jean-Luc Mélenchon, le candidat du Front de
gauche à la présidentielle.
Mais pour gagner ce bras de fer, ce dernier change son ton à l’égard du PS, estimant désormais
indispensable d’« interpeller » les militants socialistes pour, ensemble, « déplacer le curseur de la
résignation vers l’indignation et de l’indignation vers la transition ». Ce changement d’attitude
permet à Jean-Luc Mélenchon de s’engouffrer dans la brèche ouverte au PS, qui a inscrit la taxation
du capital noir sur blanc dans son programme pour 2012. « Le PS, dénonce Christian Picquet, est
tombé dans le piège de Sarkozy qui l’entraîne sur le terrain » du retour à un déficit public ne
dépassant pas 3 % du PIB.« Ressaisissez-vous, camarades socialistes ! » lance le porte-parole de la
Gauche unitaire aux « militants, cadres et dirigeants » réunis à La Rochelle. Et Jean-Luc Mélenchon
de proposer de briser le « mutisme » au sein de la gauche en faisant « une offre publique de débat ».
Une confrontation sur les réponses concrètes à la crise qu’il lance au PS mais aussi au NPA, qui a
ouvert hier son université d’été dans l’Aude. Dans ce débat, le candidat du Front de gauche a une
question « centrale » à poser : « Si on doit augmenter les recettes, on doit exclusivement faire payer
ceux qui peuvent : les groupes du CAC 40. » En filigrane, il demande à la gauche de choisir : « Il faut
soit rassurer les marchés soit rassurer les producteurs. » Une confrontation et un rassemblement de
la gauche, car, dit-il, « il n’y a pas de victoire possible de la gauche sans un rassemblement de la
gauche ».
Dans la station de montagne des Karellis, le même message de rassemblement pour bousculer le
scénario de la présidentielle était à l’ordre du jour. Vendredi, avant le meeting du Front de gauche
de Grenoble, Pierre Laurent, Jean-Luc Mélenchon et André Chassaigne, le député PCF du Puy-de-
Dôme, qui s’était porté candidat pour porter les couleurs du Front de gauche à la présidentielle lors
de la consultation interne des communistes, en juin, ont fait une arrivée commune saluée par les
quelque cinq cents militants du PCF réunis en Savoie. Une affiche collective, à l’image de la
campagne présidentielle et législative que le Front de gauche entend impulser. Pierre Laurent en a
conscience, le défi à relever pour déverrouiller le débat électoral et imposer la voix des citoyens est
immense, mais l’ouverture d’un chemin pour une alternative est à ce prix : « Serons-nous capables
dans l’année qui vient de faire en sorte qu’une majorité se lève dans le pays pour gagner la bataille
des idées contre les marchés financiers et l’alliance Sarkozy-Merkel ? » Pour le secrétaire national
du PCF, « c’est possible, vu les immenses potentiels de rassemblement qui existent dans notre
peuple », a-t-il estimé. Jean-Luc Mélenchon insistant de son côté sur la responsabilité de « dire nous
» qui lui incombe désormais en tant que candidat commun.
Tout au long du week-end, les militants communistes ont enchaîné les débats en ateliers dont les
contenus visaient, pour nombre d’entre eux, à hisser le débat à gauche à la hauteur des défis posés
par la crise : « Quelle politique économique pour un vrai changement ? » ; « Quelle fiscalité pour
demain ? » ; « Faut-il achever l’euro ? » ; « La crise, le peuple et la politique, enquête sur l’état de
l’opinion », avec le sociologue Michel Simon ; « Quelle assise sociale pour la gauche ? » en réponse à
l’étude de la fondation Terra Nova ; « Comment combattre le FN de Marine Le Pen ? », etc. Parmi les
débats les plus animés, celui sur le programme populaire partagé du Front de gauche a donné lieu à
des échanges passionnants sur la capacité des États à reprendre le pouvoir sur l’économie, avec
Anne-Cécile Robert, journaliste au Monde diplomatique, et sur les « valeurs » principales autour
desquelles doit s’articuler le projet du Front de gauche, avec le psychanalyste Roland Gori.

 

Les Echos, no. 21004
France, lundi 29 août 2011, p. 2
En Bref
Jean-Luc Mélenchon fait une « offre publique de débat » au Parti socialiste
LES ECHOS
L’université d’été du , s’est tenue ce week-end à Grenoble. Jean-Luc Mélenchon, candidat du Front
de gauche à la présidentielle a fait une « offre publique de débat » au Parti socialiste et a appelé à «
la résistance de la patrie républicaine » face à la crise. L’eurodéputé, qui se situe dans le dernier
sondage CSA sur 2012 entre 6,5 et 9 % des voix, propose dans un entretien au journal « Le Monde »
la mise en place de visas sociaux et écologiques pour toute marchandise entrant dans l’Union et la
création de 14 tranches d’imposition dont la dernière taxée à 100 %.

 

Midi Libre
CATALAN_ML; LOZERE; RODEZ_ML; MILLAU; CARCA_ML; NARBONNE_ML; ALES; GARD_RHOD;
NIMES; BEZIERS; SETE; LODEVE; LUNEL; MONTPELLIER
Lundi 29 août 2011
Mélenchon vise Hollande
Jean-Luc Mélenchon, candidat du Front de gauche (FG), a donné de la voix hier contre l’austérité et
François Hollande. A Grenoble en clôture des « remue méninges » du Parti de gauche, le
coprésident du PG a mis « en garde les puissants » dont les actes pourraient faire « lever des vents
violents ». Et de proposer une « offre publique de débat » aux « partenaires », du NPA aux «
camarades socialistes ».Mais M. Mélenchon s’en est durement pris à François Hollande et son «
cynisme inacceptable ». Privé du « bon docteur Strauss-Kahn », c’est vers l’ex-premier secrétaire du
PS que ses critiques se sont concentrées, le candidat à la primaire ayant, selon lui, « engagé la
compétition » de l’austérité avec son objectif d’un retour à un déficit de 3 % en 2013. Martelant que
la dette est « un prétexte » pour l’austérité, il a lancé à l’intention de Hollande : « Faire Papandreou,
c’est à la portée de tout le monde; faire Mélenchon, c’est plus difficile ! » Il a distribué les bons points
à Eva Joly et Arnaud Montebourg, dont les discours montrent qu’ on n’est pas isolés ». Photo AFP

 

Le Monde.fr
Lundi 29 août 2011
Mélenchon souhaite dialoguer avec le PS
C’est sur l’air de On lâche rien du groupe HK et les saltimbanques, hymne militant des manifestations
sur les retraites, que le quatuor du Front de gauche est arrivé. La grand-messe du candidat Jean-Luc
Mélenchon entouré de Pierre Laurent, Clémentine Autain et Christian Picquet a fait salle comble à la
Halle Clemenceau de Grenoble (Isère) dimanche 28 août.
Un même hymne, un même drapeau siglé  » Front de gauche « , des gimmicks qu’on s’emprunte
devant quelque 1000 fidèles… l’union ici est devenue presque fusion. Même si, pour ce tour de
chauffe de pré-campagne électorale, le gros des troupes et de la logistique sont les militants du
Parti de gauche. Ceux du PCF sont restés aux Karellis (Savoie) pour leur université d’été. La grandmesse
communiste ce sera la  » Fête de l’Huma  » à La Courneuve, mi-septembre.
Sur la tribune agencée comme un plateau de télévision, chacun reprend le nouveau refrain de
l’eurodéputé : il faut s’adresser aux socialistes. Christian Picquet en est persuadé :  » il faut interpeller
le PS et parler à toute la gauche « . Jean-Luc Mélenchon s’est laissé convaincre qu’il faut désormais
argumenter au lieu de tacler. Et élargir ainsi son audience potentielle.  » Je prends acte qu’au PS les
esprits restent ouverts « , a-t-il lancé, jurant qu’il  » n’est pas en train de marchander des postes contre
une consigne de second tour « .
La veille, dans les coulisses de l’université de son parti, le candidat à la présidentielle avait amorcé
cette nouvelle approche, apostrophant à distance les candidats à la primaire socialiste. « Si nous
sommes tous d’accord pour taxer les revenus du capital autant que ceux du travail, est-ce que nous
sommes prêts à le faire ? », lançait-il faisant référence au programme du PS. Mais derrière les mots,
l’eurodéputé veut pousser le débat à gauche sur les moyens d’y parvenir. « Combien de tranches
d’impôt ? moi je dis 14. Combien on prend à la dernière tranche ? Vous choisissez Roosevelt ou
Mélenchon ? Si c’est Roosevelt c’est 85 % ; si c’est Mélenchon c’est 100 % », jetait-il.
Dimanche, sur un ton très gaullien, il a  » remis le couvert « , après en avoir « appelé à la résistance [sa]
patrie républicaine ». « On baisse les dépenses ou on augmente les recettes ? », a demandé M.
Mélenchon en interrogeant le PS sur les moyens d’obtenir une « égalité de taxation ». « Moi je dis qu’il
faut aller chercher 22 points d’impôts dans la poche des riches », insistait-il d’une voix de stentor.
Toujours aussi déterminé à gagner ses galons de challenger pour 2012, l’ex-socialiste réclame « qu’on
accepte de débattre avec lui sur les perspectives qu’il ouvre ». Le candidat a tenu à faire « une offre
publique de débat » à tous ses partenaires de gauche, tant à ses « camarades du NPA » qu’à ses
« camarades socialistes ». Il s’est fait même insistant : « je vous en prie acceptez : discutons ! ». Lui est
prêt à discuter de tout.
Y compris de ce que devrait faire un gouvernement de gauche : « les socialistes ne peuvent pas
passer à côté de la leçon des échecs des différents gouvernements : il faut que le peuple s’en mêle ! »,
a-t-il précisé. Là aussi, il a son idée : « Il faut gouverner autrement, de bas en haut et non pas de haut
en bas ». Et là aussi il se dit prêt à en discuter avec les socialistes. Décidément le ton vis à vis des ses
anciens amis a changé.

 

LEMONDE.FR Sylvia Zappi
Libération
France, lundi 29 août 2011, p. 14
Mélenchon met un peu d’eau dans sa vindicte
2012 . Pour sa rentrée, ce week-end à Grenoble, le candidat du Front de gauche a adouci ses
attaques contre ses ex-camarades socialistes.
Lilian Alemagna; Envoyé spécial à Grenoble LILIAN ALEMAGNA
Il cherchait une faille chez les socialistes. Jean-Luc Mélenchon semble l’avoir trouvée. De retour de
vacances, le candidat du Front de gauche à la présidentielle a dû relever cette phrase dans le
programme du PS : «Le capital doit être taxé comme le travail.» Et il s’est engouffré dans la brèche.
«Est-on tous d’accord pour taxer les revenus du capital au même niveau que celui du travail ? Oui ou
non ?» a interrogé à distance l’ex-PS qui faisait sa rentrée ce week-end à Grenoble, lors des «remueméninges
» de son Parti de gauche (PG).
«Respecter». Hier, devant un millier de sympathisants réunis dans l’ancienne patinoire de la ville
bardée de drapeaux rouges, le candidat de la «révolution citoyenne» a martelé le même message :
«Taxer les revenus du capital comme ceux du travail, c’est une mesure de justice, de dignité
personnelle.» Les socialistes sont prévenus : s’ils appliquent cette mesure de leur programme, alors
ils «ne peuvent passer à côté de la leçon qui va avec» : «Que le peuple s’en mêle.» Le PS, assure
l’eurodéputé, doit choisir : soit il est du côté de «l’austérité», du respect européen d’un déficit public
à 3% du PIB en 2013 et donc avec la droite; soit du côté de «la révolution citoyenne», le sien.
C’est pour Mélenchon une nouvelle phase de sa campagne. Certains, à commencer par ses alliés
communistes, lui reprochaient de taper comme un sourd sur ses anciens camarades de Solférino,
d’avoir une position protestataire qui l’enfermait dans un rôle de diviseur de la gauche. Le voilà qui
«interpelle» le PS et dit «respecter» leur «démarche» de primaire, après l’avoir pourtant qualifié de
«PMU politique». Aussi, en plein meeting, lance-t-il d’un ton solennel une «offre publique de débat à
tous les partenaires de gauche, qu’il s’agisse de nos camarades du NPA ou des camarades socialistes».
Cela faisait longtemps que l’ex-sénateur n’avait pas utilisé ce terme de «camarades» pour les
seconds. Un proche, Alexis Corbière, confirme le changement de «séquence» de la campagne : «Si on
ne se positionne pas comme une force utile à gauche, on va se faire écraser par le vote utile.»
Samedi, tout doux devant les journalistes sur lesquels il compte pour se refaire un capital d’image
sympathique, le candidat à la présidentielle avait déjà «interpellé» certains ténors socialistes sur le
volet économique. François Hollande veut faire payer les riches ? «Qu’est-ce qu’il choisit ? Roosevelt
ou Mélenchon ? Si c’est Roosevelt, la dernière tranche d’impôt est à 90%. Si c’est Mélenchon, 100%.
Je félicite François Hollande d’avoir autre chose à nous proposer que l’austérité, c’est bien mais il
peut encore faire des progrès.» Ségolène Royal fait référence aux «Indignés» et s’en prend aux
banques ? «Si elle aide à pousser le curseur de la résignation à l’indignation, je suis content !» Quant
à Arnaud Montebourg, «il reprend les expressions et les paradigmes essentiels» défendus par lui et
les communistes.
Face à la presse, il se fait chambreur : «Mais je croyais que c’était du populisme de dire ça ? Les voilà
tous repeints en populistes maintenant !» Mélenchon pose la dernière pièce de son piège politique :
la main tendue aux écologistes qui parlent comme lui «d’oligarchie».«Les discours d’Eva Joly sont
plus proches de ceux du Front de gauche que de ceux du PS», a-t-il souligné. Le dispositif tactique est
en place, reste à attendre que ça morde.
«Ganache». Avant les réponses de Solférino, Mélenchon a rejoué hier cette partition contre «la crise
du capitalisme financier» qu’il maîtrise à merveille. Après avoir critiqué un «coup d’Etat financier» en
Europe, assuré que «la dette est un prétexte» et fustigé cette «ganache» de Jean-Claude Trichet,
président de la Banque centrale européenne, redécoré du grade d’«adjudant de chambrée des
rentiers», Mélenchon a prévenu «les puissants, les dominants» qui s’oppose au peuple. «Si vous
moquez sa souveraineté […]. Si vous nous enfermez les uns les autres dans des caricatures pour
transformer cette élection en pitrerie, vous verrez se lever des vents violents dont vous n’avez pas
idée aujourd’hui.» Là-dessus, Mélenchon n’a pas changé de ton

 

Le Monde
Politique, lundi 29 août 2011, p. 11
M. Mélenchon veut  » surligner la différence  » avec les socialistes
La mise en scène est parfaite. Un jour aux Karellis (Savoie), à l’université d’été du Parti communiste,
le lendemain à Grenoble (Isère), au  » remue-méninges  » du Parti de gauche. Durant trois jours, du
vendredi 26 au dimanche 28 août, Pierre Laurent et Jean-Luc Mélenchon vont orchestrer la petite
musique que le Front de gauche veut faire entendre dans la campagne électorale qui se lance.
Alors que les leaders socialistes se jouent une guerre à fleuret moucheté à La Rochelle, le
rassemblement derrière l’eurodéputé, choisi fin juin par les communistes pour les représenter en
2012, est  » prêt « .  » Nous avons un moment apaisé de travail. Je n’envie pas l’ambiance qu’il y a
ailleurs « , explique M. Mélenchon.  » Ce qui fait notre force, c’est notre capacité à nous additionner « ,
renchérit le numéro un du PCF.
Devant les 400 communistes venus les écouter vendredi, les deux leaders se tiennent par les
épaules, démontrant leur rapprochement jusqu’au vocabulaire et aux expressions qu’ils
s’empruntent. André Chassaigne, député communiste du Puy-de-Dôme et challenger malheureux de
M. Mélenchon, trône tout sourire au premier rang.
Le  » camarade Jean-Luc  » en fait des tonnes pour montrer qu’il est presque un communiste comme
les autres : référence à la doxa marxiste, évocation de la révolution de 1917, au  » coeur battant de la
Résistance « ; il parle même de  » dictature de l’intérêt général contre la dictature de l’argent « … tout y
est. Un rien cabotin, il lance :  » Nous sommes des êtres conscients réunis par un pacte politique et
pas par le charisme d’un leader.  » Ajoutant :  » Je vais regretter les moments où je pouvais dire « je » et
où je pouvais n’être démenti que par moi. A partir du moment où je vais dire « nous », je vais devoir
vous demander à chacun si vous êtes d’accord.  »
La salle est aux anges. M. Mélenchon aussi :  » Il y a des années que je n’ai pas connu une ambiance
aussi décontractée « , glisse-t-il à son homologue communiste.
L’ancien socialiste est persuadé que face à un PS qui a  » abdiqué devant les marchés « , il a un espace
grandissant.  » Regardez : ils reprennent tous mes expressions sur l’oligarchie « , souligne-t-il, la mine
gourmande.  » Mélenchon peut créer un champ culturel nouveau, pas simplement gagner des voix
socialistes « , insiste Alexis Corbières, un de ses proches. Pour M. Mélenchon, il y a  » des coeurs à
prendre  » chez les socialistes. Alors il s’emploie à les convaincre :  » Le discours de la gauche ne peut
pas être cette incroyable course à l’échalote pour savoir qui est le plus rigoureux. En avalant le
dogme des 3 %, vous faites baisser le niveau de résistance de notre peuple !  »
 » Ça peut prendre  »
Le candidat veut  » surligner la différence entre la compétition au PS dont on a du mal à comprendre
les véritables enjeux et un Front de gauche qui fait des propositions pour sortir de la crise « . Marquer
sa  » singularité « , celle d’un candidat qui  » ne changera pas de ton « . Celui aussi d’un concurrent pour
2012 qui veut faire une campagne avec des  » assemblées citoyennes  » pour  » changer la nature du
débat à gauche « , explique Pierre Laurent.
 » Une dynamique collective comme en 2005  » lors de la campagne menée à l’occasion du référendum
européen, renchérit Clémentine Autain de la Fédération pour une alternative sociale et écologique.
Ils pensent tous que  » ça peut prendre « . La preuve ? Ce sondage de l’institut CSA pour 20 minutes,
réalisé les 22 et 23 août auprès de 1 006 personnes, qui lui donne de 6,5 % à 9 % des intentions de
vote selon le candidat PS choisi.
Sylvia Zappi

 

Le Figaro, no. 20861
Le Figaro, lundi 29 août 2011, p. 4
France Politique
Jean-Luc Mélenchon promet « des vents violents »
Le candidat du Front de gauche tend la main au PS tout en le critiquant.
Sophie de RAVINEL Envoyée spéciale à Grenoble
EXTRÊME GAUCHE « Si vous transformez cette élection en pitreries, alors vous verrez se lever des
vents violents dont vous n’avez pas idée ! » Jean-Luc Mélenchon n’a pas failli à sa réputation
d’orateur combatif et lyrique, hier, lors du meeting de conclusion de son université d’été à Grenoble.
Devant un petit millier de militants brandissant le drapeau rouge du Front de gauche – coalition du
Parti communiste français, du Parti de gauche et de la Gauche unitaire -, leur candidat à la
présidentielle a lancé ses appels à la « résistance ».
Avant même Nicolas Sarkozy ou le PS, le député européen a choisi pour cibles les marchés financiers
et Jean-Claude Trichet, le président de la Banque centrale européenne. Alors même que selon
Mélenchon, « le mot crise n’est même plus adapté à ce que nous vivons, plutôt une bifurcation
majeure de l’histoire ».
« La campagne sera un moment de la révolution citoyenne », a-t-il prédit. Objectif : « dominer le
capital ». Avec, entre autres solutions pour sortir de la crise, « taxer les revenus du capital au même
niveau que les revenus du travail ».
Dans cette bataille, Jean-Luc Mélenchon ne juge pas les socialistes à la hauteur. Même s’il adoucit
son discours à leur égard en leur lançant « une offre de débat public ». En ligne de mire, le favori des
sondages, François Hollande et son « cynisme inacceptable », coupable à ses yeux de mener un
double discours sur l’austérité. Mélenchon le désigne comme responsable du curseur ramené de
2017 à 2013 pour réduire le déficit de la France à 3 % du PIB… Sur cette même ligne, vendredi soir,
à l’université d’été du PCF aux Karellis (Savoie), le secrétaire national communiste Pierre Laurent
avait prévenu le PS : « Pas question de concourir (avec lui) au prix du meilleur gestionnaire de la
crise ! »
Jean-Luc Mélenchon et le Front de gauche reprochent au PS de s’être laissé « scotcher » et « piéger »
par le chef de l’État sur la question de la dette. Mélenchon ne sous-estime pas Nicolas Sarkozy,
qualifié de « chef de guerre » qui, selon lui, « pourrait bénéficier de la situation de crise ». Et, là
encore, il avertit ceux des socialistes « présomptueux qui font comme s’ils avaient déjà gagné le
premier tour, ce qui prouve qu’ils n’ont pas bonne mémoire… ».
Porte-parole de la Gauche unitaire, Christian Picquet s’est dit « optimiste » dans la capacité du Front
de gauche à « faire évoluer le PS ». En revanche, sur les relations avec le Nouveau Parti capitaliste,
désormais conduit par Philippe Poutou et non plus par Olivier Besancenot, et qui se réunit en ce
moment à Port-Leucate (Aude), Mélenchon a baissé les bras : « Je ne vais pas continuer à jouer de la
mandoline pendant qu’on me jette des seaux d’eau froide », a-t-il dit. Crédité de 6 à 8 % dans les
sondages, il fait celui qui ne s’inquiète pas : « Certains se réfèrent aux sondages. Moi, j’ai mon
poulpe… »

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