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REVUE DE PRESSE DU SAMEDI 27 AOUT 2011 – PARTI DE GAUCHE

Libération

France, samedi 27 août 2011, p. 12

Mélenchon d’attaque

2012 . A l’université d’été du PCF, le candidat du Front de gauche a dégainé sa «stratégie de sortie de crise».

Lilian Alemagna; Envoyé spécial aux Karellis Lilian Alemagna

Afficher leur unité. Quittant Grenoble, où il anime depuis jeudi les «remue-méninges» de son Parti de gauche (PG), Jean-Luc Mélenchon a débarqué vendredi dans la station de ski des Karellis (Savoie) pour une visite de courtoisie à ses camarades communistes.

Le candidat du Front de gauche à la présidentielle est arrivé tranquille, à pied, chemise blanche, sur le site de l’université d’été du PCF. Accueilli par Pierre Laurent, numéro 1 communiste, il salue un «moment apaisé. Je n’envie pas l’ambiance qu’il y a ailleurs…» Tout le monde a compris : La Rochelle, la primaire PS…

«On est plutôt consterné, mais ce sont leurs affaires», poursuit Mélenchon au milieu des caméras. Le message est lancé : le Front de gauche est en campagne. Avec un candidat et un programme à venir pour la fête de l’Humanité, le 16 septembre à La Courneuve (Seine-Saint-Denis). Petite pause jus d’orange devant les photographes. Une demi-heure de huis clos avec Pierre Laurent, avant une intervention face à quatre cents militants communistes assis religieusement.

«Jean-Luc n’est pas notre candidatpour concourir dans le concours du meilleur gestionnaire de la crise», prévient Pierre Laurent, avant d’inviter Mélenchon pour son premier discours de rentrée. «La saison des tempêtes dans l’histoire est revenue, et nous sommes à pied d’oeuvre car nous avons un outil pour y faire face : le Front de gauche», attaque le député européen.

Références marxistes et pointes d’humour bien choisies : Mélenchon est en opération séduction chez ses cousins PCF. Il emporte l’adhésion lorsqu’il détaille sa «stratégie de sortie de crise» : «Si vous ne savez pas comment faire, allez-vous en ! Nous, nous savons comment faire !» Il demande au PS de ne pas se lancer dans une «course à l’échalote de qui va être le plus rigoureux». Aux siens, il implore de «résister» face au «terrorisme intellectuel de ceux qui viennent aujourd’hui vous faire peur avec la dette».

L’auditoire est conquis. Seule fausse note : Mélenchon termine en souhaitant que «notre fête de l’Humanité soit un grand rassemblement populaire».«Mais ça a toujours été le cas ! Sauf, qu’avant, c’était la nôtre…», tique une militante. Le cousin Mélenchon ne fait pas encore tout à fait partie de la famille communiste.

Le Monde.fr

Samedi 27 août 2011

Jean-Luc Mélenchon raille « l’ambiance » de l’université d’été du PS

Pendant que le Parti socialiste se réunit à La Rochelle pour son université d’été, Jean-Luc Mélenchon, candidat du Front de gauche à la présidentielle, voulait montrer qu’il était « au travail » lors de la première journée des rencontres d’été « Remue-méninges à Gauche » organisées par les six forces politiques qui composent le Front de gauche, s’amusant de « l’ambiance » et du « charivari » de ses anciens collègues.

« Ici, on n’est pas en compétition, on s’entraide, on travaille », a expliqué le coprésident du Parti de gauche, vendredi 26 août dans la banlieue de Grenoble, prédisant qu’à la fin du raout socialiste « tout le monde se sautera au cou ! » Leur primaire et les querelles d’egos ? « C’est plutôt consternant » mais « ce sont leurs affaires », a lancé l’ex-sénateur socialiste, ne voulant « pas résumer les enjeux de l’élection présidentielle à cette compétition interne à un parti ».

A son arrivée, Jean-Luc Mélenchon a été accueilli par le numéro un communiste, Pierre Laurent, et a vanté « ce moment apaisé et tranquille ». « Ce qui fait notre force, c’est notre capacité à s’additionner », parlant de « synergie » du Front de gauche. A ses côtés, Pierre Laurent, également « mobilisé » face aux annonces du gouvernement, a affirmé « travailler pour être en état de mener une campagne dynamique » pour 2012, soulignant que tous les communistes étaient « unis autour de la candidature commune » pour la « porter de toutes leurs forces pour le pays et pour la gauche ». Les deux responsables devaient tenir une table ronde un peu plus tard dans la journée devant les adhérents du PCF.

Charente Libre

Toutes

Actualités, samedi 27 août 2011, p. 47

Mélenchon contre le «charivari»

Jean-Luc Mélenchon, candidat du Front de gauche à la présidentielle, a voulu montrer hier qu’il était «au travail» pour 2012 avec ses alliés communistes, ironisant sur le «charivari» du PS à La Rochelle qui a, selon lui, accepté les «logiques d’austérité».

A son arrivée à l’université d’été du PCF en Savoie, M. Mélenchon, accueilli par le numéro un

communiste Pierre Laurent, a savouré «ce moment apaisé et tranquille», en contemplant les

montagnes: «je n’envie pas l’ambiance qu’il y a ailleurs!»

Dans un décor sobre , Pierre Laurent a démarré: «nous ne sommes pas candidats pour concourir dans le concours du meilleur gestionnaire de la crise» ou «obtenir la respectabilité des agences de notation».

Critiquant fermement les solutions anti-crise de Nicolas Sarkozy, il a estimé que les «causes de la crise» venaient de la «croissance capitaliste conçue sur la finance et la mise en compétition des travailleurs».

Applaudissant ostensiblement, M. Mélenchon s’est concentré sur les attaques contre le PS qui

«n’aide pas» la gauche en «donnant la victoire idéologique et culturelle à Nicolas Sarkozy». Car «en acceptant la logique de l’austérité, vous faites baisser le niveau de capacité de résistance de notre peuple», leur a-t-il dit. Mais «les grandes saisons de l’histoire sont celles où sonnent l’heure des masses», a-t-il affirmé.

Sud Ouest

Toutes éditions;

Samedi 27 août 2011, p. Périgueux-C1_3

Le Fait du Jour

[Mélenchon et le Front de gauche loin du « charivari…]

Mélenchon et le Front de gauche loin du « charivari » rochelais « Je n’envie pas l’ambiance qu’il y a ailleurs ! » a ironisé Jean-Luc Mélenchon, candidat du Front de gauche, à l’université d’été du PCF en Savoie. « Ici, on n’est pas en compétition, on travaille », loin du « charivari » de La Rochelle, où « à la fin tout le monde se sautera au cou ».

Le Figaro, no. 20860

Le Figaro, samedi 27 août 2011, p. 4

France Politique

EN BREF

Jean-Luc Mélenchon « n’envie pas l’ambiance » du PS à La Rochelle

Arrivé hier à l’université d’été du Parti communiste en Savoie, Jean-Luc Mélenchon a affiché sa

sérénité, loin du « charivari » des journées du PS à La Rochelle. « À la fin tout le monde se sautera au cou ! » a-t-il dit.

Midi Libre

LOZERE

Samedi 27 août 2011

Guy Galvier : « Perspective d’un succès de la gauche »

Recueilli par C. GAILLARD

Comment a été conçu le programme de la fête ? Et comment se font les invitations ? Les invitations sont larges, très larges. Surtout dans des périodes où les enjeux sont aussi importants. Il y a les invitations politiques, associatives, amicales et festives. Car ce week-end est avant tout une fête !

Pour les participants notoires, le débat le plus important (dette et Europe, Ndlr) a été déplacé au samedi après-midi avec André Chassaigne, le député du Puy-de-Dôme. Le dimanche matin, nous aborderons la question des pays d’Afrique du nord avec Michel Vaxès, député des Bouches-du-Rhône qui intervient souvent sur ce thème pour le groupe. Et l’après-midi, nous aurons un débat sur la presse avec le directeur de la rédaction adjoint de l’Humanité, Maurice Ulrich.Pourquoi ce débat ?

Avez-vous le sentiment que la presse manque d’indépendance ? Nous avons le sentiment, oui, que les médias foncent parfois au même moment sur les mêmes thèmes qui ne correspondent pas forcément aux préoccupations des gens. Une partie de la presse est aussi pour le moins liée aux puissances d’argent. Nous sommes aussi conscients des enjeux liés à l’existence ou à la survie d’une presse d’opinion. Il y a, autour de nous, une insatisfaction des médias. Nous voulons en parler. Votre fête tombe le même week-end que l’université d’été du PS. Quel regard portez-vous sur cet événement ? C’est en lien avec la presse. On le voit bien ce matin (hier matin, Ndlr) : plus rien n’existe que cette université d’été. L’affaire DSK est révélatrice : la presse abonde sur un événement qu’elle a contribué à créer ! Et je ne sous-estime pas ce qui tourne autour de cette université ni ce que représente le PS aujourd’hui. Mais, il y a tellement de questions et d’enjeux, qu’il est navrant de les occulter derrière tout ce cirque médiatique.La prochaine échéance électorale proche sera la sénatoriale. Comment l’abordez-vous ? Notre position est simple, et nous l’avons déjà formulée : il y a deux niveaux. Nationalement, pour la première fois, le sénat a une chance de basculer à gauche.

C’est inédit. Dans ce cadre-là, il n’est pas impossible même si ce n’est pas encore joué, que la Lozère élise un sénateur de gauche. C’était impensable il y a encore très peu de temps. Nous n’avons pas voulu gaspiller cette chance. Si la droite classique n’avait qu’un seul candidat, le nôtre, Robert Aigouin, se retirerait. Pour battre Jacques Blanc et soutenir Alain Bertrand. Notre position est responsable car tout va se jouer au premier tour. Et il n’y a rien sous la table ! Et pour les législatives de 2012 ? Pour l’instant, nous n’en avons pas encore délibéré. Je pense qu’on peut considérer que le contexte électoral ne sera pas du tout le même avec de multiples candidatures, donc sûrement celle du PCF. La décision se prendra certainement d’ici la fin de l’année. Quand nous y verrons clair sur tout un tas de choses en train de se mettre en place, notamment quelques sujets mondiaux, parce que cette élection-là n’a pas qu’un enjeu local.Regrettez-vous qu’il n’y ait pas de candidat communiste pour la présidentielle ? Officiellement, les choix ont été gérés par le Front de gauche.

Nous sommes engagés derrière le candidat Mélenchon dans la perspective d’un succès de la gauche. Parce que si Sarkozy repasse, les perspectives de changement sont à écarter. Concernant les dossiers lozériens, quels sont ceux qui retiennent votre attention ? Beaucoup nous préoccupent.

C’est la rentrée scolaire avec des coupes que ne réalise pas forcément le grand public mais qui

portent atteinte au fonctionnement des écoles en Lozère. Les services publics d’une façon générale qui, vue la cure d’austérité promise, vont encore être massacrés. Les problèmes liés aux sans-papiers en Lozère. Nous sommes en train de franchir un palier pour apporter le quota lozérien au ministre. C’est un gros sujet. La santé est aussi une grande préoccupation avec des dégâts et un système menacé ou affecté. Sans parler des questions agricoles qui vont s’imposer dans la mesure où la politique menée conduit à des résultats désastreux et pas que pour la paysannerie lozérienne. Des sujets classiques mais qui touchent au quotidien des Lozériens.

Centre Presse (Vienne)

INFORMATIONS GENERALES, TELEGRAMMES, samedi 27 août 2011, p. 43

FRANCE Société

Télégrammes

ddaumin

— Pour le Parti de gauche (PG) suivez le fléchage « Grenoble ». Si vous optez pour le Nouveau Parti anticapitaliste (NPA), cap au sud, vers Port-Leucate (Aude). L’opposition n’est pas tout entière à La Rochelle ce week-endet la gauche de la gauche se mobilise aussi… Un peu loin des médias — La présidentielle se précise et le lobby pied-noir se met en vitrine ce week-end, au Barcarès (Pyrénées Orientales). Marine Le Pen doit y passer aujourd’hui. Les autres formations politiques ont décliné l’invitation — Jean-François Copé plaide en faveur d’une convocation du Congrès sur la règle d’or, avant la présidentielle. Nicolas Sarkozy hésite et ne prendra pas de décision avant les sénatoriales, fin septembre. Un basculement de la Haute Assemblée à gauche serait de mauvais augure.

 

 

Le Monde

Politique, samedi 27 août 2011, p. 9

François Hollande donné favori d’une primaire PS encore très ouverte

Avantage François Hollande. A six semaines du premier tour de la primaire qui désignera le candidat commun du Parti socialiste (PS) et du Parti radical de gauche (PRG) à la présidentielle de 2012, et alors que s’ouvre, vendredi 26 août, l’université d’été du PS à La Rochelle, le député et président du conseil général de Corrèze semble le mieux placé pour l’emporter. Mais le jeu reste très ouvert, et la moitié des électeurs certains d’aller voter reconnaissent qu’ils peuvent encore changer d’avis. Tels sont les principaux enseignements du sondage Ipsos-Logica Business Consulting, réalisé par téléphone du 16 au 22 août auprès de 3 677 personnes constituant un échantillon représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus, pour Le Monde, France Inter, France Info, France 2 et France 3.

Combien de votants ? A ce jour, Ipsos évalue à 9 % le potentiel de participation à la primaire. Cela signifierait que 3,8 millions d’électeurs iraient voter le 9 octobre.

Les personnes sondées ayant traditionnellement tendance à surestimer leur participation à un

scrutin, le chiffre est à prendre avec précaution.  » Il est difficile de savoir quel sera le taux de

participation réel, reconnaît Brice Teinturier, directeur général délégué d’Ipsos France. Mais le seuil du million d’électeurs, au-delà duquel les socialistes ne cessent d’affirmer que la primaire serait un succès, a de fortes chances d’être dépassé. « 

Qui votera ? Sans surprise, la plupart des électeurs déclarant qu’ils voteront à la primaire (71 %) sont des sympathisants du PS. Mais 12 % se disent proches de l’extrême gauche, du Parti

communiste ou du Parti de gauche, et 6 % sont des sympathisants écologistes.

L’une des inconnues de ce scrutin inédit concerne la participation d’électeurs venus d’autres

horizons. Selon Ipsos, 3 % des électeurs certains de voter à la primaire se disent proches du MoDem, 3 % de l’UMP et 2 % du Front national. Si le scrutin attire un million d’électeurs, cela signifierait que 80 000 d’entre eux ne seraient pas des sympathisants de gauche.

Sociologiquement, l’étude ne fait pas apparaître de décalage saillant entre le corps électoral dans son ensemble et celui des votants à la primaire. A une exception près, qui concerne l’âge des électeurs : alors qu’ils pèsent du même poids dans la population (27 %), les 18-34 ans sont sousreprésentés parmi les électeurs sûrs de voter le 9 octobre (18 %), à l’inverse des retraités (31 %). Cette surreprésentation des retraités, classique dans le cas de scrutins peu mobilisateurs, profite à François Hollande : 52 % des retraités qui participeront à la primaire iraient voter pour lui, tandis que 22 % lui préféreraient Martine Aubry et 11 % Ségolène Royal. Le fait de pouvoir compter sur ce socle d’électeurs plus  » participatifs  » est un réel atout pour lui.

L’avance de François Hollande Si le premier tour avait lieu ce dimanche, 42 % des électeurs certains d’aller voter à la primaire opteraient pour l’actuel président du conseil général de Corrèze.

Plus que cette intention de vote, qui le place 11 points devant Martine Aubry, d’autres critères font de François Hollande le candidat le mieux placé, à ce jour, pour l’emporter. Il est ainsi celui dont la personnalité plaît le plus (36 %, contre 27 % pour Martine Aubry et 18 % pour Ségolène Royal), celui qui apparaît comme le plus capable de gagner en 2012 (48 %, contre 28 % et 9 %), et celui dont la stature présidentielle semble la plus évidente (46 %, contre 25 % et 13 %). Il serait enfin le mieux à même de rassembler les Français (41 %, contre 32 % dans le cas de Martine Aubry et 14 % dans celui de Ségolène Royal), le plus capable de faire face à une crise économique internationale (37 %, contre 30 % et 9 %) et le mieux armé pour affronter une crise diplomatique et militaire (43 %, contre 22 % et 9 %). Des six candidats en lice, il est celui que les votants potentiels à la primaire voient le mieux à l’Elysée.

Le potentiel de Martine Aubry Créditée de 31 % des voix au premier tour, la maire de Lille réaliserait 47 % au second face à François Hollande. En reliant ces chiffres avec son retard en termes de  » présidentialité « , elle paraît en mauvaise posture pour l’emporter.

Elle garde néanmoins plusieurs atouts. D’abord, ses propositions sont jugées un peu plus

convaincantes que celles de son principal concurrent. Ensuite, elle est créditée d’une marge de

progression de 16 points entre les deux tours, alors que lui ne gagnerait que 11 points d’un tour à l’autre. Plus que François Hollande, Martine Aubry peut donc bénéficier d’importants reports de voix. Cette capacité à rassembler au second tour tient au fait qu’elle incarne mieux que lui les valeurs de la gauche (40 %, contre 29 %).

Ségolène Royal faiseuse de roi Créditée de 18 % au premier tour, Ségolène Royal est dans une

situation à la fois délicate et stratégique. Délicate dans la mesure où son retard est important,

notamment à cause de sa personnalité (38 % de votants potentiels à la primaire en ont une

mauvaise opinion, ce qui la pénalise). Mais sa situation est stratégique, car ses électeurs sont en position d’arbitrer un éventuel match entre Martine Aubry et François Hollande.

Selon Ipsos, 53 % des électeurs de Ségolène Royal voteraient pour la maire de Lille au second tour et 31 % pour le député de Corrèze. Ces chiffres ne tiennent pas compte d’une hypothétique prise de position de la présidente de Poitou-Charentes entre les deux tours. Compte tenu du lien particulier de ses électeurs à sa personnalité, il est probable qu’une telle prise de position ait un réel impact.

Un scrutin très ouvert A ce jour, Arnaud Montebourg, Manuel Valls et Jean-Michel Baylet, le

président du PRG, sont crédités respectivement de 5 %, 3 % et 1 %. Mais 30 % des votants potentiels à la primaire n’ont aucune opinion des deux premiers, et 57 % ne pensent rien du troisième. Rien ne dit que leurs scores ne seraient pas très différents s’ils parvenaient à combler leur réel déficit de notoriété.

Autre inconnue essentielle : la faible cristallisation des opinions. 52 % des électeurs se disant

certains d’aller voter le 9 octobre admettent que leur choix n’est pas définitif, un taux strictement identique chez les partisans de Martine Aubry, de François Hollande et de Ségolène Royal. Les six prochaines semaines vont donc être décisives pour départager les six prétendants. Pour 54 % des votants potentiels, la bataille se jouera sur le front des propositions. Pour 27 %, le choix se fera en fonction des personnalités. Et pour 17 %, la capacité des candidats à gagner l’élection présidentielle sera déterminante.

Thomas Wieder

Le Figaro, no. 20860

Le Figaro, samedi 27 août 2011, p. 21

Débats Opinions

La duperie rochelaise du PS

Réunie à La Rochelle pour son université d’été, la famille socialiste a choisi cette année pour slogan « Ensemble, le changement ». Le PS n’est jamais à une promesse près. La formule cache quelques

épines et fleure bon l’hypocrisie. Le mensonge est gros comme un pot aux roses.

Ensemble, certes, ils le sont, les candidats à la primaire, mais chacun avec son ego et ses arrièrepensées inamicales. Quant au changement, il n’est guère perceptible. Sur le fond, le projet socialiste pour 2012 ressemble comme deux gouttes d’eau à ceux de 2002 et 2007. Mais, sans doute, faut-il entendre par ce mot la seule volonté de « chasser » Nicolas Sarkozy de l’Élysée pour prendre sa place.

Tout a été organisé, pendant ces trois jours, pour que les cinq prétendants ne confrontent pas leurs idées. On serait pourtant curieux de savoir si Martine Aubry partage les solutions sécuritaires de Manuel Valls, de comprendre les raisons qui poussent Ségolène Royal à refuser les emplois-jeunes prévus par la Rue de Solferino, de connaître les motifs de la présence d’Arnaud Montebourg, le chantre de la démondialisation, qui serait plus à son aise avec Mélenchon et ses amis communistes. Faute de débats resteront les petites phrases assassines, les contre-pieds au semblant d’unité de Hollande. Et le bruit des guéguerres d’appareil : ainsi Martine Aubry, en congé de ses fonctions de premier secrétaire pour la campagne, est-elle accusée du noyautage du parti et de la fête. Les sujets qui fâchent seront, bien sûr, laissés sous le tapis : les égarements new-yorkais de Strauss-Kahn tout autant que les soupçons de trafic d’influence planant sur le président PS du conseil général des Bouches-du-Rhône. Les socialistes ne sont jamais aussi discrets que lorsque le scandale les rattrape.

Depuis Mitterrand, le PS n’a pas changé. Il est le champion de la dissimulation. Mais comme il n’est plus inspiré par le talent florentin de son père fondateur, il se réfugie dans l’obligation de synthèse. Peu importent les coups de menton

de La Rochelle ou les effets de manches de la primaire, celle-ci fonctionne comme une machine à broyer les intentions des uns et des autres pour les ramener dans le droit chemin de la ligne du parti.

Ainsi va le PS, cramponné à ses dogmes, qui continue à mentir sur la réalité économique du monde. En toute connaissance de cause.

Le Parisien

Val de Marne, samedi 27 août 2011, p. 94_E_3

Limeil-Brévannes – Valenton

Les entreprises qui évacueront la butte de déchets sont désignées

Christine Mateus

Les nettoyeurs de la montagne de déchets de Limeil-Brévannes ont enfin été désignés. Les

entreprises chargées de l’évacuation de cette butte de plus de 150000 m3 viennent en effet d’être sélectionnées par l’Etat par l’intermédiaire de l’Ademe (Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie), a-t-on appris hier. Une nouvelle étape est franchie vers la fin de cette verrue en plein coeur de la ville qui empoisonne la vie des riverains mais aussi leurs voisins de Valenton. C’est la société GRS Valtech, filiale du groupe Veolia, qui assurera ces prestations pour un montant estimé à 13 M€. Quant à la société Burgeap, elle sera chargée du suivi environnemental (air et eau) et d’une assistance aux travaux pour un montant de 213000 €. La note sera payée par l’Etat. Mais une procédure est engagée pour rechercher les producteurs des déchets entassés à Limeil et les mettre à contribution.

Début de l’enlèvementen octobre

Les deux sociétés devraient s’installer sur le site jusqu’alors géré par la société LGD Développement, dès la semaine prochaine. « La ministre de l’Ecologie, Nathalie Kosciusko-Morizet, a également indiqué que ces travaux commenceront avec l’étanchéification de la zone, la construction des rétentions ainsi que l’aménagement d’une plate-forme de tri. Ces opérations sont nécessaires avant d’entamer l’enlèvement effectif qui commencera en octobre », précise le député de la circonscription, Didier Gonzalès (UMP).

« Malheureusement, comme je le craignais, il faudra neuf mois et non trois pour évacuer cette

décharge à ciel ouvert, regrette le maire de Limeil, Joseph Rossignol (Parti de gauche). Tout sera terminé au moment de la livraison des premiers logements du quartier des Temps-Durables, au mois de juillet. » Soit le futur quartier écolo, situé juste à proximité du site LGD.

Comment les entreprises vont-elles procéder pour venir à bout de cette butte de 25 m de haut? «Comme la montagne de déchets continue de dégager de la chaleur, ils vont enlever des petits tas de 5 m3 à chaque fois, l’étaler sur des sites à proximité immédiate avant de les transporter. Par contre, je ne connais pas le lieu d’acheminement », poursuit l’édile.

Depuis le mois de mai, le tas prend feu régulièrement à cause du méthane qui s’échappe des

déchets. Une situation qui fait de la vie des riverains un véritable enfer. Le préfet a d’ailleurs dû prendre un plan d’urgence. Un arrosage permanent a été mis en place. D’un point de vue judiciaire, le gérant de LGD, à l’origine de cet amas de détritus et de gravats accumulés depuis 2002 au mépris de plusieurs arrêtés de mise en demeure, a été condamné, au mois de juillet, à dix-huit mois de prison avec sursis, assortis d’une mise à l’épreuve pendant trois ans. Il a fait appel de cette décision.

Sud Ouest

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Samedi 27 août 2011, p. Périgueux-C1_7

France

PRÉSIDENTIELLE 2012 Ouvrier chez Ford à Blanquefort (33), il veut représenter le NPA

Poutou, candidat ouvrier

JEAN-PIERRE DEROUDILLE

Mais il exige que cette expérience ne change pas son mode de vie A 44 ans, le Bordelais Philippe Poutou est désormais plongé dans le grand bain de la politique nationale.

Candidat du NPA (Nouveau Parti anticapitaliste) à l’élection présidentielle, il s’étonne encore quand une chaîne de radio ou une agence le sollicite pour avoir sa réaction sur un sujet inattendu pour le militant trotskiste. En France, celui qui prétend à la candidature suprême doit avoir réponse à tout.

Ce n’est pas comme ça qu’il le voyait : « Au NPA, nous voulions une candidature collective. » Olivier Besancenot, avec son aplomb perpétuel, a donné de mauvaises habitudes aux médias : « Je ne veux pas être le nouveau Besancenot, ils devront apprendre que le NPA ce n’est pas seulement Poutou. »

Personnalisation

Il est vrai que la personnalisation de la politique française n’est pas la seule responsabilité des médias.

Ouvrier chez Ford à Blanquefort, il l’a réalisé il y a une quinzaine de jours en signant des formulaires pour officialiser sa candidature : « Je ne suis pas le candidat d’un parti, le candidat c’est Philippe Poutou. C’est moi qui ai signé de mon nom pour désigner un mandataire financier pour la campagne, et c’est moi le seul responsable. »

Pourtant, il ne se voit pas comme un être exceptionnel, comme « Sarkozy qui y pensait en se rasant le matin », ou « Hollande qui prétend être un président normal. »

L’ancien militant de Lutte ouvrière, passé en 1997 à la Ligue communiste révolutionnaire à la suite d’une purge interne, ne se voyait pas un tel avenir. L’aventure a commencé en mai dernier, quand Olivier Besancenot a annoncé qu’il ne serait pas à nouveau candidat en 2012 : « Un copain de la CFTC m’a suggéré de me présenter et, en deux outrois jours, tout le monde en parlait à l’usine. Je l’ai pris comme une plaisanterie, mais les copains ne rigolaient pas. »

Rejet du front de gauche La direction girondine du NPA a vite avalisé ce choix qui a été plébiscité par la Conférence nationale le 25 juin dernier : « Le parti qui se revendique de la classe ouvrière a choisi un ouvrier. » Qui plus est, un militant syndicaliste dont le combat pour le maintien de l’usine Ford en Gironde a été couronné de succès cette année, avec la décision de reprendre l’usine : tout un symbole. Au passage, il a contribué à défaire la tendance qui souhaitait poursuivre les pourparlers avec le Front de gauche : « Au NPA personne n’était dupe que cela servirait uniquement à Mélenchon et au PC, mais certains pensaient que nous n’avions plus les forces pour nous présenter seuls si Olivier n’était pas là.

Le symbole de l’ouvrier est au moins aussi fort que celui du facteur de Neuilly, et plus proche encore de la mythologie ouvrière. Cela ne va pas sans poser de problèmes à un homme qui ne veut pas être changé par cette expérience hors du commun. Pas question par exemple que sa nouvelle situation l’amène à « prendre des vacances » vis-à-vis de sa compagne et de ses enfants de 6 et 9 ans. «Quand je partirai à Paris pour des réunions, elle viendra avec moi, et je ne veux pas me dispenser des tâches ménagères. »

Aucun candidat ne peut en dire autant, même s’il s’impose ainsi à lui-même un lourd handicap dès le départ.

Lacunes

Philippe Poutou, qui n’a pour tout bagage scolaire qu’un bac techno auquel il a échoué, a

conscience de ses lacunes, même s’il a acquis une solide formation politique et sociale sur le tas. Il envie par exemple Olivier Besancenot qui a fait des études supérieures d’histoire, complétées par cinq ans au Parlement européen, où il était attaché parlementaire d’Alain Krivine. Il commence par exemple à s’inquiéter pour ce week-end, où il va devoir faire le grand discours de rentrée devant l’université d’été du NPA, à Port-Leucate.

C’est désormais sur lui que le NPA doit compter pour faire au moins aussi bien qu’Olivier Besancenot à la présidentielle de 2007 quand il avait obtenu 4,06 % des voix. Pour mémoire, il rappelle que les sondages n’accordaient plus que 0,5 % au NPA « dès le départ d’Olivier ».

Charente Libre

Toutes

Région, samedi 27 août 2011, p. 3

PS: des Charentais dans le bain de la primaire

Ismaël KARROUM

i.karroum@charentelibre.fr

La Rochelle. Trois jours pour une université d’été en forme de top départ du nouvel épisode de la

saga PS: première étape de la primaire socialiste, préliminaire d’avant présidentielle. Une course à six candidats et un seul trône. «Une université d’été spéciale…» Que ce soit pour le jeune loup

Jonathan Munoz, Cognaçais aubryste, ou pour le vieux renard Jérôme Royer, Jarnacais montebourien, le cru 2011 de l’université rochelaise a le goût des cuvées exceptionnelles. «C’est la première fois que les Français ont le choix au tirage et au grattage», dit le maire de Jarnac, Jérôme Royer.

Les deux favoris chouchous des élus charentais Malgré les bourrasques qui balaient le vieux port par intermittence, Jérôme Royer n’a pas la tentation de la girouette. Dix ans qu’il pousse derrière Arnaud Montebourg. Et iI poussera jusqu’aux 9 et 16 octobre, dates des scrutins, avec une entrée en mêlée en terre de rugby pour l’élu aux épaules de pilier. Tout le week-end, il accompagnera Arnaud Montebourg et tentera de convaincre ses camarades que le député de Haute-Saône est le meilleur des candidats.

«Son plus grand tort, c’est d’avoir eu trop souvent raison trop tôt. Il est le premier à avoir dénoncé la mafia des tribunaux de commerce, à avoir pointé le scandale des paradis fiscaux et à offrir de nouvelles frontières en défendantune sixième République», détaille-t-il.

En Charente, Jérôme Royer est seul à défendre Montebourg. Il y a pire: Manuel Valls n’a aucun

supporter déclaré. Ségolène Royal, qui n’avait que des soutiens en 2004 et beaucoup d’admirateurs en 2007, est presque devenue insupportable.

Jean-François Dauré, le maire de La Couronne, grimace: «Je suis étonné du revirement de tous ceux qui ont été heureux d’être sur la photo avec elle pendant des années.» Lui, reste fidèle à «Ségolène».

«Et je pense qu’elle va créer une vraie surprise à la primaire.» Au-delà de la fidélité, il mise sur

«l’expérience de 2007 et la vraie carrure de chef d’État de Ségolène». «Elle a su anticiper tous les problèmes auxquels nous sommes confrontés aujourd’hui.»

Son week-end rochelais ne se résume pas à un pèlerinage béat dans les pas de Ségolène Royal. Il était au meeting de la présidente de Poitou-Charentes hier soir au musée maritime. «Ce week-end, j’irai plutôt voir les camarades, échanger avec les supporters des autres candidats». Lorsqu’il rentrera en Charente, il ira convaincre sur le terrain. «On essaiera aussi de faire venir Ségolène en Charente, peut-être à La Couronne.»

Les chouchous des élus charentais, ce sont les deux favoris: Martine Aubry et François Hollande. Les deux poids lourds se sont soigneusement évités hier. Chacun dans son coin. Martine Aubry a dégainé la première. À 11 heures, la candidate fait son entrée dans un amphithéâtre de la fac de sciences plein à craquer. Plus de 500 personnes pour 400 places. À la tribune, près de la première secrétaire, Pouria Amirshahi, premier fédéral charentais et coordinateur national de la campagne d’Aubry. La salle est si bondée que même Jean-Paul Huchon, président de la région Île-de-France, est contraint de transpirer debout dans les marches de l’amphi, quand Élisabeth Guigou doit se résoudre à un collé-serré à travers la foule pour se frayer un chemin.

Des poulains différents, mais un objectif commun «On a essayé de la faire passer pour quelqu’un qui ne voulait pas s’engager dans la course. C’est faux. Elle a porté le projet socialiste, s’est prononcée pour le non-cumul. Elle est aussi l’une des rares politiques à s’adresser aux autres partis, en particulier au Parti de gauche et à Europe Écologie Les

Verts. Avec elle, il y a moyen de construire des choses», estime Jonathan Munoz. Dès son retour, le secrétaire de la section de Cognac et directeur de cabinet du maire, Michel Gourinchas, ira sur le terrain, au feu, afin de récolter des marrons pour Martine.

Pouria Amirshahi, lui, sera plutôt dans les états-majors parisiens. Martine Aubry l’a séduit. «Elle a un bilan. Après 2008, le PS était dans une situation pas possible. Elle a remis le parti en ordre demarche.

On a un projet. Elle a une vraie stature. Pour moi, elle est la plus à même de tenir la barre de la

France dans un contexte difficile.»

Dans le kop Hollande, candidat de la plupart des grands élus de la Charente, les arguments sont quasi identiques. La députée Martine Pinville fait partie du staff réuni hier après-midi à huis clos pour organiser la suite de la campagne. «Je suis près de lui depuis le début, dit Martine Pinville. Ça fait longtemps qu’il a décidé d’être président de la République, qu’il travaille avec cet objectif. Il ne s’est pas lancé il y a quelques mois.» Petite pique en direction de Martine Aubry…

La semaine prochaine, elle fera un point avec le président du conseil général, Michel Boutant, sur la déclinaison charentaise de la campagne de Hollande. «On pense qu’il viendra en Charente fin septembre. Le calendrier n’est pas encore fixé.» En attendant, voyant la foule se masser devant la salle de l’Oratoire où son favori a tenu une réunion publique hier soir après le 20 Heures de France 2, la députée charentaise est gonflée à bloc.

Des poulains différents, mais un objectif commun: «Tourner la page Sarkozy.»«C’est pour ça qu’après la primaire, je n’aurai aucun état d’âme à me ranger derrière le candidat qui sortira vainqueur.»

Cette phrase, tous les militants la répètent. Inlassablement. Mais avant l’union, un petit combat s’impose. Il n’a rien de secondaire.

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