Le Monde
Politique, mardi 30 août 2011, p. 13
Politique
Jean-Luc Mélenchon veut ouvrir le dialogue avec le Parti socialiste
Jean-Luc Mélenchon, candidat du Front de gauche, a lancé, dimanche 28 août, une » offre publique
de débat » à tous les partenaires de gauche, tant au NPA qu’à ses » camarades socialistes « . Devant
des militants à Grenoble, en clôture de l’université d’été du Parti de gauche, M. Mélenchon a insisté :
» Il n’y aura pas de victoire possible pour la gauche sans rassemblement. » Entamant une nouvelle
phase de sa campagne, l’eurodéputé a décidé d’interpeller le PS sur ses propositions : » Si vous êtes
d’accord pour taxer le capital au même niveau que le travail, discutons comment « , a-t-il dit. Après
des mois d’attaques contre les socialistes, M. Mélenchon assure que » le Front de gauche ne mène
aucune guerre « . Il entend juste » qu’on le respecte et qu’on accepte de débattre avec lui des sujets
qu’il propose et des perspectives qu’il ouvre « . (PHOTO : AFP)
Sylvia Zappi
Le Parisien
Essonne, mardi 30 août 2011, p. 91_E_3
Le Parti de gauche prépare sa liste
f.m
«Face à la droite divisée, la gauche se montre rassembleuse. » D’une seule voix, c’est ce que juraient
il y a encore quelques mois les socialistes, le Parti de gauche, les communistes et les Verts. De ce
rêve d’unité d’hier, il en sort trois listes aujourd’hui. Celle de Jean-Vincent Placé, celle de Michel
Berson et celle… de Marie-Agnès Labarre, sénatrice sortante du PG, et Paul Loridant, ex-sénateur et
ex-maire des Ulis. Un dernier duo inattendu rapprochant la remplaçante de Jean-Luc Mélenchon et le
proche de Jean-Pierre Chevènement.
« Beaucoup de choses nous unissent : notre idée de la République, de la laïcité », détaille Marie-
Agnès Labarre. Une candidature surprise, puisque la sénatrice figurait, au printemps dernier,
deuxième sur la liste d’union de la gauche menée par Jean-Vincent Placé, juste avant le socialiste
Michel Berson. C’était avant que le PS ne décide de tout chambouler, plaçant la sortante PS Claire-
Lise Campion en deuxième position, devant le communiste Bernard Véra.
« Le PG ne figure plus sur cette liste, il fallait réagir », explique-t-elle, ayant reçu la bénédiction de
son mentor, Mélenchon. « Ils n’iront pas jusqu’au bout, c’est une façon de faire monter les enchères
», prédit un socialiste, quand Paul Loridant assure, de son côté, le sérieux de la candidature. « On a
eu un contact avec Michel Berson, mais il n’a pas souhaité que nous le rejoignions. Dont acte »,
résume ce dernier.
l’Humanité
Politique, mardi 30 août 2011
Pas de crise du débat au sein de la gauche
Sébastien Crépel
Le traitement médiatique de la rentrée politique à gauche s’est, pour l’essentiel, limité aux rivalités
de casting au PS, éclipsant le débat d’idées qui fait pourtant un retour en force.
Difficile de savoir, à lire, voir ou écouter les journaux, ce qui s’est réellement dit d’important, ce
week-end, aux universités d’été du Parti socialiste, du Parti communiste et du Parti de gauche (PG).
La bise de François Hollande à Martine Aubry, les commentaires sur l’avance du premier dans les
sondages à propos de la primaire socialiste et le retard de la seconde, les petites phrases des uns et
des autres, ont tourné en boucle. Peu d’images et de lignes, en revanche, sur l’université d’été du
PCF. Et au PG, quelques citations prises à la volée de Jean-Luc Mélenchon sur le positionnement de
François Hollande, et sur sa proposition d’une « offre publique de débat » adressée à toute la gauche,
du PS au NPA.
Cette dernière aurait pourtant mérité d’être davantage relevée, en tant que nouveauté indéniable
dans le débat à gauche. Car, au-delà de l’affrontement de casting qui a marqué le rassemblement
socialiste de La Rochelle, c’est bien à un problème de ligne politique auquel la gauche est
confrontée pour, non seulement battre Nicolas Sarkozy dans les urnes en 2012, mais aussi la
politique qu’il incarne au service des marchés. Le secrétaire national du PCF, Pierre Laurent, l’a
résumé de son point de vue à l’université d’été des communistes, aux Karellis, en Savoie. Pour lui, la
gauche ne doit pas postuler au pouvoir pour « gérer la crise », mais pour mettre en oeuvre des
solutions « pour en sortir ». Ce qui implique de « briser le tabou de l’augmentation des salaires », de
« reconquérir le pouvoir sur les banques », a-t-il rappelé.
les propositions ne manquent pas
Pour l’instant, ce n’est pas ce débat qui s’impose dans la primaire au PS. Dans la féroce
confrontation qui les oppose, les candidats ont plutôt tendance à rivaliser en renchérissant sur les
gages donnés aux marchés et aux agences de notation pour gagner la note triple A de la « crédibilité
» de leur projet. « En donnant la victoire idéologique à Nicolas Sarkozy qui l’a scotché sur son terrain,
le PS abaisse le niveau général de résistance et de combativité » dans le pays, a mis en garde Jean-
Luc Mélenchon, ce week-end.
Une manière de replacer la confrontation à gauche sur le seul terrain qui vaille : celui du projet, ou
encore des « valeurs », pour reprendre l’expression du psychanalyste Roland Gori, soutien du Front
de gauche, présent ce week-end aux Karellis. À cet égard, les innombrables ateliers thématiques
recensés dans les universités d’été du PS et du Front de gauche montrent que les propositions et les
sujets de discussion ne manquent pas. La profondeur de la crise pose des défis neufs et d’une
ampleur inédite à la gauche, même pour les tenants d’une social-démocratie d’inspiration libérale
assumée jusque-là, comme en témoigne, par exemple, la réflexion entamée par Pierre Rosanvallon
dans son livre la Société des égaux, à paraître au Seuil, sur « l’égalité » à réhabiliter contre «
l’idéologie du mérite » « La gauche a pour mission de ne pas se réduire à être celle qui corrige à la
marge, ou même de façon plus importante, les inégalités de revenus. (…) Elle doit viser à
reconstruire la culture démocratique moderne », expliquait-il dans Libération, ce week-end.
l’Humanité
Politique, mardi 30 août 2011
un «front» plutôt qu’un «parti»
Vendredi, lors d’une conférence de presse à l’issue de l’université d’été du Parti de gauche, Jean-Luc
Mélenchon est revenu sur la forme du Front de gauche. Selon le candidat à la présidentielle de 2012,
un « front » rassemblant plusieurs organisations distinctes, a montré son « efficacité » pour
rassembler et agréger d’autres forces. Ce type de rassemblement, plus souple que celle de la
constitution d’un nouveau parti à l’image de Die Linke en Allemagne, a permis, selon lui, de
rassembler forces politiques et associations. Un positionnement qui converge avec celui porté par
d’autres forces du Front de gauche sur une question qui a suscité un débat entre ses composantes
depuis sa création.
Libération
France, mardi 30 août 2011, p. 13
Le PS y croit, mais la joue humble
Les socialistes comptent sur le ras-le-bol des élus locaux pour conquérir le Sénat.
Laure BRETTON; Matthieu Ecoiffier
La scène se passe en juin au Sénat. Un spécialiste de l’opinion présente les résultats d’une étude sur
le moral des élus locaux au groupe socialiste. A la fin de l’exposé, l’ancien ministre de la Justice de
Mitterrand, Robert Badinter, sénateur des Hauts-de-Seine, résume : «Je n’ai pas compris tous les
détails mais il me semble qu’ils ne sont pas très contents !» En plus de capitaliser sur leur dynamique
lors des derniers scrutins intermédiaires, les socialistes comptent beaucoup, pour faire basculer le
Sénat, sur le ras-le-bol des maires des petites communes, ce tissu d’élus ruraux qui ne se
revendiquent ni de droite ni de gauche, mais qui constituent traditionnellement le vivier électoral de
la droite aux sénatoriales.
La réforme territoriale, les dernières mesures d’austérité, «les transferts de responsabilités sans
transferts de moyens et le manque de considération de Sarkozy pour ces élus va peser», analyse
Christophe Borgel, le «monsieur élections» du PS. «Le pouvoir de la droite est ébranlé, mais est-ce
qu’il y aura jacquerie ou pas, c’est la question», se demande le député de Paris, Jean-Christophe
Cambadélis. Le PS place aussi pas mal d’espoir dans les listes dissidentes de droite.
«Bluff». Prendre le Sénat à huit mois de la présidentielle, tous les socialistes en rêvent mais aucun
n’ose (plus) vraiment le dire. Depuis cet hiver, le ton a changé : après avoir clamé, au futur puis au
conditionnel, que la prise du Sénat serait la première marche vers la victoire en 2012, les ténors du
PS font désormais assaut d’humilité électorale. Elément de langage ou lucidité, tout le monde
s’entend donc pour dire que, à tout le moins, le gouvernement ne pourra plus faire passer les lois
comme il veut après le 25 septembre grâce à la poussée attendue de la gauche.
Personne n’a été dupe du «bluff» du président de la Chambre haute, Gérard Larcher (lire ci-contre).
Contrairement à ce que dit ce dernier, il ne faut pas 32 sièges pour que la gauche prenne le Sénat,
mais entre 23 et 25, affirme le PS. «On devrait en gagner 17 ou 18 mécaniquement, et il y en a une
petite dizaine d’autres qui dépendent du contexte. Donc c’est ouvert», analyse François Rebsamen,
sénateur-maire de Dijon. Surtout qu’en 2008, alors qu’on ne renouvelait qu’un tiers des sièges –
contre la moitié le 25 septembre – la gauche avait fait un bon d’une vingtaine de sénateurs. Cette
année, c’est donc «jouable mais pas assuré», estime Christophe Borgel.
«Contre-productif». Les listes doivent être déposées avant le 16 septembre et les négociations
sont quasiment bouclées entre le PS et ses partenaires. Christophe Borgel confesse «quelques
petits problèmes mais rien de majeur» avec le Parti de gauche (PG) de Jean-Luc Mélenchon, qui
n’a que deux sénateurs sortants. Le PG a demandé à rencontrer le PS le plus tôt possible mais
aucune date n’a été fixée pour l’instant. Pierre Laurent, allié communiste de Mélenchon, a
prévenu qu’avoir des listes autonomes du PG serait «contre-productif pour tout le monde».Le PCF,
lui, ne manque pas une occasion de rappeler qu’il pèse beaucoup plus lourd en termes de grands
électeurs que les écologistes, partenaires particulièrement choyés par le PS.
Du côté d’Europe Ecologie-les Verts (EE-LV), on espère passer de 4 à 9, voire 12 sénateurs. Si tout
s’est globalement bien passé avec le PS, il reste des poches de mécontentement, notamment en
Isère ou dans le Jura, où la fédération PS voudrait imposer deux candidats. Une hérésie pour les
écolos, fervents défenseurs de la parité. Pour David Cormand, chargé des élections à EE-LV, «ces
mecs prennent une énorme responsabilité, car c’est avec ces sièges qu’on pourrait faire basculer le
Sénat».
Midi Libre
GARD_RHOD
Mardi 30 août 2011
Charles Ménard lance sa campagne
LE CHIFFRE
1,50
C’est le prix que peut atteindre le café dans certains établissements de Bagnols. Une bizarrerie
quand on sait que certains torréfacteurs le vendent en direct à 0,80 â?¬ !
LÉGISLATIVESAprès les socialistes Patrice Prat et Alexandre
Pissas, Charles Ménard lancera officiellement sa campagne aux élections législatives sur la troisième
circonscription mercredi matin depuis Bagnols-sur-Cèze.Charles Ménard, membre du Parti de
Gauche, sera candidat sous l’étiquette du Front de gauche de Jean-Louis Mélenchon.