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REVUE DE PRESSE DU MERCREDI 31 AOUT 2011 – PARTI DE GAUCHE

l’Humanité
Politique, mercredi 31 août 2011
La Sainte-Alliance en guerre contre le droit du travail
Lina Sankari
Dans un livre, la coprésidente du Parti de gauche et députée Martine Billard tire le bilan de la casse
du droit du travail et met en cohérence le projet politique issu du pacte entre l’oligarchie financière
et bancaire et la droite.
C’est une décennie d’alliance, de rapport de forces et d’une démocratie qui s’étiole. Depuis 2002 et
le retour au plein exercice du pouvoir par la droite, le droit du travail a considérablement muté.
Cette évolution « fonctionne comme une destruction méthodique d’un ordre public social bâti sur
les rapports de forces et les principes résultant de l’après-guerre », décrit Jean-Luc Mélenchon dans
sa préface du livre de la coprésidente du Parti de gauche, la députée Martine Billard. Le Medef l’a
imaginé, Sarkozy l’a fait, paru aux Éditions Bruno Leprince, s’emploie ainsi à tirer le bilan et à mettre
en cohérence les lois votées depuis 2002 et la publication d’un document très politique intitulé
Moderniser le Code du travail : les 44 propositions du Medef.
Le pacte de la finance
et de la droite
« Lorsque nous intervenons à l’Assemblée pour dire que les propositions de la droite reprennent les
mesures du Medef, on nous dit que nous faisons de l’idéologie. J’ai voulu partir de ces propositions
afin de voir ce qui avait été transcrit au travers des lois », explique Martine Billard. Au final, quinze
lois sous la seconde mandature Chirac et onze parmi les plus importantes depuis 2007 qui montrent
s’il en était encore besoin le pacte scellé entre la droite et « la petite oligarchie financière et
bancaire qui a fait main basse sur le patronat français depuis Ernest-Antoine Sellière », observe Jean-
Luc Mélenchon. Ce livre de Martine Billard donne à voir un projet de société où l’atomisation du
Code du travail et, par là même de la protection des salariés, sert l’individualisation des liens sociaux.
Réduction des protections collectives, augmentation du temps de travail et aggravation de la
précarité… un programme méticuleux.
Contrôle démocratique
et politique alternative
Il s’agit donc d’un projet cohérent mais également d’une méthode pour le mettre à bien.
Ici, l’on touche au coeur du fonctionnement démocratique avec le recours quasi systématique aux
procédures d’examen accéléré, ces « cavaliers législatifs. « Le pouvoir a tiré le bilan du débat sur le
contrat nouvelle embauche et de la mobilisation qui a suivi. Depuis 2007, il recourt aux mesures
d’urgences afin d’éviter que le débat ne soit porté devant l’opinion. Il s’agit d’aller très vite sur la
casse du Code du travail », considère Martine Billard. Si les amendements techniques fragilisent le
contrôle démocratique exercé par les parlementaires, il arrive également que les dispositions qui
concernent le droit du travail soient dissimulées dans une loi qui ne porte pas directement sur la
question. « Par conséquent, les députés qui suivent les débats ne sont pas des spécialistes. »
L’ouvrage de Martine Billard se veut à la fois un outil pour le mouvement social et une alerte à la
gauche sur ce qu’il reste à démanteler, comme le salaire minimum. Voire une proposition sur ce qu’il
conviendrait d’abroger dans la perspective des échéances de 2012. Reste pour l’opposition à savoir
où elle place le rapport de forces avec le capital. Que penser à cet égard de la proposition du Medef,
reprise par François Hollande, de « constitutionnaliser » le dialogue social ? Une « innovation » qui
soumettrait la loi – et donc l’intérêt général – au rapport de forces issu de la négociation entre les
syndicats et le patronat.
La Croix, no. 39060
France, mercredi 31 août 2011
Le vote FN révèle « une demande de protection » des milieux populaires
Dans une étude publiée par la Fondation Jean-Jaurès, le sociologue Alain Mergier et Jérôme Fourquet,
de l’Ifop, décryptent les ressorts du vote d’extrême droite en milieux populaires. Selon eux, les
catégories populaires ne sont pas d’extrême droite, mais seul le FN répond à leur demande de
protection.
LAURENT DE BOISSIEU
Ce n’est pas la première et ce ne sera pas la dernière étude sur le vote FN. Mais celle qui vient d’être
publiée par la Fondation Jean-Jaurès, liée au PS, présente la particularité d’être centrée sur les
milieux populaires – employés et ouvriers dont le salaire mensuel est inférieur à 1 250 € net – et de
croiser les analyses qualitatives du sociologue Alain Mergier, directeur associé de l’Institut Wei, avec
les données quantitatives de Jérôme Fourquet, directeur adjoint du département Opinion de l’Ifop.
Ses tenants et aboutissants ne sont pas sans rappeler la fameuse note d’Emmanuel Todd, en 1994,
pour la Fondation Saint-Simon (Aux origines du malaise politique français), à l’origine de la
thématique de la « fracture sociale ».
Dans leur étude intitulée Le Point de rupture, Alain Mergier et Jérôme Fourquet renversent l’ordre
des facteurs : il s’agit, selon eux, non pas d’un « phénomène Marine Le Pen », du côté de l’offre
politique, mais d’un « phénomène milieux populaires », du côté de la demande politique. La
présidente du FN bénéficierait en effet d’une « empathie de points de vue » de la part des
catégories populaires, parce qu’elle serait la seule à satisfaire une triple « demande de protection » :
« protection des personnes physiques »,« protection économique des salariés »,« protection
nationale face à la mondialisation ».
Sûrs d’eux, les auteurs estiment que « ces trois registres de demande constituent dans leur unité
indivise la condition sine qua non de la crédibilité de toute offre politique » en direction des milieux
populaires qui refusent, au nom du volontarisme politique qu’ils attendent, les « « réalités
indéniables » chères aux élites » (l’euro, la mondialisation, la rigueur contre la dette publique, etc.).
« Si, à cette demande, ne répond qu’une seule offre qui est celle de Marine Le Pen, il ne faut pas
s’étonner du succès de cette dernière », concluent-ils. Sur ce point, toutefois, l’étude n’explique
pas pourquoi les discours de Jean-Pierre Chevènement ou Nicolas Dupont-Aignan, voire Jean-Luc
Mélenchon et Arnaud Montebourg avec la « démondialisation », ne profitent pas, eux aussi, de
cette aspiration.
Prenant le contre-pied d’une récente étude de la Fondation Terra Nova (Gauche : quelle majorité
électorale pour 2012 ?), celle de la Fondation Jean-Jaurès se veut optimiste : « C’est une erreur de
juger les milieux populaires comme culturellement ou intrinsèquement d’extrême droite au prétexte
que l’unique offre qui reconnaisse leur demande soit aujourd’hui formulée par la candidate du FN »,
écrivent ses auteurs. Elle se conclut sur un appel urgent à l’élaboration d’une autre offre politique
qui ne confonde pas, elle, « populiste » et « populaire », « demande de protection » et «
protectionnisme », « demande de sécurisation » et « idéologie sécuritaire ». D’autant, mettent-ils en
garde que cette aspiration à « changer la réalité et non plus s’y plier » se développe « désormais au
sein de la classe moyenne ».
La Nouvelle République du Centre-Ouest
LOIR ET CHER
EDUCATION, mercredi 31 août 2011, p. 5
LOIR ET CHER Actualité
— De nombreux soutiens
csimon
Outre le SNUipp-FSU, Sud Éducation et le collectif national de résistance contre base-élèves, Philippe
Wain a reçu, hier, le soutien du Sgen-CFDT : « Refuser de ficher des élèves, c’est moralement légal. »
Le Parti de Gauche a également fait savoir, hier, qu’il soutenait les « désobéisseurs en résistance
contre la casse du système éducatif. »
Midi Libre (site web)
Mercredi 31 août 2011
Nîmes Les politiques regardent déjà vers le printemps
JEAN-PIERRE SOUCHE
Après un passage aux Costières pour les Régionales, Fillon fait sa rentrée dans le Gard, le 11
septembre. (MICHAEL ESDOURRUBAILH)
La rentrée politique 2011 dans le Gard ne va pas traîner. Tant à droite qu’à gauche, l’année
électorale qui se prépare, va débuter sur les chapeaux de roues. Dimanche 11 septembre, c’est
l’UMP qui tirera la première. Le parti majoritaire organise, comme chaque année, sa fête
départementale à la manade du Domaine d’Estagel à Saint-Gilles avec un invité de marque cette
année puisque le Premier ministre François Fillon en personne a répondu présent à l’invitation des
Gardois.
Outre ce rendez-vous, la droite consacrera également l’automne à déminer le terrain pour les
investitures aux législatives. Deux des six circonscriptions gardoises sont, a priori, sensibles. D’abord
la 1re (Nîmes-La Vistrenque-Beaucaire) où le sortant Nouveau centre Yvan Lachaud pourrait être
inquiété par l’UMP selon le résultat de la présidentielle et le score d’un éventuel candidat centriste.
L’UMP devrait féminiser la 5e circonscription
Mais c’est sur la nouvelle 6e (Uzès-Marguerites-Nîmes), que la bagarre entre Nouveau centre et
UMP se prépare. Franck Proust, le nouveau député européen, n’a pas changé ses ambitions. Il
concourra à l’investiture. Or, le Nouveau centre en veut aussi. Thierry Procida a des fourmis dans les
pieds mais Hélène Yannicopoulos demandera peut-être un peu de place pour les femmes centristes.
À l’UMP en revanche, la seule circonscription qui devrait être féminisée est la 5 e (Le Vigan-Alès)
actuellement aux mains du PS.
Au Front national, en attendant le renouvellement des instances locales, on parlera également
beaucoup des législatives. Les candidats sur les circonscriptions qui ne posent pas de problème
devraient être investis dès septembre. Ce sera peut-être le cas de Julien Sanchez sur la 6 e . Le jeune
élu régional martèle qu’il est prêt pour un match retour (après celui des cantonales de mars dernier)
face à Franck Proust.
Législatives casse-tête pour la gauche gardoise
À gauche, deux événements vont marquer cette rentrée : d’abord et surtout les primaires au PS qui
se déroulent les 9 et 16 octobre et vont obnubiler les six candidats et leurs partisans locaux. Pour
l’heure, seuls François Hollande, Ségolène Royal et Jean-Michel Baylet ne sont pas encore venus
dans le Gard. Le feront-ils avant l’échéance ? Comme la droite, mais de manière encore plus aiguë, la
gauche va consacrer une bonne partie de l’automne à investir ses candidats pour les prochaines
législatives. Le PS les désignera début décembre. Et ce ne sera pas une mince affaire dans le Gard.
Pourra-t-il éviter une bagarre féminine ? Pas sûr.
Cet été, la conseillère régionale exclue Corinne Giacometti a finalement demandé à réintégrer le PS
et pourrait se présenter à l’investiture sur la 1re ou sur la 2 e (Aigues-Mortes-Sommières) où Katy
Guyot était déjà en piste. Par ailleurs, sur la 3e (Bagnols-Roquemaure), la bataille est inévitable et
très incertaine entre le Bagnolais Pissas et le Laudunois Prat. Dans le même registre des législatives,
le PS doit aussi achever d’ici décembre, ses négociations avec Europe-Ecologie-Les Verts (EELV). Dans
le Gard, le PS propose de soutenir un candidat EELV sur la 1 re circonscription. Des écolos qui, au
niveau régional, ont rendez-vous le 16 octobre pour renouveler leurs instances, sous tutelle jusqu’ici,
afin de mettre en place une nouvelle majorité et des instances claires. Cette rentrée peut-elle être
celle de l’apaisement ? À voir.
Quant au Front de Gauche (PC + Parti de gauche), l’automne va également rimer avec la
préparation des législatives. L’équation n’est pas facile à résoudre notamment pour respecter la
parité promise. La gauche de la gauche doit aussi tenir compte des spécificités nîmoises où le
« front » n’est pas aussi radical que dans le bassin d’Alès et la Gardonenque. Le Front de gauche
devra-t-il avaler son chapeau des régionales et investir le trublion communiste Jean-Paul Boré sur
la 1 re circonscription ? À suivre.

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