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REVUE DE PRESSE DU VENDREDI 20 JANVIER 2012 – PARTI DE GAUCHE

Le Figaro, no. 20985
Le Figaro, vendredi 20 janvier 2012, p. 4
Politique
Mélenchon veut devenir le meilleur représentant de la « gauche traditionnelle »
Sophie de Ravinel
SA CIBLE, Jean-Luc Mélenchon le confie en aparté, c’est « la gauche traditionnelle et les orphelins de vote ». Le candidat du Front de gauche n’a plus à se donner trop de mal du côté de l’extrême gauche, affaiblie par le forfait d’Olivier Besancenot, ex-tête d’affiche du Nouveau Parti anticapitaliste,
remplacé par Philippe Poutou. L’ancien sénateur socialiste devenu porte-drapeau des communistes
et de la gauche radicale l’a ainsi clamé mercredi soir à Metz devant plus de 2 000 personnes : «Nous
allons nous débarrasser de Nicolas Sarkozy et nous allons faire la gauche ! » Objectif : se démarquer
clairement de François Hollande, associé à François Bayrou et à Nicolas Sarkozy. Ces « trois candidats qui font le concours du sang et des larmes » pour une politique d’austérité. Au passage, il suscite le rire en raillant le candidat PS qui, inspiré par François Fillon, irait chercher ses conseils de campagne auprès de l’agence de notation Standard & Poor’s. Et il tonne : « La gauche a gagné la retraite à 60 ans et ne la lâchera jamais. »
À Metz, il s’est adressé aux classes populaires dont on dit au Front de gauche qu’elles ont été
abandonnées par le PS, ces fameux « invisibles » dont Mélenchon veut faire apparaître le vote. Tout
comme Marine Le Pen, redoutable adversaire. En attaquant violemment la candidate du FN, qu’il a
qualifiée de « semi-démente », Jean-Luc Mélenchon a d’ailleurs pris le risque de braquer une partie
de l’électorat volatil, tenté par l’un ou l’autre des Fronts. « Le diable ne sent plus le soufre », a
regretté Mélenchon au sujet la normalisation du FN. La fille de Jean-Marie Le Pen lui a répondu hier
sur i-Télé avec une habileté méphistophélique : «Tout ça, c’est du cinéma, c’est un grand comédien,
M. Mélenchon. Devant les caméras, il éructe, il menace, il insulte. Mais en dehors des caméras, c’est un homme charmant, affable, presque un petit garçon. »
Proche conseiller du candidat du Front de gauche, Alexis Corbière – auteur d’un essai contre Marine
Le Pen (Le Parti de l’étrangère, chez Flibuste) – a regretté le qualificatif de « semi-démente » employé par son candidat en marge du meeting. «Notre objectif, dit-il, ce n’est pas de la victimiser mais de démonter son programme rationnellement, point par point. »
Mardi prochain, avant un meeting à Besançon (Doubs), Jean-Luc Mélenchon va poursuivre sa
campagne auprès des classes populaires chez PSA à Sochaux – où plusieurs centaines d’emplois
doivent être supprimés -, en compagnie du secrétaire national du PCF, Pierre Laurent. Là même où
mercredi, Marine Le Pen est venue tracter, en réponse au sommet social de Nicolas Sarkozy.
Mélenchon va continuer son offensive « pour reconquérir les coeurs et les esprits de ceux qui se sont
égarés au FN ». Pour montrer aussi à la gauche traditionnelle qu’il est le plus fort contre l’extrême
droite, ennemie de toujours. Fait rare, le candidat ultralaïque pour qui « le rouge est de retour » a
même tendu la main à Metz aux chrétiens modérés qui partagent leurs biens « comme saint Martin ».
À opposer aux « chrétiens des croisades » de Marine Le Pen.

 

Le Figaro, no. 20985
Le Figaro, vendredi 20 janvier 2012, p. 1
Une
ÉDITORIAL ??PAR PAUL-HENRI DU LIMBERT
La mauvaise conscience du PS
par Paul-Henri du Limbert
De tous les coups qui ont été portés contre François Hollande depuis trois mois, le plus rude est venu de Jean-Luc Mélenchon : « Capitaine de pédalo. » Il fallait le trouver. Lorsqu’il passe à l’offensive,
l’ancien sénateur socialiste n’utilise pas le fleuret, mais plutôt les orgues de Staline. Il avait d’ailleurs
prévenu en entrant en campagne électorale : il serait « le bruit et la fureur ». François Hollande s’en
est rendu compte.
Depuis cet époustouflant tir d’artillerie, Jean-Luc Mélenchon a baissé le ton à l’égard du candidat
socialiste. Il n’en reste pas moins que le représentant du Front de gauche, ancien trotskiste
désormais allié aux communistes, représente la mauvaise conscience du PS. La maison socialiste ? Il la connaît par coeur puisqu’il l’a fréquentée pendant près de trente ans. Il sait qu’au fond de chaque
socialiste français sommeille un ancien marxiste vaguement honteux d’être devenu socialdémocrate.
Encore un petit effort pour être révolutionnaire, leur serine-t-il chaque jour. Jean-Luc
Mélenchon ne veut pas corriger le capitalisme, il veut l’abattre. Quand Standard & Poor’s dégrade la
France, il ne fait pas feu sur Nicolas Sarkozy, comme François Hollande, mais sur les agences de
notation. C’est une différence fondamentale, dont il est fier, et qu’il propose aux électeurs de la
gauche française. La gauche arrangeante, c’est Hollande, la gauche dérangeante, c’est lui.
Jean-Luc Mélenchon constitue-t-il un danger pour le candidat du PS ? François Hollande veut croire
que non. Ancien ministre de Lionel Jospin, Jean-Luc Mélenchon appellera naturellement à voter pour
le candidat PS au second tour. Mais il a suffisamment de munitions pour lui gâcher son premier tour.
D’autant plus que sa campagne au canon semble désinhiber l’aile gauche du Parti socialiste, qui ne
voit pas au nom de quoi il faudrait promettre aux Français autre chose que des lendemains qui
chantent. Ce n’est pas l’engagement de François Hollande, qui à ce jour esquive les attaques et
préfère se réfugier dans l’ambiguïté. Mais on peut compter sur Jean-Luc Mélenchon pour le harceler
et lui demander à quelle gauche il appartient vraiment. Sa réponse est très attendue.

 

Midi Libre
CATALAN_ML; LOZERE; RODEZ_ML; MILLAU; CARCA_ML; NARBONNE_ML; ALES; GARD_RHOD;
NIMES; BEZIERS; SETE; LODEVE; LUNEL; MONTPELLIER
Vendredi 20 janvier 2012
Mélenchon, Le Pen : du venin
Jean-Luc Mélenchon, candidat Front de gauche à l’Elysée, a lancé une
« opération nettoyage » contre le Front national. Mercredi, il a qualifié Marine Le Pen de
« semi-démente ».Sur i-Télé, la présidente du FN a réagi : M. Mélenchon
« perd ses nerfs. Je comprends ! C’est quand même pitié de voir quelqu’un qui se présente comme
étant le défenseur des ouvriers n’attirer » que 2 % de leurs intentions de vote. Et d’ajouter :
« Devant les caméras, il éructe, il menace, il insulte. Mais en dehors des caméras, c’est un homme
charmant, affable, presque un petit garçon. (…) Ce qui m’inquiète, c’est (le) terme ‘nettoyage
politique’, qui rappelle furieusement ‘nettoyage ethnique’, alors que M. Mélenchon a, derrière lui,
des troupes ultra-violentes qui déjà, depuis le début de la campagne, m’empêchent par la violence
de tenir mes meetings politiques. » AFP

 

l’Humanité Cuisine, vendredi 20 janvier 2012
Mélenchon en tête-à-tête avec la classe ouvrière
Mina Kaci
Le candidat du Front de gauche a adressé aux 2 500 personnes réunies mercredi soir à Metz un
message d’encouragement à la « France belle et rebelle ».
Metz (Moselle),
envoyée spéciale.
Ils sont là, bien visibles, le regard tourné, deux heures durant, vers l’orateur qui leur parle une
langue qu’ils comprennent. Les visages déterminés suivent cet homme politique qui clame : « Dans
ce pays, vous devez relever la tête, ne plus avoir la gêne de vous dire ouvriers ou employés ou
techniciens. » La classe ouvrière, celle que l’on nomme pudiquement « couches populaires », n’a pas
manqué son rendez-vous, mercredi soir, à Metz (Moselle), avec Jean-Luc Mélenchon.
Sans conteste, la foule de 2 500 personnes (selon les organisateurs) est majoritairement composée
de ces « invisibles » de la société que le candidat du Front de gauche à la présidentielle voulait faire
sortir de l’anonymat. Le 21 juin, au lendemain de son investiture, après un vote, par le PCF, il a tenu
à se rendre à Gémenos, dans les Bouches-du-Rhône, pour rencontrer les salariés de Fralib en lutte
contre le géant Unilever. Ce premier déplacement marquera le sens de sa campagne. « C’est un
moment très symbolique pour moi de commencer ainsi, avec les travailleurs qui se battent pour leur
dignité et leur emploi », expliquera ce jour-là Jean-Luc Mélenchon.
Sept mois plus tard, dans le complexe sportif messin, le message reste bien accroché au fil. Le
candidat ne lâche rien dans sa détermination à être le porte-voix « d’une France belle et rebelle ».
Dans ce département où les fermetures d’usines sidérurgiques grippent l’économie, il n’hésite pas à
attaquer le dirigeant d’ArcelorMittal : « On n’a pas besoin de vous M. Mittal pour produire notre
acier. » Et de se tourner vers la foule pour montrer la force que représente la classe ouvrière : «
Vous êtes le nombre, 53 % de la population active de ce pays est composée d’ouvriers et
d’employés. Sans vous, rien n’est possible. Regardez-vous et soyez fiers de vous ! »
« Il fait rêver la classe ouvrière »
La salle jubile. Hommes, femmes, jeunes – particulièrement présents ici – applaudissent comme un
signe de remerciements à celui qui met en avant la richesse, souvent ignorée, de ces catégories
sociales. Mélenchon redonne de la dignité. Et ce discours plaît, motive. « Il fait rêver la classe
ouvrière, lui ouvre une nouvelle perspective », résume Jean-Marie Derobisz, délégué syndical chez
ArcelorMittal, au Luxembourg. Visibles, les syndicalistes le sont aussi. C’est même une constante
dans maintenant toutes les initiatives du Front de gauche. À Metz, ils figuraient même dans l’équipe
organisatrice du meeting.
« Le Front de gauche permet de renouer les liens qui s’étaient distendus avec les militants syndicaux.
Il n’est pas dans la pédagogie du renoncement », analyse Roger Tirlicien, secrétaire de la fédération
communiste de Moselle. Le sourire ne lâche plus le visage de ce conseiller régional. « Je vous avais
bien dit qu’il y aurait du monde, ce soir… » Quelques heures avant le meeting, Roger Tirlicien
prévoyait une forte affluence : « Nous pensions accueillir mille personnes. Mais après la prestation à
la télévision de Jean-Luc, on a reçu de nombreux appels au PCF pour s’inscrire dans les cars. » Il
précise : « Ces gens nous ont dit qu’ils apprécient que Mélenchon démontre que la gauche peut être
crédible quand elle est vraiment de gauche », précise le dirigeant communiste.
une gauche qui ne s’excuse
pas d’être de gauche Sans doute plus qu’ailleurs, à Metz, restent gravées dans les mémoires ouvrières les trahisons de la gauche lors de son dernier passage au gouvernement, de 1997 à 2002. Aujourd’hui, nombreux sont les électeurs et les militants socialistes à critiquer la campagne « centriste » de François Hollande.
Rémi Lefebvre, chercheur en sciences politiques, espère que l’enthousiasme en faveur de Jean-Luc
Mélenchon « tire davantage le débat à gauche contraignant François Hollande à abattre ses cartes
pour sortir du flou ».
Le Front de gauche veut, à l’occasion des échéances électorales et au-delà, réduire le
désenchantement de la classe ouvrière en promouvant des propositions dessinant une « gauche qui
ne s’excuse pas d’être de gauche, qui se bat pour les acquis sociaux, qui ne lâche aucune conquête »,
clame Jean-Luc Mélenchon, avant de répéter, sous les applaudissements, que le Front de gauche ne
renoncera pas à la retraite à soixante ans. Le langage parle à cette salle qui relève la tête.

 

Paris-Normandie
Vernon Les Andely-Gisors
France-Monde, vendredi 20 janvier 2012, p. Vernon Les Andely-Gisors_55
[l’histoire…]
l’histoire Mélenchon/ Le Pen : échanges d’amabilités
Marine Le Pen, candidate FN à l’Elysée, a jugé hier jeudi que Jean-Luc Mélenchon était hors caméra
un homme « charmant », « presque un petit garçon ». Elle réagissait aux propos du candidat du Front de Gauche qui mercredi l’avait traitée de « semi-démente ». Il « perd ses nerfs, je comprends ! C’est quand même pitié de voir quelqu’un qui se présente comme étant le défenseur des ouvriers n’attirer » que 2 % de leurs intentions de vote, a-t-elle ajouté. « Ce qui m’inquiète, c’est cette utilisation du terme nettoyage politique, qui rappelle furieusement nettoyage ethnique, alors que M. Mélenchon a derrière lui des troupes ultra-violentes qui déjà, depuis le début de la campagne, m’empêchent par la violence de tenir mes meetings politiques », a-t-elle souligné. Lors de son meeting à Metz mercredi, Jean-Luc Mélenchon a lancé « l’opération de nettoyage par rapport à la prétendue présence du FN dans les milieux ouvriers et employés ».

 

Le Figaro, no. 20985
Le Figaro, vendredi 20 janvier 2012, p. 1
Une
[Jusqu’à présent, le candidat du Front de gauche…]
Jusqu’à présent, le candidat du Front de gauche était l’oublié de la campagne PS. Mais aujourd’hui
Jean-Luc Mélenchon remplit les salles… et grimpe dans les sondages d’intentions de vote.
Officiellement, le PS affirme ne pas s’inquiéter, mais dans la réalité craint la montée en puissance de
Mélenchon, qui pourrait attirer des électeurs à la recherche d’une gauche plus radicale. Contenir
Mélenchon, c’est la mission que se sont donnée les plus à gauche des socialistes. « On assure à
Hollande un flanc gauche qui évite que certains électeurs se tournent vers Mélenchon », affirme
Benoît Hamon. PAGE 4 et l’éditorial

 

l’Humanité Cuisine, vendredi 20 janvier 2012
[Sabots…]
Sabots
u Quel drôle de titre tout de même que celui de Libération hier pour un article évoquant la visite et
le meeting à Metz du candidat du Front de gauche : « Mélenchon en Lorraine avec ses gros sabots ».
On comprend bien que le style Libé, qui semble parfois faire référence chez un certain nombre de
confrères, autorise pour un bon mot quelques approximations, quelques clichés ou arrangements.
Sauf que la question est : où sont les gros sabots de Jean-Luc Mélenchon que l’on a perdus, semble-til, dans l’article lui-même, entièrement consacré à la bataille du candidat du Front de gauche contre la candidate du FN, et l’audience qui lui est complaisamment prêtée chez les ouvriers et les «
invisibles »… Ce serait cela, les gros sabots ? Combattre la xénophobie, la démagogie et les
mensonges du FN. Ah oui, c’est vrai, pour Alain Duhamel, dans une tribune du même Libé, Jean-Luc
Mélenchon serait animé d’une « fureur protestataire ». Qui les porte, ces gros sabots ?

 

La Croix, no. 39180
France, vendredi 20 janvier 2012
Les candidats « hors système » effectuent une percée
Le président du MoDem François Bayrou entend profiter des faiblesses de Nicolas Sarkozy et François Hollande. La candidate du FN Marine Le Pen et celui du Front de gauche Jean-Luc Mélenchon se disputent l’électorat ouvrier.
CORINNE LAURENT
Ils se revendiquent « anti » ou « hors » système. Ils chassent parfois sur les mêmes terres. Et ils
montent dans les sondages. Souvent pour les mêmes raisons et avec les mêmes objectifs. Les
trajectoires de François Bayrou, Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon n’ont rien de commun mais
ces trois candidats à l’élection présidentielle profitent du contexte actuel défavorable à Nicolas
Sarkozy et, dans une moindre mesure, à François Hollande.
Première explication de cette poussée : le président de la République, qui n’est officiellement pas
candidat – c’est peut-être une raison de ses difficultés -, est toujours l’objet d’un rejet profond. Sa
cote de popularité rechute, après une embellie à la fin de l’année dernière, tandis que les intentions
de vote dont il est crédité se tassent, notamment dans l’électorat UMP. Malgré une stratégie de
représidentialisation et de réformes à tout va, il fait les frais de la crise et de la dégradation de la
note financière de la France. En particulier « dans les catégories de la France du travail », analyse
l’institut Ifop.
C’est précisément cet électorat populaire que se disputent non seulement Marine Le Pen et Jean-Luc
Mélenchon, mais aussi François Bayrou. Ce n’est pas un hasard si ce dernier devait tenir hier soir son premier meeting de campagne à Dunkerque (Nord), dans une région où les difficultés sociales sont criantes. Le candidat du MoDem s’en est expliqué dans La Voix du Nord : c’est là que « la question de la rupture entre le peuple et les soi-disant élites se pose avec le plus d’acuité ». Et ce n’est pas un hasard non plus si le candidat du Front de gauche a tenu, mercredi soir un meeting très offensif contre le Front national à Metz, en Moselle. Ce département symbole de la désindustrialisation, où la présidente du FN avait lancé sa campagne en décembre, s’adressant aux « invisibles ».
Pour l’instant, François Bayrou n’obtient qu’entre 12 et 15 % des intentions de vote mais il est à la
hausse dans toutes les enquêtes. Parmi tous les prétendants à l’Élysée, le président du MoDem est
surtout celui qui a le plus progressé depuis début décembre. Il justifie cette adhésion par le désir des
Français de « chercher autre chose que le choix obligatoire entre Sarkozy et Hollande ». Comme en
2007, le candidat centriste se place donc en dehors du système, au risque d’être taxé de « populisme ». Il entend s’adresser à « ceux que personne ne voit ni n’entend » et relance l’idée de « produire en France ».
Marine Le Pen se voit ainsi concurrencée sur ses thèmes, bien qu’elle soit bien installée en troisième
position dans les sondages, avec 18 à 20 % d’intentions de vote, au point d’être menaçante pour
Nicolas Sarkozy. La candidate du FN, qui dénonce depuis longtemps « le système UMPS » (UMP et
PS), ne perd plus une occasion d’y associer le MoDem.
Elle doit également se défendre sur un autre front, celui ouvert par le candidat de la gauche radicale,
installé autour de 7,5 %. À Metz, Jean-Luc Mélenchon a qualifié Marine Le Pen de « semi-démente »
et affirmé commencer « l’opération de nettoyage par rapport à la prétendue présence du FN dans
les milieux ouvriers et employés ». Réponse de la candidate d’extrême droite : « Il a passé trente et
un ans au PS et a toujours été au coeur du système. Ce n’est pas en m’insultant qu’il attirera le vote
des ouvriers. » La suite devrait se jouer devant les grilles des usines, comme celles du site de PSASochaux
où Marine Le Pen distribuait des tracts, mercredi, face aux militants du Front de gauche.

 

Sud Ouest
Mont-de-Marsan; Dax ~ Sud-Landes
Vendredi 20 janvier 2012, p. Mont-de-Marsan-C2_3
Landes
ÉLECTIONS Les trois candidats à la législative sont déclarés
Le Front de gauche est lancé
Guy Bop
Ils mèneront une double campagne, pour eux-mêmes et pour Jean-Luc Mélenchon à la présidentielle
Parti communiste, Parti de gauche et associatifs, qui composent le Front de gauche, étaient réunis
mercredi soir dans la salle polyvalente de Tartas pour présenter les candidats aux élections
législatives et lancer la campagne présidentielle de Jean-Luc Mélenchon. Une campagne, dont le
slogan est « l’humain d’abord » (et pas la finance), placée sous le signe de l’offensive par Pierrette
Fontenas qui préside le comité de soutien aux côtés du philosophe Henri Pena-Ruiz.
L’ancienne maire de Tarnos a chauffé la salle dans laquelle avaient pris place une centaine de
militants, dont de nombreux élus : « Nous avons un challenge à relever. Soyons aussi décomplexés
pour défendre les valeurs de gauche, que le sont les gens de droite depuis 5 ans, pour s’attaquer
aux acquis sociaux. » Et de promettre une campagne au plus près des citoyens, s’appuyant sur un
programme ambitieux (Smic à 1 600 euros net par mois, revalorisation des retraites et
rétablissement de l’âge légal de départ à 60 ans…).
« Notre triple A à nous, c’est  »Autre Ambition pour l’Argent » » a surenchéri le secrétaire
départemental du PC, Alain Baché. Pour le conseiller régional, candidat sur la première
circonscription pour la seconde fois, « l’outsider Mélenchon monte en puissance dans les sondages
et nous allons nous employer avec enthousiasme pour qu’il crée la surprise le soir du premier tour. »
Et d’annoncer que plusieurs leaders syndicalistes allaient lancer un appel en sa faveur car, à gauche,
« il est le seul à s’attaquer à l’argent roi ».
Jean-Marc Lespade, le maire communiste de Tarnos, candidat, comme en 2007, dans la deuxième
circonscription, voit dans ce lancement simultané des deux campagnes, un bon présage. « Je sens
une similitude avec la campagne pour le non au traité européen de Lisbonne. Ce non de gauche,
fondé sur l’anti-libéralisme, il doit se retrouver demain, dans les urnes, par un vote en faveur de
Jean-Luc Mélenchon d’abord, puis sur les candidats de Front de gauche aux législatives. »
Et de recommander la lecture du livre des sociologues Michel et Monique Pinçon : « Le président
des riches », promis à être sa bible de campagne. Quant à la nouvelle venue dans la bataille des
législatives, Isabelle Figuères, d’Ossages, professeur de sciences et vie de la terre au lycée de Borda
à Dax, elle a dénoncé la « casse » de l’Éducation nationale à travers les suppressions de postes.
Le Parisien, Aujourd’hui en France
ACTU, vendredi 20 janvier 2012, p. 75_T_11
[Militant engagé, professeur de philosophie et… ceinture…]
Ava Djamshidi
Militant engagé, professeur de philosophie et… ceinture noire de karaté, Benoît Schneckenburger, 40
ans, assure la protection rapprochée de Jean-Luc Mélenchon depuis deux ans. Il publie à la fin du
mois « Populisme, le fantasme des élites » aux éditions Bruno Leprince.
Son parcours. Etudiant, il a souvent déserté les bancs de la faculté de Nanterre (Hauts-de-Seine)
pour s’initier aux joies du militantisme à SOS-Racisme avant de rencontrer Jean-Luc Mélenchon en
1992, au Parti socialiste. « Il nous a demandé d’écrire des tracts plutôt que de nous contenter de les
distribuer. Ça m’avait beaucoup marqué », se souvient-il. Il rend sa carte du PS cinq ans plus tard, «
dégoûté ». L’aventure avec l’ancien sénateur socialiste ne renouera qu’au moment de la fondation
du Parti de gauche, en 2008. Entre-temps, Schneckenburger a décroché son agrégation de
philosophie, discipline qu’il enseigne dans un lycée parisien et à l’université. Ce passionné du
philosophe Epicure a aussi trouvé le temps de passer sa ceinture noire de karaté.
Son style. Il n’a pas franchement le sourire enjôleur de Kevin Costner dans le film « Bodyguard ». Pas de crâne rasé ni de muscle tape-à-l’oeil sous sa veste. Avec sa chemise blanche très sage, son air appliqué et ses lunettes strictes, Benoît Schneckenburger est un garde du corps des plus singuliers. Et un partenaire de discussion rêvé pour le candidat à la présidentielle du Front de gauche, qu’il suit dans presque tous ses déplacements. La légende raconte que tous deux dissertent sur le bonheur ou l’histoire du christianisme dans les transports en commun.
Son souvenir. « J’ai été traumatisé par la discrimination que j’ai découverte au Parti socialiste,
raconte-t-il. D’un côté, il y avait les énarques et les rats de cabinet qui venaient donner des ordres.
De l’autre côté, les simples militants. Cette façon de faire m’a écoeuré. » Hormis quelques
empoignades, pas de sueurs froides ni de souvenir saignant avec Mélenchon. « Rester debout
pendant quatre heures, c’est très ingrat. Mais le service d’ordre, c’est une tâche politique importante.
»

 

Le Figaro, no. 20985
Le Figaro Économie, vendredi 20 janvier 2012, p. 20
Économie Présidentielle : oubliée, la traditionnelle neutralité des syndicats
Au moins, les choses sont claires. Hier sur RTL, Bernard Thibault a avoué ce que l’on imaginait sans
peine. Le patron de la CGT, – comme la majorité des Français selon lui – ne souhaite pas «
personnellement » que Nicolas Sarkozy soit réélu. Pour bien le faire comprendre, il l’a répété deux
fois.
Cette déclaration en dit long sur le mal que pense le secrétaire général du premier syndicat français
du chef de l’État. « Il n’est pas utile que la CGT dépense de l’énergie pour convaincre ses adhérents
de reconduire le président de la République, a-t-il affirmé à l’avant-veille du sommet social. On veut
un changement de président et de ligne politique sur le plan social. Il n’y a pas de débat en interne
sur une attitude plus neutre à avoir vis-à-vis du président sortant. »
Cet ostracisme du chef de l’État tranche avec la relative neutralité politique qui prévalait depuis
quinze ans à la CGT. Louis Viannet, le prédécesseur de Bernard Thibault, avait réussi l’exploit de
couper le cordon qui liait depuis des décennies la centrale de Montreuil au Parti communiste.
Bernard Thibault lui-même avait contribué à « dépolitiser » la CGT en démissionnant du comité
central du « parti », auquel appartenait de droit le secrétaire général. En 2005, il avait souhaité que
la CGT reste neutre sur la Constitution européenne… mais avait été désavoué par ses propres
instances, qui avaient appelé à voter non. Aujourd’hui, il ne se prive plus pour afficher sa proximité
avec Jean-Luc Mélenchon. Le candidat du Front de gauche à la présidentielle l’a d’ailleurs reçu en
grande pompe dans son QG de campagne, photos et conférence de presse à l’appui.
Une amitié de trente ans
Mais Bernard Thibault, qui clame qu’il n’hésitera pas à appeler les Français à se mobiliser contre le
chef de l’État dans les semaines à venir – autre première en pleine campagne électorale -, dit tout
haut ce que ses homologues des autres centrales pensent tout bas. Ni François Chérèque ni Jean-
Claude Mailly ne souhaitent la réélection de Nicolas Sarkozy. Le secrétaire général de la CFDT a
récemment recollé les morceaux avec le PS, dont le programme est largement inspiré par le syndicat ;
ils avaient été longuement brouillés à cause du soutien de la CFDT à la réforme des retraites de 2003.
Renouant avec une vieille « consanguinité », deux ex-dirigeants de la centrale, Jacky Bontems et
Marc Deluzet, font partie de la garde rapprochée du candidat socialiste à la présidentielle.
Un proche du chef de l’État en est persuadé : « François Chérèque veut la victoire de François
Hollande. Il ne nous fera aucun cadeau pendant la campagne et s’associera à Bernard Thibault pour
appeler à manifester contre nos projets de réforme. » Quant au patron de FO, Jean-Claude Mailly,
qui possède sa carte au PS depuis longtemps, il ne cache plus son « amitié de trente ans » avec
Martine Aubry.

 

La Nouvelle République du Centre-Ouest
AUTRES, vendredi 20 janvier 2012, p. 2
VIENNE Entre vous et nous
Le billet
Mutualisation
dmonteil
François Hollande, candidat à la présidentielle, qui effectue son premier grand meeting national
dimanche au Bourget, peine à rassembler en Poitou. Une terre pourtant acquise à la gauche malgré
quelques poches de résistance ici ou là. Le raout socialiste ne fait pas rêver. Les adhésions pour un
aller-retour Province-Paris à bas coût ne décollent pas. Au point de mutualiser avec les Deux-Sèvres
le bus affrété pour la Vienne. En relançant la communication durant toute la semaine, les fédéraux
des deux départements et leurs lieutenants ont réussi à mobiliser une cinquantaine de personnes
seulement. Pas vraiment rassurant pour le candidat alors que son concurrent du Front de gauche,
Jean-Luc Mélenchon, doit rajouter des chaises à la dernière minute ou carrément changer de
structures d’accueil pour ne léser personne.

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