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Norvège – communiqué de Jean-Luc Mélenchon

Communiqué de Jean-Luc Mélenchon

Avec le massacre perpétré en Norvège par un extrémiste chrétien d’extrême droite, c’est non seulement la Norvège qui est meurtrie mais l’idée de la paix civile en Europe qui est attaquée.

Ces actes de barbarie soulignent l’abjection des fanatismes religieux de tous bords. Voilà où mènent ceux qui agitent depuis des années la thèse odieuse du choc des civilisations. Toutes les religions connaissent une vague d’intégrisme. L’intégrisme est toujours violent. Mais pour autant, dans aucun cas et pour aucune religion, il ne faut imputer le crime à tous les croyants. Cette leçon de bon sens devrait être respectée par tous à l’avenir notamment à l’égard des musulmans.

Cette tragédie plaide plus que jamais en faveur de la laïcité comme solution pour la paix civile aussi bien au niveau national qu’international.

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un bateau pour gaza

Écrit par Brigitte BLANG
Le retour du Dignité

Témoignage du président et de la vice présidente de l »AFPS de retour de leur odyssée vers Gaza sur le Dignité

 

Cher-e-s ami-e-s

   Comme vous le savez nous sommes rentrés d’Israël mercredi 20 juillet,
JClaude le matin, moi le soir, après que notre superbe bateau le Dignité
-qui a remarquablement porté son nom- eut été arraisonné par une
douzaine de bateaux de guerre israéliens la veille au large d’el Arish, à
environ 37 miles marins de Gaza. Nous avons été littéralement kidnappés
en eaux internationales, notre bateau détourné sur Ashdod où nous avons
été détenus jusqu’à ce qu’on nous mette dans différents avions : il
était important pour nos kidnappeurs que nous partions séparément,
contrairement aux assurances données à la consule de France, pour éviter
toute visibilité de notre groupe. Si nous avons été correctement
traités, la violence de cette attaque n’en reste pas moins effarante:
notre petit Dignité poursuivi par une meute de commandos cagoulés,
surarmés et appuyés par de gros navires de guerre, dont une vedette
lance-missiles.
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Notre bateau a ensuite été mis à sac par les vaillants soldats
israéliens, une fois à Ashdod (ils nous ont aussi volé beaucoup de
choses, téléphones et autres. Mes affaires personnelles, vêtements,
chaussures etc. ont toutes été volées par exemple). Nous sommes restés
aux mains des services israéliens jusqu’à tard dans la nuit, puis
détenus en cellules dans un centre de rétention. Le papier que nous avons
signé n’est pas une reconnaissance que nous étions des immigrants
clandestins, comme beaucoup de rumeurs le laissent entendre. Il   s’agit d’un
document demandant à sortir au plus vite d’Israël au lieu de rester en
prison le temps d’un procès. Dans ce document, un lien vers un autre qui,
lui, traite d’immigrants clandestins, posait problème. Nous avons
collectivement décidé de signer en écrivant très clairement dans la
partie « remarques » que nous avions été kidnappés,amenés par la force
militaire en Israël, notre bateau détourné, et que l’illégalité
était de leur côté, pas du nôtre qui voulions n’aller qu’à Gaza.

De retour à Paris, les copains nous ont fait un super accueil à
l’aéroport, et nous avons tenu une conférence de presse jeudi matin.
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Nous savons que vous vous êtes tous et toutes mobilisé-e-s pendant cette
période critique et tout au long de cette campagne magnifique qui nous a
permis d’aller si loin, presque jusqu’à Gaza, pour réaffirmer l’exigence
de la levée immédiate du blocus.

Merci à vous tous et toutes. Ensemble nous continuons, bien évidemment

Claude et Jean Claude

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Aux arbres, citoyens !

Écrit par Brigitte BLANG

Le Parti de gauche tient à dénoncer la politique irresponsable du gouvernement dans la gestion des forêts françaises. La surexploitation insensée de nos forêts mène inexorablement à l’abandon d’un patrimoine certes fragile, mais néanmoins indispensable au maintien de la biodiversité, de l’équilibre climatique et de la qualité de l’air.

La rentabilisation productiviste du secteur forestier semble être désormais le seul souci de nos dirigeants, conduisant à des baisses drastiques des effectifs et à terme, à la privatisation larvée de ce secteur. Ces objectifs provoquent un mal-être grandissant parmi les employés de l’ONF, malaise qui n’est évidemment pas étranger à cette vague de drames humains. Lorsque délibérément, on abat un poste sur cinq depuis 10 ans, et qu’on prévoit d’en supprimer 700 de plus à l’horizon 2016, comment s’étonner des réactions désespérées des travailleurs de la forêt devant la destruction programmée de leur milieu de travail ? Car on ne choisit pas par hasard d’être technicien-forestier. La passion induit l’orientation, ici plus qu’ailleurs.

Face à la réaction pour le moins désinvolte de la Ministre de l’environnement, qui précise qu’elle n’a « pas de solution idéale, là, tout de suite », mais qu’elle compte bien augmenter le nombre des … assistants sociaux à l’écoute, le Parti de gauche se déclare solidaire des personnels durement touchés par les gestes irréversibles de leurs collègues. 

Avec le collectif SOS-Forêts, il rappelle que c’est bien à l’activité économique de s’adapter à la ressource biologique, et non l’inverse.

Avec les syndicats CGT Forêt, SNAF UNSA Forêts et SNUPFEN Solidaires, il exige le maintien de l’emploi dans le service public de la forêt, la gestion durable de celle-ci, de sa diversité animale et végétale et de sa protection durable. Il les soutient dans leur appel à manifester le 25 juillet prochain.

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guerre civile espagnole

Écrit par Brigitte BLANG

En février 36, le Frente popular gagne en voix et en sièges. Majorité bien mince. Majorité tout de même. Un gouvernement hétérogène, qui va des modérés aux anarcho-syndicalistes, en passant par les socialistes. Aussitôt s’engage un mouvement de grèves, d’occupations de terre, d’attentats. La droite s’organise elle aussi avec l’appui des grands propriétaires et des puissances de l’argent.

C’est dans un pays divisé que le 13 juillet, Calvo Sotelo, chef du parti monarchiste, est assassiné. Le signal est lancé. Plusieurs généraux, soutenus par la Phalange de Primo de Rivera, se prononcent contre la République. Parmi eux, un certain Franco…

Les syndicats, les anarchistes catalans arment et organisent des milices populaires. Le pays s’enflamme. Le 18 juillet, un coup d’état militaire déclenche la guerre civile.

Malgré leur sympathie pour le Frente popular, les démocraties restent neutres. En face, Hitler et Mussolini n’ont pas de ces pudeurs et expédient hommes et matériel en masse en soutien aux félons. Guernica agonise. Staline réplique et s’engage aux côtés des républicains, renforçant au passage le parti communiste espagnol. Traversant la France, arrivent des volontaires étrangers, regroupés dans les Brigades internationales, prêts à défendre, et à sauver, la jeune République.

Mais les conflits internes entre communistes et anarchistes gangrènent le camp républicain. L’armée franquiste gagne du terrain. Et en octobre 1939, Franco, proclamé Caudillo, installe son gouvernement à Madrid.

La guerre est finie. Une guerre terrible qui marquera tout l’imaginaire républicain ici, là-bas, ailleurs. Une guerre féroce qui inspirera les artistes, de Picasso à Ken Loach, d’Hemingway à Neruda.

Trois ans de répétition générale d’un conflit qui embrasera le monde quelques mois plus tard. Répétition, oui. Sauf que Mussolini et Hitler mourront en 1945. L’Espagne, elle, subira le talon de fer de Franco pendant 36 ans…

brigitte blang

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la LDH communique

 

sarko-sans-logis Ils viennent principalement des pays en marge de l’Europe, à l’Est. Toujours du Kosovo, d’Albanie, d’Arménie… Les demandeurs d’asile d’Afrique du Nord et sub-saharienne sont peu nombreux. Pratiquement personne venant d’Asie. Les flux de demande d’asile sont conditionnés par l’existence de communautés sur place et organisées en fonction de réseaux qui ont inscrit Metz comme une destination. Ils campent et dorment sur place en attendant une solution à leur hébergement.

 

Rien n’empêchera ces déplacements et cette volonté de survivre malgré tous les obstacles qui se dressent devant ces voyages risqués. Une ONG italienne a estimé à près de 12 000 le nombre de personnes mortes par noyade pour avoir tenter de franchir le détroit qui sépare la Tunisie de l’Italie ! Un immense cimetière marin.

La France dont certains disent encore qu’elle est le « pays des droits de l’homme », se doit d’accueillir tous ceux qui sollicitent l’asile en raison des persécutions qu’elles subissent. C’est inscrit dans sa Constitution et dans la charte qu’elle a adoptée dans le traité européen qui précise les raisons et les conditions de cet accueil. La Préfecture doit recevoir leur demande d’asile, c’est la loi et pendant le traitement de leur dossier assure leur hébergement et leur subsistance.

Aujourd’hui, mais depuis un certain temps déjà, ces familles ne sont pas hébergées et dorment dans des toiles de tentes mise à disposition par des associations qui essaient de secourir ces familles dans le plus grand dénuement.

 

Cette situation inacceptable ne peut perdurer, il faut y mettre fin ! Les associations ne sont plus écoutées et dans cette année électorale les citoyens peuvent encore se faire entendre !

 

Pour cela nous vous proposons d’écrire aux élus de notre département chacun d’entre nous dans sa circonscription.

 



 

Madame, Monsieur la/le député/e – la/le sénateur/trice

 

 

Depuis plusieurs semaines à Metz des personnes, des familles avec enfants, des femmes enceintes dorment dehors. Le « 115 » n’assure plus l’hébergement.

 

Cette situation est moralement inacceptable. Elle est contraire à l’article L 111-2 du code de l’action sociale qui garantit au titre de  l’aide sociale la prise en charge des frais d’hébergement.

 

Aussi, nous vous demandons de bien vouloir faire le nécessaire auprès des autorités compétentes pour que cette situation scandaleuse cesse le plus rapidement possible.

 

Veuillez agréer, Madame, Monsieur la/le député/e – la/le sénateur/trice, mes remerciements anticipés pour l’intervention que vous ne manquerez pas de mener et l’expression de mes salutations citoyennes.

 

Brigitte Blang

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SOS forêts

SOS Forêts PDF Imprimer Envoyer
Mardi 28 juin à 13 heures 30
DT ONF Lorraine – rue Girardet
àNancy

Venez-nombreux  nous soutenir !!
pour co-voiturage depuis Metz me contacter
_____________________________

+ d’infos sur notre mouvement SOS Forêts fédérant à ce jour 38 organismes,
et la pétition nationale SOS Forêts à faire signer autour de vous

http://sosforets.wordpress.com/
http://www.petitions24.net/sos_forets_-_petition_nationale

Les pétitions « papier » peuvent aussi être envoyées à
MIRABEL LNE – SOS Forêts
01 rue des récollets, 57000 Metz

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Un combat de fond pour sauver les forêts françaises du retour au productivisme mercantile
instauré par le gouvernement actuel est lancé,
un combat pour une gestion forestière durable, écologique et sociale.

Aux arbres citoyens !

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Vote du PCF pour Jean-Luc Mélenchon

Communiqué du Parti de Gauche suite au vote des militants Communistes

 

 

Le Parti de gauche se réjouit  du vote clair des adhérents communistes en faveur de la candidature de Jean-Luc Mélenchon. Le choix définitif formulé ainsi par le PCF après celui de la Gauche Unitaire, de la FASE et, naturellement, du Parti de Gauche, donne du sens à la dynamique politique du Front de Gauche engagée depuis les dernières élections européennes. Cela confirme bien qu’il existe à gauche  une alternative unitaire et conquérante face à Nicolas Sarkozy et Marine Le Pen.  Un autre vote à gauche est possible, celui pour une révolution citoyenne pacifique et démocratique qui mettent fin au règne de l’oligarchie en France.

Le Front de Gauche peut désormais se lancer dans la campagne présidentielle et législative fort de tous ses atouts. Il incarne l’unité, comme va le confirmer dans les jours à venir son élargissement à plusieurs mouvements politiques. Il est le seul à appeler à une implication populaire forte à travers des assemblées citoyennes. Il est le seul, enfin, à porter l’ambition de regrouper une majorité pour gouverner la France sur un programme de radicalité concrète,  sociale, écologique et républicaine.

Le Parti de Gauche est heureux aujourd’hui car il s’est créé dans cet espoir et n’a jamais eu de cesse  d’en faciliter l’avènement.  Ses militants sont fiers que le candidat à la présidentielle du Front de Gauche vienne de ses rangs.

Mais ils savent désormais que Jean-Luc Mélenchon ne sera plus leur porte-parole mais celui du Front de Gauche tout entier. Pour eux et avec eux, il parlera à tous les citoyens pour qu’ils fassent naitre la nouvelle République du partage et de la planification écologique.

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10 mai 1981

mitterrand_affiche On avait fait une campagne comme jamais. En 74 déjà, on n’avait pas laissé notre place aux autres, mais là, jour et nuit, dès qu’on avait un quart d’heure, on décorait les murs, on remplissait les boites aux lettres, on battait le pavé. Et puis était arrivée LA date. Celle qu’on ne voulait rater pas pour tout l’or de l’empire. On est allé voter le matin. Le temps ne passait pas, les heures duraient des siècles, et rien ne pouvait calmer cette angoisse qui montait. 7 ans plus tôt, on y avait tellement cru. Pour se retrouver pleurant devant la télé, merci bien…

À tourner en rond, 20 heures a fini par arriver quand même. Un quart d’heure avant, on avait vu Duhamel, et Elkabach. Pâlots, les duettistes. On se prenait à y croire. Comme on dit dans de mauvais romans : Et si c’était vrai ? Quand l’image s’est dévoilée, d’abord on n’a pas trop osé crier, parce que finalement, les deux têtes avaient le même sommet ! Et puis tout à coup, c’est devenu réel, on avait gagné. Ce soir-là, ce n’était pas François Mitterrand le vainqueur.

C’était nous, toi, moi, Robert, Serge, François (un autre François !) et tous les autres. Le téléphone s’est mis à sonner de partout. Les bouchons sautaient. On ne savait pas bien chez qui on allait faire la fête. On ne savait pas bien non plus comment on allait faire la fête. On n’avait jamais rien gagné, nous.

On ne savait pas trop par quel bout la prendre cette victoire. Nos parents nous avaient bien raconté 36. Mais bon, nous on voulait faire du neuf, du jamais vu. On est parti dans tout le canton, klaxons bloqués, drapeaux aux portières, capotes des deuches baissées, assis sur les capots. Ça swinguait sévère, je vous prie de croire. Et c’était mieux que bien. Chez le copain qui avait prévu les bouteilles et les sandwiches, bizarrement, on était nombreux. Beaucoup plus que pendant la campagne… Les soirs de victoire, les militants ça se multiplie, vous l’avez remarqué aussi, j’en suis sûre ! On a fait des trucs complètement imbéciles, comme de tirer des coups de fusil en l’air. Un relent d’Amérique latine et de révolution ! On s’est tous assis par terre pour écouter le Président parler. Pour l’écouter nous dire : « Nous avons tant à faire ensemble ». Il s’est mis à pleuvoir, comme à Paris, où nous n’étions pas. Et on a crié dans la rue : « Mitterrand, du soleil ! ». Rien de grave, on était heureux. On avait gagné… On a un peu pleuré aussi. On a beaucoup embrassé les voisins qui venaient boire un coup, même si, peut-être, tous n’avaient pas voté comme nous. Et alors, aux législatives de juin, ils s’en souviendraient de ce soir-là !

On est rentrés au petit matin. L’école, ça commence à 8 heures, même les lendemains de victoire. Il nous restait quelques bouteilles qu’on a vidées avec les copains à midi, en salle des profs. En 81, les salles des profs votaient à gauche. On a refait l’histoire, raconté les anecdotes de ces deux mois derniers. Le curé qui avait appelé à voter Giscard au premier tour parce qu’on allait lui fermer son église, et à qui nous étions allés causer du pays un soir. Le marchand de journaux qui croyait qu’on allait lui collectiviser son échoppe. Les gars dans les réunions publiques qui craignaient qu’on abroge le Concordat. C’était il y a 30 ans. On s’engueule encore avec les mêmes aujourd’hui !

C’est après que tout a commencé. La grande histoire. Les belles heures. Le Panthéon, et ceux qui apprenaient qui était Schœlcher. La guillotine envolée pour de bon, 110 ans après la Commune. La retraite à 60 ans et tout le reste. Alors bien sûr, nous on n’y est pas pour grand-chose. Mais tout de même, nos nuits sans sommeil à coller, à differ, même qu’on disait encore distribuer en ce temps-là, c’est vous dire si c’est vieux ! toute cette belle énergie, ça avait quand même servi un peu à vivre cette aventure, non ? Ces jours-ci, vous allez en trouver une palanquée qui se diront déçus du socialisme. Laissez-les dire. Ne leur énumérez pas le bilan. S’ils l’ont oublié, c’est qu’ils n’ont pas beaucoup vécu avant. Nous, on ne regrette qu’une chose : c’est de n’avoir pas été plus opiniâtres sur la question scolaire. Parce que nous aussi nous étions des millions à vouloir que l’école change et on ne l’a pas montré. Et on a eu tort. Mais n’empêche, ce 10 mai-là, on a écrit une page d’histoire. Et ça, ce n’est pas rien…

brigitte blang

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8 mai 1945

Écrit par Brigitte BLANG

setif

Sauf que souventes fois, on oublie de souligner que le 8 mai 45, plus loin, là-bas, de l’autre côté de la Grande Bleue, il se passait d’autres événements, qui allaient eux aussi changer largement la vie de pas mal de monde.
La révolte de Sétif marqua le début de ce qui allait, 9 ans plus tard, devenir la « Toussaint rouge », le 1er novembre 54. La guerre qui vient de s’achever a aiguisé les nationalismes, en Afrique du Nord comme ailleurs. La situation des « musulmans » algériens, citoyens de seconde classe devient pour certains insupportable.

Dès le printemps, le bruit court chez les pieds-noirs de l’imminence d’un soulèvement des populations musulmanes, soulèvement exacerbé par une pénurie alimentaire plus qu’aigüe. Des manifestations se déclenchent le 1er mai dans toute l’Algérie, manifestations pacifiques mais on y voit pour la première fois le drapeau algérien. À Alger, à Oran, pourtant, on relèvera des morts.

À Sétif, une manifestation de 10000 personnes, censée fêter la victoire des Alliés, prend vite une autre tournure : l’hymne nationaliste « Min Djibalina » et des pancartes « À bas le colonialisme » prennent le devant de la scène. Le dérapage est rapide. Un commissaire veut arracher le drapeau, on le jette au sol. Un jeune homme portant ce drapeau est abattu. Les policiers tirent, la panique gagne. Les manifestants s’en prennent aux Français. Il y aura 28 morts à Sétif. La rumeur se répand, les émeutes aussi. Des fermes sont attaquées, les fermiers assassinés.  À Guelma, le sous-préfet fait tirer sur la foule des manifestants. Des violences contre les Européens sont commises. 102 d’entre eux seront tués.  La répression sera d’une incroyable violence. Toutes les forces armées y participent, marine, aviation, Légion étrangère, et même des milices. On canonne, on bombarde, on rase des villages, on incendie des mechtas, on tire sur la population, on mène la chasse. La folie va durer deux mois. Les cadavres sont brûlés dans des fours à chaux, disparaissent dans les puits, les rivières. 4500 arrestations, 22 exécutions capitales, 64 condamnations aux travaux forcés sont prononcées. Le 22 mai, le soulèvement prend fin.  Officiellement. Mais c’est pourtant là que tout commence… Qui organise les cérémonies de soumission qui vont se succéder? Va savoir… De soumission ? D’humiliation, plutôt. Et qui n’empêchent pas les exécutions sommaires, après que les hommes se sont prosternés devant les symboles de la République française…Il faut bien parler de bilan, pourtant, même si le mot a ceci de terrible qu’il réduit à des chiffres ce qui sera le levain de la Révolution algérienne, de sa guerre de libération.   Le général français Tubert rédigera un rapport après les massacres, il parlera de 15 000 tués dans les populations musulmanes. Mais la mémoire algérienne, elle, retiendra longtemps le chiffre de 45000. « La raison d’Etat, la commodité d’une répression aveugle et massive permettant de châtier quelques coupables parmi les milliers d’innocents massacrés, l’immunité administrative de « fait » couvrant par exemple, le sous-préfet de Guelma, fit délibérément et sans excuse arrêter et fusiller, sans autre forme de procès, des musulmans de la ville dont les familles réclament encore en vain une enquête, un jugement ou même une simple explication. » Les frustrations finissent toujours par semer la révolte. Les émeutes de Sétif ne sont pas arrivées par hasard. Et l’inéluctable montée de violence qui suivra, non plus. Aucun changement, aucune réforme, le système colonial s’enferre, et les forces nationalistes vont s’unifier… Et la guerre d’Algérie va germer.

Si, comme moi, vous avez une passion pour ce pays, et même si ce n’est pas le cas, lisez ce qui suit. Vous verrez, des écrivains, des vrais, des « patentés » qui racontent, qui expliquent, qui revendiquent la vérité « oculaire ». À commencer par Kateb Yacine, qui était lycéen à Sétif : « C’est en 1945 que mon humanitarisme fut confronté pour la première fois au plus atroce des spectacles. J’avais vingt ans. Le choc que je ressentis devant l’impitoyable boucherie qui provoqua la mort de plusieurs milliers de musulmans, je ne l’ai jamais oublié. Là se cimente mon nationalisme. » Sans oublier Camus, évidemment, pouvait-on l’espérer ailleurs ? Dans « Combat » ce mois de mai 45, il demande qu’on applique aux Algériens les « principes démocratiques que nous réclamons pour nous-mêmes ». Il affirme qu’il y a crise — et non de simples incidents — que « le peuple arabe existe », qu’il « n’est pas inférieur sinon par les conditions où il se trouve ». Et il proclame que « l’Algérie est à conquérir une seconde fois ».

Alors, quand vous verrez à la télé notre président parader à l’Arc de Triomphe, pensez à Sétif… C’est si loin, Sétif. C’est si près, Sétif. C’est un peu de notre histoire commune, de notre histoire d’êtres humains qui s’est écrite là-bas, de l’autre côté de la « mare ».

brigitte blang

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Que les oligarques s’en aillent tous !

Écrit par Brigitte BLANG
Au fil du quinquennat de Nicolas Sarkozy, l’impression de vivre davantage dans une oligarchie que dans une démocratie s’est intensifiée. La puissance de ceux d’en haut s’est accrue pendant que la faiblesse de ceux d’en bas ne cessait de s’accentuer. Tout avait été dit dès le départ : le dîner du Fouquet’s allait marquer du sceau de l’oligarchie le mandat de Nicolas Sarkozy. Plus qu’un symbole, ce fut une signature. Ceux qui seraient là se partageraient le magot.

La crise n’a rien changé à tout ça. Elle a au contraire accentué cet état de fait, étant un prétexte pour figer le SMIC, geler le traitement des fonctionnaires, excuser les délocalisations et donc les licenciements. Dans le même temps, le bouclier fiscal et les exonérations pour les plus riches continuaient.

L’affaire Woerth-Bettencourt a montré aux Français crûment cette incroyable injustice : pendant que le pouvoir d’achat des salariés baisse, l’Etat remet des chèques aux milliardaires de notre pays d’un montant excédant parfois des dizaines de millions d’euros ! Qui peut alors douter que ce n’est pas le peuple qui gouverne par le peuple et pour le peuple, mais bien un petit groupe de privilégiés, qui gouverne par et pour ce petit groupe d’ultra riches !

La popularité du chef de l’Etat, légitimement perçu comme le bras armé de cette oligarchie, est tombée en flèche. Mais la droite n’est jamais à l’abri d’un artifice trompeur. « Vous ne voulez plus du bouclier fiscal ? D’accord, je le retire ! », dit-il tout haut. « Mais comment continuer à aider ceux pour qui j’ai été élu, les oligarques ? », dit-il tout bas.

Simple comme bonjour : « j’enlève le bouclier fiscal mais j’allège l’ISF ! » Président zélé des plus riches, il trouve encore le moyen d’accroître la fortune de ceux qui ont déjà bien trop. Le mécanisme vous est détaillé dans le cadre ci-après. Atterrant. Une impunité pareille n’est possible que lorsque le peuple consent. « L’inertie des peuples est le meilleur rempart des tyrans », écrivait Machiavel, pour en conseiller un. Ce rempart se fissure à force d’abus. Un regard vers l’Amérique du Sud par delà l’océan Atlantique et vers l’Afrique du Nord par delà la Méditerranée suffit à s’en convaincre.

Plus que jamais, « Qu’ils s’en aillent tous !» est un mot d’ordre de salubrité politique.

Gabriel Amard (Bureau national du Parti de gauche)

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