Écrit par Brigitte BLANG |
Au fil du quinquennat de Nicolas Sarkozy, l’impression de vivre davantage dans une oligarchie que dans une démocratie s’est intensifiée. La puissance de ceux d’en haut s’est accrue pendant que la faiblesse de ceux d’en bas ne cessait de s’accentuer. Tout avait été dit dès le départ : le dîner du Fouquet’s allait marquer du sceau de l’oligarchie le mandat de Nicolas Sarkozy. Plus qu’un symbole, ce fut une signature. Ceux qui seraient là se partageraient le magot.
La crise n’a rien changé à tout ça. Elle a au contraire accentué cet état de fait, étant un prétexte pour figer le SMIC, geler le traitement des fonctionnaires, excuser les délocalisations et donc les licenciements. Dans le même temps, le bouclier fiscal et les exonérations pour les plus riches continuaient. L’affaire Woerth-Bettencourt a montré aux Français crûment cette incroyable injustice : pendant que le pouvoir d’achat des salariés baisse, l’Etat remet des chèques aux milliardaires de notre pays d’un montant excédant parfois des dizaines de millions d’euros ! Qui peut alors douter que ce n’est pas le peuple qui gouverne par le peuple et pour le peuple, mais bien un petit groupe de privilégiés, qui gouverne par et pour ce petit groupe d’ultra riches ! La popularité du chef de l’Etat, légitimement perçu comme le bras armé de cette oligarchie, est tombée en flèche. Mais la droite n’est jamais à l’abri d’un artifice trompeur. « Vous ne voulez plus du bouclier fiscal ? D’accord, je le retire ! », dit-il tout haut. « Mais comment continuer à aider ceux pour qui j’ai été élu, les oligarques ? », dit-il tout bas. Simple comme bonjour : « j’enlève le bouclier fiscal mais j’allège l’ISF ! » Président zélé des plus riches, il trouve encore le moyen d’accroître la fortune de ceux qui ont déjà bien trop. Le mécanisme vous est détaillé dans le cadre ci-après. Atterrant. Une impunité pareille n’est possible que lorsque le peuple consent. « L’inertie des peuples est le meilleur rempart des tyrans », écrivait Machiavel, pour en conseiller un. Ce rempart se fissure à force d’abus. Un regard vers l’Amérique du Sud par delà l’océan Atlantique et vers l’Afrique du Nord par delà la Méditerranée suffit à s’en convaincre. Plus que jamais, « Qu’ils s’en aillent tous !» est un mot d’ordre de salubrité politique. Gabriel Amard (Bureau national du Parti de gauche) |
Que les oligarques s’en aillent tous !
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