Sud Ouest
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Jeudi 25 août 2011, p. Périgueux-C1_2
Le Fait du Jour
Un plan très critiqué
RÉACTIONS Acteurs de la vie politique, sociale, syndicale, économique, ont la dent dure
Il n’y a que des représentants de l’UMP pour juger « ambitieux » (le député Hervé Mariton) ou «
courageux » (Christian Jacob, président du groupe à l’Assemblée nationale) le plan du gouvernement,
lequel tient selon Jean-François Copé, patron de l’UMP, un « discours de vérité ».
Ailleurs, le propos est critique. Côté politique, on qualifie le plan gouvernemental de mesures «
rustines » pour François Bayrou, « cosmétiques » pour la candidate écologiste Eva Joly, voire de «
contre-sens dramatique » pour Jean Luc Mélenchon, le coprésident du Parti de gauche qui estime
que « les riches ne paient que pour un temps et les autres pour toujours ». Benoît Hamon, porteparole
du Parti socialiste, taxe de « cynisme » un gouvernement dont « le vrai bilan […], c’est 0 % de
croissance et 4 millions de chômeurs ». Ségolène Royal, candidate à la primaire, n’est pas en reste en
dénonçant du « matraquage fiscal » plutôt que de la « justice fiscale ».
À droite, Nicolas Dupont-Aignan, président du mouvement Debout la République, traite carrément
François Fillon de « Tartuffe » et, à l’extrême-droite, la présidente du FN, Marine Le Pen, voit dans les
mesures annoncées une « nouvelle charge contre les classes moyennes ».
Les syndicats ne sont guère plus convaincus : reprenant la critique la plus souvent faite de toutes
parts, le numéro deux de la CFDT Marcel Grignard estime le plan anti-déficit du gouvernement «
déséquilibré » et « pas à la hauteur des enjeux », risquant notamment de provoquer « une
aggravation du chômage ». FO y voit « la tutelle des marchés financiers » et le président de la CFTC
Jacques Voisin craint carrément « la récession ».
Quant aux acteurs directement concernés par ces mesures, ils sont pour le moins sceptiques.
L’industrie du BTP s’inquiète autant que les buralistes, l’Association nationale des industries
alimentaires juge « inacceptable » la taxe sur les sodas » et le président de la Mutualité française
estime que l’alourdissement de la taxation sur les complémentaires santé va restreindre l’accès aux
soins et entraîner une hausse des cotisations.
Sud Ouest
Gironde Libournais Blayais
Jeudi 25 août 2011, p. Gironde Libournais Blayais-C2_12
Haute Gironde
[Pointures du PS aux 3e Rencontres du pôle écologique…]
MANIFESTATIONS
Pointures du PS aux 3e Rencontres du pôle écologique
SAINT-CIERS-SUR-GIRONDE Aujourd’hui et demain, les 3es Rencontres du pôle écologique du PS se
déroulent à la salle des fêtes de Saint-Ciers-sur-Gironde. Pour l’occasion, Aurélie Filippetti, députée
PS de Moselle, représentante de François Hollande; Thierry Jeantet, vice-président du Parti radical de
gauche, représentant de Jean-Michel Baylet; Jean-François Macaire, 1er vice-président de la Région
Poitou-Charentes, représentant de Ségolène Royal; Philippe Martin, député PS, président du Conseil
général du Gers, représentant de Martine Aubry; Arnaud Montebourg, député, président PS du
Conseil général de Saône-et-Loire; Corinne Morel-Darleux, secrétaire nationale à l’écologie du Parti
de gauche, représentante de Jean-Luc Mélenchon; François de Rugy, député EELV de Loire-
Atlantique, représentant d’Eva Joly et Manuel Valls, député-maire d’Évry seront présents pour
s’exprimer sur les questions environnementales. Plusieurs tables rondes sont prévues et un débat
ouvert au public est organisé à partir de 18 heures ce soir, sur le thème : « Le changement social et
écologique, quelles mesures concrètes dès 2012 ».
Reuters économique
Jeudi 25 août 2011 – 04:00:10 GMT
France-Hollande en tête devant Sarkozy devant un sondage CSA
PARIS, 24 août (Reuters) – François Hollande arriverait en tête du premier tour de la présidentielle de
l’an prochain devant Nicolas Sarkozy tandis que Martine Aubry ferait jeu égal avec l’actuel chef de
l’Etat, selon un sondage CSA pour BFMTV, RMC et 20 Minutes diffusé jeudi.
Selon cette enquête, le député de Corrèze recueille 27% des intentions de vote, devant Nicolas
Sarkozy qui obtient 26% quelle que soit l’hypothèse testée: à égalité avec Martine Aubry (26%) et en
tête face à Ségolène Royal (19%).
François Hollande gagne un point et le chef de l’Etat reste stable dans ce premier cas de figure. Dans
l’hypothèse Aubry, la maire de Lille gagne un point et Nicolas Sarkozy en perd un.
Dans les deux hypothèses, la présidente du Front national Marine Le Pen est en baisse d’un point
avec 15% des intentions de vote de premier tour.
Elle devance Jean-Louis Borloo (8%), président du Parti radical, le dirigeant du MoDem François
Bayrou (7%) et Jean-luc Mélenchon, candidat du Front de gauche, qui obtient 6,5% à 7% selon le
candidat PS.
Eva Joly, candidate d’Europe Ecologie-Les Verts, est créditée dans tous les cas de 5% des intentions
de vote.
Ce sondage a été effectué les 22 et 23 août auprès d’un échantillon national représentatif de 1.006
personnes. (Gérard Bon)
AFP Infos Françaises
Jeudi 25 août 2011 – 04:00:11 GMT
Présidentielle: duels PS-UMP au second tour quel que soit le candidat PS
PARIS, 25 août 2011 (AFP) – – Nicolas Sarkozy et le candidat du PS, qu’il s’agisse de François Hollande,
Martine Aubry ou Ségolène Royal, se qualifieraient pour le second tour de l’élection présidentielle si
le 1er tour avait lieu dimanche, avec une Marine Le Pen en légère baisse à 15%, selon un sondage
CSA pour BFM-TV, RMC et 20 Minutes.
Alors qu’au mois de juillet, Marine Le Pen et Ségolène Royal étaient au coude à coude à 17% derrière
le chef de l’Etat (28%), la présidente de la région Poitou-Charente dépasse désormais la leader
d’extrême droite, avec 19% contre 15%.
Dans l’hypothèse Hollande, le député de Corrèze recueille 27% d’intentions de vote (26% en juillet),
contre 26% pour Nicolas Sarkozy (inchangé), alors que Marine Le Pen est encore en baisse à 15%
(16% en juillet).
Dans l’hypothèse Aubry, la maire de Lille et le chef de l’Etat sont au coude à coude, à 26%.
Derrière, Jean-Louis Borloo recueille 8% des intentions de vote dans les trois scénarios, tandis que
François Bayrou oscille de 7 à 9%, Eva Joly de 5 à 7% et Jean-Luc Mélenchon de 6,5 à 9%.
Dominique de Villepin recueillerait de 3 à 4 %, tandis que Nathalie Arthaud (LO) et Philippe Poutou
(NPA) ne dépasseraient pas, au mieux, 1%.
Christine Boutin et Nicolas Dupont-Aignan recueillent dans tous les cas de figure 0,5%.
Sondage réalisé par téléphone les 22 et 23 août auprès d’un échantillon national représentatif de
1.006 personnes âgées de 18 ans et plus (méthode des quotas), dont ont été extraites 863 personnes
inscrites sur les listes électorales en France.
Notice consultable auprès de la commission des sondages.
Centre Presse
RODEZ_CP
Jeudi 25 août 2011
Les réactions
– Benoît Hamon, porte-parole du Parti socialiste : «
La France a officiellement plongé dans l’austérité. »- Jean-Luc Mélenchon, candidat du Front de
gauche : «
Sous prétexte de dépassement d’un prétendu seuil de tolérance sur la dette, la France renonce à sa
souveraineté face aux marchés financiers. »- Eva Joly, candidate d’Europe Ecologie-Les Verts : «
La remise en cause du ‘travailler plus pour gagner plus’ ou la taxation des revenus extravagants sont
cosmétiques, mais elles confirment la défaite de l’idéologie du candidat Sarkozy. »- François Bayrou
(Modem) : «
C’est un plan de rustines : on va mettre des taxes sur les sodas, augmenter les prix du tabac pour la
1000e fois, raboter ici ou là… »- Laurence Parisot, présidente du Medef : «
Face à la crise de la dette, le gouvernement apporte des réponses sérieuses, responsables, à la
hauteur de la situation. » Jean-François Copé, secrétaire général de l’UMP : «
Décisions courageuses, responsables et justes (…) dans la droite ligne de la gestion rigoureuse menée
par la majorité depuis 2007. »
l’Humanité
Politique, jeudi 25 août 2011
[« Au premier tour de 2012, je voterai pour…]
« Au premier tour de 2012, je voterai pour le Front de gauche, pas pour Jean-Luc Mélenchon, ni pour
le PCF, mais pour leur union. » Michel Onfray, philosophe.
l’Humanité
Cuisine, jeudi 25 août 2011
La gauche pas dupe du plan Sarkozy-Fillon
Sébastien Crépel
Pour tous les partis, des mesurettes sur la taxation à titre exceptionnel des hauts revenus ne font pas
illusion.
A vant même de connaître le détail des annonces de François Fillon attendues hier, en fin d’aprèsmidi,
personne n’était dupe, à gauche, de l’efficacité et de la portée des orientations retenues. Pour
tous, des mesurettes sur la taxation à titre exceptionnel des hauts revenus ne font pas illusion, alors
que le cap de l’austérité reste inchangé. « C’est d’un changement profond de politique budgétaire et
fiscale » dont la France a besoin, a ainsi plaidé le bureau national du Parti socialiste (PS), dans un
communiqué adopté à l’unanimité de ses membres, mardi soir, refusant une « prétendue « règle
d’or » qui ne règle rien ». « Le Parti socialiste ne donnera pas quitus à M. Sarkozy de sa politique de
creusement des déficits et d’endettement à travers une révision constitutionnelle sans effet sur la
situation réelle de nos finances publiques. » Reste que, en expliquant qu’« on ne règle pas des
problèmes de déficits avec des textes, mais avec des politiques », le PS conteste « l’efficacité » de
cette « règle d’or », c’est-à-dire le moyen proposé, mais non l’objectif de se soumettre au carcan des
3 % de PIB de déficit public dès 2013, qu’il fait sien.
Le débat à gauche est ainsi relancé et devrait connaître de nouveaux développements ce week-end,
lors des universités d’été respectives du PS, du Parti communiste français (PCF) et du Parti de gauche
(PG). Du côté des communistes, on insiste sur le besoin d’une politique de « relance sociale », qui
doit passer par « une augmentation des salaires en dissuadant tout ce qui encourage les
mouvements financiers », selon le secrétaire national du PCF, Pierre Laurent, auteur d’un livre à
paraître à la rentrée (1). Cela exige, notamment, une autre utilisation du crédit, via un pôle public
bancaire, pour favoriser l’emploi et les qualifications au détriment de la spéculation. Mais aussi d’«
arrêter avec les politiques de cadeaux fiscaux » aux riches. Pour Jean-Luc Mélenchon (PG), candidat
du Front de gauche à la présidentielle, qui, comme les communistes, refuse l’objectif même –
redescendre quoi qu’il en coûte sous les 3 % de déficit public – de toute « règle d’or », il faut «
prendre l’argent là où il est ». Cela passe, selon lui, par la taxation des revenus du capital au même
taux que ceux du travail, ce qui rapporterait 100 milliards d’euros, et « l’augmentation, très forte des
tranches supérieures » de l’impôt sur le revenu, jusqu’à un taux de 100 % au-dessus de 360 000 euros
de revenus annuels.
(1) Le Nouveau Pari communiste, éditions du Cherche-Midi.
Valeurs Actuelles, no. 3900
Éditorial, jeudi 25 août 2011, p. 17
LE COMMENTAIRE
Masochisme fiscal
Victoroff David
Quand tout le monde broie du noir et redoute la fin du monde, la tendance est à la repentance. Ainsi
a-t-on vu quelques milliardaires américains, au premier rang desquels Warren Buffett, demander à
être davantage imposés, comme si le fait d’être fouetté par le fisc pouvait détourner d’eux la
catastrophe boursière qu’ils pressentent comme imminente. Warren Buffett fait des émules puisque
Maurice Lévy, président de Publicis et de l’Afep (Association française des entreprises privées,
fondée par Ambroise Roux), réclame lui aussi, dans une tribune publiée par le Monde, « une
contribution des plus riches, des plus favorisés, des nantis ». Au risque d’accréditer la fable selon
laquelle les hauts revenus ne paieraient pas d’impôts.
Cette ambiance sacrificielle a depuis longtemps gagné une partie de la droite française, qui ne cesse
d’expier, depuis 1986, la suppression de l’impôt sur les grandes fortunes, puis le bouclier fiscal et
d’une manière générale les prétendus cadeaux aux riches qui auraient été consentis lors du « paquet
fiscal » de Nicolas Sarkozy. De là viendrait, à en croire la Cour des comptes présidée par le socialiste
Didier Migaud, une grande partie de notre déficit.
Tout le monde attendait donc en début de semaine avec impatience les nouvelles dispositions
fiscales en jouissant par avance d’une pénitence censée nous faire échapper au jugement sévère des
agences de notation. Au lieu d’envoyer ces dernières à la niche, comme le suggère dans ses diatribes
anticapitalistes Jean-Luc Mélenchon, nos députés préfèrent pour leur complaire chasser les niches
fiscales. Jusqu’à envisager, disait-on avant la publication des projets du gouvernement, de plafonner
la défiscalisation des heures supplémentaires.
Que ceux qui ont mauvaise conscience se rassurent, la France n’est pas, à la différence de la Grèce,
un désert fiscal : son administration des Impôts est intègre et efficace et, avec un taux de
prélèvements obligatoires qui oscille autour de 45 % du PIB, l’État et les collectivités locales prélèvent
la part du lion dans la richesse nationale. Il est vrai que nos déficits sont sévères en raison de la crise,
mais aussi d’un système social très coûteux. Ils sont si élevés que la contribution envisagée sur les
hauts revenus, qui pourrait rapporter quelques centaines de millions d’euros, serait loin d’être à la
hauteur des enjeux. Et le rabotage des niches fiscales, dont certaines alimentent des secteurs
économiques riches en emplois comme le bâtiment et la restauration, peut s’avérer périlleux non
seulement électoralement mais aussi pour la croissance.
Les très riches qui réclament un alourdissement de la pression fiscale (une minorité, et à titre
exceptionnel) savent que pour trouver les ressources nécessaires au rétablissement des équilibres il
faudra demander des sacrifices à tout le monde, par le biais d’une réduction des dépenses sociales
mais aussi par une augmentation des recettes assises sur l’assiette la plus large : la TVA et la CSG.
Pour que cet effort soit acceptable, ils espèrent qu’une augmentation de leur contribution quasiment
volontaire apaisera le sentiment d’injustice que nourrissent toujours les moins favorisés à l’égard des
« nantis ». Mais la nuit du 4 août n’a pas empêché la Terreur.
Le Monde.fr
Jeudi 25 août 2011
Mesures d’économies : opposition et syndicats dénoncent le « bricolage » du gouvernement
« Bricolage », « rustines », contre-sens »… Opposition et syndicats ont accueilli avec un profond
scepticisme le train de mesures d’économies annoncé par François Fillon pour réduire le déficit.
« La France a officiellement plongé dans l’austérité. Le seuil de tolérance des Français aux orientations
et au cynisme du gouvernement va être franchi à la lecture des mesures proposées », a déclaré Benoît
Hamon. « La taxe sur les hauts revenus est emblématique de son cynisme, puisqu’elle ne rapportera à
l’Etat que 200 millions d’euros en 2012, quand le chèque fait aux plus riches » avec la réforme de
l’impôt sur la fortune « est de 1,8 milliard d’euros », a-t-il poursuivi.
« Plutôt que du bricolage, il faudra de la cohérence. Plutôt que de l’inconstance, de l’obstination », a
commenté sur son compte Twitter le candidat à la primaire socialiste François Hollande. Pour
l’écologiste Cécile Duflot, le premier ministre tente « de reboucher a la cuiller un trou creusé à la
bêche par ce même gouvernement… » Son plan ne démontre « aucune compréhension de la
profondeur de la crise, celle d’un mode de développement qui exige des solutions nouvelles ».
« UN CONTRE-SENS DRAMATIQUE »
Le président du MoDem, François Bayrou, dénonce également un « plan de rustines », estimant que
les mesures évoquées ne sont pas à la hauteur de la gravité de la situation de la dette française. « On
va mettre des taxes sur les sodas, augmenter les prix du tabac pour la millième fois, raboter ici ou
là… », a-t-il déploré.
Pour Jean-Luc Mélenchon, prétendant du Front de gauche à la présidentielle, « la politique d’austérité
qui vient d’être décrétée, étranglant le budget de l’Etat et des collectivités territoriales » est « un
contre-sens dramatique » qui « va approfondir la récession économique et donc creuser les déficits ».
« UN TOUT PETIT PAS » SUR LES HEURES SUPPLÉMENTAIRES
Du côté des syndicats, les commentaires ne sont guère plus enthousiastes. Selon le secrétaire
général adjoint de la CFDT, Marcel Grignard, « les efforts demandés aux salariés sont assez
conséquents », tandis que ceux « demandés aux entreprises et aux très hauts revenus sont beaucoup
plus faibles ». La hausse des taxes sur les assurances complémentaires de santé, qui devrait coûter
« un peu plus d’un milliard d’euros aux mutuelles », qui risquent « de répercuter le coût sur les assurés
sociaux », regrette-t-il.
Pour le syndicaliste, le gouvernement n’a fait qu' »un tout petit pas » dans la modification du régime
social et fiscal des heures supplémentaires, alors que ce régime « est contre-productif pour l’emploi et
profondément inégalitaire », l’absence d’imposition de ces heures ne profitant pas à ceux qui ne
paient pas d’impôt.
« RÉPARTITION DÉSÉQUILIBRÉE DES EFFORTS »
La principale organisation patronale française, le Medef, a regretté « la répartition déséquilibrée des
efforts entre l’Etat, les collectivités locales et la Sécurité sociale d’une part et les ménages et les
entreprises d’autre part ». « Un certain nombre de mesures aboutissent à des hausses de coût de
production défavorables à la compétitivité », a indiqué l’organisation dans un communiqué
LEMONDE.FR avec AFP
Le Figaro, no. 20858
Le Figaro, jeudi 25 août 2011, p. 3
France Politique
La droite salue le plan, la gauche dénonce le « cynisme »
Patrick Ollier, ministre chargé des Relations avec le Parlement : « Face à la situation actuelle, la main
de la France n’a pas tremblé pour prendre les décisions nécessaires qui permettront de préserver
notre économie, respecter nos engagements de réductions de déficits et stabiliser le système
financier de l’Europe. »
Michel Bouvard, député UMP de Savoie : « Je salue ces mesures de responsabilité et de justice (…).
Responsabilité dans l’équilibre de ces mesures qui préservent la croissance (…), vis-à-vis de nos
partenaires européens de la zone euro. Justice aussi, en faisant contribuer les Français les plus
fortunés tout en ne remettant pas en cause la compétitivité fiscale de la France. »
Hervé Mariton, député UMP de la Drôme : « François Fillon a raison d’être ambitieux dans ses
objectifs », mais « l’équilibre global entre les économies supplémentaires et les recettes
supplémentaires penche trop en faveur des secondes ». Libéral, Mariton espère que les
parlementaires disposeront des marges de manoeuvre nécessaires pour inciter le gouvernement à «
réduire davantage les dépenses ».
Jean-Pierre Grand, député UMP de l’Hérault, proche de Dominique de Villepin : « Nous avions
souhaité une remise à plat de la fiscalité. Si nous avions été suivis dès 2008 sur ces principes, le
gouvernement ne serait pas aujourd’hui obligé de détricoter toutes les lois économiques et fiscales
du quinquennat. »
Jean-Marc Ayrault, président du groupe PS à l’Assemblée : « Où est la justice, où est le sérieux dans
ce raclement des fonds de tiroirs ? (…) Plutôt que de se remettre en question, le pouvoir continue
d’amuser la galerie avec quelques rustines dont le symbole est la taxation exceptionnelle des plus
hauts revenus. (…) L’union nationale que propose le premier ministre sur la »règle d’or* est celle du
naufrage, pas du redressement. »
Harlem Désir, premier secrétaire du PS par intérim : « Ce soir, la France plonge officiellement dans
l’austérité (…) Le seuil de tolérance des Français à la provocation et au cynisme est franchi. »
François Bayrou, président du MoDem et candidat à la présidentielle : « C’est un plan de rustines. On
va mettre des taxes sur les sodas, augmenter les prix du tabac pour la 100e fois, raboter ici ou là »…
Eva Joly, candidate d’Europe Écologie-Les Verts à la présidentielle : « La remise en cause du
»travailler plus pour gagner plus* ou la taxation des revenus extravagants sont cosmétiques, mais
elles confirment la défaite de l’idéologie du candidat Sarkozy. »
Jean-Luc Mélenchon, candidat du Front de gauche à la présidentielle : « La politique d’austérité qui
vient d’être décrétée, étranglant le budget de l’État et des collectivités territoriales, est un
contresens dramatique. Elle va approfondir la récession économique et donc creuser les déficits. Elle
creusera les inégalités sociales. »
Marine Le Pen, présidente du Front national : « Dans la précipitation, pour complaire aux marchés, le
gouvernement annonce des mesures qui accableront les Français à qui on ne cesse déjà de
demander des sacrifices : les classes moyennes. La hausse des prix de certains produits de grande
consommation est particulièrement mal venue. »
Le Télégramme (Bretagne)
France – Monde , jeudi 25 août 2011, p. IGE3
France
Un déluge de critiques
Les mesures annoncées par François Fillon pour réduire le déficit public ne sont pas soutenues audelà
de la majorité. Le PS a dénoncé un «cynisme» tandis que d’autres parlaient de plan
«déséquilibré».
France – Monde : France
Alors que la majorité, dans son ensemble, a approuvé les mesures annoncées, hier, par le Premier
ministre (un «discours de vérité», selon le secrétaire général de l’UMP, Jean-François Copé, «des
mesures courageuses et indispensables», selon Gérard Larcher, président UMP du Sénat),
l’opposition a vivement critiqué ce plan. Benoît Hamon, porte-parole du Parti socialiste, a ainsi
dénoncé un «cynisme», estimant que la France avait «officiellement plongé dans l’austérité».
Manuel Valls, candidat à la primaire PS, a, lui, estimé que le plan n’était «ni à la hauteur des défis
économiques et financiers que la France doit affronter, ni juste pour les Français». Jean-Luc
Mélenchon, candidat du Front de gauche à la présidentielle, a parlé, de son côté, de «contre-sens
dramatique». Pour Pierre Laurent, secrétaire national du PCF, ce plan «va encore aggraver l’injustice
sociale.
Des «rustines»
«C’est un plan de rustines : on va mettre des taxes sur les sodas, augmenter les prix du tabac pour la
1.000e fois, raboter ici ou l à…», a réagi le président du MoDem, François Bayrou, tandis que la
présidente du FN, Marine Le Pen, a jugé que les mesures d’économies sonnaient comme une
«nouvelle charge contre les classes moyennes».
«Pas à la hauteur des enjeux»
Les partenaires sociaux n’ont, pour leur part, pas épargné le gouvernement. La principale
organisation patronale française, le Medef, a regretté «la répartition déséquilibrée des efforts» et
des mesures «défavorables à la compétitivité». Côté syndicats, le président de la CFTC, Jacques
Voisin, a dit craindre «une récession», quand le numéro deux de la CFDT, Marcel Grignard, jugeait ce
plan anti-déficit «déséquilibré», «pas à la hauteur des enjeux». Pour Didier Ridoret (président de
Fédération française du Bâtiment), «la modification du calcul de l’allégement sur les bas salaires et la
réintégration, dans ce calcul, des heures supplémentaires (…) est un très mauvais coup aux PME du
bâtiment. Les PME du secteur vont être particulièrement touchées.» Enfin, si les buralistes veulent,
eux, un plan d’urgence pour lutter contre le marché parallèle, la création d’une taxe sur les sodas
annoncée par le Premier ministre a été jugée «inacceptable» par Jean-René Buisson, président de
l’Association nationale des industries alimentaires (Ania).
Paris-Normandie
Dieppe Pays de Bray
Dieppe, jeudi 25 août 2011, p. Dieppe Pays de Bray_5
La course aux parrainages
POLITIQUE. Les candidats fleurissent pour l’élection présidentielle. Mais pour se présenter, ils
doivent récolter 500 signatures d’élus. Tour d’horizon sur le secteur.
luce poulain
Aquelques mois de l’élection présidentielle, la collecte des 500 parrainages des candidats par les
maires, condition indispensable pour se présenter, va s’intensifier.
Les maires du secteur interrogés avouent n’avoir encore donné aucune signature.
Pour les maires membres du Parti socialiste (PS) qui souhaitent soutenir le candidat de leur
formation politique, le choix ne se fera qu’en octobre. « Je signerai la liste du candidat gagnant des
primaires socialistes, déclare Jean-Marie Leduc, maire de Tôtes. J’ai toujours signé pour le candidat
de mon parti, sauf en 1981 lorsque j’ai soutenu Huguette Bouchardeau et non François Mitterrand ».
Serge Boulanger, maire de Longueville-sur-Scie, a, lui, toujours signé pour le candidat PS.
Accorder son parrainage est une décision importante pour le premier magistrat d’une commune. «
C’est quelque chose qui ne se fait pas à la légère, affirme Sébastien Jumel, maire communiste de
Dieppe. Donner son parrainage, c’est soutenir le programme du candidat ». Il soutiendra donc le
candidat du Front de Gauche, Jean-Luc Mélenchon.
Mais tous les maires n’ont pas encore arrêté leur choix. « Je signerai pour un candidat qui partage
mes idées libérales et européennes mais je n’ai pas encore de nom en tête », déclare, pour sa part,
Etienne Delarue, de Bacqueville-en-Caux. D’autres comme Claude Dolique, élu sans étiquette
politique, souhaite prendre en compte la notoriété des candidats, qui joue un rôle important dans la
collecte des signatures : « Je vais m’intéresser au projet de tous les partis et peut-être valoriser un
petit candidat ». Le maire d’Offranville ajoute : « c’est mon premier mandat et donc mon premier
parrainage. Je n’ai pas d’élément de comparaison et je préfère attendre que tous les candidats se
soient déclarés. ».
Jean-Pierre Thévenot, de Cany-Barville, est dans le même cas : « Je suis maire depuis 2008
seulement, je découvre le système. J’ai seulement reçu les pre- miers courriers », déclare-t-il.
Certains ont également été contactés par courriel ou par téléphone.
Les premiers candidats à avoir pris contact avec les élus de la région sont sensiblement les mêmes
d’après les maires contactés : Marine Le Pen (FN), Nathalie Artaud (LO), Frédéric Nihous (Chasse,
pêche, nature et traditions). « Je les comprends, les petites formations ont par- fois plus de mal à
réunir les 500 signatures », souffle Etienne Delarue.
luce poulain
« Donner son parrainage, c’est soutenir un programme »
Serge Boulanger, maire de Longueville-sur-Scie, signera pour le candidat victorieux des primaires du
PS
l’Humanité
Cuisine, jeudi 25 août 2011
[Les militants du PCF entendent bien…]
Max Staat
Les militants du PCF entendent bien faire de la Fête de l’Humanité le premier grand rendez-vous
national d’opposition à la politique de Sarkozy.
«À l’heure où le gouvernement veut que notre peuple se fasse hara-kiri et accepte au nom de leur
crise toujours plus de sacrifices, nous entendons bel et bien faire de la Fête de l’Humanité, les 16, 17
et 18 septembre prochain, le grand rendez-vous de lutte et d’alternative de cette rentrée. » Le ton
était donné, mardi soir, à La Courneuve, en Seine-Saint-Denis, par Patrick Le Hyaric, directeur de
l’Humanité, lors du rendez-vous des militants communistes, pour faire le point de la campagne de
diffusion militante de la vignette de soutien au journal et d’entrée à la Fête.
Au côté de Pierre Laurent, secrétaire national du Parti communiste français (PCF), de Marie-George
Buffet, députée de Seine-Saint-Denis, et de nombreux responsables et élus de la région parisienne,
Patrick Le Hyaric a appelé à « ne pas laisser faire le gouvernement » dans sa tentative « de justifier
l’austérité pour résorber les déficits publics » alors que « si la dette existe, c’est parce que ce
gouvernement donne toujours plus à ceux qui ont déjà beaucoup trop ». Et de dénoncer cette «
fameuse règle d’or qui vise à institutionnaliser l’austérité », l’appel de François Fillon « à l’union
nationale pour la faire adopter » alors que si union nationale il devait y avoir, selon le responsable
communiste, cela devrait être « pour faire payer les riches, pour le progrès social, économique,
écologique et humain ». La Fête sera, selon lui, la possibilité de faire entendre « dans le paysage
politique, y compris à gauche où parfois c’est mollasson, une autre voix, celle de la lutte déterminée
pour une autre politique ». C’est cette démarche que porte le Front de gauche et son candidat à la
présidentielle, Jean-Luc Mélenchon, comme le confirme Patrick Le Hyaric, en déclarant : « Le Front
de gauche est au coeur de la gauche pour gagner une gauche bien à gauche ».
Ce qu’a exprimé de son côté Marie-George Buffet en affirmant que « la Fête sera la respiration
alternative de cette rentrée », et de mettre en avant quelques propositions de rupture avec la
politique actuelle et, notamment, « la mobilisation des moyens financiers pour la croissance et
l’emploi, une nouvelle fiscalité, le smic à 1 600 euros et le développement des services publics ».
Mobilisés depuis le début de l’été autour de la pétition en faveur du pouvoir d’achat qui a déjà
recueilli plus de 250000 signatures, les militants communistes entendent bien, comme le précise Éric
Corbeaux, responsable national du PCF, « multiplier les points de rencontre dans les quartiers et
devant les entreprises » dans les trois semaines qui viennent « pour inviter à la Fête de l’Humanité,
mener le débat politique avec les salariés, les familles, les jeunes sur les solutions alternatives que
nous proposons ».
Une Fête de l’Humanité où sera présenté le programme populaire partagé du Front de gauche et où
de nombreuses rencontres, sur tous les grands sujets de préoccupations, seront organisées et qui
répond, pour Patrick Le Hyaric, « à cette volonté du tous ensemble pour prendre la parole, chercher
des solutions ». Il conclut : « C’est la Fête de l’humain d’abord, avant l’argent roi. »
« La Fête de l’humain d’abord, avant l’argent roi »
Le Monde.fr
Jeudi 25 août 2011
La Mairie de Paris maintient sa soirée de fête de rupture du jeûne du ramadan
La Mairie de Paris a décidé de maintenir dans ses murs, le soir du mercredi 24 août, l’organisation
d’un concert du ramadan, en dépit des critiques émises au nom de la laïcité par ses détracteurs de
droite et d’extrême droite, qui dénoncent une manifestation cultuelle.
Les premiers à demander l’annulation de cette soirée musicale ont été le député UMP Jacques
Myard, membre de la Droite populaire, et le conseiller de Paris Nouveau Centre Jérôme Dubus. Dans
un communiqué, l’élu de l’opposition parisienne affirmait que Bertrand Delanoë avait choisi
« d’organiser en grande pompe » une fête « consacrée au ramadan ». Un « privilège » que la Mairie de
Paris n’aurait accordé à « aucune autre fête religieuse, ni chrétienne, ni juive, ni de toute autre
confession » selon l’élu.
UN ÉVÉNEMENT SANS « CARACTÈRE RITUEL »
Peu après, le préfet de la région Ile-de-France, Daniel Canepa, a écrit au maire de Paris, Bertrand
Delanoë (PS), lui disant que sa « décision d’organiser une soirée à caractère cultuel » semblait
« contraire au principe de neutralité des services publics » à l’égard des religions. Il lui demandait dans
le même courrier de préciser les « modalités de financement » de cette soirée.
Le maire a répondu que cette soirée, « organisée traditionnellement par la Ville tous les ans depuis
2001 », ne constituait « pas une manifestation cultuelle ». Il ajoute que la date du 24 août « ne
correspond à aucune fête religieuse musulmane », que l’événement n’a pas de « caractère rituel »,
qu' »il s’agit donc d’une manifestation à caractère artistique et festif ». « Il n’y aura aucune prière ou
prêche religieux », insiste-t-il. Le ramadan, qui correspond au neuvième mois du calendrier lunaire, a
commencé cette année le 1er août.
La Ville souligne encore qu’elle « participe à des manifestations traditionnelles concernant les
différentes confessions ou communautés représentées à Paris », citant Hanouka, le nouvel an chinois,
Vesak (fête bouddhiste), le nouvel an berbère et l’arbre de Noël. La mairie ajoute qu’elle prend en
charge sur son budget les frais de la soirée – soit 29 748,89 euros pour le buffet et 69 651,50 euros
pour le concert – et conclut que son organisation « n’a nullement porté atteinte au principe de laïcité
ou à l’interdiction de subventionner les cultes ». La Grande Mosquée de Paris a également estimé que
ce concert n’avait pas de caractère religieux.
LA FÊTE EST MAINTENUE
L’échange de courriers avec la préfecture s’est arrêté là. La préfecture n’a pas donné suite explique-ton
à l’Hôtel de Ville. La fête est maintenue.
Dans la soirée de lundi, des militants des groupes d’extrême droite Projet apache et Bloc identitaire
ont collé des affiches dans le quartier de l’Hôtel de Ville montrant un portrait de M. Delanoë assorti
d’une citation qui lui est faussement attribuée : « Aujourd’hui les Parisiens sont sans logement, les
Français n’ont plus d’argent, les Européens voient leur avenir foutre le camp… Moi, je préfère
dépenser pour le ramadan. » Pour sa part le Parti de gauche (PG) a publié mercredi un communiqué
estimant que « cette façon d’agiter le mot laïcité exclusivement contre l’islam » tout en restant
« systématiquement silencieux quand il s’agit d’autres cultes ne paraît pas conforme aux principes de
la République laïque ».